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EAN : 9782709650663
200 pages
J.-C. Lattès (09/03/2016)
3.17/5   12 notes
Résumé :
Autrefois réservée à une élite d’athlètes, la distance marathon – 42,195 km – attire désormais des coureurs de tous âges et de tous niveaux. Qui sont les coureurs et quel autre rêve se cache derrière l’exploit sportif ? Au détour de dix nouvelles conçues comme les mouvements d’une même symphonie, Marathon fait le portrait d’hommes et de femmes embarqués dans une aventure qui bouleversera et transcendera leur existence.
D’Angélique, la vieille dame amoureuse d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un recueil de nouvelles que j'ai lu à sa sortie, il y aura bientôt dix ans. Je ne sais pas pourquoi, il a atterri dans ma pile de livres en attente de lecture. J'ai donc décidé de le relire, ce qui est plutôt rare chez moi.

En fait, je me souvenais clairement de deux textes, "Rue de Buci" et "Trois jours à New York", et j'avais à peu près tout oublié des autres, que j'ai donc redécouverts avec plaisir.

- J'ai beaucoup aimé : "Angélique", "Bourvil", "La blessure de trop", "Trois jours à New York", "L'hypothèse de l'abandon" ;
- J'ai bien aimé : "Le marathon selon Mathieu", "Rue de Buci", "Le dernier marathon" ;
- J'ai moins aimé : "Après la nuit", "Un acte d'amour".

C'est bien écrit ; efficace. On lit ces histoires avec plaisir et beaucoup d'émotion. L'auteur s'est manifestement largement inspiré de ses propres expériences de marathonien. Je ne lui ferai que deux, petits, reproches.

D'abord de n'avoir considéré qu'une certaine forme d'élite : tous ses coureurs parcourent les 42,195 km en moins de trois heures. 5 à 10% seulement des marathoniens sont capables d'une telle performance ! Les autres, dont je suis, n'existent-ils pas ?

Ensuite, il fait une sorte de parallèle entre "plaisir de courir" et "plaisir familial ou sexuel" qui me semble exagéré. L'un pourrait s'épanouir dans la course à pied et l'autre dans le golf ou le Qi gong (gymnastique chinoise) sans que j'y trouve rien à redire..


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Quand j'ai vu ce livre en librairie, je n'ai pas pu résister au trio gagnant titre-couverture-résumé car j'adore courir. Ne pouvant plus moi-même courir de manière intensive, j'ai voulu vivre un peu cette chance par procuration et découvrir les motivations des autres.


Pascal SYLVESTRE étant un journaliste (créateur du site runners.fr) qui a lui-même couru plus de cinquante marathons, l'avantage est que son récit sent effectivement le vécu.


Le second bon point de ce livre est qu'il nous offre un panel de coureurs assez variés dont les vies, les efforts, les sacrifices, les satisfactions et les rencontres nous sont narrés ici. Puisant dans son expérience, et probablement dans sa vie et ses rencontres, l'auteur démêle en filigrane les motivations propres et plus ou moins enfouies de chaque personnage de cette histoire. Car, si chaque chapitre raconte, presque comme une nouvelle, une page de la vie de chaque coureur, leurs histoires s'entremêlent au gré des marathons, des besoins de soutiens, des entraînements, bref : de leur passion commune qu'est la course, et forment un tout cohérent.


Le premier chapitre, consacré à la rencontre d'un certain journaliste nommé Pascal avec une vieille dame elle-même coureuse en son temps, sera donc suivi de plusieurs autres morceaux de vies dépeignant ce milieu, ces sportifs solitaires mais solidaires, leurs motivations et efforts. Si vous aimez ce vent d'indépendance et de force que procure la course, vous pourrez ici découvrir le point de vue d'une infirmière de nuit qui a besoin de faire le vide après les attentats, d'un avocat surbooké découvrant le formidable terrain qu'est Central Park, d'un blessé qui ne peut s'arrêter de courir, d'une femme délaissée qui a tout à prouver, etc…


Qu'est-ce qui les pousse à courir toujours plus loin, toujours plus vite ? Quel but, quelle motivation ? Après quoi courent-ils ou que fuient-ils ? Vous découvrirez des pistes de réflexions sur les raisons subtiles de chacun, en même temps que l'on prend conscience de l'énorme investissement que cela demande ainsi que du sacrifice, presque systématique, de la famille et de l'entourage au sens large. Un bel ouvrage qui se lit très bien malgré les peines, frustrations, incompréhensions et solitudes qui s'en dégagent souvent. Car vous y trouverez aussi beaucoup d'humanité et de solidarité. Et qui sait, ça pourrait bien vous insuffler l'envie d'un petit footing...?



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Un peu à l'image du marathonien qui se prépare durant des semaines, qui rêve des dizaines de fois sa course, qui s'imagine battre son record et qui se voit soudain confronté avec la dure réalité, à ce fameux mur des trente kilomètres où à cette douleur récurrente qu'il croyait pourtant avoir vaincue, ce recueil de nouvelles est plein de bonnes intentions et d'idées intéressantes, mais pas totalement abouties. Dommage, car le livre ne manque pas de qualités. L'auteur, il nous le répète plusieurs fois tout au long de ce recueil, est le fondateur du site runners.fr, et sait parfaitement de quoi il parle.
Les portraits de marathoniens qu'il dresse sont le fruit d'expériences vécues et de rencontres sur les parcours d'entrainement parisiens ainsi que sur les circuits des principaux marathons et semi-marathons. Mais le choix de nous proposer dix histoires plutôt qu'un roman fait que certaines nouvelles sont plus intéressantes que d'autres et que fort souvent, on aimerait en savoir davantage sur les motivations, les drames qui se jouent, l'arrière-plan familial et personnel des protagonistes.
Prenons l'exemple de la première de ces nouvelles. Intitulée «Angélique», elle retrace la rencontre d'un marathonien avec une vieille dame qui l'observe durant son entrainement. D'une conversation impromptue va naître une amitié et nous donner l'occasion d'en apprendre davantage sur ces deux personnes qui partagent une même passion. Angélique, la vieille dame, était une sauvageonne, secrètement amoureuse d'Alain Mimoun –champion olympique du marathon à Melbourne en 1956 – et courait sur les plages du Morbihan tandis que son mari travaillait à Paris. Elle aura connu son heure de gloire en disputant les championnats de France universitaires sur 1500m. Pascal, quant à lui a perdu son père tôt, est devenu journaliste sportif, puis fondateur du site runners.fr et s'entraîne dur pour le marathon de Marrakech, alors que les eaux de la Seine commencent à monter dangereusement.
Un problème de santé délicatement surmonté pour Angélique, une médaille autour du coup pour Pascal et quelques rencontres plus tard, l'histoire se termine… un peu trop abruptement à mon gré.
On enchaine sur l'histoire suivante, «Le marathon selon Matthieu», qui est pour moi l'une des plus réussies. Elle raconte le rêve caressé par un jeune coureur de réussir à franchir la ligne du marathon de Paris en moins de trois heures. Les notations sont justes, jusque dans les réflexions du marathonien pendant la course. Car, contrairement à ce que l'on peut imaginer, le coureur n'est pas concentré en permanence sur sa course. S'il écoute son corps, s'il était de maintenir une allure, de nombreuses pensées viennent l'assaillir, quelquefois parasites et quelquefois très motivantes. Matthieu va convoquer des souvenirs d'enfance, des airs de musique et… son père pour réussir son pari. Vous découvrirez dans les dernières pages si la recette fonctionne.
Viendront ensuite une nouvelle qui met à l'honneur les bénévoles qui s'occupent du ravitaillement durant les marathons, qui ne m'a pas emballé, deux nouvelles autour du marathon de New York, dont certains passages rappelleront La ligne bleue, l'excellent roman de Daniel de Roulet, un récit centré sur la SaintéLyon, mythique raid nocturne entre Saint-Étienne et Lyon, en passant par les portraits très réussis de ces caractères addictifs à la course à pied, près à sacrifier leur santé, leur carrière, voire leur couple pour leur passion ou encore l'évocation du parcours de Paul Arpin, champion aujourd'hui oublié malgré un palmarès prestigieux.
Un peu à l'image des marathons qu'il nous décrit, on admire Pascal Silvestre pour son endurance et sa volonté et l'on regrette la défaillance qui, malgré tous les entrainements, finit tout de même par arriver.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un livre témoignage sur la course, les sensations, cette rage de poursuivre malgré la douleur et la fatigue. Un très bel hommage à toutes ces femmes et ces hommes qui ont fait un jour ce pari fou de parcourir 42,195 km.
Chaque coureur s'y retrouve, dans cette incertitude, ce défi sur soi.
Une très belle succession de récits sur la course.
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Pascal Silvestre maîtrise totalement son sujet, comme on s'y attendait. Mais, plus inattendu, il écrit également avec beaucoup de fluidité, de dynamisme et de sensibilité. D'un texte à l'autre, des personnages différents prennent vie, avec leur passion pour la course bien sûr, que tous ne vivent pas de la même manière, mais aussi leur caractère, leur passé, leurs rêves. En dépit d'un thème commun, les textes qui composent le recueil sont donc assez variés, car la présence de personnages bien distincts et bien campés permet une large palette de tonalités. Sans fioritures, les récits sincères nous attachent aux personnages, et nous donnent envie de savoir : vont-ils aller au bout de leur marathon ? Entre les mains du lecteur, les pages filent vite comme les kilomètres sous les semelles d'un coureur motivé.

La grande réussite de ce livre, c'est d'avoir réussi à captiver une néophyte de la course comme moi. Car au-delà d'une course, c'est souvent un moment-clé de la vie des personnages qui nous est dévoilé. Comme si le désir ou le besoin de courir cachait toujours quelque chose de plus profond. le marathon apparaît comme un révélateur : il est l'occasion d'éprouver sa volonté, son endurance, ou au contraire de lâcher prise. Mais il permet aussi de faire des rencontres, de se sentir un parmi la foule, de se découvrir des affinités avec des gens très éloignés d'âge ou de condition sociale. La solidarité et l'égoïsme s'affrontent sur les parcours, de même que le plaisir et la douleur. Et ce combat contre soi-même est toujours beau, quelle qu'en soit l'issue, et toujours annonciateur d'une évolution, d'une mue du coureur.

Plus sur le blog (interview de l'auteur) :
Lien : https://lilylit.wordpress.co..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
— C’est la dernière ligne droite. On est sur les bases de 2h59. Si tu restes avec moi, tu passes sous les 3h.
Matthieu donnait ce qu’il pouvait pour récupérer des bouts de forces dans tous les coins de son corps. Il se concentrait comme il pouvait sur la foulée du meneur, voyait bien qu’il ne pouvait plus courir à 14km/h, même cinq minutes de plus.
Le trou se fit. Cinq mètres puis dix mètres. Son père murmurait désormais à ses côtés. Il disait régulièrement, plusieurs fois par minute, en rafale : "Allez Matt, allez Matt, allez Matt." Jamais Matthieu n’avait entendu son père l’appeler Matt. Il disait toujours Matthieu. Ses copains l’appelaient Matt. Sa mère aussi autrefois. Son père, jamais. Au 41ème kilomètre, il regarda sa montre. Il voulait savoir où il en était. Deux fois il regarda les chiffres. Chercha à calculer. Combien de temps pour faire 1 195 mètres ? Fais chier ces 195 mètres à la con, pensa-t-il.
Le quatrième meneur arriva à sa hauteur. C’était le dernier. Il le savait. Il avait mal aux jambes désormais à ne plus trop savoir comment poser les pieds par terre. Tous ces chocs, mon dieu, pensait-il. Mon pauvre squelette ! Une dernière fois, il tenta de prier mais même ça il n’y arrivait plus. Il regarda devant lui : il lui restait à avaler une ligne droite avant la porte Dauphine. L’arrivée serait là, un peu plus loin. Son père lui fit un petit signe pour lui dire qu’il devait s’arrêter, qu’il n’avait pas le droit d’aller plus loin. Plusieurs fois, de plus en plus fort, il lui cria. « Allez Matt, allez Matt, allez Matt.
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- Votre rêve derrière le rêve ?
- Je ne sais pas. Peut-être simplement le rêve de conserver mes rêves intacts, ne pas capituler, ne pas perdre espoir. Courir un marathon est un acte de résilience, de combat. On se bat contre la distance mais aussi et surtout contre soi-même, contre l'idée que l'on se fait de ses propres limites, contre la tentation du cynisme. Je crois qu'il y a quelque chose de magnifiquement optimiste dans le fait de courir un marathon. Je l'ai senti de manière très forte en courant New York : Il ne faut pas capituler ses rêves, il faut les vivre jusqu'au bout.
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Lors des derniers kilomètres, le marathonien communique à son insu une humanité exaltée, humanité débarrassée, comme nettoyée, de toutes les conventions, de toutes les politesses. D'une certaine manière, il se bat pour sa vie. Il ne pense qu'à une chose: finir, en finir. Et le plus vite possible, si possible..
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En marchant, j'ai repensé à ce que nous nous étions dit, vous savez le rêve derrière le rêve. Vous avez raison, le rêve d'aller au bout des 42 kilomètres n'est que la partie visible de l'iceberg. Nous prenons tous le départ d'un marathon pour réaliser des rêves beaucoup plus précieux et sans doute beaucoup plus profondément enfouis en nous que la seule ambition de repousser nos limites physiques.
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- Connaissez-vous cette phrase que l'on attribue à Zatopeck ? "Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon." Un drôle de raccourci ! Comme s'il fallait absolument pousser l'effort jusqu'au bout de ses possibilités pour découvrir le vrai sens de l'existence. La vie, c'est tout de même autre chose que des grimaces et de la violence...
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Video de Pascal Silvestre (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pascal Silvestre
Marathon de New York : témoignage de Pascal Silvestre.
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