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Antoni Wodzinski (Traducteur)Bronislaw Kozakiewicz (Traducteur)
EAN : 9782859402419
576 pages
Phébus (15/05/1992)
4.07/5   44 notes
Résumé :
Un aventurier de génie, le cosaque Bogdan Chmielniçki, parti de rien ou presque, parvient à lever au fin fond des steppes de l'Ukraine une armée d'un demi-million d'hommes qu'il lance contre la Pologne -en rêvant secrètement d'aller beaucoup plus loin.
Nous sommes en 1648, et il s'en faudra d'un cheveu que l'Europe orientale en son entier ne tombe sous la botte des cosaques Zaporogues et de leurs alliés de l'heure, les Tatars de Crimée, issus de la lointaine ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Je mets ma main droite à couper et ma gauche à brûler que G. R. R. Martin, et avant lui J. R. R. Tolkien, ont lu Sienkiewicz et se sont inspirés de son oeuvre avant d'écrire "Le trône de fer" et "Le Seigneur des anneaux". Sinon, comme m'expliquer le fait d'avoir constamment vu ces deux épopées en filigrane derrière les lignes de "Par le fer et par le feu" ?

Ce roman réédité par Libretto - une maison qui déçoit rarement ses fidèles lecteurs -, est un concentré d'héroïsme et de souffle épique. Sous la plume brillante du maître polonais, L Histoire prend vie avec à la fois une précision et un panache romanesque extraordinaires. Enfoncé mon bien-aimé Dumas et ses libertés fantasmagoriques ; Henryk Sienkiewicz n'est pas un auteur qui modèle L Histoire à sa fantaisie pour sublimer ses personnages, malgré toute l'affection qu'il leur porte, on sent d'abord chez lui un souci d'exégèse et de témoignage. Ce n'est pas L Histoire qui sert son action mais l'inverse.

Ainsi, en ce milieu du XVIIème siècle, dans les plaines fertiles de la future Ukraine, aucune des cruautés de la guerre civile qui oppose Polonais et Cosaques n'est épargnée au lecteur. Les 720 pages du roman retentissent toutes du fracas des armes entrechoquées, de la ruée des hordes tatares déchaînées et des cris des suppliciés empalés. Roman militaire et véritablement guerrier que viennent seules alléger les personnalités remarquables des quatre compagnons d'armes. D'Artagnan, Athos, Porthos, Aramis, ô héros chers à mon coeur, vous voilà désormais apparentés dans mon coeur à Kretuski, Wolodowski, Zagloba et Podbipieta.

Passées les cent premières pages où les personnages et le contexte se mettent en place - étape rendue ardue par les noms polonais souvent imprononçables ou aux consonances trop similaires, ainsi que par la complexité de l'histoire polonaise plutôt méconnue -, on se laisse complètement emporté par l'action et le rythme très soutenu à travers les steppes, les forêts et les marais, soit à la poursuite de l'ennemi rebelle cosaque, soit à la recherche de la belle Hélène dont la beauté émeut tous les coeurs. Pas une minute de répit, pas une minute de repos.

Tout aussi belliqueux et flamboyant que "Quo vadis ?", "De par le fer et par le feu" est définitivement le must have absolu du lecteur de romans historiques et de l'amateur de capes et d'épées.


Challenge PAVES 2016 - 2017
Challenge Petit Bac 2017
Challenge XIXème siècle 2017
Challenge ATOUT PRIX 2017
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Quel vent, quelle verve, quelle violence, quelle histoire !
En l'an terrible 1648, la République des deux Nations polonaise est en danger : excédés par les abus des seigneurs locaux qui détournent à leur profit leurs privilèges pourtant accordés par le Roi, les Cosaques d'Ukraine grondent et s'agitent. L'un deux, plus excédé, plus féroce et plus rusé que les autres, parvient à les unir et met sur pied, à l'aide des Tatars de Crimée et en s'alliant à l'éternel ennemi ottoman, une armée de cinq cent mille hommes qui marchent contre le pouvoir central.
Fort heureusement ce dernier peut compter sur l'alliance insolite de quatre valeureux serviteurs, auxquels nos quatre mousquetaires nationaux n'ont rien à envier en matière de bravoure et d'amitié et dont les fines lames feraient bien pâle figure face aux armes et stratégies de combat fourbis par les rebelles : masses, sabres, mises à sac, pillages, décapitations par centaines, les insurgés ne font pas dans la dentelle tout au long de ces sept cent pages trépidantes pour arriver à leurs fins.
Mais ils trouvent en face d'eux Jean Kretuski le fidèle messager soldat, Wolodowski à la taille inversement proportionnelle à l'ardeur au combat, Podbipieta le géant ayant fait voeu de chasteté tant qu'il n'aura pas tranché trois têtes d'un coup de sabre et enfin Zagloba, mon préféré, rusé compagnon et merveilleux hâbleur dont la langue bien pendue dissimule à merveille la couardise congénitale. Ces quatre-là feront tout pour sauver la couronne, et plus encore pour arracher la princesse Hélène aux griffes du redoutable Bohun et la rendre à son Jean bien-aimé.
Je ne suis pas grande amatrice du genre, et pourtant ce roman d'aventures m'a tenue en haleine sans une seconde d'ennui et fait vibrer d'effroi, de rire et d'enthousiasme, et éclaire pour moi une nouvelle page de l'histoire polonaise, après « Les livres de Jacob » d'Olga Tokarczuk qui se déroule deux générations plus tard.
Une épopée grandiose qui mérite autant d'être découverte que le fameux « Quo vadis ? » qui a fait la renommée de son auteur nobelisé.
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Challenge Nobel littérature 2013.2014

Et voilà , je viens de finir mon pavé de l'été; Et quel pavé!
Il est époustouflant de la première à la 720ème page! Il faut dire qu'il est écrit par le polonais Henryk Sienkiewicz qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1905.
Ce roman historique nous transporte à une allure folle en 1648 et 1649 à travers la Pologne.

le cosaque Bogdan Khmelnitski se révolte contre la noblesse et les magnats polonais et entraîne avec lui tous les cosaques dont les privilèges octroyés par le roi, "pour le sang versé dans tant de guerres", ont été repris par les seigneurs. Il se retrouvera à la tête de milliers de Zaporogues (cosaques du delta du Dniepr) et combattra à plusieurs reprises les polonais. "A travers les chênaies, les plaines, les rivières s'écoulaient des flots humains sans cesse accrus , des vagues qui affluaient de toute l'Ukraine: paysans, mécontents, fuyards, pillards".

Face à l'énergie des cosaques Khmelnitski et Bohun, dans l'armée du duc Yarema Wisniowiecki, les officiers Kretuski, Wolodowski, Zagloba, Podbipieta sont toujours prêts à se battre et donner leur vie pour la république ou une fiancée.
Un roman rempli de personnages attachants, d'amitié, d'amour, d'aventures et de descriptions magistrales. A lire!
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Friand de tout ce qui touche à l'histoire de l'Europe de l'Est, cela faisait longtemps que je voulais découvrir ce roman d'Henryk Sienkiewicz... C'est désormais chose faite grâce à l'opération Masse Critique, que Babelio et l'éditeur en soient remerciés !

Récemment paru aux éditions Libretto, "Par le fer et par le feu" n'est pas une véritable nouveauté, loin de là, mais une réédition légèrement remise au goût du jour d'un grand classique de la littérature polonaise. Le dernier tirage datait de 1992 et était épuisé depuis des années.

Difficile de résumer en quelques lignes une épopée de plus de 700 pages, où foisonnent des personnages et des faits historiques méconnus sous nos latitudes... Pour faire simple, l'action du roman se déroule au milieu du 17ème siècle et a pour cadre la révolte des Cosaques menés par Bogdan Khmelnitsky ; ces événements dramatiques vont mettre à mal l'unité entre la Pologne et l'Ukraine qui, avec la Lithuanie, formaient alors un seul état. Quand on songe aux soubresauts politiques survenus ces derniers temps dans ces confins de l'Europe, ce récit d'une Ukraine à l'identité mal définie, tiraillée entre les influences occidentales et orientales, penchant alternativement vers Varsovie et Moscou, a des résonances très actuelles...

Mais il faut surtout garder à l'esprit le contexte dans lequel le roman a été écrit, à la fin du 19ème siècle, lorsque la Pologne avait cessé d'exister en tant que nation indépendante : Henryk Sienkiewicz n'a jamais caché ses visées patriotiques, ni sa nostalgie d'une Pologne puissante, capable d'imposer sa volonté dans toute l'Europe de l'Est ; une puissance symbolisée par les fameux "hussards ailés", corps d'armée auquel appartient le personnage principal du roman. En toute logique, l'auteur présente les événements avec un regard polonais. Sans toutefois tomber dans un manichéisme excessif, il ne faudra pas s'étonner si les héros parés de vertus chevaleresques se trouvent majoritairement dans le camp des fidèles au roi, et les fourbes, les traîtres et les pillards dans celui des Cosaques... Ainsi le rebelle Bogdan Khmelnitsky, figure exécrée de "grand méchant" dans le roman, est-il aujourd'hui un héros national en Ukraine au point d'apparaître en effigie sur les billets de banque, après avoir prêté son nom à une prestigieuse distinction militaire soviétique...

Les luttes entre cosaques Zaporogues et Polonais rappellent certaines scènes du "Tarass Boulba" de Nicolas Gogol. Mais il y a surtout dans cette fresque historique, à la saveur délicieusement surannée des films de cape et d'épée en Technicolor, quelque chose des grands romans d'Alexandre Dumas, avec ses belles dames amoureuses, ses serviteurs fidèles, ses duels d'honneur et ses accès de bravoure... On pourra d'ailleurs effectuer un rapprochement entre d'un côté les quatre compagnons Jean, Michel, Zagloba et Longinus, et de l'autre D'Artagnan, Athos, Porthos et Aramis.

Au bout du compte, on a là une illustration de ce qu'est un bon roman d'aventures populaire, au sens le plus noble du terme — celui-ci ayant été écrit à une époque où la volonté de toucher un large lectorat n'excluait pas une irréprochable qualité littéraire. Originellement publié sous forme de roman-feuilleton, "Par le fer et par le feu" bénéficie de l'efficacité du format : les péripéties s'enchaînent à la vitesse d'un cheval au galop, le souffle épique retombe rarement, si bien que les 700 pages de ce gros volume s'engloutissent sans peine et, comme pour tout bon feuilleton, c'est avec une certaine tristesse que l'on quitte des personnages auxquels l'on s'était attaché.
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Comment, à l'heure où l'Ukraine subit le martyre que l'on sait, où des évènements tragiques entrainent un torrent de commentaires plus ou moins éclairés sur la nature et l'histoire de ce pays, ne pas conseiller la lecture de ce très beau roman qui plonge le lecteur au XVII° siècle, dans les révoltes des cosaques du Dniepr contre la domination polono-lithuanienne?
L'auteur mondialement connu de ″ Quo vadis ″, prix Nobel 1905 de littérature, met en scène le chef des cosaques, Khmielnicki, qui, humilié par un noble de haut rang polonais, et ne parvenant pas à obtenir justice des autorités de Varsovie, suscite, profitant des frustrations multiples des paysans et des cosaques, la révolte la plus meurtrière depuis des siècles.
Les polonais, les prêtres catholiques, et, surtout, bien que cela n'apparaisse pratiquement pas dans le roman, les juifs, pour qui cette révolte a été une shoah avant la shoah, et Khmielnicki un précurseur d'Hitler, sont torturés, massacrés par dizaines de milliers et doivent s'enfuir massivement pour tenter d'échapper aux pires tourments. Les Tatars de Crimée, pour une fois alliés avec ces cosaques qui protègent d'habitude les contrées catholiques contre leurs fréquentes razzias, en profitent pour enlever par milliers juifs et paysans comme esclaves à revendre sur les marchés d'Istanbul et d'ailleurs.
Sienkiewicz est, dans son pays, la Pologne, plus réputé encore pour ses romans historiques qui reflètent la mémoire collective de grands moments fondateurs de l'histoire du pays, que pour "Quo vadis" qui le fit connaître chez nous, et particulièrement pour ″ par le fer et par le feu ″ .
Ce récit prenant retrace les aventures mouvementées d'un jeune, brillant fier et courageux officier Polonais, à l'époque des guerres suscitées par la révolte des cosaques. Kmielnicki, leur chef, est l'un des principaux personnages du roman.
L'intrigue tient en haleine, avec des descriptions très prenantes de camps cosaques, de batailles, de combats singuliers ou d'escarmouches. Les relations entre les chefs cosaques, comme les profondes inimitiés à l'intérieur du commandement polonais sont très bien rendues.
Mais les personnages manquent un peu de profondeur psychologique, et sont un peu trop tout d'une pièce, à l'exception remarquable de Khmielnicki lui même, dont on perçoit les nombreuses faiblesses, les failles de caractère, derrière le génie militaire et diplomatiques.
Khmielnicki est un personnage abhorré des uns, porté aux nues par les autres. Son visage illustre des billets de banque ukrainiens, et une statue immense orne une place centrale de Kiev ; étrange paradoxe, alors que c'est lui qui, sentant le vent de ses victoires tourner, et en recherche d'alliés contre les Polonais qui avaient repris du poil de la bête, a conclu avec la Russie le traité qui fera pendant 350 ans de l'Ukraine une région intégrée à l'Empire Russe, puis soviétique..
Bref, un roman à lire de toute urgence quand la guerre ravage à nouveau ces riches contrées.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La pays portait partout les traces du passage de Krywonos. A l'entrée d'une bourgade, les gens du palatin reconnurent, pendu aux branches d'un chêne, le cadavre d'un ami de leur maître, père de six enfants dont les têtes enfilées formaient, maintenant, un collier au cou de la victime. Au village, de chaque côté de la route, se dressaient deux rangées de "chandelles cosaques" : c'étaient des hommes, des femmes, attachés bras dressés à des pieux qu'engainait de la paille goudronnée ; on allumait par le haut, c'est-à-dire par les mains. La pluie avait éteint les flammes, de sorte que les bras seuls étaient consumés. Une odeur putride s'exhalait de ces cadavres. Des corbeaux et des corneilles, à l'approche des troupes, s'envolaient d'un poteau pour aller s'abattre sur d'autres ; quelques loups disparurent dans les hautes herbes.
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- Rendiane a rapporté des lettres du fort de Koudak ? demanda Hélène.
- Mais oui... des lettres pour la vieille princesse, et pour vous. Bohun les a interceptées... C'est ainsi qu'il a tout découvert... Il a assommé Rendiane, et a couru à Rozloghi se venger sur les princes.
- Oh ! le malheureux page ; son sang a coulé à cause de moi.
- Ne vous tourmentez pas ainsi. Il en réchappera.
- Quand tout cela s'est-il passé ?
- Hier matin. Bohun tue un homme comme on avalerait un verre de vin.
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A la sortie de la ville, un spectacle sanglant : quatre têtes cosaques sommaient les pieux des palissades et, du blanc de leurs prunelles dilatées et fixes, regardaient défiler les troupes. A quelques pas, au haut d'une verte éminence tressaillait encore l'ataman Main-Sèche empalé jusqu'au menton. La pointe avait traversé la mâchoire inférieure et la langue... De longues heures de martyre allaient s'écouler pour l'ataman : jusqu'au soir, sans doute, il se tordrait ainsi, avant que vînt la Libératrice.
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On rencontrait partout des vestiges séculaires de villes fortes. Lubnié et Chorol eux-mêmes avaient été construits sur ces anciennes cités. Nombre de tombes d'époques diverses étaient aujourd'hui recouvertes par la forêt. Ici, comme dans les Champs Sauvages, la nuit voyait se lever esprits et vampires. Les vieux Zaporogues se racontaient à la veillée, autour du feu, les merveilles de cette profonde forêt toute emplie de hurlements d'animaux inconnus, ni hommes, ni bêtes, du tumulte effrayant de batailles ou des chasses. Au fond des eaux tintaient les cloches des villes submergées.
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- Krywonos s'est emparé de Polonna. Il a passé plus de dix mille habitants au fil de l'épée... des femmes, des enfants.
Autour de lui, les colonels se pressaient. Le palatin de Kiew était accouru, lui aussi. Au centre de la pièce, le duc demeurait immobile.
- Pourtant, dit-il, c'étaient des Ukrainiens qui avaient cherché refuge dans la ville !
- Il n'a pas laissé âme qui vive, murmura Wierchul.
- Vous entendez, monseigneur, fit le duc en se tournant vers le palatin. Allez donc négocier avec un ennemi qui n'épargne même pas ses frères.
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