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4,3

sur 1370 notes
Voici peut-être l'un des meilleurs livres que j'ai jamais lus.
Pourtant j'ai détesté chacune de ses pages.
Il n'y a pas une lueur d'espoir dans ce roman. Dès les premières pages, on sait que Kevin a assassiné ses camarades de lycée. La longue narration de sa mère conduit inexorablement le lecteur vers un épilogue auquel il ne peut échapper - et qui s'avèrera plus cruel encore qu'on l'avait imaginé.

Lionel Shriver ose briser deux tabous. le premier est celui de l'innocence de l'enfant. Les enfants commettent parfois des atrocités. On les en dédouane en en cherchant la cause dans une éducation inefficiente. Mais la cause est plus immédiate : ils font le mal car ils sont, parfois, mauvais.
Second tabou : l'amour maternel inconditionnel. Lionel Shriver ose décrire une mère qui n'aime pas son enfant, s'en méfie et mène avec lui une guerre de chaque instant.

Dans la société contemporaine où l'enfant est roi, ces sujets sont tabous. La littérature et plus encore le cinéma sont souvent englués dans une bien-pensance mielleuse sacralisant l'enfant et l'amour maternel.
"Il faut qu'on parle de Kevin" - magistralement porté à l'écran par Lynne Ramsay - constitue un puissant et douloureux antidote à ce conformisme bien-pensant.
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We need to talk about Kevin
Traduction : Françoise Cartano

En raison d'un article lu sur un blog et qui reprochait à ce livre de culpabiliser la mère à outrance, j'ai longtemps tardé à lire ce roman dont le thème central est la recherche des causes de la violence adolescente, surtout lorsque celle-ci débouche sur des meurtres de masse similaires à la tuerie de Columbine, aux USA. J'ai tardé donc mais, une fois que j'en ai commencé la lecture, je n'ai pu me séparer de ce roman avant d'en avoir lu la dernière page. Pourtant, je tiens à le préciser, certains passages, dans lesquels la mère décrit elle-même son narcissisme et son égoïsme, et ceci sans aucune complaisance, ont de quoi déclencher la colère, l'antipathie et le malaise du lecteur.

Lionel Shriver a en effet choisi de ne nous donner que le point de vue de la mère de Kevin Khatchadourian. Point de vue fatalement partial, dépourvu d'objectivité, dira-t-on. Sans doute mais celui des autres acteurs de la tragédie eût-il été moins subjectif ? On accordera à cette mère qui s'interroge et déballe tout pour mieux comprendre comment son fils et elle en sont arrivés là, le mérite d'un franc-parler qui dérange, inquiète, blesse mais qui, jamais, ne tombe dans l'auto-complaisance.

Le roman se présente sous forme de lettres que Mrs Khatchadourian adresse à son mari, Franklin. Ce parti pris aurait pu rebuter des lecteurs qui ne sont plus habitués aux romans épistolaires mais le style dense, d'une précision d'analyse quasi clinique, et particulièrement soutenu utilisé par l'auteur agit comme une spirale hypnotique, accrochant et rivant le lecteur à une intrigue qui dévoile lentement une structure complexe et particulièrement travaillée. Bien qu'il s'agisse d'un récit d'introspection, il n'y a aucun temps mort : à partir du moment où l'on se plonge dans l'histoire, on veut aller jusqu'au bout, quel que soit le prix à payer pour ce faire.

Ce serait faire injure à l'habileté souveraine avec laquelle Lionel Shriver a mené sa barque que de résumer "Il faut qu'on parle de Kevin." Tout ce que vous avez besoin de savoir, c'est que Kevin s'est bien rendu coupable d'un massacre dans son lycée, qu'il a prémédité le fait et l'admet avec une curieuse bonne grâce, et que, à l'issue de son procès, sa mère est la seule personne qui vienne le voir au parloir de la prison. le reste ne se raconte pas, il se lit.

Ce livre se double en outre d'une critique impitoyable des méthodes d'éducation laxiste qui, après avoir fleuri aux USA, ont envahi l'Europe. Non que Lionel Shriver soit pour les châtiments corporels : elle se contente de rappeler que le sens des limites et des garde-fous ne se communique pas en laissant faire à un enfant ses quatre volontés.

En ce qui concerne la culpabilisation de la Mère que certains ont voulu voir ici, j'affirme ne pas avoir compris comment ils en étaient arrivés à cette conclusion. Shriver met en évidence, de façon parfois insoutenable, c'est vrai, le lien privilégié et presque fusionnel qui s'établit entre la mère et son enfant. Force est de constater que, en dépit de tout, en dépit de ce que lui-même professe, c'est avec sa mère que Kevin a le plus d'atomes crochus. Comme Eva Khatchadourian, il fait preuve, dès le berceau, d'une personnalité désagréable, voire insupportable mais en tous les cas puissante et déterminée. Et, le livre refermé, l'on se surprend à s'interroger sur ce qui serait advenu si l'amour maternel avait été présent dès le premier souffle de Kevin.

Car l'amour maternel n'est pas inné. Cette idée, que véhicule tranquillement "Il faut qu'on parle de Kevin", a dû en choquer plus d'un aux USA et même ici, dans notre vieille Europe. L'affirmer haut et fort, sans pour autant accabler celle chez qui il ne se développe pas ou alors, chez qui il ne se développe que tardivement, c'est transgresser un tabou : jusque dans cette fonction qu'elle est seule à pouvoir assumer, la maternité, la Femme reste prisonnière d'étiquettes et de préjugés forgés par les mâles.

A la fin du roman, à la fin également d'un long, douloureux et sanglant parcours, Eva Khatchadourian aura appris - sans tomber dans le mélodrame, je vous rassure - à aimer son fils. Parce qu'elle aura compris que, dès son premier souffle, la seule, l'unique personne qui ait jamais compté pour Kevin, en dépit de tout, c'était elle, sa mère. ;o)
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Ayant vu et été marquée par le film servi par de très bons acteurs (Tilda Swinton, prix du cinéma européen de la meilleure actrice et Ezra Miller), j'ai voulu pour une fois lire le roman même si j'en connaissais les liens et aboutissements. Si le film m'a laissé ko, le livre quant à lui m'a laissé de marbre. Il n'apporte aucun élément de réponse sur le côté psychopathe de ce Kevin qui la veille de ses seize ans, tua neuf condisciples de classe dans le gymnase de son école à l'aide de son arbalète.

Kevin depuis tout bébé est un enfant qui fait horreur et qu'aucune mère ne pourrait souhaiter à sa pire ennemie. Kevin ne veut pas du lait maternel, Kevin pleure sans arrêt quand sa mère est là, Kevin est atone, désintéressé de tout, l'ambition de Kevin c'est d'être chômeur plus tard, Kevin porte des langes jusqu'à six ans, Kevin martyrise les enfants de l'école. Depuis tout petit Kevin est un gosse machiavélique, méchant, bref un vrai merdeux poussé à son paroxysme.

Si le film m'a percuté dés les premières minutes, il a fallu attendre au-delà de la deux centième page pour que dans le livre Kevin apparaisse. Très très long. On suit les lettres de la mère, Eva adressées à son mari Franklin qu'il ne lira jamais. le ton est froid, sobre, trop clinique. Si le titre fait référence à l'urgence de parler Kevin, non je n'ai pas reconnu l'urgence entre toutes les parenthèses très longues à gauche et à droite. Eva parle de beaucoup de choses sans lien direct ou indirect avec Kevin. Ce qui rend le livre assez lent et dispersé. Eva est une mère carriériste qui aurait préféré ne pas avoir ce premier enfant. À peine né, elle le reconnaît, cet enfant ne génère chez elle aucune émotion. Au fur et à mesure que Kevin grandit, le couple se complaît dans une nonchalance assez effarante. Si la mère constate très vite un problème avec son fils, son père fait l'autruche. Il n'y a jamais de réaction pour recadrer l'enfant futur tueur. du côté de la mère, ça manque d'amour mais en même temps comment aimer un tel enfant, une créature aussi néfaste ? Et de l'autre, le père est collant et déborde d'amour pour son fils. Un déséquilibre glaçant qui ne m'aura pas permis de m'attacher à qui que ce soit. le seul être qui semble normal dans cette famille c'est la petite soeur Celia.

Il y a certainement une accumulation de faux pas dans l'éducation de Kevin pour comprendre comment un jeune de bientôt seize ans en arrive à tuer sans scrupules autant de monde. le côté inné semble aussi questionner puisque Kevin semble être né méchant. Difficilement compréhensible d'imaginer un bébé aussi sournois néanmoins.

Sur 730 pages, j'attendais à retrouver l'énergie émotionnelle du film, le ton clinique des confidences de Eva dans ses lettres m'a posé problème. Je n'ai pas ressenti comme dans le film l'urgence de parler de Kevin, la rage et la colère d'avoir enfanté un être aussi diabolique, je n'ai pas adhéré à cette façon d'abdiquer devant son caractère néfaste, de rester bras croisés.
Beaucoup trop descriptif comme livre, sans émotions, des émotions qui auraient pu souligner honte, rage, déception, bref toute une panoplie de sentiments humains justifiables ici.

Pour une fois, c'est le film qui gagnera la palme d'or en terme d'électrochoc, le livre ici me semble personnellement moins pertinent que le film. J'ai adoré le jeux des acteurs dans le film où l'on retrouve le côté froid du personnage de la mère mais le côté diabolique et malsain de Kevin est parfaitement maîtrisé dans le film alors que le livre semble atténuer cette face monstrueuse. Mitigée donc sur ce livre que j'aurai peut-être perçu autrement sans avoir vu le film au préalable.
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Ah Kevin, un sale petit bonhomme dès sa plus tendre enfance. du genre à crier sans cesse, à refuser le sein maternel, à faire fuir toutes les nounous, même les plus motivées. Disons-le sans détour : Kevin n'est pas aimable, Kevin a toujours été repoussant. Alors peut-on légitimement imaginer qu'Eva sa mère ait une quelconque responsabilité dans la folie meurtrière de son fils pour ne pas l'avoir vraiment désiré et s'être sentie incapable de l'aimer ? Son absence d'amour maternel est-il la cause de tout ou Kevin est-il né foncièrement mauvais ?

A ces questions Lionel Shriver tente des réponses en remettant en cause magistralement le rôle qu'une mère est censé remplir et les sentiments qui doivent l'animer, faute de quoi, elle risque de voir ses enfants devenir des détraqués. Pourtant chacun sait, ou presque, que l'amour maternel ne va pas toujours de soi. C'est un lien qui souvent se tisse (ou pas) au fil des jours. de même on sait certains enfants « indomptables », des graines de voyous, voir des incarnations du mal (cf Rosemary's baby), en dépit de toute l'affection dont ils sont l'objet.
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Je ne serai pas à la hauteur de ce que j'ai éprouvé en lisant ce livre mais je vais tout de même essayer de pondre trois lignes dont je pourrai dire dans quelques années , c'est vrai , c'est un putain de bon livre.
Eva correspond avec son mari Franklin et remonte le cours de son existence de l'époque où elle parcourait le monde pour écrire des guides de voyage pour fauchés jusqu'au JEUDI, ce jour où leur fils va massacrer une partie de la communauté de son collège.
La conception du roman est remarquable, avec ce qu'il faut de changement dans une chronologie trop linéaire et une part de suspens non négligeable . C'est remarquablement écrit, les phrases font mouche, la vision des travers de la société américaine est d'une acuité exceptionnelle. Mais cela, Lionel Shriver le fait dans tous ses romans .
J'ai même cru qu'ici elle usait de son artifice préféré, exagérer pour mieux convaincre.
Possible , mais pas sur. Ce roman , d'une noirceur abominable, laisse planer l'ambiguïté sur le fautif : L'amour que la mère refuse à son fils , ou le cas désespéré de ce dernier. Tout y contribue, les pages s'enchainent , le malaise installé depuis longtemps s'émancipe et le lecteur s'interroge , aimerait ne pas prendre parti et laisser l'auteure l'amener à son bon gré. Remarquable , je vous dis.

Bien entendu, l'Amérique et sa société à bout de souffle se font dézinguer dans leurs travers et choisir les massacres d'ados par des ados dans les écoles est sans doute un des biais les plus convaincants.
Une société qui fait de l'extraordinaire son lait nourricier et qui ne se rend pas compte du dégout qu'elle engendre hors de ses frontières.

Voilà, en plus des qualités innombrables de tous ses romans que l'on retrouvent ici , avec certes un peu moins d'humour ou d'ironie, Lionel Shriver nous offre la thérapie d'une mère lors d'un face à face époustouflant avec son fils .
Absolument inoubliable.
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Il existe une peur dont on ne parle jamais. Elle est pourtant latente chez de nombreux futurs parents, insidieuse comme le venin d'un serpent : et si je n'aimais pas mon enfant ? Et si mon enfant ne m'aimait pas ? Et si cet amour si naturel que l'on dit spontané n'était pour moi ni l'un, ni l'autre ? Eve Khatchadourian, reporter auprès d'un magazine de tourisme, n'a quant à elle jamais désiré de fils – la grossesse, la maternité, la dépendance, tout ceci lui répugne et l'effraie à la fois. Mais lors d'une nuit d'angoisse, terrorisée à l'idée de perdre un jour l'homme qu'elle adore sans rien conserver de lui, elle prend un risque malavisé… Neuf mois plus tard, Kevin naît. Et Eve ne l'aime pas. Elle ne parvient pas à l'aimer. Rongé par la culpabilité, elle tente pourtant de donner le change, couvre le bébé de marques d'affection, mais Kevin est un étrange petit garçon, curieusement apathique et totalement hermétique à la moindre tendresse.

Le petit garçon silencieux devient un enfant trop calme, aux yeux froids et absents. L'enfant devient un adolescent introverti – un gamin comme les autres selon son père, mais un manipulateur sans scrupules selon sa mère. Car non seulement Eve n'aime pas son fils, mais elle en a peur : peur de sa maturité glaciale, si peu conforme à son jeune âge, peur de son effrayante atonie, peur de la rage froide, contrôlée, gigantesque qu'elle sent parfois frémir sous cette enveloppe trop lisse et qu'elle semble être la seule à percevoir… Et un jour, fatalement, les choses tournent mal. Très mal. Un drame terrible, sanglant, d'autant plus terrifiant qu'Eve elle-même répugne à en parler, ne l'évoquant que sous le terme « l'affaire ». Dix-huit ans après la naissance de Kevin, voici donc Eve seule, abandonnée de tous et confrontée à ce monstre inconnu : son fils. Enfermée dans son appartement, elle va coucher par écrit l'enfance de Kevin, revivre étape par étape l'évolution de leur relation jusqu'à « l'affaire », dans l'espoir de parvenir à comprendre, à lui pardonner et peut-être – et c'est là le plus difficile – à se pardonner à elle-même.

Etonnant comme un livre peut à la fois vous fasciner au point d'en dévorer les pages à toute vitesse, tout en créant une sensation de malaise telle que chaque ligne lue laisse une sensation d'aigreur au fond de l'estomac. Il faut reconnaître que « Il faut qu'on parle Kevin » accumule les sujets tabous, écorchant méchamment l'idéal familial américain au passage : l'absence d'amour entre parents et enfants, la culpabilité qu'elle entraine, les mauvais traitements physiques et psychologiques au sein de la cellule familiale, la malveillance enfantine et bien d'autres sujets tout aussi affriolants. Cette dissection sans merci d'une relation mère/fils s'avère pourtant incroyablement prenante, le genre de récit qui vous prend littéralement aux tripes et ne vous lâche plus avant la dernière page (surtout que cette relation n'est pas entièrement fondée sur le rejet, comme on pourrait le croire : il y a quelque chose d'intensément fusionnel dans le lien qui unit Kevin à sa mère, peut-être même un embryon d'amour déçu…) le style employé y est pour beaucoup : précis, analytique, acide, presque clinique par moment, car Eve Khatchadourian n'est pas une femme facile et pas toujours une narratrice très sympathique.

Le tout donne un roman noir, glaçant, passionnant qui ose véhiculer cette idée honnie : non, l'amour maternel n'est pas inné – ou du moins pas toujours et pas pour tout le monde. L'amour maternel se construit, se forme, se déforme… Et naît parfois d'étonnante façon. Au terme de son récit, Eve Khatchadourian finira par confesser « Après dix-huit ans moins trois jours, je peux finalement annoncer que je suis trop épuisée, et confuse, et seule, pour continuer de lutter, et que, serait-ce par désespoir, voire par paresse, j'aime mon fils » Mais à quel prix cet amour venu trop tard ?

(Et j'en profite pour recommander très chaudement l'excellente adaptation au cinéma de Lynne Ramsay d'une beauté visuelle époustouflante et portée par deux acteurs magnifiques de justesse et de tension. N'hésitez pas, les gens !)
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Il faut qu'on parle de Kevin est le récit épistolaire glaçant que fait Eva Katchadourian à son mari Franklin de la vie de leur fils Kevin, qui a fait un carnage parmi ses camarades lycéens 3 jours avant ses 16 ans.

Le livre est glaçant et dérangeant par sa précision clinique et sa froideur, et plus encore par son message trouble : impossible pour moi après cette lecture de déterminer si Kevin était un monstre psychopathe et dissimulateur depuis son jeune âge, ou si la responsable de sa dérive est sa mère qui l'a si mal et si peu aimé, ou même son père à l'optimisme béat qui a empêché tous soins psychologiques sérieux...

Cette ambiguïté est certainement voulue par l'auteur, et elle fait beaucoup pour l'intérêt de la lecture. Mais que c'est dérangeant de lire sur un tel sujet et de ne même pas avoir de "réponse" sur les causes d'une horreur pareille ! Je sens que ces personnages vont me hanter longtemps...
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Page 157 exactement, je range le livre.
Cela fait une semaine que je tente de lire cette histoire.
Eva, la narratrice, mère d'un assassin de 17 ans, décortique son passé à travers des lettres écrites au père de son fils.
On comprend qu'ils sont séparés. On comprend que Kevin purge une peine de prison à perpétuité suite à l'assassinat de 9 personnes.
Eva s'auto-punit. Eva ressent une culpabilité qui engloutit sa vie, à tort ou à raison.
Elle se fait son propre procès.
Elle remet en cause son rôle de mère, le non-amour qu'elle ressent pour son fils depuis la maternité.

L'écriture est pesante. J'avoue ne pas comprendre où l'auteur veut vraiment en venir.
Je m'ennuie en lisant ce livre. Je ne comprend pas. Bref, je n'y trouve pas mon compte...
Et dans ce cas, j'arrête.
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Je tourne la dernière page, le souffle coupé. Un silence flotte... mes pensées ne savent plus vers quoi se diriger... Je suis figée dans cet instant où en refermant le livre, je sais qu'il fera à jamais partie de ceux qu'on n'oublie pas.

Entre fascination et horreur, en totale immersion dans la psyché d'une mère qui se demande comment son fils a pu devenir un assassin.
Et avec le poids de sa culpabilité et de ses questions se posent aussi à nous des interrogations dérangeantes. L'amour entre un parent et son enfant est-il inné, naturel ? Est-il vraiment inconditionnel, tel qu'on voudrait se rassurer de le croire ? Une mère peut-elle, doit-elle aimer son enfant assassin ? Et s'il en est là, sont-ce ses manquements maternels qui l'y ont conduit ? le Mal qui coule dans ses veines est-il la résultante d'un désamour ? Ou était-il déjà là dès le départ ?
Tout ce que les parents - même si la mère est toujours d'abord pointée du doigt - infusent à leur enfant façonne-t-il un futur monstre ? Et le monstre a-t-il le choix d'être un monstre ?

Ce livre est brillamment écrit. D'abord parce qu'il est d'une profondeur dans l'analyse psychologique des personnages assez remarquable, mais il est aussi habile dans sa construction pour distiller touche après touche un tableau familial jusqu'au drame final. Tout est à sa place. Tout a son importance. Tout nous happe dans ces instantanés de vie où les moindres détails s'annoncent révélateurs.

C'est une histoire qui bouscule, perturbe, dérange et dans laquelle pourtant on s'enveloppe entièrement pour comprendre.
Une lecture absolument incontournable selon moi.

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A la veille de ses 16 ans, Kevin Khatchadourian a tué sept de ses camarades de lycée, un employé de la caféréria et un professeur à l'arbalète.

Sa mère, Eva, écrit à son mari, le père de Kevin, retrace la vie qui fut la sienne auprès de cet enfant. Déjà, elle avait une carrière épanouie et n'avait pas envie d'enfanter. C'est pour faire plaisir à son mari qu'elle adore, Franklin, qu'elle accepte de se soumettre à ce désir de maternité. Les choses ne s'arrangent pas à la naissance de Kevin, qui refuse son lait, est un bébé qui peut hurler 6 à 8 heures d'affilée, utilise toujours des couches à 6 ans et fait fuir toutes les nounous qui s'en sont occupées. Après les cris, ce seront le silence et le non-intérêt pour quoi que ce soit. Selon Eva car il s'agit de son témoignage, Kevin fait tout cela pour ennuyer sa mère qu'il rejette plus qu'elle ne le rejette.

Pourtant, elle fait du zèle,la maman, elle lui chante des chansons, lui sourit, essaye par tous les moyens de l'intéresser à elle et vice versa. Mais rien ne fonctionne, d'autant plus que son père prend toujours sa défense même quand il massacre les murs enjolivés de cartes postales que sa mère a mis un temps fou à décorer ... même quand les voisins se plaignent des sévices dangereux qu'il fait encourir à ses "camarades".

Pour moi, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, Kevin est psychopathe et j'ai détesté cet "enfant". le père quant à lui est une cruche qui ne voit pas la moindre mauvaise intention dans les actes monstrueux de son gamin et n'entend pas à ce qu'il consulte un psy malgré les recommandations maternelles.

Tout ça pour en venir au drame où Kevin, emprisonné, se sent grand et fort car les medias parlent de lui et les petits voyous l'imitent ...

Seule à se sentir coupable, la mère se met en quête de tous ses souvenirs avec Kevin et rejette toutes les fautes de cet enfant monstrueux sur elle-même et son incapacité à l'aimer, sa lucidité à percevoir la nature barbare de son enfant ...

J'ai été indignée de la façon dont les mères sont culpabilisées lorsque leurs enfants se conduisent mal. Quoi qu'il en soit, c'est TOUJOURS la faute de la mère ! Même si elle est en fait la première victime de l'histoire.
Quant à Kevin, psychopathe avéré, est-ce de la faute de quelqu'un si il s'agit d'un déviant monstrueux. On ne naît pas psychopathe ? Pas sûr et les psys en sont toujours à débattre du sujet et même si il a perçu un non amour de la part de sa mère, elle a quand même fait tout ce qu'elle pouvait pour lui !
Et il lui en a fallu du courage pour tenter d'aimer et d'aider un être aussi immonde que son fils. Non, l'instinct maternel n'est pas évident quand vous avez un gosse abominable qui fait tout pour vous pourrir la vie !

Et la fin tragique de ce livre confirme mon ressenti ... Pauvre famille ! Je déteste Kevin et lui souhaite une vie aussi abominable que celle qu'il a fait subir aux autres !
N.B : je suis CONTRE la peine de mort !

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