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Critique de ildibad


Borderland est un des meilleurs livres que j'aie lu ces derniers mois.
Roman court, il tient du Roman Noir et du Conte Africain.

Du conte africain, il a cette progression caractéristique comme qui dirait par historiettes, qui s'ajoutant les unes aux autres construisent l'univers du roman.

Du roman noir, il est avant tout un roman d'atmosphère et miroir d'une société violente, où les influences se trafiquent. (le roman noir est inspiré du roman américain des années 30 (hard-boiled scholl : l'école des durs à cuire)

Je le recommande sans hésitation, tout en regrettant que les éditeurs remplacent un titre anglais par un autre, sans faire l'effort de s'imprégner du roman pour en tirer un titre en français qui percute.

(sorry, mais la suite tient plus de la postface que de la critique ;-)

Les deux tendances, Roman Noir et conte Africain, trouvent leur similitudes dans le fait quelles peuvent être rattachées en partie au moins à la littérature symbolique.

J'aimerais d'ailleurs faire le parallèle entre Wologizi et Bruges, entre William Soko Mawolo et Hugues Viane.

Quand il publie "Bruges la morte" en 1892, Georges Rodenbach écrit en avertissement :

« Dans cette étude passionnelle, nous avons voulu aussi et principalement évoquer une Ville, la Ville comme un personnage essentiel, associé aux états d'âme, qui conseille, dissuade, détermine à agir.
Ainsi, dans la réalité, cette Bruges, qu'il nous a plu d'élire, apparaît presque humaine... Un ascendant s'établit d'elle sur ceux qui y séjournent. Elle les façonne selon ses sites et ses cloches.
Voilà ce que nous avons souhaité de suggérer : la Ville orientant une action ; ses paysages urbains, non plus seulement comme des toiles de fond, comme des thèmes descriptifs un peu arbitrairement choisis, mais liés à l'événement même du livre."

Cool, non ? "ctrl- F" [Bruges] par [Wologizi] et [cloches] par [Résidence] et la parenté se révèle.

Vamba Sherif, l'auteur de Borderland, distille le même message : la Résidence (majestueux et imposant, surplombant Wologizi de manière pompeuse - mais - ayant un parfum de délabrement) , l'écrin des montagnes, la rue principale, ..

Je ne pourrais conclure qu'en citant Baudelaire, présentant le manifeste de ce qui reste un des remarquables moteurs d'ambiance, même s'il a été utilisé, abusé, violenté par des générations de scénariste et d'auteurs de qualité fort variable :

correspondances :

La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.
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