AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253072492
317 pages
Le Livre de Poche (16/04/2003)
3.76/5   93 notes
Résumé :
Bientôt, la Tour de Simon Krug s'élèvera dans le ciel de l'Arctique comme un fanal géant à destination des étoiles. De ces étoiles dont on vient « peut-être » de recevoir un signal témoignant de la présence d'une civilisation dans la région de la nébuleuse NGC7293.
-La tour est le symbole de la puissance de Krug.
-L'homme qui a défié les dieux et créé les androïdes.
-L'homme qui est pour les androïdes un dieu et le symbole de la tyrannie.
... >Voir plus
Que lire après La Tour de verreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 93 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
1 avis
Le vieux thème de l'androïde . le thème de l'homme artificiel .
Ce roman est bien écrit et c'est bien agréable . C'est une de mes premières lectures de SF et j'ai un gros zeste d'affection pour ce roman humaniste et nuancé .
Cependant je dirais quand même qu'il souffre un peu de la contradiction entre son ampleur au niveau thématique , si on met ce fait en rapport avec son relativement petit nombre de pages .
Le résultat est tout de même excellent car nous sommes face à un monde futuriste convainquant dans lequel évoluent des personnages crédibles , consistants et souvent poignants ou touchants au minimum.
Silverberg développe en profondeur le thème de l'androïde de façon subtile et détaillée .
Ils sont en fait de vraies personnalités complexes et ce quelles que soient leurs capacités et leurs limites ( il y a différentes classes d'androïdes) . Ce caractère nuancé du statut des différents androïdes humanise le récit , car l'auteur en profite pour explorer leur vie intérieure et l'idée qu'il se font d'eux-mêmes et du monde qui les entoure . Il pose le problème de leur légitime égalité avec leur créateur ( vous et moi ) . Malgré leur conscience d'être plus ou moins achevés et malgré leur nature plus ou moins à l'image de l'homme , ils possèdent des visions du monde.
Cet univers androïde est riche , ils possèdent une religion . Ils vivent sur leur mode spécifique et nuancé , leurs drames personnels , leurs rapports complexe avec l'humanité.
Silverberg est un auteur juif qui ne se cache pas de son identité juive . En France cela échappe considérablement aux critique de SF ( comment se fesses ? – sourire -) . Certaines de ses oeuvres sont donc à resituer dans leur contexte de civilisation hébraïque , versant ashkenazi pour l'auteur.
- Dans ce roman il y a deux thèmes en rapport avec la civilisation juive:
- d'abord il y a des "esclaves" et un projet pharaonique . C'est la servitude en Egypte et vient le temps de la libération ....
- Ensuite il y a la thématique kabbalistique du Golem . L'homme qui imite son créateur en créant lui aussi un être conscient à sa ressemblance et cette création se retourne contre lui-même . La fin du roman fait penser à la thématique traditionnelle du Golem . La création de l'homme se retourne contre lui , non pas tant du fait de la colère , car contrairement aux apparences il s'agit moins d'exprimer une révolte , que de réfléchir aux sens des choses et d'exprimer l'idée qu'il est nécessaire de se conduire conformément à son statut dans l'univers . Si on crée un être conscient il faut lui accorder un statut équivalent à celui de l'humanité , sinon c'est le chaos qui s'installe . Un chaos qui découle du non-respect du statut des êtres . Ne pas respecter ce statut amène donc le chaos , car chaque être exprime par nécessité sa nature et l'univers est l'expression de ce fait . L'homme a le choix de le faire ou de ne pas le faire et c'est ce qui fonde le principe de sa responsabilité morale et son aptitude de créateur ....
- Au final un petit livre assez dense qui a beaucoup de charme et beaucoup de présence.
C'est certainement beaucoup plus qu'un bon petit bouquin pour passer le temps .
En effet dans La tour de verre l'homme façonne d'abords des "outils" qui lui ressemblent tellement que se pose rapidement pour le lecteur la question de leur statut et de leur nature .
La réponse à la question du roman est peut-être à trouver dans le "cycle de la culture" de I. M. Banks , Les intelligences artificielles y ayant le statut de citoyen .
- Plus généralement ces androïdes sont partiellement des métaphores qui nourrissent une réflexion argumentée sur la condition humaine car à la ressemblance de l'homme , ces êtres sont ses pareils et ses semblables , c'est un autre axe de lecture de ce petit roman riche et agréable et c'est ainsi qu'il se font les hérauts de cette condition humaine souvent difficile ...
Commenter  J’apprécie          512
Je me suis lancé dans cette lecture car j'avais lu quelque part que Robert Silverberg y exploitait le thème du langage comme instrument de pouvoir, voire comme générateur de mode de pensée. Quelque chose de comparable à Babel 17 de Samuel Delany ou l'Enchâssement de Ian Watson.
Eh bien j'avais probablement mal lu car sur ce point mes attentes ont été déçues.

Mais ce que j'ai trouvé à la place vaut le coup. L'auteur place son récit dans la continuité d'une conquête spatiale qui ne se serait pas arrêtée à lancer quelques sondes et satellites et où l'homme se balade aisément dans le système solaire. Les sondes, elles, explorent les systèmes proches du nôtre. Malheureusement (ou pas ?) pas de trace de vie intelligente.
Jusqu'au jour où la Terre reçoit des signaux définitivement non naturels venus de la nébuleuse planétaire NGC 7293. Et un homme puissant, le Steve Jobs / Mark Zuckerberg / Elon Musk de l'époque, le créateur des androïdes, n'a dès lors plus qu'une obsession : construire une tour de verre et y placer le matériel nécessaire pour répondre au message.

Et je viens de glisser en catimini le véritable thème du bouquin : les androïdes, devenus majoritaires sur Terre, utilisés comme main d'oeuvre corvéable à merci, mais suffisamment évolués pour s'organiser en castes, développer une religion, adhérer à des partis politiques, bref créer une société à l'image de l'humanité.
Robert Silverberg explore les relations entre humains Nés-de-la-Matrice et androïdes Nés-de-la-Cuve. Ils s'enfonce dans des personnalités diverses et exploite le prisme : ici l'homme qui lutte contre ses préjugés jusqu'à aimer une androïde, là celui qui ne les considèrera jamais que comme des objets ; ici l'androïde qui adore religieusement son créateur et en espère la libération, là celui qui n'a aucune illusion et aborde le problème par le combat politique.
Silverberg est dans son élément. Il est très doué à ce jeu. Il n'y a pas de suspens fou, de cliff qui pousse à lire la suite pour voir ce qu'il advient des personnages. Au contraire, on a une peinture fine et équilibrée de la société et des relations entre créateurs et créatures. L'auteur s'autorise tout de même une fin shakespearienne. Et, comme attiré par un aimant, revient vers son thème favori : l'homme qui part visiter les étoiles. En 1970 – date de publication de la Tour de Verre – ce rêve était partagé par beaucoup mais je crois que Bobby Montagne-d'Argent l'a conservé même après que les illusions nées de la conquête de la Lune soient retombées comme un soufflé. Il l'évoquera encore en 2003 dans Roma Aeternia.

Un bon Silverberg donc, dans la mouvance de style de L'Homme Stochastique ou Les Déportés du Cambrien.


Challenge 2018, L'année Robert Silverberg
Challenge Défi de l'Imaginaire
Commenter  J’apprécie          5211
Un énigmatique message a été réceptionné sur Terre en provenance de la constellation du Verseau (à 650 années-lumières de la Terre). Siméon Krug ne vit que dans l'espoir d'entrer en contact avec les expéditeurs dudit message. L'idée de base m'a un peu fait penser au film Contact de Robert Zemeckis (1997) sauf que le message venait de l'étoile de Vega à seulement 26 années-lumières.

Krug fait construire une espèce de tour de télécommunication par des androïdes qu'il a créé pour l'occasion. Avec leur peau rouge, ils m'ont fait penser au personnage de Vision dans « Avengers : l'ère d'Ultron ». En plus ils ont des noms vraiment sympas : Euclide Planner, Mazda Constructor ou bien encore Thor Watchman ^_^

Cela étant dit, je pense que la tour n'est pas au centre de l'histoire. Non, parce que le roman aurait pu s'intituler : « I, Androïd ». Je sais, je sais… encore une référence cinématographique.

Les androïdes (répartis en 3 castes) se soumettent bien volontiers aux volontés de Krug leur créateur mais dans l'espoir d'être un jour affranchis. Ils ont même inventé une religion (partie qui m'a moins intéressée mais franchement je n'imagine pas l'histoire sans cet aspect) autour de lui.

Suite à un incident toute une série d'événements vont s'enchaîner et précipiter tous les personnages vers une fin qui m'a laissée un peu perplexe.

Quoi qu'il en soit, un bon moment de lecture.



Challenge 2018, l'année Robert Silverberg…
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (105)
Commenter  J’apprécie          376
Et voilà, l'homme se croit l'égal de Dieu et crée des androïdes à son image.
Chargé des tâches subalternes ceux-ci commencent à en avoir ras le pompon et certains Alphas, un des trois groupes androïdes, commencent à revendiquer l'égalité avec les humains.
C'est Siméon Krug qui à peaufiner cette nouvelle race, corvéable à merci. Il érige aussi une tour de 1500 mètres de haut pour pouvoir communiquer avec une intelligence extra-terrestre qui envoie de bien étranges messages depuis la nébuleuse NGC 7293. Pour préserver son empire il aimerait bien avoir un petit-fils mais sa belle-fille n'est visiblement pas prête pour la maternité, de plus son fils s'est amouraché d'une belle androïde.
C'est un roman futuriste riche et dense qui sonne vrai de par sa nature et sa richesse de descriptions. le thème est posé : qu'adviendra-t-il lorsque l'homme sera en mesure de créer des êtres doués de réflexions. A moins que ce livre nous renvoi à notre propre création ?
Même s'il y a quelques replats et des éléments qui ne sont pas terriblement bien exploités, c'est dans l'ensemble une lecture plaisante qui parfois s'emballe et vous embarque très loin tellement tout est bien transcrit. Même si ce roman date un peu tout est tout à fait crédible et l'impression qu'il laisse fait un peu froid dans le dos.
Commenter  J’apprécie          360
Que Krug vous préserve et que la paix de Krug soit avec vous !

Voilà un roman court et efficace qui soulève pourtant bien des questions existentielles.
Le contexte est rapidement posé : l'homme le plus puissant du monde veut continuellement aller plus haut, plus loin et plus vite. C'est une véritable obsession pour lui. Il veut se débarasser en urgence de la question de sa succession en s'assurant que son fils génétique lui donne un petit enfant, afin de pouvoir se concentrer pleinement et uniquement sur le premier contact avec une population extra-terrestre. Premier contact qu'il veut faire lui-même et en son nom.

Sauf que le livre s'intéresse à l'autre aspect que cet homme d'affaire surpuissant néglige : ce qui se passe derrière lui, ce qu'il laisse dans son sillage, sa descendance. Et quand on parle de descendance, il y a d'un côté son propre fils génétique qui cherche éperdument un but à sa vie, et de l'autre côté la population des androïdes qu'il a créé lui-même de toutes pièces.

Robert Silverberg aborde essentiellement la question du rôle d'un père(créateur ou géniteur au sens large), et de sa responsabilité par rapport à ce qu'il a fait et ce qu'il fait, on pourrait même dire par rapport à ce qu'il a engendré. Peut-il se permettre de disposer comme bon lui semble de leur vie pour la simple raison que, sans lui, ils n'existeraient pas ?

Dans le livre, l'égoïsme, l'égocentrisme et la mégalomanie l'aveuglent complètement. Il contruit sa vie de façon incroyablement solitaire. D'ailleurs, l'auteur met bien l'accent sur ce point à diverses reprises, par l'absence totale d'évocation de la mère de son fils, le souvenir de sa propre mère sans visage lorsqu'il se dédouble, sa compagne actuelle qui est mentionnée en quelques lignes rapidement au début du récit. La fin du roman, que je ne raconterai pas afin de ne pas spoiler, confirme assez brutalement ce schéma de vie qui fut la sienne jusqu'alors.

"On récolte ce que l'on sème", pourrait être la morale de ce joli petit bouquin de SF.
Je le recommande, et surtout pour son côté dramatique et même assez poignant.

Par contre je préfère prévenir ceux qui se lanceraient dans la lecture après avoir lu le 4ème de couverture : il ne s'agit absolument pas d'un space opera ou d'un film sur les extra-terrestres. Encore une fois, l'histoire du message intersidéral est uniquement un prétexte.

Bonne lecture à tous !

Commenter  J’apprécie          272

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Dès le début de la synthèse des androïdes, votre père décida, pour des raisons sociologiques évidentes, que les androïdes devraient être immédiatement identifiables en tant que créatures synthétiques. Nous avons ainsi introduit certaines modifications génétiques indispensables. La peau rouge, l'absence de poils, la texture de l'épiderme, tous ces traits sont aux fins d'identification. Puis il y a les modifications programmées pour obtenir une plus grande efficacité corporelle. Si nous pouvons jouer le rôle de dieux, pourquoi pas le faire au mieux ?
Commenter  J’apprécie          240
La plupart des hommes considèrent que c'est... enfin, vulgaire, pervers, de coucher avec des androïdes. J'ai entendu comparer ces rapports à la masturbation. A ceux qu'on peut avoir avec une poupée en caoutchouc. Quand j'ai entendu ces remarques, j'ai toujours pensé qu'elles étaient l'expression mesquine, haineuse, des préjugés antiandroïdes. Et il est évident que je n'ai moi-même jamais eu ces préjugés, sinon je ne serais pas tombé amoureux de toi.
Commenter  J’apprécie          240
— A quoi sert un message qui n'a pas de contenu intelligible?
— Le message se suffit à lui même: c'est un cri poussé à travers la galaxie. Il nous dit: Ecoutez, nous avons les techniques de transmission, nous sommes capables de pensée rationnelle, nous recherchons le contact avec vous !
Commenter  J’apprécie          190
Quand devrait-on accorder les droits civiques aux androïdes ? En même temps qu'aux robots et aux ordinateurs. Et aux brosses à dents.
Commenter  J’apprécie          370
Que les vents de l'Arctique te conduisent à ta destruction, né-de-l'Eprouvette. Qu'il me soit accordé la douceur de te voir dégringoler vers le sol gelé et t'écraser sans espoir de guérison.
Commenter  J’apprécie          190

Videos de Robert Silverberg (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (278) Voir plus



Quiz Voir plus

gilgamesh

qui est gilgamesh ?

UN PAYSAN
UN ROI
UN ENFANT
UN CHIEN

4 questions
140 lecteurs ont répondu
Thème : Gilgamesh, roi d'Ourouk de Robert SilverbergCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..