Très court roman lu à l'aéroport et dans l'avion au moment du départ en vacances…Ce n'est pourtant pas ce qu'on peut qualifier de roman « léger » ! Au contraire, c'est dense, intense, fort, grave et percutant. le thème principal est le suicide, ou comment un ado cherche à comprendre le geste définitif de son frère, à retrouver sa place auprès de ses parents dévastés. Théo est celui qui reste…on comprend qu'il admirait son grand frère et qu'il lui en veut : il cherche auprès de ses amis, de la petite amie de son frère les réponses aux questions qu'il se pose. Il montre aussi la difficulté à conserver des liens avec ses parents qui sont trop occupés par leur chagrin pour lui accorder l'attention dont il a besoin…il se sent presque coupable de continuer à vivre après la mort de son frère.
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J'aime bien ce livre mais je trouve qu'il n'y a pas assez d'action, je le trouve assez ennuyeux.
L'histoire est tout de même touchante, certaines personnes peuvent s'y reconnaître car le fait de perdre un proche peut arriver à tout le monde.
J'aime bien aussi le fait que Théo veuille savoir pourquoi son frère s'est jeté d'un pont et ne pas rester dans l'ignorance.
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Lecture jeune, n°119 - Théo est celui qui reste, après le suicide du grand frère. Mais peut-être pas pour longtemps se dit-il, car la fugue définitive le tenterait bien… Comment trouver du sens pour continuer à vivre « après » ? Comment échapper à la cuisine insipide (car sous vide) de cette mère enfermée dans un chagrin sans nom ? A l’hyperactivité mécanique de ce père cloîtré dans son garage-refuge ? Théo l’adolescent est au coeur de l’ouvrage, c’est lui qui raconte, qui questionne, souffre, crie, injurie. Mais c’est aussi lui qui nous fait rire en restituant les situations hilarantes qu’il vit avec son ami Zeb, clown de service qui sait si bien que les larmes ne sont pas loin du rire… L’écriture sèche et directe restitue le chaos qui règne. Dans cette magnifique tragédie contemporaine, les acteurs nous bouleversent par leur désir d’aller au-delà de la mort. ? Michelle Charbonnier
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecture jeune, n°119 - Dans le même genre : Parmi les romans évoquant le suicide d’adolescents, et le désarroi des proches face à un tabou, on conseillera les deux titres suivants : Arnaud Cathrine, Mon démon s’appelle Martin, L’école des Loisirs, 2000 : Un an après le suicide de son meilleur ami, Damien continue de chercher l’origine de son geste, alors que les adultes qui l’entourent semblent être passés à autre chose. Seuls les mots de son père apaiseront sa détresse et lui permettront de faire le deuil de Martin. Un roman très sensible sur la perte d’un être cher et sur la difficulté à exprimer la douleur. Ted Van Lieshout, Frère, La Joie de Lire, 2001 : Alors que le frère de Luc est décédé depuis plusieurs mois, sa mère décide de brûler les affaires qui lui ont appartenu. Luc découvre son journal intime et apprend la raison de son suicide en même temps que le secret que ses parents ont voulu lui cacher : l’homosexualité de Marius. Au delà de la mort, le lien se renoue entre les frères et Luc choisit de continuer le journal du disparu. ? Cécile Robin- Lapeyre
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Ça m’a pris hier, c’est devenu évident, je me suis rendu compte que j’allais m’ennuyer toute ma vie si je ne faisais pas quelque chose pour me guérir de toi. Me guérir de toi, c’est faire disparaître tout ce que tu as touché, tout ce que tu as vu, ton univers. Il faut que j’aille dans un endroit où tu n’as jamais mis les pieds, même en pensée. Tu rêvais d’aller en Chine, alors je n’irai pas, de toute façon c’est beaucoup trop loin pour moi et mes cinq cent dix-huit euros d’économie.
[…]
Ils vont dire que c’est une fugue et quand je regarde la définition dans le dictionnaire, ça colle, fugue : fait de s’enfuir de son domicile, notamment pour un enfant mineur. Si on passe quelques lignes, on trouve aussi fuir : laisser échapper son contenu, et plus loin, fuite : action de se soustraire à quelque chose de pénible, et ça me ressemble plus.
Je leur ai laissé une lettre parce que je ne suis pas un salaud comme toi, je ne veux pas qu’s’inquiètent ou qu’ils aillent s’imaginer des choses, ils sont assez démolis comme ça.
- Pourquoi ? Parce qu’il est mort ? C’est bien lui qui l’a voulu, non ? C’est bien lui qui l’a préparée soigneusement, sa petite mort pourrie. Tu crois qu’il a pensé à toi en sautant de son pont de merde ? tu crois qu’il a pensé à nous ? Il n’a même pas laisse de lettre aux parents, et ça, c’est bien le plus dégueulasse ! Jusqu’à la fin de leurs jours, ils vont se demander pourquoi il a fait ça. Jusqu’à la fin de leurs jours, ils vont se demander ce qu’ils ont bien pu commettre comme faute pour le pousser à ça. Tout ce qu’il nous a laissé, c’est des photos de lui, nos yeux pour pleurer et des questions. Tu sais qui c’était, Alex ? c’était rien, rien, un pauvre mec qui a décrété qu’on n’était pas assez bien pour lui, que la vie n’était pas assez bien pour lui !
Alex, je m'ennuie de toi, c'est le constat du jour, c'était aussi le constat hier, et depuis un an.
Alex, je m'ennuie de toi, c'est le constat du jour, c'était aussi le constat hier, et depuis un an.