« Il n'est pas nécessaire de parler beaucoup. Il faut seulement réfléchir, considérer, saisir et comprendre. » Alors écrivons peu mais écrivons…
le Fils de l'Homme prête à réfléchir et à être considéré comme le roman psychédéliquement métaphysique qu'il est. Être saisi et compris, irréalisable. Disons que
le Fils de l'Homme aura totalement échappé à mon entendement.
Le Fils de l'Homme c'est un peu comme arpenter Les Contrées du Rêve avec Sandman ou tailler une bavette avec Dr Manhattan sur la planète Mars… sur 240 pages… nombre suffisant… C'est un kaléidoscope. C'est onirique, cauchemardesque. Réel et illusoire. Notre perception est troublée. Sensoriel, trop parfois avec des métaphores synesthétiques à outrance. Sensuel, un éveil des sens à chaque page d'où jaillissent mille sons, odeurs, couleurs, matières. Sexuel, chaque page transpire la liberté sexuelle des années 70 jusqu'à l'écoeurement. Aurais-je dû, en cet après-midi d'automne, arpenter quelques champs humides et acides, fleurant bon le méthane, gober quelques substances hallucinogènes, qu'elles m'ouvrent les volets de la perception de ce roman ? Peut-être alors aurais-je compris, comme Clay, où le mènent ses traversées de régions d'affliction
(la vieillesse, la glace, le feu, le poids, la lenteur, le vide, les ténèbres, de notre bonne vieille Terre des millions et des millions d'années après notre ère) tout en arborant une fière érection, ce que lui révèlent ses cinq rites initiatiques
(l'ouverture de la terre, l'élévation de la mer, l'accord des ténèbres, le comblement des vallées, la conception du ciel) , ce que sont et ce qui a façonné les Fils de l'Homme
(ces Planeurs, Dévorants, Destructeurs, Patients, Soupirants, Médiateurs) ... Peut-être aurais-je compris où voulez en venir
Robert Silverberg, avec sa plume tout en poésie (et dans tous les sens du terme) sur l'évolution de l'espèce humaine…
Mauvaise idée de commencer un challenge un mois d'octobre, mais très mauvaise idée de le faire avec ce roman le plus abouti et le préféré de l'auteur ?!?!...