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Citations sur Le poids des secrets, tome 2 : Hamaguri (79)

— Je pense à ce qui arrive à la mémoire après la mort. Ce qu’on a dit, ce qu’on a pensé, ce qu’on a appris… Où ça va après la mort ?
Je réponds :
— Je ne pense pas à la vie après la mort. Je crois que la mémoire disparaît au moment de la mort.
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Il n'y a plus de cours maintenant. Les étudiants de notre âge ou plus vieux doivent travailler dans une usine réquisitionnée par l'armée. Tous les matins, le directeur nous donne des instructions. Et de temps en temps, un commandant vient inspecter l'usine et nous fait un long discours en criant : " Le Japon gagnera la guerre, c'est certain ! Ce n'est pas seulement la force militaire qui nous amène à la victoire, c'est aussi la force morale de tout le monde ! Sacrifier sa vie pour l'Empereur, c'est la vertu même. Sachez bien que, devant lui, la vie de chacun est plus légère qu'une plume. " Il crie, tout rouge : " Travaillez fort ! Pensez aux soldats qui combattent l'ennemi jusqu'à la mort ! "
Tout le monde écoute, silencieux. Les paroles offensantes pour l'armée sont interdites. Si on lui réplique, on est giflé.
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Je sais que ma mère l'aime. Je sais qu'il est gentil avec moi. Mais je ne l'aime pas quand il la rend triste.
Je prends un bain avec ma mère. Elle me lave avec un tissu, hors de l'ofuro*. Après, nous nous plongeons dans l'eau chaude. Elle me tient sur ses genoux. Elle me dit en me caressant le dos : "Mon fils, tu m'es plus cher que tout au monde."
Je dors avec ma mère. Il n'y a qu'un seul futon. Je touche ses seins doux et chauds en mettant la main sous son kimono de nuit. Je suce l'un en tenant l'autre. Elle n'a plus de lait, mais ainsi je suis heureux. Je dors en écoutant ma mère fredonner d'une voix douce. C'est toujours la même mélodie, sans paroles.
Je n'ai pas de père. Mon père a disparu avant ma naissance, dit ma mère.

* baignoire japonaise.
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Monsieur Takahashi, ma mère et moi prenons le train à Tokyo et descendons à Kamakura. Ensuite nous prenons l'autobus pour aller à la mer. Au début, je croyais que c'était une grande rivière. Monsieur Takahashi m'a dit que c'était la mer du Pacifique. L'eau est salée. Je lui demande pourquoi. Il répond : «C'est une question très complexe. On ne peut pas l'expliquer facilement. Mais poser des questions et savoir des faits, c'est une chose importante.»
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Nous entrons dans le bureau du médecin. Au moment où nous l’apercevons debout devant une fenêtre, un éclair éblouissant brille derrière lui. Une détonation suit. C’est la bombe ! On entend les cris des infirmières. Nous nous couchons immédiatement. Monsieur M. me hurle : « Ne bouge pas, Yukio ! » Les fenêtres sont déjà arrachées par le souffle d l’explosion. Le médecin a disparu. Les fragments de verre volent. Les livres tombent sur nous. Les chaises roulent violemment. Je regarde la scène en retenant mon souffle. Je crois que je vais mourir. L’extérieur devient sombre. Puis, un silence sinistre…
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Dans le bois, Yukiko me parle du discours du commandant de son usine. Elle dit :
- Pourquoi doit-on perdre la vie si facilement ? Il nous dit : « Il faut se battre jusqu’à la mort. Ne pas revenir vivant. C’est honteux d’être fait prisonnier. Cela déshonore non seulement le soldat mais aussi sa famille et toute la parenté. » On considère la famille d’un soldat comme otage. Pauvres soldats ! Le pire, c’est qu’ils croient en une telle idéologie stupide créée par le gouvernement pour gagner la guerre.

Je réponds :
- Oui, vraiment. On est paralysé par le lavage de cerveau de la nation, comme dit ton père.
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Je passe la plupart du temps à jouer à la maison, près de ma mère. Ce qui me manque, c’est seulement ELLE.
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- C'est pour toi. J'ai écrit ton nom et mon nom aux creux des coquilles et j'ai mis un petit caillou dedans.
J'agite le coquillage en le tenant des deux mains : kotokotokoto.

- Ça me plaît beaucoup ! Je le garderai toujours ! Et je n'oublierai jamais que c'est toi qui seras ma femme.
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- Je pense à ce qui arrive à la mémoire après la mort. Ce qu'on a dit, ce qu'on a pensé, ce qu'on a appris...Où ça va après la mort ?
Je réponds :
- Je ne pense pas à la vie après la mort. Je crois que la mémoire disparaît au moment de la mort.
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Après le dîner, quand il fait beau, nous nous rendons directement au parc près de chez nous. Si ELLE est déjà là avec son père, ma mère me laisse avec eux et rentre à la maison ou va faire des courses, ELLE et moi jouons jusqu’à ce que ma mère vienne me chercher. Je crois que le père d’ELLE est un ami de ma mère. Je l’appelle ojisan. Il vient chez nous de temps en temps. Je ne sais pas où ELLE et son père habitent, car ma mère et moi n’allons jamais chez eux.
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