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EAN : 9782253143161
190 pages
Le Livre de Poche (01/12/2005)
3.7/5   28 notes
Résumé :
Steve, qui souffre de la réussite professionnelle de sa femme, de son attitude protectrice et, surtout, d'une incapacité à «sortir des rails », demande parfois à l'alcool de mettre un peu de fantaisie dans son existence. C'est ce qui se produit, le jour où ils vont rechercher leurs enfants au camp de vacances. Mais bientôt une altercation s'élève entre eux et sa femme décide de rejoindre leurs enfants par le bus. Steve dispose d'une nuit de liberté qu'il passe à boi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un roman déroutant (c'est le cas de le dire !) pour une lectrice de Simenon qui s'est plutôt concentrée sur les Maigret (dont je suis par ailleurs grande fan !).
Simenon se révèle ici sous un autre jour : déjà, il ne choisit pas la province française ni les rues parisiennes, ni les modestes gens d'un hôtel de province, mais un couple d'américains lancé sur les routes, aux Etats-Unis. Finalement pas daté du tout, ce roman pourrait se passer n'importe où n'importe quand.
Un couple part en voiture chercher ses enfants à la colo ; ils se disputent car l'homme picole ; la femme le laisse en plan...
Une actions condensée en une nuit, beaucoup de tension sous un récit à l'apparence très lisse. Une ambiance ciselée, un texte sobre. Finalement, ce qui m'a le plus frappée c'est le côté très actuel, intemporel de ce roman très inhabituel dans le ton et la narration.
Simenon a un incontestable talent, tout le monde le sait, et j'encourage les adeptes de polars inclassables à tenter cette aventure nocturne avec lui !
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Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique spéciale Livre Numérique. Merci à Babelio et aux éditions Omnibus pour ce livre.

C'est mon premier Simenon. Je ne connaissais pas du tout son univers littéraire. Bien sûr je connaissais son Commissaire Maigret mais uniquement via la télévision.
Ce roman fait parti des "Romans durs".

Et première surprise, l'action se déroule aux USA. Je ne m'y attendais pas du tout.
Un couple va prendre la route pour aller chercher ces enfants qui ont passé la fin des vacances scolaires dans un camp.
Ce long trajet, pourtant parti calmement, tourne au cauchemar.
Mais pas un cauchemar à la "thriller", avec son suspens, ses rebondissements improbables. Non, là on est vraiment dans le pur roman noir. C'est très réaliste. Les personnages sont les principaux acteurs de ce livre. Et c'est vraiment ce que j'ai apprécié dans cette lecture.
Car par moment, certains auteurs auraient fait dans le sensationnalisme, et j'avais une crainte à ce niveau là, mais pas du tout, Simenon est resté dans la même ligne directrice. Simplicité et réalisme. Pas d'effet de manche.

Pour une première lecture d'un Simenon, c'est une réussite. J'en redemande.
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Roman de l'alcoolisme, d'un couple qui se déchire mais aussi vrai thriller, ce livre est un bon Simenon, plein de suspens.

Week-end de Labour Day, Stève et Nancy Hogan quittent New York et remontent la Nouvelle-Angleterre pour chercher leurs enfants. La route est encombrée avec 45 millions d'automobilistes attendus.

Stève Hogan a une trentaine d'années et travaille dans une agence de voyages alors que sa femme a un poste plus important dans une agence de pub. Stève s'accorde volontiers un peu de détente avec un verre. Ce week-end de départ, il en ressent le besoin, prend un verre avant de partir et s'arrête en cours de route. Lors d'un nouvel arrêt whisky, sa femme lui fait des reproches et le couple s'engueule. de retour dans sa voiture, Stève ne voit plus Nancy qui lui a laissé un mot comme quoi elle rejoignait les enfants. le mari croit qu'elle a pris le bus et se sent soulagé d'être seul, de pouvoir « sortir des rails ».

Il s'arrête à nouveau pour une dose d'alcool et retrouve dans sa voiture un prisonnier évadé de Sing-Sing, Sid Halligan. Emoustillé par ce qu'il prend pour une grande aventure et l'impression de jouer avec le feu, Hogan l'emmène et lui permet d'échapper à la police. Comme il continue de picoler, il se retrouve incapable de conduire et Halligan prend le volant. Stève se retrouve le lendemain dans sa voiture, un pneu crevé et dépouillé. Il rejoint la ville la plus proche et s'inquiète de sa femme qui n'est pas arrivée à destination. Un entrefilet lui annonce qu'elle a été agressée et il la rejoint.

Pas très clair avec sa gueule de bois, il ne comprend pas bien ce que veut le policier qui l'interroge. On se demande si ce n'est pas lui l'agresseur de Nancy et la situation est très trouble. Finalement, la police retrouve Halligan qui a agressé Nancy.

La fin est moins convaincante. Bien choquée par son viol, se laisse convaincre par Stève de redémarrer une nouvelle vie plus apaisée.

Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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J 'aime beaucoup Georges Simenon , mais je n'ai pas accroché avec " Feux rouges " car je l'ai trouvé peu intéressant et très démodé .
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Un roman qui commence paisiblement, on suit Steve et Nancy dans une histoire somme toute assez banale et puis grâce au talent de monsieur Simenon tout s'enchaîne sans qu'on s'en aperçoive et le dénouement m'a épatée. Un très bon suspens, une ambiance années 50 comme je les adore et une histoire surprenante surtout quand on sait que ce roman à été écrit en 1953 dans une Amérique libérée en surface mais tellement prude en profondeur.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- C'est bête, hein ! On ne comprend que quand il est trop tard. Quand on est heureux, on n'y attache pas d'importance, on commet des imprudences, il arrive même qu'on se révolte. Nous avons été heureux tous les quatre.

Alors, tout à coup, il oublia les conseils du médecin, il ne réfléchit pas, ne pensa plus à la blessure que Nancy avait à la tête, ni à la salle d'hôpital où ils se trouvaient. Un flot de chaleur avait envahi sa poitrine et des mots se pressaient dans son esprit, qu'il avait besoin de lui dire, des mots qu'il ne lui avait jamais dits, qu'ils n'avaient peut-être jamais pensés.

- Ce n'est pas vrai ! protesta-t-il d'abord, comme elle venait de parler de leur bonheur passé.

- Steve !

- Je crois que j'ai réfléchi, moi aussi, sans m'en rendre compte. Et ce que tu viens de dire est faux. Ce n'est pas hier que nous étions heureux.

- Tais-toi !

Sa voix était aussi sourde que celle de sa femme et il parvenait pourtant à y mettre une véhémence contenue qui n'en était que plus éloquente.

Ce n'était pas ainsi qu'il avait envisagé leur entrevue et il ne s'était pas figuré qu'il lui dirait un jour ce qu'il allait lui dire. Il se sentait dans un état de sincérité totale et c'était comme s'il avait été nu, aussi sensible que si la peau lui avait été enlevée.

- Ne me regarde pas. Garde les yeux fermés. Écoute-moi seulement. La preuve que nous n'étions pas heureux, c'est que, dès que nous sortions de notre routine quotidienne, du cercle de nos petites habitudes, j'étais si désemparé que j'avais un urgent besoin de boire. Et toi, tu avais besoin, chaque jour, d'aller dans un bureau de Madison Avenue pour te persuader que tu avais une vie intéressante. Combien de fois sommes-nous restés face çà face, chez nous, sans être obligés, après quelques minutes, de prendre un magazine ou d'écouter la radio ?

Les paupières de Nancy étaient humides à leur bord, ses lèvres s'avançaient de plus en plus, il avait failli lui lâcher la main et elle s'y cramponnait nerveusement.

- Sais-tu à quel moment, hier, j'ai commencé à te trahir ? Tu étais encore à la maison. Nous n'étions pas encore en route. Je t'ai annoncé que j'allais faire le plein d'essence.

Elle murmura :

- Tu avais d'abord parlé de cigarettes.

Son visage était déjà plus clair.

- C'était pour boire un rye. Je suis resté au rye toute la nuit. J'avais envie de me sentir fort et sans entraves.

- Tu me détestais.

- Toi aussi.

Un sourire ne glissa-t-il pas furtivement sur son visage quand elle souffla :
- Oui...

Il avait fermé les yeux à nouveau.

- J'ai mis un acharnement d'ivrogne à tout salir...

Il avait fini. Il pleurait en silence et ce n'étaient pas des larmes amères qui coulaient de ses yeux clos. La main de Nancy dans la sienne restait inerte.

- Tu comprends à présent...

Il dut laisser à sa gorge le temps de se desserrer.

- Tu comprends que c'est seulement aujourd'hui que nous allons commencer à vivre ?

Il fut surpris, en ouvrant les paupières, de voir qu'elle le regardait. Elle l'avait peut-être regardé tout le temps qu'il parlait ?

- C'est tout ! Tu vois, tu avais raison de prétendre que, depuis hier, nous avons parcouru une longue route.

Il croyait lire un reste d'incrédulité dans ses yeux.

- Ce sera une autre vie. J'ignore comment elle sera, mais je suis sûr que nous la vivrons tous les deux.

Elle essayait encore de se débattre.

- C'est vrai ? questionna-t-elle avec une candeur qu'il ne lui connaissait pas.

L'infirmière passait derrière lui pour donner des soins à la malade qui faisait de la température et qui avait dû la sonner. Tout le temps qu'elle resta dans la salle, ils évitèrent de parler.

Cela n'avait plus d'importance, à présent. Peut-être, quand il aurait repris l'existence de tous les jours, Steve aurait-il une certaine gêne au souvenir de cette effusion. Mais n'avait-il pas encore plus honte, les matins qu'il se réveillait après ses discours d'homme qui a bu ?

Ils se regardaient ..., sentant l'un et l'autre que cette minute ne reviendrait probablement jamais. Chez chacun, il y avait une sorte de bondissement vers l'autre, mais cela ne paraissait que dans leurs yeux qui ne se quittaient plus et qui, peu à peu, exprimaient un grave ravissement.

- Ça va, vous deux ? lança l'infirmière au moment de sortir.

La vulgarité des mots ne les choqua pas.

- Encore cinq minutes, pas plus, annonça-t-elle en franchissant le seuil, une bassine couverte d'une serviette à la main.

Trois de ces cinq minutes s'étaient écoulées quand Nancy prononça d'une voix plus ferme que précédemment :

- Tu es sûr, Steve ?

- Et toi ? répliqua-t-il en souriant.

- Peut-être que nous pourrions essayer.

Ce qui était important, ce n'était pas ce qui arriverait, c'était que cette minute là ait existé et déjà il s'efforçait de ne pas en perdre la chaleur, ll avait hâte de partir, parce que tout ce qu'ils pourraient dire ne ferait qu'affaiblir leur émotion.

- Je peux t'embrasser ?

Elle fit signe que oui et il se leva, se pencha sur elle, posa ses lèvres sur les siennes avec précaution et les pressa doucement. Ils restèrent ainsi plusieurs secondes et, quand il se redressa, la main de Nancy était encore accrochée à la sienne, il dut détacher ses doigts un à un avant de se précipiter vers la porte sans se retourner...

La nuit était claire, les cailloux des allées brillaient sous la lune, il monta dans sa voiture sans y penser, se dirigea, non vers la maison de sa logeuse, mais vers la mer. Il avait encore besoin de vivre un moment avec ce qu'il sentait en lui et sur quoi les lumières de la ville, les musiques, les tirs, les balançoires n'avaient aucune prise. Tout cela qui l'entourait n'avait pas d'épaisseur, pas de réalité. Il longea une rue qui devenait de moins en moins brillante et au bout de laquelle il trouva un rocher que la mer léchait avec un bruissement à peine perceptible.

Un air plus froid venait du large, une odeur forte dont il s'emplissait les poumons. Sans fermer la portière derrière lui, il marcha jusqu'à l'extrême bord de la pierre, ne s'arrêta que quand la vague toucha le bout de ses souliers, et, furtivement, comme s'il avait honte, il refit le geste qu'il avait eu quand, enfant, on l'avait conduit pour la première fois voir l'océan, se penchant, trempant sa main dans l'eau, l'y laissant longtemps pour en savourer la fraîcheur vivante...
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Il appelait ça entrer dans le tunnel, une expression à lui, pour son usage personnel, qu'il n'employait avec personne, à plus forte raison pas avec sa femme. Il savait exactement ce que cela voulait dire, en quoi consistait d'être dans le tunnel, mais, chose curieuse, quand il y était, il se refusait à le reconnaître, sauf par intermittence, pendant quelques secondes, et toujours trop tard. Quant à déterminer le moment précis où il y entrait, il avait essayé, souvent, après coup, sans y parvenir.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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