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Marie, Adeline, Antonin tome 1 sur 4
EAN : 9782266037594
186 pages
Pocket (05/01/2008)
4.1/5   203 notes
Résumé :
Marie ne connaissait pas la date exacte de sa naissance. Johannes, le vieux pâtre de Maslafon, l'avait trouvée endormie parmi les brebis un matin d'automne 1901. Il la baptisa « Marie des brebis » et l'aima comme sa fille.

Près d'un siècle plus tard, cette même Marie, en sa grande vieillesse, confie sa vie à Christian Signol. Il l'écoute avec passion et nous offre un livre qui fleure bon le laurier sauvage des Causses, le miel et l'orange de Noël.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman de Christian Signol, que j'ai lu il y a quelques mois. Si je ne devais garder qu'un seul livre, ce serait celui-ci, sans aucune hésitation ! Une histoire vraie, prenante, bouleversante, et qui m'a complètement chamboulée. Une belle leçon de vie et de courage. La simplicité, l'authenticité. J'aurais bien aimé connaître Marie. Au moins je connais un petit peu les endroits où elle a vécu, car ce roman m'a donné l'envie irrépressible d'aller découvrir les Causses du Quercy, ce que j'ai eu l'occasion de faire cet été. Je suis donc partie sur les traces de Marie, j'ai parcouru avec bonheur les villages et les collines qu'elle aimait tant... Il y a des livres comme ça, qui vous transportent, qui vous marquent, Marie des Brebis fait partie de ceux-ci me concernant. C'était mon premier livre de cet auteur et sûrement pas le dernier. La plume de Christian Signol est magnifique, poétique, elle invite au voyage et éveille les sens.
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Une époque révolue.

Quel magnifique témoignage que celui de Marie des brebis sur sa vie passée dans les Causses tout au long de ce XXe siècle plein de mutations.
Une vie inscrite dans une ruralité pleine de sobriété, en accord avec le rythme de la nature et où les interactions humaines sont pleines de solidarités désintéressées et de joies simples.
Les grands tourments du XXe vont effriter progressivement ce petit monde idyllique: les guerres mondiales qui vont broyer mentalement son mari et prendre un de ses fils; la grande transformation sociétale qui vient absorber deux autres de ses enfants au sein de villes dénaturées. Marie reste, quant à elle, ancrée à tout jamais dans son monde natale, observant et portant toutes ses mutations avec un regard toujours généreux pour sa progéniture, sans haine mais avec une sorte d'amertume. Une amertume que ses enfants aient été extirpés de cette vie simple, certes laborieuse, mais pleine de la richesse d'une Nature bienveillante.
L'époque est révolue, l'Homme civilisé s'est écarté de cette dernière, une nouvelle ère est annoncée.
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C'est Marie la narratrice qui partage, avec simplicité, sa vie faite de petits et grands événements, de moments tristes ou joyeux. Bien sûr, la vie de la bergère n'est pas trépidante, elle se contente de peu, il y a une certaine routine. Elle prend le temps de regarder et nous entraîne avec elle. Elle sait écouter, vivre avec les saisons dans son Quercy. La moindre rencontre ou occasion est une fête. Elle ouvre sa porte en disant "finissez d'entrer". L'entraide et de belles valeurs sont mises en avant.
La collection de ce livre est "mémoire vive", il a trouvé sa place ainsi que le classement "roman terroir", la région est aussi un personnage.
Marie est une héroïne très attachante, mais elle n'est pas la seule. On s'image être à la place de Christian, à CAHORS, sur la petite place. le calme nous envahit. Merci Christian de nous avoir permis de connaître, un peu, une si belle personne.
Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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Marie des brebis est un très joli livre, que j'ai beaucoup aimé.
La narratrice est Marie, vieille dame qui a raconté son histoire à Christian Signol il y a de cela de nombreuses années.
Il a recueillit son témoignage dans les années 1980, et Marie est depuis décédée puisqu'elle est partit doucement, deux ans après avoir raconté son histoire à Monsieur Signol.
Douce Marie, si touchante, que nous découvrons de sa toute petite enfance à ses vieux jours.
Elle est née en 1901, donc elle a connue les deux guerres, et nous découvrons avec elle ces deux périodes, compliquées, et qui l'ont évidemment marqué.
Elle a eu une vie simple, mais bien remplit.
Elle a vécut de peu et pourtant elle était heureuse.
Elle le reconnait elle-même, elle a eu la chance de rencontrer un homme gentil, un bon mari qui buvait peu, ne la battait pas et était un bon père.
En ces temps là, un homme pareil, c'était bien rare.
C'est un très joli témoignage, qui m'a beaucoup touché, et à qui je donne avec plaisir 5 étoiles :)
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En écrivant la biographie d'une femme née au début du 20 siècle, Christian Signol signe un hommage à la nature et aux causses du Lot. Un texte d'une grande poésie à la sensualité douce, bruissante du cri des oiseaux et des pierres chauffées au soleil.

La genèse de l'histoire est très rapidement racontée en fin d'ouvrage : Signol a rencontré Marie, alors octogénaire, sur la place d'un village d'Occitanie dans les années 1980. Elle aimait prendre de longues heures au soleil. Ils ont sympathisé, elle lui a raconté son histoire, il a décidé d'en faire un livre.

Nous sommes donc en 1901 dans les causses du Lot. Un vieux berger trouve une très jeune enfant abandonnée dans la nature avec une pancarte, qui donne le nom de Marie. Il décide de la garder, les services sociaux laissaient encore faire ce genre de choses à l'époque. C'est pour le meilleur, car la petite est élevée par ce vieil homme, mais aussi par les deux employeurs du berger : un couple de cultivateurs plus aisé qui n'a jamais réussi à avoir d'enfant. Marie vivra dans leur ferme jusqu'à la mort du couple, en partie accompagné par un garçon de ferme recruté dans une exploitation voisine. Arrivé à l'âge adulte, les deux jeunes gens se marieront d'ailleurs. Si le couple va connaitre plusieurs malheurs (la perte de la ferme, un enfant mort né, un autre tué pendant la Guerre de 39-45), ils vivront globalement heureux dans une masure au milieu des causses, lui se faisant pierrier (exploitant d'une carrière de pierres, et maçon à l'occasion), elle restant tous les jours de sa vie bergère.

La première dimension du livre, c'est d'abord cette histoire qui nous plonge dans un monde pas si vieux (entre 1901 et 1985 ; pour moi, c'est la génération de mes arrières grands parents qui sont d'ailleurs du même coin de France que Marie), mais pourtant complètement révolu. Un monde où on marchait beaucoup, où on vivait au contact direct des animaux, un monde assez pauvre mais où la sociabilité et la solidarité villageoise semblait largement compenser le manque matériel. Cette histoire, c'est aussi celle d'une époque qui change. Après les guerres, si douloureuses même dans ce coin du monde à l'écart du conflit, vient de gros bouleversements : les enfants qui quittent le village pour aller dans les villes, la fin des petits boulots artisanaux, l'arrivée des voitures et des machines en tout genre. Ça me rappelle une phrase de ma grand-mère : « On est passé de la misère à la surconsommation ».

Pourtant, Marie n'élude pas les difficultés qu'il pouvait y avoir. La pauvreté, bien sur, mais aussi la condition féminine. Elle dit qu'elle a eu de la chance de tomber sur son mari, d'autres au village étaient battues. Mais le livre, globalement, préfère s'attarder sur l'optimisme et la douceur de vivre.

La deuxième dimension, c'est celle, racontée avec beaucoup de poésie et de sensualité, d'une femme pleinement vivante dans sa nature. Les causses du Lot n'ont jamais été aussi bien chantés. En lisant, je rêvais à ces paysages nullement troublés par le bruit des voitures, où ni les insectes ni les oiseaux n'avaient été décimés par une agriculture défoncée aux pesticides. Quand Marie décrit ses bonheurs simples de dormir au contact des brebis dans la paille, ou de se coucher sur les pierres chauffées au soleil, le talent de l'auteur est suffisant pour qu'on sente les odeurs des bêtes, le parfum des genévriers, les danses des papillons sur les plateaux occitans.

Alors certes, ici ou là, il y a des passages un peu réac. On sent que Marie (ou peut-être Christian Signol) a du mal à se faire à cette nouvelle société, qu'elle juge individualiste, détournée des plaisirs simples, de la vraie vie qui se découvre au contact du vent et des brebis. Mais ça ne dure pas longtemps, le texte revient vive chargé d'optimisme, c'en est presque trop, presque niais.

Mais à l'heure où la biodiversité s'effondre, j'avoue avoir du mal à ne pas donner au moins un peu raison à cette Marie des Brebis, vive et sauvage, même dans ses vieilles années.
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Citations et extraits (114) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être un jour viendra où les femmes seront plus nombreuses à gouverner les pays, et alors seulement les choses changeront. Car il faut avoir porté un enfant pour connaître le vrai prix de la vie, son mystère et sa force.
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Aujourd'hui, les vieux ne meurent plus dans leur familles, mais seuls, dans les hospices où ils se consument à petit feu, sans la moindre joie, pressés de disparaître pour ne plus être à charge.
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Sans nous en rendre compte, nous étions en train de devenir des vieux sur le bord d'une route où ne passait plus personne, riches seulement de nos brebis et de nos souvenirs. Moi aussi, d'une certaine manière, j'ai abdiqué : après avoir refusé plusieurs fois, j'ai fini par accepter la machine à laver que Françoise et Jean voulaient m'acheter. Pourtant, même si je ne leur ai jamais dit, j'ai continué à me rendre au lavoir une fois à l'automne, et une fois au printemps; Là, seule au bord de l'eau, j'écoutais les voix de mes compagnes disparues, le bruit mat du battoir sur les banchous, je regardais les libellules et les papillons, je guettais les charrettes sur la route qui demeurait déserte. Il m'arrivait aussi d'aller à la carrière abandonnée par le nouveau propriétaire, de m'asseoir sur les pierres, de fermer les yeux. (...)
Aussi ai-je compris très vite que cela ne pouvait pas durer et qu'il ne servait à rien de vivre dans le passé. même si j'avais soixante-dix ans, je devais regarder devant moi et non pas derrière, entreprendre quelque chose qui me permette d'aller vers les autres au lieu de me refermer sur moi.

Chapitre 11
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Au reste, comme beaucoup de gens, à la campagne, elle croyait aux présages. Elle détestait les pies, les chouettes et les corbeaux qui, à ses yeux, étaient tous des oiseaux de mauvais augure. Elle prétendait que, si l'un d'eux tournait trop longtemps autour d'une maison, c'était que quelqu'un allait y mourir dans l'année. Seul le pivert trouvait grâce à ses yeux : il ne faisait qu'appeler la pluie. du chat, elle assurait que, s'il se passait la patte sur la tête, c'était le présage d'une visite dans la journée. Le chant du coq à minuit annonçait du brouillard pour le lendemain, si l'on ne remuait pas aussitôt les cendres dans la cheminée.
Elle savait qu'on l'accusait de jeter des sorts, et je suis sûre qu'elle s'en réjouissait. Je crois bien même qu'elle faisait tout pour justifier cette réputation. On venait pourtant la chercher avant de creuser un puits, afin qu'elle trouve le bon endroit avec une baguette de coudrier.Elle se faisait payer en volailles et repartait en lançant des imprécations qu'on faisait semblant de ne pas entendre. (...)
Elle est morte, seule, dans un bois, et on l'a retrouvée trois jours après, à moitié mangée par les renards. Elle avait eu une " attaque " et n'avait pu se relever. J'ai beaucoup regretté sa présence à laquelle je m'étais habituée, et quelquefois je pense à elle comme à une véritable amie qui a partagé un peu de ma vie.

Chapitre 5
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On m'a trouvée endormie au milieu des brebis, là-haut, un jour de grand soleil, au pied d'un genévrier. c'était à l'automne de l'année 1901. Je me suis demandé souvent qui m'avait couchée là, sur un lit de mousse blanche, entre les baies sauvages, et je n'ai jamais su le jour exact de ma naissance. Il y avait une feuille de papier glissée entre la couverture de laine et ma peau, où quelqu'un avait écrit : "Elle s'appelle Marie. " C'est pourquoi on m'a longtemps appelée "Marie des brebis".

Chapitre I
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Videos de Christian Signol (23) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Signol
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/une-famille-francaise-9791035414382/
Commander sa version CD : https://boutique.audiolib.fr/produit/2258/9791035414382/une-famille-francaise
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