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Guy Abadia (Traducteur)
EAN : 9782253072966
352 pages
Le Livre de Poche (21/04/2004)
3.58/5   167 notes
Résumé :
Ils sont quatre. Quatre étudiants qui ont décidé de s'assurer l'immortalité physique, fût-ce au prix d'une terrible ascèse. Ils sont partis à la recherche du monastère de la Fraternité des Crânes dont ils ont découvert l'existence par accident dans le Livre. Mais pour atteindre l'éternité, il leur faut se découvrir. A la lisière du fantastique, de la fantasy, de la science-fiction, de l'horreur, un des chefs-d'œuvre absolus d'un des plus grands écrivains américains ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 167 notes
Un roman un peu hors du coeur d'oeuvre de Bob que voilà, qui m'a vu trépidant de joie puis assez déçu.

Hors du coeur par l'absence de véritable imaginaire dans ce Livre des Crânes. Camarades ! On vous ment ! Les étiquettes SF ou fantastique qui estampillent le bouquin n'existent que grâce à la classification standard de l'auteur. Ce livre devrait être en littérature générale, tout comme, j'imagine, l'historique Seigneur des Ténèbres. Pourtant on les trouve dans le rayon SF parce que c'est là qu'on s'attend à trouver un Silverberg.
En revanche ce roman est en plein dans le coeur de l'intérêt de l'auteur pour les profils psychologiques fouillés. C'est même le principal thème abordé ici. La première partie montre quatre camarades amis et cependant très différents les uns des autres, partis pour un road trip en quête d'immortalité. Je n'ai jamais lu de « road novel » mais c'est comme ça que je les imagine.
Et là, je me suis régalé. Les regards croisés de « l'aristo » Timothy, du « paysan self-made man » Oliver, du Juif Eli et de l'homosexuel Ned sont superbes, jouissifs et donnent lieu à des scènes de réflexion philosophiques fortes et d'autres plutôt comiques.

Puis arrivent la fin de la route et le début de la deuxième partie. Les choses deviennent sérieuses. Et je pense – en accord avec ma co-lectrice Fifrildi – qu'à cette occasion Silverberg gâche sa construction.
Je veux dire que l'auteur rebat les cartes des profils psychologiques. Ceux que l'on croyait connaître se mettent à penser, à agir différemment. Et j'ai eu du mal à trouver une justification à cette bifurcation. Dans un premier temps je l'ai attribué au changement de contexte : fini le monde étudiant relativement désinvolte, maintenant on joue avec la vie et la mort. En tirant un peu ça serait passé.
Mais lorsque certains secrets profondément enfouis en chacun sont révélés, j'ai sauté comme un fusible. Ces jeunes cachaient au fond de leur conscience des choses absolument traumatisantes, qui à aucun moment ne filtrent, ne participent à la construction psychologique de la première partie. Ce sont leurs points de vue, leurs pensées, leurs réflexions, leurs émotions qui nous sont offertes dans tout le roman ; et rien, absolument rien ne montre que ces événements traumatisants les ont façonnés. On aurait dû dès le début avoir des indices, des comportements curieux. Seul Oliver en montre un peu.
Bref, le fait d'avoir gardé des événements forts pour renforcer le final invalide beaucoup la présentation psychologique de la première partie. Trop à mon goût. J'ai eu un goût de gâchis dans la bouche.

Comme Fifrildi, j'ai aussi eu du mal avec l'aspect érotique du roman. Je connais Silverberg et en général ça ne me gêne pas plus que ça. Mais là les femmes sont vraiment traitées comme des objets sexuels, et je ne pense pas qu'il était nécessaire d'aller aussi loin pour la cohérence du roman.
Est-ce que j'ai là une réaction anachronique d'un gars de 2019 pour un roman des années 1970 ? Ou est-ce que c'était déjà dur à supporter à l'époque ? Je ne saurai jamais.

Je remercie ma super co-lectrice encore une fois. On s'est bien monté le bourrichon tous les deux durant les deux parties, synchros dans nos réactions.
Ce roman m'aura tout de même marqué même s'il ne m'a pas complètement plu. Cela même le rend bien plus intéressant que, par exemple, le Dernier Chant d'Orphée.
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C'est de loin le roman le plus personnel que j'ai lu de cet auteur.

A travers le voyage initiatique de ces quatre étudiants, amis et colocataires, Robert Silverberg en profite pour mettre en parallèle et en opposition quatre jeunesses différentes, quatre personnalités propres avec chacune ses ambitions et ses attentes de l'avenir. Et le tout avec la perspective, l'éventualité, d'obtenir la vie éternelle, car il s'agit bien ici du propre de l'intrigue. Mais est-ce là la poursuite d'une chimère ou l'objet réel d'une quête ?

Et parmi les protagonistes de cette histoire, se trouve un jeune juif qui souffre d'un manque cruel de confiance en soi. Et on ne peut s'empêcher de penser à monsieur Silverberg lui-même. Est-ce que l'auteur n'en a pas profité pour donner quelques traits de son caractère et de sa propre histoire à ce jeune Eli qui, au final, se détache des autres pour être la figure la plus intéressante de ce récit ?

Et tout au cours de l'histoire, on découvre tout ce qu'il faut savoir sur le passé et les secrets de chacun. le livre est construit de telle façon qu'à chaque chapitre on change de narrateur. Ainsi, on change de vision, de type de pensées, et on accède à l'intimité de celui qui s'exprime. Cela permet de maintenir une forte dynamique dans un road trip qui est finalement relativement court et calme.
Pour le reste de l'histoire, je vous laisserai découvrir par vous-même.

Pour ce qui est de l'intérêt du roman, on est happé immédiatement par le style de Silverberg, la construction narrative et surtout la richesse de détails qui sont servis selon un timing quasi parfait. Les membres du groupe d'amis possèdent une véritable épaisseur, ils prennent véritablement vie dans la tête du lecteur. Au final, qu'on éprouve de l'affection pour certains ou de la répulsion pour d'autres, on est obligé d'admettre qu'on ressent de véritables émotions à la découverte de chaque souvenir, chaque secret, chaque pensée.

C'est donc un très beau roman, avec, de fantastique, que la trame de fond, l'objet de motivation pour pareil périple.
Encore une fois, Robert Silverberg prouve à quel point il est un génie de la littérature, en nous questionnant, encore et toujours, sur le propre de la condition humaine.
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Livre très intéressant.
Je continue ma découverte de Robert Silverberg.
On ne peut pas dire que ce soit vraiment de la science-fiction, plutôt une quête spirituelle avec une petite touche de fantastique.
Nos quatre héros, quatre étudiants : Eli, Ned, Timothy, Oliver partent à la recherche de l'éternité au cours de leurs vacances universitaires. Ils ne savent vraiment pas à quoi s'attendre.
La première partie de l'histoire est plus une présentation très fouillée de la psychologie de chacun d'entre eux, la deuxième nous confronte directement à la Fraternité des crânes qui va mettre à nu l'esprit et les motivations de nos jeunes.
Bien écrit, en effet c'est du Silverberg, j'ai bien aimé la narration, chaque chapitre alterne avec chacun des protagonistes avec leur vie, leurs désirs, leurs motivations, souvent leurs délires. Ils sont dans l'introspection qui les mènera à leur but commun.
Livre sorti en 1972, c'est une quête spirituelle pour nos jeunes qui viennent d'univers différents. du jeune d'un milieu très aisé, à l'orphelin de l'Amérique profonde, à l'homosexuel extraverti ainsi qu'au jeune juif hyper diplômé, cette quête nous livre les questions existentialistes de nos héros.
De plus dans la première partie nous traversons l'Amérique avec ses différents territoires mythiques  : un grand plaisir avec l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé fulgurante par moments. On sent aussi que Silverberg a une grande culture qui apporte un plus à l'histoire et confère aux personnages une épaisseur psychologique
En somme un très bon moment avec ce nouveau Silverberg que je lis, merci au club Silverberg qui a su me motiver pour cette lecture commune….^^
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Qui voudrait vivre éternellement? La question est intéressante et mérite réflexion.

Suite à la découverte d'un manuscrit – Le livre des crânes – quatre étudiants partent pour l'Arizona à la recherche d'un monastère où il serait possible d'obtenir l'immortalité. Ils connaissent les règles avant de se lancer dans l'aventure : l'un d'entre eux devra se suicider et l'autre devra être tué par les deux autres qui deviendront immortels.

J'ai trouvé la première partie du livre plutôt excellente et comme me disait BazaR : “il se laisse dévorer”. Le voyage, la narration à quatre voix, la découverte des personnages : j'ai adoré le ton et j'ai pensé que ce roman devait être un des meilleurs de Silverberg (il a quand même été nominé pour le Nebula en 1972 et pour les Hugo & Locus en 1973) dans le genre “road trip”.

Ensuite, quand ils arrivent enfin au monastère, tout change. Il n'y a plus d'interactions entre les personnages qui sont plus dans un mode introspectif. Cela aurait pu être intéressant mais voilà… c'est comme si j'étais tombée dans une autre roman qui ne m'a pas du tout convaincue.

J'ai eu l'impression d'être menée en bateau à cause des épreuves (dans une moindre mesure) mais surtout à cause des “bifurcations de personnalité” des personnages, pour reprendre à nouveau les mots de BazaR. C'est toute la cohérence du bouquin qui s'effondre (même si cela reste excellent d'un point de vue écriture). Cela gâche le grand final et je reste sur un avis mitigé.

Il y a quelque chose qui m'a profondément déplu dans ce roman c'est la “place” accordée aux femmes. Les passages “moches” et “écoeurants” ne manquent pas. Je n'ai pas vraiment compris ce qu'ils apportaient à l'histoire?

Le côté le plus sympa a été de l'avoir lu avec BazaR que je remercie au passage (merciii ^_^) pour nos échanges tout le long de cette LC. Dans l'ensemble, nos ressentis sont assez proches.




Robert Silverberg : le club
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Un roman bien atypique parmi ce que j'ai pu lire de Silverberg jusque là : il est ici question d'une quête de l'immortalité entreprise par quatre jeunes bien différents. Une quête qui va surtout les amener à réfléchir, se remettre en question et les amener même à une certaine rédemption. le fantastique est plutôt là en pensée qu'en acte, encore que, la fin reste un peu ouverte .
J'ai beaucoup aimé ces quatre personnages, on ressent toutes sortes d'émotions en apprenant peu à peu à les découvrir, on s'interroge nous même sur ce qu'on aurait fait dans la même position, on s'attache à eux , parfois on ne les comprends pas mais en tout cas l'auteur arrive à nous immerger complétement dans cette quête. C'est une fois de plus une réussite , dans un style différent !
Challenge auteur Silverberg
Challenge Mauvais genre
Challenge USA
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Je suis volontaire pour l'immortalité. Je suis psychologiquement prêt. Je crois Eli implicitement. Bon Dieu ! si je le crois ! Je ne demande que ça, de le croire. L'avenir tout entier s'ouvre devant moi. J'irai voir les étoiles. J'irai visiter les planètes. Captain Futur du Kansas. Et ces connards qui veulent s'arrêter à New York pour faire le tour des boîtes à célibataires ! L'éternité les attend, et ils sont incapables d'aller plus loin que chez Maxwell ! J'aimerais pouvoir leur dire quels ploucs ils sont.
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- Il y a plein de gens qui vont encore à l'église, fit remarquer Timothy. Même à la synagogue, je suppose. - Par habitude. Ou par peur. Ou par besoin social. Est-ce qu'ils ouvrent leurs âmes à Dieu ? Quand est-ce que tu as ouvert ton âme à Dieu pour la dernière fois Timothy ? Et toi, Oliver ? Et toi, Ned ? Et moi-même ? Quand avons-nous même songé un seul instant à faire une chose semblable ? Cela paraît absurde. Dieu a été tellement pollué par les évangélistes, les archéologues, les théologiens et les faux dévots qu'il n'y a rien de surprenant à ce qu'il soit mort.
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Je rejette votre monde répugnant, disent les membres du pacte suicidaire ; par conséquent, je choisis de mourir. Je rejette votre monde répugnant, disent les membres du Réceptacle ; par conséquent, je choisis de ne jamais mourir, et j'espère que je vivrai pour voir des jours meilleurs.
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Bien sûr, il est nécessaire de préserver la force et la santé en même temps que la vie. A quoi bon devenir un Struldbrug gâteux ? Voyez l'exemple de Tithon qui, ayant supplié les dieux de l'exempter de la mort, reçut le don de l'immortalité mais non celui de la jeunesse éternelle : gris, décati, il est encore enfermé dans un lieu secret, vieillissant sans fin, prisonnier de sa propre chair corruptible. Non, il faut rechercher la vigueur en même temps que la longévité.
(chap.XXVIII)
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Par exemple, je passerai dix ans à Wall Street à accumuler une fortune. Si mon père a raison, et je suis sûr qu'il a raison, n'importe quel type un peu malin peut réussir en faisant simplement le contraire de ce que font les soi-disant connaisseurs.
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Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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