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EAN : 9782020851596
332 pages
Points (27/04/2006)
4.12/5   187 notes
Résumé :
Trois fois les Parques ont parlé, et en accord avec leurs prophéties de ruine, Finstern, Roi de la Cour unseelie de Dorcha, doit mourir. Sauf si... Comme une dernière chance, ou un danger supplémentaire, des puissances contraires mettent au monde Angharad, née du printemps et de l'hiver, de l'élan et de la mort. Elle peut contrecarrer le destin de Finstern, ou le précipiter, et s'avance sur l'échiquier en Reine Blanche, porteuse du pouvoir de trancher entre des myri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Une conteuse, une poétesse exceptionnelle dont je viens de finir la lecture de "La sève et le givre".
Une lecture pas forcément facile de premier abords tant le vocabulaire et les tournures de phrases ne sont pas commune. Ce qui la rend tout à fait spéciale. Une fois que l'on a passé le stade de la désorientation, que l'on s'est habitué aux oxymores et descriptions poétiques, et que l'on s'est cramponné au glossaire et au dictionnaire. Tout va bien. On se laisse submerger par l'abondance du langage, la profondeur des sentiments, et la précision du ressentit. Car dés le début on est projeté dans un monde dont on ne connait pas les codes, il faut prendre le train en marche.

L'auteur l'explique très bien et mieux que moi quand les héros passent d'un monde (ou d'une cour féérique) à l'autre. C'est le Vertingen. Un moment entre deux monde ou des ajustements doivent être fait et où on à l'impression d'être déboussolé dans le vide, au de là du vertige et de l'amour. Il n'y a pas de mot humain pour le décrire.

Ce livre n'est pas une banale histoire d'amour. C'est bien au delà. L'auteur y mêle avec talent culture et légendes celtiques, réelle découverte du monde de la Faérie et des fées (masculin et féminin), prophéties des tisseuses du destins connues aussi sous diverses cultures (les Parques sont aussi présente chez les grecs).

Ce n'est pas le stéréotype des fées de Disney. Ici les créatures et les personnages sont assimilés à des entités de la nature, une personnification des éléments avec ce je en sais quoi qui nous fait penser au dieux. Mais cela est très étonnant. Je les ai trouvé à la fois très humains dans leur sentiments et à la fois très éloigné. du fait de leur nature immortelle, leurs émotions et leurs façon de penser sont beaucoup plus profonde et ne sont pas soumis à la même logique ni le même espace temps que les pauvres humains que nous sommes. Un seul mot, une seule oxymore peut décrire beaucoup de chose à la fois et cacher un autre sens.
Ainsi on ressent bien qu'il y a une part beaucoup plus forte et lointaine qui englobe un tout dans chaque personnage que l'on rencontre. Et pourtant chacun personnifie une part bien spécifique d'un élément de la nature.

Elle nous invite dans des cours féérique ou par préjugé on ne penserais pas que cela soit aussi varié en émotions, couleurs, peuplades et sentiments. Ainsi même si les cours d'Hiver et de Dorsha sont des cours d'Ombre. J'ai vraiment été fasciné par la palette de l'auteur pour nous décrire les nuances et les variétés pour l'attirance que l'on ressent pour le noir et l'austérité que l'on ressent pour le blanc et le froid d'hiver que l'on repousserait de premier abord. Ici la nuit devient luminescente et l'hiver attachant et chaud dans les souvenirs comme une terre natale que l'on cherche sans cesse.

La dualité, les contradictions, et les symbioses qui sont dans ce roman ont été au de là d'un cheval de bataille pou l'auteur, puisqu'elle arrive à jongler avec les mots et les caractéristiques des personnages de façon étonnante. C'est avec ce genre de récit (unique) que l'on arrive à mieux comprendre que tout dans la nature et le monde n'est pas fait que de ce que l'on voie. Mais qu'il a eu autre chose avant. Qu'une chose ne peut pas exister sans son contraire, et vice versa. Et que rien n'est figé, tout est toujours en mouvement. Ce qui va à l'encontre des esprits modernes trop cartésiens et trop linéaire des fois.

On se rend compte avec ce que je viens de dire que l'auteur est très imprégné de la mythologie et la philosophie celte. Mais ce n'est pas tout. Car comme les celtes elle a une prédispositions à aimer les chiffres 3 et 9. Des chiffres très important chez celtes. le 3 pour la triple divinité (la grand mère, la mère, et la fille), le chiffre parfait pour les celtes que l'on retrouve de partout et souvent aussi dans la nature des choses visible ou invisible. le 9 pour le côté maléfique mais dans le bon sens, l'unité de tout qui doit finir à la fin de ce chiffre. Et aussi pour la règle des effets retours : par trois fois tu fera quelque chose de bien ou de mal, et par trois fois il te reviendra en bien ou en mal.

Bref j'ai plus qu'adoré. J'utiliserai bien un mot féérique pour qualifier ce roman tellement cela été profond et d'une dimension très large, mais je n'en connait pas. Je me contenterais donc de mot humain qui je crois peuvent convenir à savoir : nirvana et orgasmique.
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Paru en 2002 aux désormais disparues éditions Oxymore, « La sève et le givre » est sans doute le roman de Léa Silhol qui a connu le plus de succès grâce à sa parution en poche dans la (elle aussi !) désormais disparue collection Point Imaginaire. le roman a toutefois été réédité récemment et ravira sans aucun doute les amateurs de contes et légendes. le roman s'inspire en effet du folklore celtique dont l'autrice se réapproprie un grand nombre de concepts et de créatures. L'histoire se déroule essentiellement en Écosse, dans un monde à la lisière du nôtre dans lequel évolue les créatures de Féeries, et met en scène deux personnages radicalement différents et pourtant inextricablement liés par le destin. le premier, Finstern, est le roi d'une des cours d'Ombre, celle de Dorcha, à qui les Parques ont promis la mort et dont la seule chance de salut réside dans l'amour d'une femme. le second, c'est justement celle que le destin lui a promis, la belle Angharad, née du printemps et de l'hiver, et qui, bien qu'ignorante de la prophétie des Parques, va se retrouvée malgré elle entraînée dans leurs manigances. le roman brasse un grand nombre de références qui éveilleront sans doute plusieurs échos chez le lecteur. La scène d'ouverture, narrant la rencontre entre les trois Parques et le roi, fait ainsi penser à « Macbeth », la fameuse pièce de Shakespeare. Les luttes de pouvoir entre les différentes Cours, d'Ombre, de Lumière ou de Crépuscule, ne sont quant à elles pas sans faire penser au « Cycle des Princes d'Ambre » de Roger Zelazny, tandis que le récit de la fascination et du désir que sont capables de faire naître les créatures de Féerie rappelle des romans comme « Thomas le Rimeur » d'Ellen Kushner, ou « Le cycle des elfes » de Jean-Louis Fetjaine. L'autrice s'est abondamment documentée sur le sujet et cela se ressent tant la Férie dépeinte ici se révèle complexe et insaisissable, à l'image de ses habitants.

L'intrigue est intéressante à suivre, même si sa trame se révèle finalement relativement classique, et l'histoire d'amour relatée n'a rien d'un conte fleur bleu. Si certains rebondissements sont aisément prévisibles, l'autrice parvient aussi à nous surprendre à plusieurs reprises, notamment en donnant à son héroïne bien plus de profondeur et de caractère que ne le présageait le rôle qui lui était attribué au préalable. Loin de se cantonner à une position passive d'objet de désir et de convoitise, Angharad fait vite preuve d'une grande lucidité et manifeste une farouche volonté à ne pas se faire manipuler. La Dame blanche n'a, également, pas grand-chose à voir avec la jeune femme pure et naïve avec laquelle on la confond : capable de faire preuve de cruauté comme de rouerie, elle n'hésite pas elle aussi à manipuler celles et ceux qui l'auraient offensée. Une ambivalence qui rend d'autant plus complexes les relations qu'elle entretient avec les autres personnages qui, eux aussi, s'avèrent difficiles à cerner. Mais outre la fascination exercée par les protagonistes, ce qui marque surtout à la lecture de ce texte c'est la poésie qui se dégage de la plume de l'autrice. Léa Silhol revêt ici les atours d'une véritable conteuse et donne à son récit une dimension mythique : ce qui se joue, ce n'est pas seulement le destin des amoureux contrariés, mais aussi celui des Cours de Féerie ainsi que l'équilibre même du monde, féerique comme mortel. le style est très travaillé et les envolées lyriques nombreuses, sans que cela ne nuise pour autant à la fluidité du texte ou à sa compréhension. On est saisi dès les premières pages par le charme de cette plume qui donne au lecteur l'impression de s'être égaré dans un autre monde, où les considérations des fées ne sont pas les mêmes que les nôtres, de même que le passage du temps ou la conception de l'amour et de la mort. Il en résulte des scènes époustouflantes qui marqueront durablement la mémoire du lecteur, soit par l'intensité des émotions qui assaillent les personnages, soit par le souffle épique qui porte le récit, notamment dans le seconde partie.

Bien que probablement difficile à se procurer aujourd'hui, « La sève et le givre » est un très beau roman qui s'apparente à une parenthèse enchantée dans la mythologie celtique dont l'autrice a tenté de retranscrire ici toute la complexité et la subtilité.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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La seve et le givre ? précieux et ennuyeux...

Prix Merlin 2003 , diantre , fichtre , ça sent bon le bouquin dont on ne peut décoller ça ! Et si...c'est possible , décollage réussi à 100 pages de la fin ! Il est des livres rares que l'on ouvre avec plaisir mais que l'on referme avec plus grand plaisir encore, heureux de ne plus avoir à se forcer , ne plus avoir à continuer en se disant qu'à un moment ou à un autre , l'on va finir par lui trouver un interet quelconque , que nenni...Quand ça veut pas , ça veut pas...
Le plus triste dans l'histoire , c'est que le canevas est plutot porteur ! Seul mais néanmoins rébarbatif petit souçi , le style ! Il est des personnes dont on dit qu'elles s'ecoutent parler , j'ai personnellement eu l'impression que l'auteur se regardait écrire...Certes , le vocabulaire est on ne peut plus riche mais le style est bien trop sophistiqué à mon gout ce qui explique cette profonde et immediate lassitude quand à ce roman , objet de tant d'espoirs réduits à néant par l'emploi systématique de métaphores , d'images , d'hyperboles...Le style ampoulé et amphatique , tres peu pour moi...J'aime que l'on me dise les choses simplement sans faire montre d'une érudition a tout crin et soporiphique au possible...Etre dans la démonstration , ça, va un moment !

Il semblerait que je sois le seul à n'avoir absolument pas adhéré à cet univers féérique , onirique , poetique , frigoriphique ( et ouais , j'en connais des adjectifs en ique! ) et étant l'exception qui confirme la regle , je suis visiblement passé à coté ( mais alors tres tres à coté ) d'un monument de la Fantasy qui aurait , peut-etre , pu prétendre au prix Merlin en 2003 , allez savoir...
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La sève et le givre est sans conteste le plus beau roman qu'il m'ait été donné de lire dans ma vie. C'était un ouvrage dans lequel je désirais me plonger depuis très longtemps, mais je n'en avais pas eu le courage jusque là, découragée par les critiques qui mettaient en garde le lecteur contre un style beaucoup trop sophistiqué et complexe. Il est certes, un peu pénible de rentrer dans l'histoire sans se perdre dans un flot infini de métaphores, de lieux et de personnages. En effet, le vocabulaire est abondant, certains personnages sont désignés sous différents noms, et il est très difficile de se raccrocher à la trame de l'histoire dans ces conditions.
Toutefois, ce roman ne présente pas que des inconvénients et s'il est pour moi l'un des plus beaux ouvrages qui existe, c'est en raison de la beauté qu'il dégage, à travers l'écriture tout d'abord, mais aussi grâce à l'univers imaginé. La féérie est présente du début à la fin, elle est la clé de voûte de cet ouvrage. La vision d'un monde enchanté où les fées sont les gardiennes de la nature et des saisons, est tout à fait l'image que j'avais moi-même de la féérie et du petit peuple. On ressent perpétuellement l'influence des anciennes coutumes celtiques avec des allusions aux fêtes païennes de jadis qui célébraient les solstices, comme la très mystérieuse nuit de Samhain. le glossaire présent en fin d'ouvrage permet au lecteur non initié d'agrémenter ses connaissances ésotériques. La nature nous offre ici ses plus beaux atours et même si ce livre a l'air d'un massif de ronces inextricable, je vous assure que sa lecture n'est pas insurmontable et qu'elle peut enchanter aussi bien le lecteur féru de fantasy que le lecteur sensible à la poésie et à la magie.
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En Féerie, les Parques prédisent les destinées des grands rois des cours d'Ombre et de Lumière. Pour Finstern l'Obscur, monarque d'Ombre, l'une a prédit la ruine, l'autre l'amour.Quant à la 3ème,ses prédictions laissent une chance de contrecarrer les édits du destin avec Angharad, l'enfant double qui porte en elle les pouvoirs de l'Hiver et du Printemps.Elle seule pourra reconnaître Finstern et le sauver. Mais avant cela, Angharad devra elle-même se trouver et savoir qui elle est .
Lire "La Sève et le Givre" s'est entrer véritablement dans l'univers de la Féerie tellement la magie des mots et le style empreint de lyrisme et de poésie de Léa Silhol vous ensorcellent. Impression d'un livre très ancien qui laisse échapper le pouvoir d'un phrasé musical et envoûtant. Couronné par le prix Merlin 2003, un roman qui agit comme un filtre magique ou un sortilège par la beauté des phrases plus encore que par le sujet.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
On dit que les gens du village trouvèrent la petite orpheline dans la forêt du printemps, en allant ramasser du bois pour faire des fagots en prévision des rites d'Imbolc. Ils la trouvèrent vêtue seulement de ses longs cheveux et lorsqu'elle s'éveilla aux bruits qu'ils firent, elle ouvrit sur eux des yeux étranges, reflétant la lumière comme ceux d'un chat, passant instantanément de la nacre à la couleur des feuilles. Son premier son fut un rire qui ressemblait à un chant, et à ce son des dizaines de fleurs naquirent autour de son berceau de mousse. Les paysans tombèrent à genoux et se signèrent.
" C'est un enfant des fées, pour sûr, dit l'un d'entre eux.
- Le Bon Peuple pourrait s'offenser si nous ne nous en occupions pas bien, fit un autre en hésitant, et s'offenser aussi si nous le prenons.
Une matrone s'avança d'un air décidé:
- Les Belles Gens m'ont volé mon fils il y a dix ans, celle-là sera mon dédommagement."
Elle ramassa la petite fille et l'emporta jusqu'au village , où elle l'éleva de manière bonne mais rude, ne comprenant jamais vraiment cette enfant qui ne songeait qu'à rire et à chanter, et qui pleurait lorsqu'on coupait les arbres. Et parce qu'elle était blanche comme la neige et portait sur l'épaule une marque qui ressemblait à un flocon, elle l'appela Eirlys.
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Dorcha, qui est toujours aussi loin ou aussi près qu'on le désire. Dorcha gisait là, derrière l'éblouissement et le vertige, et ce fut avec ses yeux mi-clos qu'Angharad la vit pour la première fois. Pour Shimrod le paysage du fleuve noir, le fleuve de l'Est, aux rives semées de roseaux blêmes et de joncs d'ébène, avait le charme poignant de la terre natale. Pour Angharad, déjà, sous ce ciel d'ecchymose, il avait le visage bouleversant d'un amant.
Ils passèrent les prairies d'herbe vert de gris aux âmes de rasoir et entrèrent dans l'obscurité immense des bois. Pour parvenir à la cité obscure au sein du crépuscule, Irshem, celle dont le nom signifie Fleur-du-Venin, il fallait traverser cette ombre, ces futaies gigantesques dans lesquelles le bruit du vent incantait le roulement sans fin des vagues (p. 59).
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Car ainsi sommes-nous, êtres de papier et d’étoffe, devant les coeurs de glace et les coeurs de nuits. Incorrigiblement épris, incertains, pleurant, amoureux des brûlures inendurables de leurs étreintes, et inféodés à leurs enchantements. Cherchant toujours, dans nos rêves aveugles d’enfants des mi-teintes et du jour, l’écho de quelque chose qui soit forgé à l’image d’élèvements indicibles ou d’effroyables chutes.
A l’image de l’Hiver, à l’image de la Nuit
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Entre les Mondes, entre les Cours, il y a des voiles; des résistances intangibles, des ajustements. Pour passer, le corps pousse, et l'esprit peut-être. Quelque chose en nous change. L'étreinte du temps se déplace, et comme les yeux qui nous liront là ne verront pas ce que voient les prunelles amoindries de la mortalité, d'autres facettes se révèlent. Pour passer ce voile, comme pour traverser vers un air liquide, il faut un instant. Il dure mille ans.
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"L'on dit que, de tous temps, les homes ont recherché les dons des fées, et que souvent ils ont été prêts à bien des folies pour les obtenir. Combien ont perdu plus que leur vie à rechercher les chaudrons débordant d'or des leprechauns ou la faveur fugitive d'une Dame des Sidhe ?
Oui, ceci doit savoir l'homme qui désire les dons ambigus des fées : celui qui les courtise le fait toujours à ses risques et périls."
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