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EAN : 9782259227469
228 pages
Plon (21/08/2014)
3.24/5   44 notes
Résumé :
A la mort de son père, Vincent quitte l'Inde où il vit depuis quinze ans pour revenir à Paris. Telle une bombe à retardement, cette disparition fait resurgir du passé des traumatismes enfouis. Ce retour sera-t-il le déclencheur pour que se brisent enfin les tabous, que soient dévoilés les secrets et les non-dits familiaux ? Un roman sur la culpabilité, le pardon et le pouvoir de destruction du silence.
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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« Ton père est mort il y a deux jours», ces quatre mots Vincent les reçoit dans la chaleur de Calcutta, son refuge du bout du monde.
Parti quinze ans plus tôt de la maison familiale, Vincent croit déceler dans le coup de téléphone maternel un appel au secours. Les milliers de kilomètres de distance, les années écoulées n'ont plus d'importance. Vincent décide de rentrer à Paris. Il sait que le retour sera difficile, le temps du voyage est propice à la réflexion, les souvenirs affluent, douloureux, insupportables. le suicide de son frère ainé, l'indifférence et la cruauté du père qui obligeait ses enfants à l'appeler « Monsieur » et ne vivait que pour sa collection de tableaux ont fait de Vincent un être révolté cherchant l'apaisement dans les paradis artificiels, jusqu'au départ définitif.
Par petites touches, Karine Silla nous fait découvrir cette famille, le père ignoble dans ses certitudes, la mère froide et indifférente qui ne supporte pas que ses enfants la touchent, et les quatre frères qui essaient désespérément de trouver une place dans cet appartement où tout est trop vaste, sauf l'amour.
« Vivre dans un espace trop grand empêche d'aimer. »
Karine Silla nous propose une histoire cruelle et douloureuse sur la culpabilité, le pardon et le deuil.
J'ai été bouleversée, happée, dès la première phrase par l'ambiance lourde et pesante de ce magnifique roman.
Un coup de coeur.




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Il aura suffi d'un coup de fil pour que les souvenirs de Vincent, enfouis depuis quinze ans, ressurgissent. Il avait pourtant réussi à mettre de la distance entre lui et les siens, fuyant Paris pour s'installer à l'autre bout du monde, à Calcutta. Jusqu'au jour où il reçoit un appel de sa mère pour lui annoncer la mort de son père et son désir de l'avoir à ses côtés pour affronter cette épreuve. Sans réfléchir, Vincent monte dans le premier avion pour la France. Mais après tant d'années d'absence, les retrouvailles avec une mère fragilisée et deux jeunes frères qu'il n'a presque pas connus s'annoncent difficiles… Alors Vincent repousse l'échéance, errant dans les rue de Paris, laissant les souvenirs du drame rejaillir en flots incontrôlables et dévoilant un passé et des secrets de familles qui auraient peut-être mieux fait de rester enterrés à jamais…


« Monsieur est mort » est le premier roman de Karine Silla dans lequel elle dresse le portrait corrosif d'une famille bourgeoise complètement névrosée. Derrière l'image d'un bonheur sans nuages (ou presque !) se cache des maux profonds, nés de l'argent facile, de la perversion, de la drogue et des non-dits. Autant de troubles qui ont eu raison de l'équilibre fragile de ses membres, entretenant entre eux des rancoeurs et des haines longtemps dissimulées au profit des apparences. En revenant en France, le narrateur se retrouve confronté à son passé et obligé d'affronter la vérité en face, notamment celle qui entoure le suicide de son frère aîné, Gabriel. Les souvenirs rejaillissent par bribes, libérant avec eux la colère et l'incompréhension de Vincent. Un retour qui va tourner au règlement de compte, libérant un à un les tabous longtemps ensevelis. Un roman familial certes déjà vu, mais efficace, qui joue habilement sur la tension dramatique existant entre les différents personnages. Un premier roman classique donc mais plaisant.
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Voilà quinze ans que Vincent a fui son passé et sa famille pour l'Inde, il avait alors une vingtaine d'années. A l'appel de sa mère l'informant du décès de son père, il n'hésite pas et saute dans le premier avion pour Paris. Mais durant le trajet, tous les souvenirs traumatisants de son enfance vont lui faire retarder le moment de la confrontation avec les siens.
Peu à peu, le lecteur va découvrir à l'aide de flashbacks ce qui se cache derrière les apparences très convenables de cette riche famille bourgeoise et qui est responsable du mal-être de Vincent. Est-ce la faute du père, rentier, qui se fait appeler "Monsieur" par les siens, pour qui le travail est un déshonneur et dont Vincent a découvert la perversité quand il avait 10 ans ? Ou celle de la mère tant adorée, beauté glacée qui aurait voulu des filles à la place de ses 4 garçons, et qui ne sait pas montrer le moindre geste d'affection ? Aura-t-il le courage d'affronter ce passé où plane le fantôme de Gabriel, son frère ainé, qui s'est suicidé en se jetant sous les rames du métro ?

Pour un premier livre, l'écriture fine de Karine Silla traduit admirablement bien les batailles intérieures de Vincent, mais cela reste un roman psychologique très noir et finalement assez classique qui parle du deuil, évènement propice au déballage des secrets de famille. le début m'en laissait espérer beaucoup. Après toute cette tension, j'attendais comme le narrateur, la délivrance finale, la confrontation, l'explosion ou pourquoi pas l'apaisement mais rien n'est venu mettre un terme à cette lourdeur ambiante. Pour moi, la fin n'a pas vraiment été à la hauteur.
J'accorde un 11/20 à ce livre qui démontre une fois de plus que le silence et le manque d'amour dans une famille sont les poisons les plus sûrs pour détruire une existence, mais qui manque cruellement d'espoir.
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Déjà séduite par la couverture et la quatrième de couverture, j' ai été emportée dès le début par l'ambiance de ce livre qui est lourde et pesante, on sent le poids du passé sur les épaules du héros, de tout les secrets qui sont restés cachés.
Nous suivons un homme qui rentre en France après quinze ans en Inde, répondant à un appel de sa mère lui demandant son aide après la mort de son père. Petit à petit on découvre les raisons de son départ, jusqu'au bout on se demande s'il va réussir à faire face aux démons de son passé et dans quel état il va en sortir.
Même si je n'aime pas beaucoup les livres lents où il ne se passe pas grand chose celui-ci m'a emmené dès les premières pages : je voulais découvrir les raisons de son départ, savoir s'il allait oser affronter les fantômes de son passé.
Le point faible de ce livre est pour moi sa fin, qui n'en est pas vraiment une, j'aimerais savoir ce qui se passe ensuite.
Quelques jours plus tard, je n'arrive toujours pas à mettre des mots sur mes émotions, ce livre n'est pas de ceux que j'ai l'habitude de lire. Je dirais même qu'il a tous les éléments pour me déplaire (la lenteur, le manque d'action, le héros qui passe son temps à hésiter …) et pourtant ce livre m'a marqué par son univers, j'ai très envie de retrouver le héros et sa famille bancale, ses rencontres très émouvantes. Bref, un livre qui m'a surprise et que je vous conseille.
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Vincent quitte l'Inde, où il vit depuis 15 ans, suite à la mort de son père. Il s'était promis de ne jamais remettre les pieds en France, de fuir son passé de toxico, ce père méchant, la douleur d'un frère mort qu'il adorait et cette mère qui ne donne aucune tendresse. Mais à peine de retour, il n'arrive pas à franchir le seuil du domicile familial car les souvenirs affluent encore et encore et ce sont des regrets qui s'entrecroisent. le manque d'amour de sa mère et les événements qui ont marqué son enfance vont peu à peu remonter à la surface. Au final, ce retour va lui permettre de trouver certaines réponses...
C'est un premier roman très bien écrit. Les personnages sont vrais et l'on ressent en permanence l'angoisse et la peur de Vincent de se confronter à sa famille et aux traumatismes du passé. Chaque objet de la maison réveille des souvenirs difficiles et cet aspect est très bien décrit de sorte que l'on vit les fragments de vie avec intimité.
On ressent toute la dramaturgie de l'auteur. Petit bémol : on attend peut-être une fin un peu plus explosive, un peu moins contenue dans ce roman qui aborde les secrets familiaux et l'impact dévastateur des non dits dans la bourgeoisie.
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critiques presse (2)
Telerama
08 octobre 2014
Sur un sujet qui aurait pu être convenu, le tableau est âprement des­siné, avec ses clairs-obscurs, ses lignes de fuite, ses perspectives bouchées. Et des détails dans l'ombre qui dérangent et chavirent.
Lire la critique sur le site : Telerama
LePoint
30 septembre 2014
Monsieur est mort est un roman sombre mais d'où jaillit une lumière crue, un texte écrit à l'os sans fioriture et pourtant bourré de subtilité et de sentiments.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Être l'otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entrainer vers le passé avec nostalgie, parfois avec effroi. Personne ne regarde derrière soi sans sentir sa poitrine se serrer et sans ressentir une grande mélancolie. Que sont les fantômes qui nous hantent, sinon nos souvenirs ? Je ne croyais ni aux portes grinçantes ni aux verres possédés, sachant trop que les fantômes ne sont que la matérialisation de nos souvenirs. On les invente pour ne pas croire à la mort, penser qu'il existe une vie ailleurs, mais la mort n'est rien que le néant, elle ne fait aucun bruit, ne hulule pas dans les couloirs en faisant tinter ses chaînes, c'est juste un long silence dévastateur semblable à celui qui clôt une mélodie en nous déchirant l'âme.
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Nous avions des maisons partout, à la mer, à la montagne, à la campagne, toutes gigantesques. Vivre dans un espace trop grand empêche d'aimer. Les gens qui s'aiment doivent pouvoir se serrer pour se regarder, se rapprocher, s'entendre, ou surprendre des larmes couler silencieusement sur le visage de l'autre. Enfant, c'est ainsi que je concevais les conditions de l'amour. Pour le vivre, il fallait habiter dans un lieu minuscule où la tendresse était inévitable.
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Mon père avait soixante-deux ans quand on l'a retrouvé mort dans son lit. Il était riche, très riche, mais son argent ne put rien contre sa maladie. Les meilleurs médecins n'avaient pas pu le guérir, et les dons qu'il avait faits à l’Église pour conjurer le sort n'avaient servi à rien.
(...) Il ne croyait pas en Dieu mais se méfiait du Jugement dernier. Un reste d'éducation religieuse l'avait fait rentrer dans la course au pardon juste avant de mourir. C'est la seule chose qu'il avait retenue de la religion catholique. Le mea-culpa était nécessaire pour obtenir l'absolution. Le rachat. Je faute mais je rachète, ainsi tout ira bien.
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Mon père était mort. J'entendis un long silence. Je murmurai : "Maman ?". Elle ne répondit pas. Peut-être pleurait-elle. Elle ne m'avait pas dit grand-chose, seulement quelques mots, et j'avais suivi ,sans réfléchir, tel un automate, la douceur de cette voix maternelle, inconnue jusqu'alors. Son écho avait frappé mon cœur par surprise et je n'avais pas pu y résister. Les milliers de kilomètres, les années passées ,les vies gaspillées, les cœurs piétinés, les souvenirs oubliés, tout cela n'avait plus d'importance. Ma mère avait besoin de moi. Je rentrais. Semblable à un chien sans orgueil qui n'aurait même plus le réflexe de montrer les dents, j'étais soumis à elle, comme un animal à son maître.
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J'écoutais le rire franc de Gabriel, fier de ses habiles déplacements sur l'échiquier, les notes de musique d'une symphonie un peu triste, et je me laissais emporter par les romans que je lisais vers des mondes étrangers au mien. Les grands auteurs savent-ils à quel point ils peuvent être des compagnons de vie formidables ?
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Videos de Karine Silla (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karine Silla
Invités par la bibliothèque Elsa-Triolet de Bobigny, Karine Silla et Yancouba Diémé se sont rencontrés pour parler d'un pays qui leur est cher, le Sénégal, et plus particulièrement d'une région qui est à l'origine de leurs deux romans : la Casamance. Dramaturge, réalisatrice et scénariste franco-sénégalaise, Karine Silla a récemment publié "Aline et les hommes de guerre" (Ed. de l'Observatoire, 2020). Primo-romancier, Yancouba Diémé est diplômé du master de Création littéraire de l'Université Paris 8 en 2015, et a publié en 2019 "Boy Diola" chez Flammarion.
Comme tous les Français, Yancouba Diémé avait en mémoire les reportages du Journal de 13 heures et ses portraits nostalgiques des villages de nos régions, désertés par l'exode rural. Et c'est un village presque de ce type qu'au détour d'une conversation avec Apéraw, son père, il entreprend d'exhumer de la mémoire de celui-ci : un village en Casamance, dans le sud du Sénégal. Un village avec son peuple de riziculteurs chassé par les sécheresses des années 50. Apéraw, fut de ceux-là : parti tout d'abord à Dakar, puis en France, dans les usines Citroën d'Aulnay-sous-Bois.
Or, c'est trente ans plus tôt que naquit Aline Sitoé Diatta, héroïne de la résistance en Casamance contre la colonisation française, à qui Karine Silla rend un splendide hommage dans son dernier roman. Guidée par des voix intérieures - et de ce fait souvent comparée à Jeanne D'Arc -, elle entraina la population dans un mouvement de désobéissance civile et non-violente avant d'être arrêtée et jugée par l'administration coloniale française, puis déportée à Tombouctou, au Mali, où elle meurt du scorbut en 1944 à l'âge de 24 ans.
Figure historique invisibilisée, ou héros familial couvrant son histoire d'une chape de silence, les deux existences qui sont au centre des livres de Karine Silla et Yancouba Diémé racontent, dans leur précieuse singularité, quelque chose d'éminemment collectif.
Une production de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, avec le soutien du Conservatoire Jean Wiener de Bobigny Réalisation : Pierre Mauduit & Quentin Mouyal Interview : Claudia Minerba & Julien Missioux Conception : Bibliothèque Elsa-Triolet de Bobigny Conception graphique : Studio des formes
#médiathèque #SeineSaintDenis #festival #littérature
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