AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de le_Bison


Étrange garçon que ce Kevin. Il faut en parler. Absolument. Il faut qu'on parle de Kevin Khatchadourian. A l'aube de ses seize ans, il tue sept de ses camarades de collège, un employé de la cafétéria et un professeur. Bienvenue dans l'Amérique qui fait peut, celle des massacres de masse, tueries gratuites perpétrées par des enfants à peine adolescents.

Eva Khatchadourian, sa mère, se remet ainsi en cause. A travers des lettres adressées au père, devenu depuis « l'affaire » un mari « absent », elle fait le point, elle tente de retracer le chemin traversé par son fils, d'imaginer ses raisons. Entre des visites au parloir de la prison et de son intime chez-soi, elle veut comprendre ce qui a poussé Kevin à commettre cet acte et surtout elle essaye de savoir quelle est sa part de responsabilité, à elle en tant que mère génitrice d'un « monstre »…

Une façon économique de faire son auto-psychanalyse où la moleskine verte d'une thérapeute est simplement remplacée par des feuilles de papier. Eva, écrit, écrit, écrit. Au début, une fois par semaine, puis plus fréquemment, puis tous les deux jours. Elle écrit pour s'en sortir. Ça coutera moins chère à la Sécurité Sociale, d'autant plus que côté mutuelle, elle ne doit plus être très aidée, surtout depuis « l'affaire ». Qu'est-ce qu'elle raconte dans ses lettres, toutes adressées à son mari ?

Sa culpabilité ? Eva se souvient son peu d'entrain à devenir mère, ses difficultés à sacrifier sa brillante carrière pour s'occuper de sa famille. Elle ne croit avoir jamais eu la fibre maternelle et dès la naissance de Kevin, elle a eu peur, peur de ce petit bonhomme haut comme trois pommes, effrayée par ses yeux grands ouverts et absents. Il faut dire que Kevin, dès son plus jeune âge, a eu un comportement plus qu'ambigu. le regard solitaire et l'oeil méchant, ce rejeton donne de sacrés frissons dans le dos.

Plus de 600 pages de lettres sans réponses comme autant de bouteilles lancées à la mer. Je me suis demandé si cela n'allait pas user de ma patience, me lasser à la longue – lire cette correspondance à sens unique. Et au final, chaque missive (qu'elle fasse 5 pages ou 20 pages) passe comme une lettre à la Poste. Car à chaque fois, j'en découvre un peu plus sur Kevin, sur Eva, sur l'ambiance familiale et l'atmosphère pesante de cette maison. Je ne me suis jamais ennuyé, j'en voulais toujours et encore plus.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          463



Ont apprécié cette critique (36)voir plus




{* *}