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Jacques Guiod (Autre)
EAN : 9782253025771
285 pages
Le Livre de Poche (15/05/2002)
3.7/5   94 notes
Résumé :
Collection dirigée par Gérard Klein

Gundersen, qui fut administrateur de la planète Belzagor, séduit par son mystère, revient sur ce monde après qu'il a obtenu son indépendance.

Il sait que Belzagor détient un secret que personne n'a percé.

Et il s'enfonce dans la jungle épaisse à la recherche d'un impossible Pays de la Transformation.

Dans ce roman, l'un des plus éblouissants de son auteur, Robert Silverbe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Des ténèbres à la lumière…
Si Silverberg s'est inspiré dans une certaine mesure d' Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad pour écrire son roman Les Profondeurs de la Terre, on peut parfaitement le lire et l'apprécier sans connaître ce classique de la littérature anglaise.
Le personnage principal du roman de Silverberg, Edmund Gundersen, revient sur la planète Belzagor, planète dont il a été un administrateur avant qu'elle ne devienne indépendante une dizaine d'années auparavant.
Les Terriens qui ont colonisé Belzagor ont exploité ses ressources et traité en esclaves ses habitants qui ressemblent à des éléphants, les Nildoror, mais ils ont fini par leur reconnaître le statut d'êtres pensants.
Les Profondeurs de la Terre, c'est le récit de voyage que Gundersen entreprend, à travers un monde exotique et fascinant, vers le mystérieux Pays des Brumes et sa montagne de la Renaissance, voyage au cours duquel il va faire de stupéfiantes découvertes...
C'est le récit des rencontres avec les personnes qui ont joué un rôle important dans sa vie, rencontres qui lui permettent de mesurer à quel point un fossé se creuse entre lui et les autres habitants humains de la planète.
C'est le récit de la métamorphose physique et psychique d'un être qui ressent une profonde culpabilité et qui aspire à la rédemption.
Un très beau roman.
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Cela fait quelques mois déjà que j'ai déniché ce bouquin dans un vide-grenier. Mais, la faute à une couverture hideuse, je ne cessais de différer ma lecture. Pourtant j'aime beaucoup Silverberg, auteur qui sait concilier divertissement et propos dans des récits efficaces. le fait que ce roman ait comme source d'inspiration "au coeur des ténèbres" de Conrad a achevé de me convaincre de m'atteler à cette lecture.

L'hommage au "coeur des ténèbres" est en effet assumé et assez flagrant. Si "les profondeurs de la terre" n'atteint pas la grandeur du chef d'oeuvre absolu qu'est le roman de Conrad, Silverberg propose ici une belle variation autour de son modèle et livre un roman fort et prenant.

L'aspect planet opera du roman est très réussi. L'auteur déploie des trésors d'imagination pour donner vie à un monde riche et foisonnant. La découverte de la faune et la flore de Belzagor est un grand plaisir. La qualité de la peinture de Belzagor permet à l'auteur de mettre en lumière que la colonisation transforme aussi les colons. Eux qui voulaient imposer leur mode de vie, leur prétendue supériorité, eux qui prétendaient façonner ce nouveau monde à leur image sont eux-mêmes transformés par la nature même du territoire colonisé.
La peinture de la nature belzagorienne laisse une impression moins forte que celle de la nature africaine par Conrad mais elle est très dépaysante et très agréable.

Le voyage initiatique de Gundersen est très bien mené. Silverberg a décidément un immense talent de conteur. Avec lui, une quête intérieure devient une aventure addictive. Certes, cela n'a pas l'intensité dramatique du voyage de Marlowe, le héros de Conrad, mais le récit est passionnant et conjugue bien divertissement et réflexion.
Ce roman a du coeur et la quête rédemptrice de Gundersen est souvent émouvante. Il faut dire que ce personnage est bien campé ainsi que les différents protagonistes qu'il croise au cours de son périple, rencontres qui permettent d'éclairer son voyage intérieur.

Silverberg est un humaniste et il le démontre encore ici à travers l'évocation de la colonisation de Belzagor. S'il fustige l'ethnocentrisme de l'Homme, son propos est subtil et jamais asséné de façon agressive. Il y a une forme de gentillesse chez Silverberg que je trouve très touchante. Jamais il ne pose un regard condamnatoire sur les personnages, il tente plutôt de comprendre leurs motivations. Gundersen prend conscience bien tard de son comportement inique, alors que les colons sont déjà partis, rendant la planète à ses habitants. Mais Silverberg ne porte pas de jugement définitif et si la rédemption de Gundersen est tardive elle n'en est pas moins sincère et belle. Cette note d'espoir apporte une certaine douceur au roman.

"Les profondeurs de la terre" est un très beau roman prenant et intelligent, plein de bonté. Même s'il aurait sans doute pu un peu développer d'avantage certains aspects, ce roman est une belle réussite qui procure un grand plaisir de lecture.
Ce joli moment passé grâce à Silverberg m'a aussi donné très envie de relire le chef d'oeuvre de Conrad
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10 ans après l'indépendance d'une planète jadis sous la dépendance de l'humanité , son ancien administrateur colonial revient en visite privée de découverte et de redécouverte .

Il est à la recherche de souvenirs , et il veut aussi découvrir du neuf , en essayant de porter un autre regard sur ce monde et ses habitants tellement singuliers , qu'il croyait pourtant bien connaître .

Ce roman plonge le lecteur dans une ambiance postcoloniale très caractéristique de ce genre de textes .

En effet , le lecteur découvre d'anciens colons qui sont restés et en même temps , il découvre aussi leurs motivations à rester sur ce monde évacué par le plus gros de l'espèce humaine .
L'auteur tente de découvrir leurs passés , leurs souvenirs , leurs présents , le murmure des médisances passées et ce que semblent être devenus leurs idéaux ou plus simplement leurs péchés mignons ....

Le voyageur fait aussi la découverte d'une planète très étrangère ( de nouvelles régions qu'il ne connaissait pas ) , une faune et une flore tout à fait curieuse , le plus souvent déroutante et définitivement variées et autre .
Il semble y avoir deux espèces intelligentes sur ce monde , deux espèces diamétralement différentes , aux liens culturels serrés , plus que génétiques .

Les Sulidorors sont bipèdes et ils ont des mains , alors qu'ils semblent pourtant moins intelligents que les Nilidorors , quadrupèdes sans mains , mais qui possède pour leur part , une culture et un langage infiniment plus riches que leur voisins de palier qui néanmoins coopèrent volontiers avec eux .

Le visiteur curieux et nostalgique qui nous guide , souhaite également découvrir une cérémonie religieuse des Nilidorors , La Renaissance .
C'est la cérémonie centrale d'un véritable culte à mystère .
Notre voyageur voyage donc tous le longs de ce roman pour découvrir cette cérémonie et plus généralement , pour approfondir cette culture , qu'il culpabilise de ne pas avoir estimé à sa juste valeur , en son temps .
Il souhaite ressentir beaucoup de ce qui lui a échappé naguère du fait de ses anciens préjugés ou de ses erreurs de jugement d'alors .

C'est incontestablement le thème de la route versus contexte post colonial . Une époque où toutes les parties présentes sont transformées par le passé , par le présent et par les séquelles du passés ainsi que par le temps qui continue d'avancer, alors que l'histoire continue naturellement d'être en marche ..

Les personnages se croisent , plus ou moins , les uns façonnant les autres , au grès de leurs perceptions qui occasionnellement s'entremêlent , s'ajustent , qui se pondèrent , qui éventuellement se confrontent et s'opposent avec une certaines acrimonie, assez modérée généralement dans ce texte agréable et modéré .
Ce que l'on perçoit généralement du réel n'est souvent que le fruit de ce qui est déjà en nous-même et nous croyons ainsi fréquemment voir des choses qui sont souvent , en fait , autres que telles que nous les voyons .

Certains personnages sont empêtrés dans ce qu‘ils croient , savoir , aimer ou voir , au point qu'ils se perdent quelquefois , à des degrés divers dans une réalité qui devient relative car elle flotte au grès des regards et des observateurs , comme au grès des souvenirs avérés , tangibles , étayés ou bien simplement construits selon des filtres savamment opaques et souvent réducteurs .
Cela peut perdre ces personnages et même quelquefois leur couter la vie .

Ce texte n'a par ailleurs rien d'onirique et d'évaporé , au contraire , il est bien « terrien « car très concret et très pragmatique .
Les personnages sont solides , ce monde aussi est solide et il est aussi véritablement dépaysant et étranger ..


Donc voici , un vrai planète opéra assez riche , mais relativement contemplatif , on est loin du thriller effréné .
Cependant il y a quantité de choses à découvrir et à connaitre dans cet longue route ( assez brève finalement si on raisonne en nombre de page ) .

C'est enfin et pour finir , un texte modérément optimiste et assez édifiant .
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Depuis le début du challenge auteur consacré à Robert Silverberg, je n'avais plus vibré comme cela avait été le cas avec Les déportés du Cambrien, Les ailes de la nuit ou Les royaumes du mur. J'ai adoré ce bouquin, qui m'a embarqué dès les premières pages.

Nous suivons le personnage de Gundersen qui revient sur la planète Belzagor après plusieurs années d'absence. Il y avait passé 10 ans, à l'époque où la planète était une colonie terrestre et où les autochtones avaient été asservis sans aucune considération. Les deux principales espèces sont les Nildodror et les Sulidoror.

Les Nildoror font penser à des éléphants tandis que les Sulidoror font penser à des tapirs bipèdes plus grands que des humains.

Gundersen revient avec une seule idée en tête : approcher au plus près de la cérémonie de la Renaissance au centre de la vie mystique de la planète. Au cours de son voyage, on va apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur ce qu'il s'est passé à l'époque de la colonisation. Gundersen a commis des « péchés » envers les habitants de Belzagor, il veut se racheter.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de la faune et de la flore. le personnage de Gundersen est vraiment bien campé et attachant. Il ne m'a pas vraiment fait penser au Marlow de Joseph Conrad. J'ai de loin, préféré le personnage de Silverberg qui était plus entier.

Oui, on peut faire un parallèle entre la colonisation de l'Afrique (et les affreusetés qui vont avec) et celle de la planète Belzagor. Il y a aussi un personnage qui s'appelle Kurtz mais bon la lecture du livre de Joseph Conrad n'a pas eu d'écho particulier.

J'ai bien aimé la fin et aussi les personnages secondaires.

Excellent moment de lecture.




Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (188)
Challenge 2018 l'année Silverberg
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Un sympathique petit roman dont seul Monsieur Silverberg a le secret.
En peu de chapitres et de pages, il parvient à nous dépeindre toute une planète étrangère avec sa faune et sa flore. Il décrit l'existence de deux races extra-terrestres douées d'intelligence, avec leurs mystères, leurs traditions et leurs croyances.

C'est un récit captivant sur la perpétuelle soif de suprématie de l'homme. Sa volonté d'étendre sa propriété et son modèle de vie et de pensée. Ce principe qui veut que les autres espèces doivent s'adapter à l'homme et non l'inverse. Ou bien cet effort d'adaptation qu'il va concéder mais qui n'est en réalité que l'expression d'une condescendance insultante.
Silverberg critique ouvertement ici le manque d'ouverture d'esprit et de curiosité intellectuelle, le tout sur un fond de colonisation mais sans jamais tomber dans la lourdeur, la violence gratuite ou la cruauté.
Il nous rappelle qu'il nous faut dépasser nos préjugés. le fait qu'il ait créé des races d'extra-terrestres au moins aussi intelligents que l'homme, mais ressemblant fortement à des animaux ou des croisements d'animaux terrestres, aide à faire passer son message. Comment considérer qu'un être aussi proche physiquement de l'éléphant puis être l'égal intellectuel et spirituel (ou même supérieur) de l'homme ? En plus, ils ne se rebellent pas, et acceptent d'obéir sagement aux ordres, alors pourquoi chercher plus loin si cette soumission est éthiquement acceptable ?

Enfin voilà, je me perds un peu dans mes explications, mais vous aurez compris le thème central du bouquin. Comme d'habitude avec cet auteur, ne vous attendez pas à une histoire pleine d'actions, de rebondissements, de surprises en tout genre. Il s'agit plutôt du pélerinage en terre étrangère d'un héros attachant, dont les souvenirs nous permettent d'apprendre au fur et à mesure comment était la période d'occupation par la race humaine.

Je le conseille, sans hésitation, pour tous les fans de Silverberg.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Gundersen s'habituait au sol stérile, aux branches tordues de tous ces arbres nus et à l'humidité glaciale et pénétrante, si différente de celle de la jungle. Il commençait à trouver une certaine beauté à cette nudité. À chaque fois que des tourbillons laineux de brume dérivaient comme des fantômes au-dessus d'un cours d'eau large et gris, que des animaux à fourrure traversaient rapidement de brillants champs de glace, qu'un cri rauque déchirait le silence incroyable ou que les marcheurs bifurquaient subitement pour découvrir un tableau blanc, vide, rude et glacé, il éprouvait un étrange plaisir. Il pensait que, au Pays des Brumes, le temps était éternellement celui qui venait après l'aube, à l'heure où tout est propre et nouveau.
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Il vit les voiles de brume qui couvraient les zones tempérées, les immenses calottes polaires et la ceinture bleu-noir des tropiques embrasés. Il se souvint d'avoir traversé la Mer de Poussière aux lueurs du crépuscule ardent ; il se souvint d'avoir descendu, en un voyage sinistre et silencieux, une rivière que recouvrait une voûte de feuilles frissonnantes, effilées comme des poignards. Il se souvint aussi des cocktails dorés pris sur la véranda de l'un des postes de la jungle, durant la Nuit des Cinq Lunes, avec Seena à son côté, tandis qu'un troupeau de nildoror mugissait dans les buissons. Il y avait bien longtemps de cela.
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Autrefois, elle parlait trop vite et trop nerveusement d'une voix haut perchée, mais maintenant, calme et parfaitement sûre d'elle, elle s'exprimait avec la résonance d'un bon violoncelle.
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Il se souvint d'avoir traversé la Mer de Poussière aux lueurs du crépuscule ardent, il se souvint d'avoir descendu, en un voyage sinistre et silencieux,une riviere que recouvrait une voute de feuilles frissonnantes, effilées comme des poignards
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Entreprendre la renaissance, c'est pénétrer dans un monde nouveau et pas seulement connaître une vie nouvelle.
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Vidéo de Robert Silverberg
Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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