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Critique de YvesParis


Voici peut-être l'un des meilleurs livres que j'ai jamais lus.
Pourtant j'ai détesté chacune de ses pages.
Il n'y a pas une lueur d'espoir dans ce roman. Dès les premières pages, on sait que Kevin a assassiné ses camarades de lycée. La longue narration de sa mère conduit inexorablement le lecteur vers un épilogue auquel il ne peut échapper - et qui s'avèrera plus cruel encore qu'on l'avait imaginé.

Lionel Shriver ose briser deux tabous. le premier est celui de l'innocence de l'enfant. Les enfants commettent parfois des atrocités. On les en dédouane en en cherchant la cause dans une éducation inefficiente. Mais la cause est plus immédiate : ils font le mal car ils sont, parfois, mauvais.
Second tabou : l'amour maternel inconditionnel. Lionel Shriver ose décrire une mère qui n'aime pas son enfant, s'en méfie et mène avec lui une guerre de chaque instant.

Dans la société contemporaine où l'enfant est roi, ces sujets sont tabous. La littérature et plus encore le cinéma sont souvent englués dans une bien-pensance mielleuse sacralisant l'enfant et l'amour maternel.
"Il faut qu'on parle de Kevin" - magistralement porté à l'écran par Lynne Ramsay - constitue un puissant et douloureux antidote à ce conformisme bien-pensant.
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