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EAN : 9782848654331
106 pages
Sarbacane (05/10/2011)
4.15/5   54 notes
Résumé :
Un témoignage rare, émouvant, sur un épisode de l’Histoire méconnu : la déportation des prisonniers de guerre dans des camps de travail.
Automne 1939, un village de la périphérie nantaise. Roger, maraîcher de 27 ans, reçoit son ordre de mobilisation. Hiver 2002, sur une autoroute entre La Rochelle et Nantes, Florent se rend au chevet de son grand-père Roger, qui vient d’être admis aux urgences...
Florent Silloray offre un peu d’éternité à un anonyme, s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Florent Silloray n'ignorait pas que son grand-père avait été prisonnier en Allemagne de 1940 à 1945. Mais comme la plupart des descendants de ces détenus, il n'en savait guère davantage. C'est après le décès du vieil homme que l'auteur a pris connaissance de ses conditions de vie en Stalag, grâce à un carnet.

Silloray a travaillé cinq années pour transposer ces notes en image. Rien n'a été laissé au hasard, à l'approximation : il a effectué des recherches dans les archives, et un périple dans les pas de ce grand-père, de l'est de la France au stalag en question, situé à Leipzig.
Chaque dessin est minutieux, travaillé, riche de détails. Et le récit lui-même reste très fidèle aux écrits du jeune prisonnier d'alors : départ de Nantes, trajet en train puis à pied, travail harassant dans des mines à ciel ouvert, températures extrême, faim, rationnement et censure des échanges postaux avec la famille. Pas d'exécutions comme dans les camps nazis d'extermination, mais beaucoup de décès dûs à l'épuisement et aux épidémies.

Ce témoignage est émouvant et bien sûr instructif. Il m'a d'autant plus touchée que l'auteur restitue minutieusement les lieux - le quartier dans lequel je vis actuellement et Nantes. Et que mon grand-père, né la même année, est parti en même temps de la commune voisine.

Lors de l'entretien auquel j'ai assisté récemment, Silloray a expliqué que le tabou sur cet épisode de la seconde guerre mondiale est levé depuis peu, bien que ce sort ait été subi par 1,8 millions de jeunes Français nés au début du XXe siècle.
On peut supposer que suivront des témoignages de ce style sur la Guerre d'Algérie.

Sur le même sujet, "Moi, René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB" de Tardi, publié un an après cet album de Silloray. Jean-Luc Seigle évoque également ce sujet, et explique les raisons de ce long silence dans un superbe roman : 'En vieillissant, les hommes pleurent'.
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Florent Silloray nous entraîne sur les traces de son grand-père, prisonnier de guerre au cours de la seconde guerre mondiale. Au décès de son aïeul, Florent récupère un carnet rédigé par son grand-père. C'est un petit carnet en moleskine, rédigé à la mine de plomb. Roger raconte sa drôle de de guerre et sa captivité, en France et en Allemagne.

Roger était maraîcher près De Nantes. Il est mobilisé au début en septembre 1939 et rejoint son régiment. Il va nous raconter ses classes, ses occupations. Roger note tout ce qui concerne son quotidien. Quand il partira au front, il fera de même. C'est une véritable mine que son carnet, on y trouve le quotidien des soldats, leurs occupations, leurs loisirs, leur nourriture, leur boisson.

Florent Silloray part sur les traces de son grand-père à la recherche du passé de celui-ci, à la recherche de ce passé dont il a très peu parlé. Mais pourquoi parler quand on a tout écrit ? Grâce au carnet de Roger, aux notes de celui-ci, grâce à ses descriptions, grâce aux photos qui accompagnent ce petit carnet, Florent est en quête. Il va chercher les lieux en France mais aussi en Allemagne.

Roger parle de ses conditions de détention. Il n'épargne aucun détail sans faire du misérabilisme. Il décrit ses relations avec ses camarades et avec ses geôliers. Roger explique ce qu'il vit, ce qu'il ressent mais jamais sans se plaindre.

Florent Silloray nous permet de revisiter la période de la drôle de guerre avec les états d'âme des soldats mais aussi de la population. Il nous entraîne sur les routes de l'exode. Florent nous invite dans l'univers de l'armée française en déroute, dans ce qu'ont vécu nos soldats défaits et leurs conditions de détention.

J'ai beaucoup aimé le graphisme et les couleurs choisi par Florent Silloray pour évoquer le parcours de Roger : ces couleurs sépia font un peu penser à des photos d'autrefois. Comme beaucoup d'auteurs et d"illustrateurs qui alternent entre des temps passés et des temps présents, Florent Silloray met en couleurs son parcours sur les lieux parcourus par Roger. J'ai trouvé le graphisme de Florent Silloray très "humain" : le carnet de Roger est un reportage et l'album de son petit-fils est un reportage hommage.

J'ai trouvé cette BD très sensible et très intéressant car évoquant un aspect de la seconde guerre mondiale peu ou pas traité. Ce n'est pas la première fois que je lis une BD ou un roman où un petit-fils part sur les traces du passé de sa famille. C'est parfois une nécessité pour comprendre d'où l'on vient. C'est aussi symptomatique d'une époque où nous ne sommes pas toujours assez à l'écoute des anciens. Certains ont beaucoup de pudeur à parler de leur vie, de leur parcours. Parfois au décès d'un grand-père ou d'une grand-mère, quand on découvre certains documents, on découvre des pans d'histoires oubliées. On découvre des secrets de famille.

Il ne faut pas oublier de s'attacher aux témoignages de nos anciens. Né au Mali, surnommé "Le Sage de l'Afrique", Amadou Hampâté Bâ est l'auteur du célèbre proverbe : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c'est une bibliothèque qui brûle. » Ne l'oublions pas.

Merci à Florent Silloray de nous avoir permis de partager le destin de soldat vaincu de Roger.




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Florent Silloray est parti sur les traces de son grand-père, ancien prisonnier de guerre de la seconde guerre mondiale, de la débâcle de mai-juin 40 à ses années dans un stalag près de Leipzig.
Pour cela, il disposait d'un document de choix : le carnet-journal que ledit grand-père avait tenu jusqu'en 1941.
L'album alterne les parties en couleur qui mettent en scène l'auteur et retracent sa propre enquête avec les parties en vert monochrome qui font revivre la captivité de Roger, le papi.
J'ai trouvé que les parties en couleur étaient d'un intérêt parfois inégal... ce qui me faisait avoir hâte de retrouver Roger. Mais d'un autre côté, le choix de rester parfaitement fidèle au texte du carnet, et donc de demeurer uniquement en mode narratif et de n'intégrer aucun phylactère dans les cases, donne à l'ensemble un côté terriblement monotone, aggravé encore par le vert monochrome. Tout cela incite en fait à lire le texte et à tourner les pages très vite, sans s'attarder sur les dessins, alors que quand on se force à bien les regarder, on se rend compte de l'incroyable travail de reconstitution que Silloray a dû abattre.
Bref, même si le témoignage est intéressant et le travail de l'auteur indéniable, je ne suis pas complètement convaincu par l'approche technique choisie, et je resterai globalement mitigé.
La fin est cependant joliment émouvante, et l'hommage palpable.
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Alors qu'il vient de perdre son grand-père, Florent Silloray tombe sur son carnet qui relate sa vie de soldat et de prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale. Il entreprend alors un voyage pour relier les écrits du carnet aux lieux où son grand-père est passé : lieux de détention, stalag, mine de travaux forcés…
Un témoignage intéressant d'une partie peu connue de la Seconde Guerre mondiale, les prisonniers français. Effectivement peu connue car, comme Roger, les prisonniers de guerre ont très peu parlés de leur période de détention en Allemagne. le carnet de Roger est donc un témoignage rare de ces soldats qui ont vécu la honte de la défaite, le désespoir et les conditions de vie très difficiles.
Même si les passages sur la recherche des indices du petit-fils sont utiles, ils coupent un peu trop le rythme de la BD et sont un peu trop importants par rapport aux parties sur la vie du grand-père en tant que prisonnier.
Le récit manque un peu d'émotion - à part l'introduction de l'album - et le témoignage reste assez succinct. Mais c'est normal, on ne peut aller au-delà de ce que le grand-père a raconter dans son carnet. Il reste un pan entier de sa vie en captivité dans l'oubli.
C'est tout de même un témoignage fort intéressant d'une partie peu connue de la Seconde Guerre mondiale.
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A la mort de son grand-père Roger, Florent Silloray a voulu à nouveau marcher à ses côtés en évoquant la période noire de prisonnier de guerre que ce dernier avait toujours tue.
Ce sont les carnets de son Papy,écrits au jour le jour à la mine de plomb que le jeune dessinateur a illustrés.
Véritable témoignage sur l'absurdité de la guerre qui transporte un simple maraicher pacifiste breton dans la tourmente du front, dans l'horreur du stalag IV B de Mühlberg puis dans la mine Louise de Domsdorf.
Peur au ventre sous les bombardements,conditions de vie déplorables, désespoir, les pages, au tracé réaliste, colorées d'un marron boueux rendent très bien l'ambiance morbide de ces cinq ans passés loin de sa famille et de sa fiancée.
Chassé croisé entre passé et présent, puisque Florent Silloray incorpore en teintes plus claires ses propres recherches, déplacements sur les lieux traversés jadis et sa rencontre avec un traducteur allemand sympathique.
"J'ai l'impression d'évoluer sur les pages d'un manuel d'histoire du lycée" affirme l'auteur au cours de son périple de fourmi laborieuse, mais c'est tout à fait ça: le carnet de Roger, document unique, est la traduction en images de tout un pan d'histoire que les jeunes mémoires doivent garder à l'esprit et bien sûr un hommage émouvant d'un petit fils à son grand père (héros bien malgré lui).
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critiques presse (3)
Sceneario
04 janvier 2012
Pour un premier projet, Florent Silloray a réussi son pari, à savoir honorer de la plus belle des manières la mémoire d'un homme qui n'est autre que son grand-père et sensibiliser naturellement un lectorat sur un pan douloureux de l'Histoire que l'on ne doit pas oublier.
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
07 décembre 2011
Pour sa première bande dessinée, Florent Silloray réalise un album marqué par un certain classicisme, impeccablement documenté, dont le dessin fouillé réussit à émouvoir. Une qualité rare.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
05 octobre 2011
À la fois témoignage historique et quête familiale, Le carnet de Roger raconte, en alternance, la trajectoire de Roger, prisonnier ballotté au gré des besoins des vainqueurs et l'enquête minutieuse de Florent Sillory pour retrouver des témoins et, surtout, les lieux de cette « aventure ». Le résultat est des plus admirables. […] Amateur d'Histoire et passionné de la Deuxième Guerre Mondiale précipitez-vous sur Le Carnet de Roger ! À lire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Comment répand-on les cendres [d'un défunt] ? D'un coup ? Par poignées ? Le couvercle de la boîte en alu saute dans un silence pesant. L'angoisse première est balayée par le contact doux sur mes doigts de la poussière grise. Face aux vaguelettes d'un léger courant, chacun disperse sa part dans un geste de semeur.
(p. 21)
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Videos de Florent Silloray (4) Voir plusAjouter une vidéo
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