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3,67

sur 804 notes
J'explore en ce moment les classiques "policiers", Agatha Christie, Arthur Conan Doyle ou encore Edgar Allan Poe dernièrement.
Alors j'ai eu envie de découvrir Simenon et Maigret histoire de comparer, je n'avais lu de lui que "l'affaire saint Fiacre" il y a bien longtemps.
Amusant de voir que le Hercule Poirot d'Agatha est belge et distingué alors que le Maigret de Simenon (qui est belge) est français et bourru.
C'est peut-être parce que j'ai été influencé par les nombreux épisodes télé et le jeu d'acteur de Bruno Cremer que je m'attendais à trouver cette atmosphère sombre et pesante, ce rythme lent et une histoire qui prend son temps. J'ai beaucoup apprécié le contexte et le port de Concarneau raconté par Simenon, sa ville close, sa bourgeoisie des années 1930, apprécié l'intrigue aussi même si elle ne s'est pas révélée très originale finalement.
Une fin soit dit en passant qui fait penser ici aux scènes finales d'Agatha ou de l'inspecteur Colombo avec la confrontation des suspects et la désignation du coupable.
Il me reste à dire que j'ai aimé le style sobre et sans effets superflus, je lirai d'autres enquêtes avec plaisir.
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Le roman a été écrit en 1931 dans les premiers de la série des "Maigret".
Le commissaire qui ne semble pas encore célèbre est envoyé à Brest. Non loin de là, à Concarneau, se produisent des faits étranges.
Des notables qui jouaient tranquillement aux cartes vont être passablement secoués.
L'un d'entre eux, joyeusement ivre, sort de l'hôtel de l'Amiral et reçoit une balle dans le ventre. Le lendemain, c'est le journaliste Servières qui disparaît. Le docteur Michoux tremble de peur.
De la strychnine flotte dans les verres de Pernod.
Un chien jaune maigre traîne autour d'Emma, la serveuse de l'hôtel. Il sème la peur.
Des pas de grande pointure sont repérés.
Maigret est assisté de son jeune collègue Leroy.
Le premier travaille par intuition, par déduction et le jeune essaie avec les moyens du bord d'effectuer des moulages, de relever des empreintes.
Finalement, le mystère sera levé à partir d'Emma et de son amoureux , un marin, qui avait de quoi en vouloir aux notables de Concarneau. Une sombre affaire qui se termine bien.
Le roman est structuré à merveille, très bien écrit, nous révèle la vie et les habitudes de 1930 avec cette obéissance que les femmes montraient aux hommes. Une pitié !
Un récit d'un autre temps.
Je ne les ai pas lus tous au contraire de mon père né en 1922.
Mes préférés sont " Le pendu de Saint-Pholien"et "L'affaire Saint Fiacre" .
J'apprécie beaucoup la présentation "collector" de celui-ci et pour un prix très modique.
Simenon et son "Maigret" méritent quand même de belles présentations.


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L'histoire se passe à Concarneau, dans les années trente. Il pleut sur la ville comme aujourd'hui, sauf que ce jour-là est un vendredi 7 novembre, une tempête venue du sud-ouest met le désordre parmi les barques du port.
Le désordre, c'est aussi ce qui va secouer la tranquillité des jours mornes et ennuyeux d'une petite ville de province... le désordre et l'émoi, lorsque des crimes surviennent, étranges et saugrenus.
Si le récit semble un peu daté à plusieurs endroits, cela en fait aussi son charme désuet à souhait.
Ici, point de fioritures et d'effets tapageurs comme les polars d'aujourd'hui, c'est la police à la papa, ce monde de l'entre-deux-guerres, entre deux eaux, celle qu'on verse dans le Pernod sur le zinc du café de l'Amiral, des charrettes à bras tirées par des camelots que l'on peut croiser dans les rues des villes provinciales, le téléphone quand il marche pour joindre Paris par le truchement d'une opératrice qui sait manier les fils sur sa console avec autant de dextérité qu'un DJ d'aujourd'hui ses vinyles...
Sans doute la ville de Concarneau est propice à construire l'ambiance idéale pour accueillir cette histoire et son mystère. C'est une météo de circonstances qui embrume la ville close, ses remparts, le tintement du carillon de la vieille horloge et les bateaux de pêche qui rentrent au port dans le sillage des goélands qui éventrent le ciel bas et lourd, avec la plage des sables blancs plus loin...
Je vous propose de descendre à l'hôtel de l'Amiral, retrouver le commissaire Maigret dépêché sur les lieux pour enquêter.
C'est un roman policier d'une facture classique, dont l'écriture de Georges Simenon est à l'image de Maigret, sobre et magistrale.
Le commissaire ne se laisse pas départir malgré les pressions d'un maire peu avare de menaces, rappelons que Monsieur le maire, vieil homme aux allures aristocratiques, n'est autre que le cousin du garde des Sceaux, excusez du peu. « Allons, commissaire, trouvez-nous vite un coupable, n'importe lequel fera l'affaire, on ne peut pas laisser ainsi les concitoyens de cette ville dans le doute et l'inquiétude ! »
Les concitoyens, ce sont surtout ceux qui l'ont élu, les siens, une bourgeoisie conservatrice, composée de notables vissés sur leurs pré-carrés comme des berniques sur leurs rochers, englués dans leurs petits secrets hypocrites, leurs jalousies quotidiennes...
La manière dont Simenon dépeint la sociologie du cru est d'une férocité implacable.
Mais il en faut plus pour coller la pression à un Maigret, mutique, bourru avec son indéfectible pipe vissée à la bouche. Parfois une colère sourde semble venir comme une vague. La seule pression qu'il accepte, c'est celle qu'on lui sert au zinc du bar de l'Amiral.
Alors il pleut des crimes comme la météo...
La ville a peur, certains commerçants descendent le rideau métallique de leur échoppe, tandis que les journalistes autant locaux que parisiens affluent à l'hôtel de l'Amiral, devenu à la fois le quartier général mais aussi le théâtre de l'affaire...
D'autres personnages à la fois ordinaires et insolites traversent le récit, une jeune fille de salle nommée Emma, un vagabond aux empreintes formidables, mais surtout un chien errant, le chien jaune, dont Maigret et son acolyte l'inspecteur Leroy, un jeune homme bien élevé qui ne comprend pas toujours les méthodes de son patron, voudraient tant qu'il soit doté de la parole pour nous démêler l'écheveau de cette énigme. Un chien qui n'a demandé rien à personne et que la foule idiote et apeurée va vite en faire un bouc émissaire...
En toile de fond de cette intrigue, une histoire d'amour touchante apporte une note intime au drame.
Une poésie cinématographie ancre les pages de ce roman qui se laisse lire avec un plaisir infini à regarder la pluie tomber derrière la vitrine embuée du café-hôtel de l'Amiral.
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Lecture faite pour le collège, le Chien Jaune n'éveille en moi que de bons et beaux souvenirs. Sixième aventure de Maigret écrite par Georges Simenon, elle permet une introduction simple et rapide dans l'univers du célèbre commissaire porté de très nombreuses fois à la télévision.

Tout d'abord, le Chien Jaune est évidemment un polar local comme le savait si bien en écrire Georges Simenon. Ici, c'est Concarneau, la ville fortifiée, qui est mise en valeur : des petites rues aux quais, nous suivons le commissaire Maigret à la découverte de cette ville embrumée par son climat, mais riche d'une atmosphère particulière. Pour revenir au titre-même de ce roman, le Chien Jaune, c'est aussi et d'abord un témoin particulier des scènes de crime : Maigret doit déjà aiguiser ses talents d'ami des animaux pour dénouer les ficelles de cette affaire. Maigret, d'ailleurs, LE personnage parfait du commissaire bourru, justicier solitaire, qui ne fait appel aux renforts que pour constater sa réussite, figure maintes fois réutilisées depuis : Georges Simenon magnifie son héros par sa simplicité, son esprit et son charisme. Enfin, comme c'est du Georges Simenon, cela se lit avec une relative facilité, tout en y incorporant des procédés stylistiques bienvenus pour rendre notre chère langue française encore plus belle.

Bref, le Chien Jaune, un roman policier rapide comme tout, qui se fait plutôt illustrateur sous certains côtés, mais vu comment Georges Simenon écrivait vite en ce temps-là (1931), rien de grave là-dedans : une très bonne enquête qui laisse de bons souvenirs finalement.
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Il n'est jamais trop tard pour découvrir Simenon... Comme j'ai voulu faire les choses dans les règles, j'ai choisi un Maigret, et un des premiers et des plus connus. Soyons honnête, si j'ai commencé par celui-là, c'est aussi parce qu'il s'agit de l'un de ceux que l'on est à peu près certain de trouver en entrant chez un bouquiniste.
N'avoir jamais lu Maigret tout en ayant vu la plupart de ses films pose évidemment une sorte de problème. Je ne connais ni Pierre Renoir ni Michel Simon dans le rôle, et Jean Richard m'a toujours paru un peu fadasse, quoique bien sympathique. Je suis par ailleurs assez curieux de découvrir ce que Rowan Atkinson peut faire du personnage.
Mais pour moi, c'est très simple : Maigret aura toujours la gueule de Gabin.
Dans le Chien jaune, je croyais deviner sa silhouette massive à tous les coins de page, et entendre sa voix dans chaque dialogue. Simenon n'imaginait sans doute pas que son Maigret pourrait ainsi se confondre avec un acteur (et je crois d'ailleurs que Gabin n'était pas son Maigret préféré), mais en ce qui me concerne cette incarnation du personnage, au sens propre, a incontestablement rajouté à la saveur de ma lecture.
L'identification de Maigret à un visage de cinéma est d'autant plus facile que Simenon caractérise très peu son héros. Il ne faut pas s'attendre en effet à ce que l'auteur se fende d'un portrait du commissaire. Maigret, c'est d'abord un taiseux. Quelqu'un qui parle peu, parce qu'il lui suffit d'être là. Maigret, c'est une présence, un Oeil scrutateur. Et s'il ne dit rien, il fait parler tout le monde, tamisant ses indices au fil des phrases perdues.
Un second charme incontestable du livre est le côté en quelque sorte régionaliste de l'histoire : une enquête à Concarneau, ça me parle. Si on rajoute à ça, l'âge du livre étant ce qu'il est, que cette enquête se déroule au début des années Trente, voilà qui me ravit doublement. Certes, le roman est court, mais Simenon peaufine son ambiance, sans grandes phrases ni longues descriptions, mais d'une façon très efficace. On y est, tout simplement.
Presque secondaire, le crime n'est là-dedans qu'une simple pelote à dévider afin de mettre à nu un microcosme pas très reluisant. Et ce petit bijou d'atmosphère m'a renvoyé du coup à toute une autre série de références : les films de Carné et leur réalisme poétique, ou bien ceux de Duvivier, à la noirceur plus naturaliste. Des pavés mouillés par la pluie, un bistro à l'ambiance glauque, des destins malheureux et toute la chiennerie de la vie... Un vrai régal, quoi.
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Deuxième lecture de vacances avec billet rapide.

Il s'agit de mon premier roman de Maigret. J'avais lu un court recueil de nouvelles qui m'avait bien donné envie il y a quelques années. le résultat est positif bémol.

J'ai bien aimé l'ambiance de Concarneau sous la tempête (m'a donné envie de visiter), l'atmosphère glauque de l'Hôtel de l'amiral, les journalistes qui, par leurs articles, soufflent sur les braises de la psychose qui s'empare peu à peu de la ville et le maire qui crise et veut que l'on désigne un coupable, quel qu'il soit. Face à tout cela, Maigret reste aussi serein qu'un bloc de marbre. Rien ne l'ébranle. L'expérience probablement. le pauvre inspecteur Leroy qui l'assiste ne lui sert que de bras et de jambes supplémentaires, interdiction de penser (il essaie si peu).

Mais d'un autre côté, la lecture dans le train ou en fin d'excitantes journées de vacances était souvent soporifique, une vraie berceuse. Bon, j'ai déjà vu des Maigret à la télé et je ne m'attendais pas à l'inspecteur Harry, mais on a beau être prévenu…
Plus embêtant, l'absence totale de pénétration des personnages. On est incapable de savoir ce que les personnages pensent. Même Maigret. Surtout Maigret. le narrateur déclare même à un moment « il est impossible de deviner les pensées de Maigret ». Un bloc de marbre inaccessible donc. Cela induit une absence totale d'indications sur la façon dont son cerveau fonctionne, comment il associe et corrèle les événements, comment lui viennent ses intuitions. C'est très frustrant. J'ai conscience cependant que cela participe à l'ambiance qui m'a plu.
Simenon ne sème pas d'indices qui pourraient faire participer le lecteur à l'enquête. Ce dernier n'est donc pas mieux loti que le journaliste ou l'inspecteur Leroy. Impossible de reconstituer ne serait-ce qu'une partie du récit qui est dévoilé au dernier acte.

Cette lecture était donc une expérience intéressante et pas désagréable, mais je ne suis pas sûr de retenter Maigret. A moins qu'on me dise que certaines affaires sont menées différemment.
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Simenon situe l'action de ce roman de 1931 à Concarneau, ville déjà utilisée comme cadre pour l'un de ses romans durs: "Les demoiselles de Concarneau".

Cette fois, c'est Maigret qui vient dans ce port pour découvrir qui en veut à un groupe d'amis habitués de "l'hôtel de l'amiral".
Nous retrouvons des éléments chers à l'auteur ; un port, les intrigues d'une micro société bourgeoise, le mensonge et la dissimulation, qui seront d'ailleurs déjoués.
Les victimes et les coupables ne sont pas toujours ceux que l'on pense après tout...

Encore un sans faute avec ce "Maigret" de bonne facture, dont j'avais bien aimé l'adaptation en téléfilm avec Jean Richard.
Ha ! que le noir & blanc sied à l'univers de Simenon !
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Un classique de Simenon où l'on retrouve toute l'atmosphère du romancier. En peu de mots, on est plongé dans cette ambiance pesante, inquiétante qui caractérise les romans policiers de Simenon. Une description à la fois sobre et intense. Ici Concarneau plonge dans la froidure angoissante.
On est loin de la description qu'en fait Jean-Luc Bannalec dans " enquête troublante à Concarneau".
Il s'avère intéressant de lire ces deux romans, à peu de temps d'intervalle, pour pouvoir comparer les styles.
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Il y a longtemps que je l'avais sous le coude pour le relire. A-t-il bien vieilli ? Un peu déroutée au début avec l'emploi du participe passé. Puis j'ai vite été prise par l'enquête de Maigret et de son nouvel assistant. Règlement de compte à Concarneau d'une vieille histoire remise sur le tapis. Un bon petit plaisir de lecture ! Écrit en 1931 tout de même !
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Un bon policier, bien écrit, captivant, peut-être un peu vieilli... Mais la difficulté lorsqu'on choisi de lire un livre après en avoir vu un film éponyme, c'est d'y coller systématiquement des visages d'acteurs... Je n'ai donc pas lu "Le chien jaune" avec détachement et la fraîcheur de la découverte, je voyais Maigret sous les traits vieillissants de Jean Richard ou de Bruno Crémer... Un roman qui se lit vite et avec plaisir, quand même. C'était mon premier Simenon, il y en aura d'autres...
Lien : http://araucaria20six.fr/
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