AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Par le fer et par le feu (11)

- [...] On m'avait dit, mon cher Wolodowski, que, comme certaines femmes qui ne peuvent retenir leur langue, vous aviez toutes les peines du monde à garder votre sabre au fourreau.
Commenter  J’apprécie          180
La pays portait partout les traces du passage de Krywonos. A l'entrée d'une bourgade, les gens du palatin reconnurent, pendu aux branches d'un chêne, le cadavre d'un ami de leur maître, père de six enfants dont les têtes enfilées formaient, maintenant, un collier au cou de la victime. Au village, de chaque côté de la route, se dressaient deux rangées de "chandelles cosaques" : c'étaient des hommes, des femmes, attachés bras dressés à des pieux qu'engainait de la paille goudronnée ; on allumait par le haut, c'est-à-dire par les mains. La pluie avait éteint les flammes, de sorte que les bras seuls étaient consumés. Une odeur putride s'exhalait de ces cadavres. Des corbeaux et des corneilles, à l'approche des troupes, s'envolaient d'un poteau pour aller s'abattre sur d'autres ; quelques loups disparurent dans les hautes herbes.
Commenter  J’apprécie          165
- Rendiane a rapporté des lettres du fort de Koudak ? demanda Hélène.
- Mais oui... des lettres pour la vieille princesse, et pour vous. Bohun les a interceptées... C'est ainsi qu'il a tout découvert... Il a assommé Rendiane, et a couru à Rozloghi se venger sur les princes.
- Oh ! le malheureux page ; son sang a coulé à cause de moi.
- Ne vous tourmentez pas ainsi. Il en réchappera.
- Quand tout cela s'est-il passé ?
- Hier matin. Bohun tue un homme comme on avalerait un verre de vin.
Commenter  J’apprécie          150
A la sortie de la ville, un spectacle sanglant : quatre têtes cosaques sommaient les pieux des palissades et, du blanc de leurs prunelles dilatées et fixes, regardaient défiler les troupes. A quelques pas, au haut d'une verte éminence tressaillait encore l'ataman Main-Sèche empalé jusqu'au menton. La pointe avait traversé la mâchoire inférieure et la langue... De longues heures de martyre allaient s'écouler pour l'ataman : jusqu'au soir, sans doute, il se tordrait ainsi, avant que vînt la Libératrice.
Commenter  J’apprécie          133
Kretuski n'était pas homme à se laisser traîner à la remorque des événements ; il n'attendait jamais tête basse les surprises de la Fortune : il préférait la saisir au cou et la contraindre.
Commenter  J’apprécie          110
- Krywonos s'est emparé de Polonna. Il a passé plus de dix mille habitants au fil de l'épée... des femmes, des enfants.
Autour de lui, les colonels se pressaient. Le palatin de Kiew était accouru, lui aussi. Au centre de la pièce, le duc demeurait immobile.
- Pourtant, dit-il, c'étaient des Ukrainiens qui avaient cherché refuge dans la ville !
- Il n'a pas laissé âme qui vive, murmura Wierchul.
- Vous entendez, monseigneur, fit le duc en se tournant vers le palatin. Allez donc négocier avec un ennemi qui n'épargne même pas ses frères.
Commenter  J’apprécie          70
On rencontrait partout des vestiges séculaires de villes fortes. Lubnié et Chorol eux-mêmes avaient été construits sur ces anciennes cités. Nombre de tombes d'époques diverses étaient aujourd'hui recouvertes par la forêt. Ici, comme dans les Champs Sauvages, la nuit voyait se lever esprits et vampires. Les vieux Zaporogues se racontaient à la veillée, autour du feu, les merveilles de cette profonde forêt toute emplie de hurlements d'animaux inconnus, ni hommes, ni bêtes, du tumulte effrayant de batailles ou des chasses. Au fond des eaux tintaient les cloches des villes submergées.
Commenter  J’apprécie          70
Il semblait que la voûte du ciel se fût effondrée sur la République. Les armées royales anéanties, elles qui avaient toujours écrasé les rébellions cosaques, les hetmans capturés, l’Ukraine en feu, des massacres inouïs dans l’histoire…
Le soleil masqué de fumée n’éclairait plus la terre. La lune et les étoiles palissaient à la lueur des incendies. Villes, villages, églises, châteaux, forêts brulaient. La vie n’avait plus de valeur. Des milliers et des milliers d’êtres périssaient sans éveiller une plainte, sans laisser un souvenir. Paralysés de peur, certains devenaient fous, d’autres annonçaient l’avènement de l’Antéchrist et l’imminence du Jugement dernier.
Tous les liens sociaux et familiaux brisés, le diable régnait sur la terre. Les viols, les pillages, les parjures et la folie avaient remplacé le travail, l’honnêteté, la foi et la conscience. Et du sein de ces calamités, s’isolait, s’élevait, géant néfaste qui projetait son ombre d’une mer à l’autre, du septentrion au sud : Bogdan Khmelnitsky.
Commenter  J’apprécie          20
Tu me menaces de l'enfer, tu m'accuses d'intérêt personnel et de trahison. Qui t'a dit que je ne voulais venger que mes propres injures ? S'il en était ainsi, aurais-je trouvé une armée prête à se lever à ma voix ? Regarde ce qui se passe en Ukraine. Il n'y reste de place que pour les Wisniowiecki, les Potocki... pour une poignée de grands. A eux les starosties, les dignités, à eux le bonheur et la liberté, tandis que le peuple élève des bras suppliants vers le ciel. Qu'a-t-on donné aux Zaporogues en reconnaissance des services rendus, du sang versé dans tant de guerres ? Où sont les privilèges cosaques ? Le roi nous les a octroyés ; les seigneurs nous les ont repris. Nalevaïko est mort empalé, Pavluk a été rôti dans un tonneau de fer. Et tant de martyrs, brûlés, égorgés, empalés! Le sang de nos blessures n'a pas encore séché sur nos membres.Si je dois être le fléau de Dieu sur cette terre, que la volonté divine s'accomplisse ! Je chargerai ce fardeau sur mes épaules.
Commenter  J’apprécie          20
— Le dernier de ma race, j'ai juré, à l'autel de Notre-Dame de Troki, de vivre dans le célibat et en état de chasteté jusqu'à ce que j'aie, à l'exemple de mon aïeul, fait tomber trois têtes ennemies d'un coup de ce même glaive. Seigneur ! vous le savez, j'ai été chaste, scrupuleusement ; j'ai toujours imposé silence aux révoltes d'un cœur qui n'est que trop tendre ; j'ai cherché la guerre partout, et partout me suis jeté au fort de la mêlée... Hélas ! le succès n'est pas mon lot sur la terre.
Le lieutenant sourit sous sa moustache.
— C'est dire que vous n'avez pas encore abattu les trois têtes d'un seul coup ?
— Je l'avoue à ma honte... Pas de chance ! Deux têtes... ça m'est arrivé... Trois !... impossible... Elles ne sont jamais sur la même ligne. Il est difficile, n'est-ce pas, d'exiger de ses ennemis qu'ils se rangent à souhait. Voilà que j'atteins ma quarante-cinquième année ; mon cœur a toujours soif de tendresse, ma race s'éteint... et les trois têtes manquent toujours.
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (183) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3143 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}