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Après avoir lu les 2 premiers tomes de l'édition le Monde, j'ai eu envie de me replonger dans les quelques livres de l'auteur, enfouis dans ma bibliothèque.
Une troisième enquête, donc, avec Les scrupules de Maigret, écrite en 1957. Je l'ai beaucoup plus apprécié et trouvé ce roman plus abouti.

Dans les bureaux de la PJ, l'enquête est digne de ce nom, une sorte de huit-clos, avec un Maigret taciturne, qui prend son temps, tant pour déstabiliser les personnes interrogées que pour démêler leur personnalité et le lecteur est autant balloté que le commissaire.
L'équipe, toute dévouée envers un patron admiré, donne de la consistance à cette enquête.
Les descriptions des lieux et des caractéristiques des intervenants sont plus amples, plus fouillées, l'écriture a pris de la maturité et les dialogues font entrevoir la complexité de la psychologie des personnages. Tout cela donne l'impression d'y être.

Un bon moment de lecture.
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"Les Scrupules de Maigret" est un roman policier d'une grande originalité !...
C'est une histoire où on doute, où on hésite, on se pose des questions, car… Il n'y a pas de crime. Ou plutôt, pour être précis, le crime se fait attendre…
Durant toute l'histoire, on se doute que quelque chose se trame, mais… Mais quoi ?...
Toujours est-il que la tension monte rapidement et que les interrogations fourmillent.
Les personnages sont haut en couleur-à commencer par Maigret, attachant à souhait…
Dans cet épisode passionnant des aventures du célèbre commissaire, on ne sait à quoi s'attendre et chaque page recèle des trésors d'inventions, de mystère…
Bref, j'ai beaucoup aimé !...
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une histoire assez étrange, pour la première fois le crime a lieu au chapitre 6
pour un petit livre qui en compte 8 .
mais qui fait la part belle a la physiologie des personnages.
mais on passe quand même un bon moment avec ce sacré Maigret.
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Etrange livre que Les scrupules de Maigret, en quelque sorte une enquête à rebours puisque le crime n'est découvert qu'au chapitre six, sur les huit que comporte le roman. En lieu et place d'une affaire criminelle, il s'agit de comprendre et d'anticiper les comportements de trois personnages, ici la relation triangulaire mari / épouse / belle-soeur que l'on retrouve dans Un meurtre en Hollande, le fou de Bergerac ou Les vacances de Maigret. Une relation parvenue à un tel niveau de tension – Xavier Marton et sa femme Gisèle s'accusant mutuellement de vouloir s'éliminer – que l'on est plus proche du cas psychiatrique que de l'enquête policière. Comment devient-on un assassin ? La question, récurrente dans l'oeuvre, est ici très présente.

« Si cette enquête n'était pas comme les autres et s'il ne savait par où la prendre, n'était-ce pas parce que, cette fois, il ne s'agissait pas d'un crime déjà commis, qu'il ne restait qu'à reconstituer, mais d'un crime qui pouvait se commettre d'un moment à l'autre ? [...] Ce qu'il avait à faire, cette fois, c'était, non pas reconstituer les faits et gestes d'un être humain, mais prévoir son comportement, ce qui était autrement difficile. »

Reconstituer les faits et gestes d'un être humain, Maigret sait faire, comme il l'a démontré dans Maigret et le corps sans tête ou Maigret et la jeune morte. Mais la visite des époux Marton, l'un à la suite de l'autre dans son bureau de la P.J., le laisse perplexe et l'amène à s'informer sur les névroses et autres psychoses, tâche difficile du fait de la fin de non-recevoir au titre du secret professionnel que lui oppose le spécialiste que Xavier Marton a consulté. Les discussions avec son ami Pardon et les ouvrages de psychologie ou de psychanalyse qu'il consulte ne lui apprennent pas grand-chose, si ce n'est que personne n'est tout à fait normal et que, au final, ce qui reste, c'est l'homme.

« Maigret commençait à comprendre certains passages du traité de psychiatrie. Seulement, ce que l'auteur du livre exposait en termes ardus, avec des phrases compliquées, n'était en fin de compte que de l'humain. »

Les scrupules de Maigret est le premier roman d'une série dans laquelle l'intrigue policière s'efface devant les réflexions et les interrogations « psychologiques » sur la justice, sur la zone imprécise entre la responsabilité et l'irresponsabilité des hommes, un « domaine d'ombres où il est dangereux de s'aventurer ». C'est également l'occasion pour Maigret de se livrer à ses propres interrogations sur lui-même et sur Mme Maigret : le temps passe et tous deux ont atteint « tout doucement l'âge des menus ennuis, des petites réparations nécessaires »… Mais le couple qu'ils forment reste solide dans sa complicité et sa tendresse et s'oppose à l'absence d'amour chez les Marton.

« C'étaient de petites phrases banales qu'il avait entendues des centaines de fois, mais elles le frappaient, cette nuit, parce qu'il se demandait si Gisèle Marton les avaient jamais prononcées. »

Dans ce roman où il ne se passe pratiquement rien pendant presque cent pages, si ce n'est de vagues suspicions pouvant présager un acte violent, c'est d'amour – ou d'absence d'amour – dont il est question et donc, une fois de plus, d'humain. Et Maigret, tout « raccommodeur de destinées « qu'il soit, est un peu perdu : « Ce qu'il avait à faire cette fois c'était, non pas de reconstituer les faits et gestes d'un être humain mais prévoir son comportement, ce qui était autrement difficile. » C'est justement sur ce point, sur ces « personnages en chair et en os, des hommes et des femmes avec leurs passions et leurs intérêts » qu'il s'opposera aux magistrats, dont le Procureur général, qui eux sont sur des abstractions. Maigret, ce sont les vrais gens qui l'intéressent, ceux que l'on côtoie, que l'on interroge et que l'on arrête parfois, mais que finalement, à l'inverse des gens du Parquet, l'on comprend : « D'où chez eux (les gens du Parquet), une incompréhension quasi congénitale de certains problèmes, une attitude irritante devant certains cas que les hommes de la P.J., vivant pour ainsi dire dans une intimité permanente et presque physique avec le monde du crime, évaluaient d'instinct. »

Les scrupules de Maigret constitue une étape dans l'oeuvre de Simenon. L'étude des personnages prend de plus en plus de place et le commissaire, confronté à son propre vieillissement, s'attache encore d'avantage à la personnalité de ceux auxquels il a affaire. Mais toujours avec ce discernement, cette emprise sur le réel et cette empathie qui sont peut-être les éléments de la « méthode Maigret » qu'il se garde bien de définir mais sur laquelle tout le monde l'interroge, comme ce criminologiste venu des Etats-Unis qu'il rencontre dans le bureau du directeur de la Police judiciaire.

Citations © Omnibus, 2007

Lien : http://maigret-paris.fr/2019..
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Qu'il est difficile pour Maigret d'enquêter, alors que le meurtre n'a même pas encore été commis ! Juste un soupçon, un mari qui a peur de se faire assassiner par sa femme. C'est un personnage, ce mari, qui pousse le commissaire à s'intéresser aux aspects psychologiques des tueurs potentiels...
Assez avant-gardiste, du coup, cet épisode se lit très agréablement car il est tout en nuances sur les personnages et les situations.
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Ecrit en 1957
Vous y croyez ?
— Je ne sais pas. J'y crois sans y croire. C'est un peu comme une enquête à l'envers.
Un autrui exige à voir le commissaire Maigret de toute urgence. Il s'agit de Xavier Marton, un petit personnage sans importance , épris de modélisme trains electriques et vendeur de jouets dans un magasin . Il prétend que sa femme est en train de l'empoisonner, puis . Peu après son épouse, Gisèle Marton, arrive à son tour. Elle affirme au commissaire que son mari est halluciné
La principale caractéristique de cette enquête consiste dans le fait que le crime n'a lieu qu'à la fin du . Il ne s'agit donc pas de reconstituer un meurtre déjà commis, mais bien de prévoir les comportements de personnages arrivés à un niveau de crise ou de tension tel que leur cas relève davantage de la psychiatrie que de l'investigation policière. C'est la raison pour laquelle Maigret se renseigne sur les névroses, psychoses et autres psychonévroses en parcourant des traités de psychologie et de psychanalyse qui ne lui apprendront d'ailleurs que peu de choses, sinon que chacun est un peu anormal à sa façon.
En perspective Un scénario qui nourrit l'attente et propose une fine étude psychologique des personnages
Un roman conforme a' la notorièté de George Simenon et a' ne pas regretter
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Quelle claque, les amis ! Ces "Scrupules de Maigret" constituent sans aucun doute l'un des meilleurs volumes de toute la série ! Et pourtant, intrigue minima avec un simple trio : le mari, l'épouse, la belle-soeur. Mais alors, quelle splendeur dans l'analyse psychologique, quelle assurance dans le trait, quelle passion aussi de l'écrivain, on le ressent bien, pour cette histoire en apparence si simple et qui, en fait, pour Maigret (comme pour nous) va devenir un vrai casse-tête alors même qu'aucune enquête n'ait officiellement ouverte !

Un début tout simple avec l'apparition, telle une timide souris grise, d'un certain Xavier Marton, vendeur aux Magasins du Louvre et spécialiste du rayon "Jouets" (et tout particulièrement des trains électriques), qui demande à voir Maigret. C'est un homme au physique relativement plaisant, un peu timide, certes, nous l'avons dit mais qui entend exposer tout ce qu'il a à dire et mener son discours à la vitesse qu'il désire - un homme qui, finalement et quoi qu'il en puisse dire par la suite, ne se laisse pas impressionner. Au début, Maigret ne prête guère attention à ses paroles. A peine un petit réflexe de surprise et de perplexité quand Marton lui confie qu'il est allé de son propre chef se faire examiner par un neurologue afin que le praticien lui confirme qu'il n'est pas fou. Sans plus cependant. Car Maigret est dans l'un de ces jours doucement mélancoliques où l'on se rend compte qu'on vieillit, et vos proches aussi. (Il a appris, par son ami Pardon, que Mme Maigret doit suivre un petit régime à cause d'un essoufflement qu'elle ressent quand elle monte ses escaliers.) Enfin, Marton lui sort un simple emballage, du style de ceux utilisés encore par certains pharmaciens et laborantins de l'époque, contenant une poudre blanche. Poudre, bien sûr, que lui, Marton, qui n'hésite déjà pas à affronter la Faculté pour savoir s'il a toute sa tête, n'a pas hésité un seul instant à faire analyser après l'avoir extraite d'un flacon "bizarre" qu'il a, selon lui, trouvé planqué dans un placard pour le ménage, à son domicile. Cette poudre, c'est du phosphure blanc, un poison mortel. Et Marton laisse entendre que l'empoisonneuse ne peut être que sa femme, Gisèle ... Ce qui ne l'empêchera pas, lors d'une seconde entrevue avec Maigret, d'admettre, toujours avec cette redoutable simplicité qui n'a l'air de rien, que lui-même peut très bien s'être procuré le phosphure blanc ...

Le lendemain (ou l'après-midi suivant, à vrai dire, j'ai vu défiler tant d'Airbus 320 aujourd'hui que je ne sais plus très bien ), rebelote. Mais cette fois, c'est Mme Marton qui vient étaler son jeu devant Maigret. Les mêmes faits, phosphure en tête, mais racontés, comment dire, de l'autre côté du miroir. Mme Marton semble avoir encore une certaine affection pour son mari et elle sait qu'il la soupçonne de vouloir le tuer. Mais ce n'est pas le cas, elle l'assure en toute franchise - et en toute simplicité - à Maigret. En fait, Marton, ancien enfant de l'Assistance qui s'est fait tout seul, est, pense-t-elle, plus ou moins paranoïaque. Quant à cette poudre, il va de soi que Mme Marton ne saurait dire comment elle a atterri chez eux. A moins que Xavier ...

Cependant, mari ou femme, aucun ne porte plainte ni ne demande à ce que l'autre soit interné. Bref, Maigret ne peut - ni ne doit d'ailleurs, d'un point de vue strictement professionnel - rien faire. Mais ce cas qui, pour lui, est sans pareil (jamais il n'a rencontré de couple si étrange et pourtant Dieu sait qu'il en a vu défiler pas mal Mr.Red ), le tourmente au point de créer en lui une réelle mais indéfinissable angoisse. Surtout quand il apprend, par une discrète filature mise au point avec Lapointe, que la soeur de Gisèle Marton, revenue veuve des USA, vit chez le couple et éprouve visiblement une grande adoration pour son beau-frère ...

Bien sûr, le drame éclate. Et là, puisqu'il est trop tard, la Loi se montre aussi résignée qu'inflexible : elle donne carte blanche à Maigret. Celui-ci, à force de tourner et de retourner dans sa tête diverses images et divers mots, par un coup d'oeil aussi sur le lieu du crime et sur les protagonistes (l'un mort, effectivement empoisonné, les deux autres bien vivantes), a deviné l'identité de la coupable. Il soupire, les prend toutes deux en voiture, les interroge séparément, selon l'usage - et arrête ...

Peu importe. Ce n'était pas ce à quoi il s'attendait mais quand un type comme Marton veut jouer au plus fin ...

Je n'ajouterai qu'un mot : ce Maigret-là, il faut le lire sans tarder. Prenant, anxiogène, mélancolique, inexorable, il est d'une qualité réellement simenonienne. Que dire de plus ? Sinon qu'on ne le lit pas : on le dévore. ;o)
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Madame Maigret commence à vieillir et est un peu malade. Prévenante comme pas une, elle n'en informe pas son mari pour ne pas l'inquiéter. Il le découvre et s'en inquiète d'autant plus. Ah, le couple Maigret ! Parfait, qui sait ? Ils se cachent des choses, ne se disent pas tout, mais quelle prévenance l'un pour l'autre. S'ils s'épient en douce constamment c'est pour détecter le moindre souci de l'autre. le contraste est frappant avec le couple dont il est question dans cette enquête.
Drôle d'enquête d'ailleurs, sans crime, qui se complique magnifiquement jusqu'à la fin. Petit à petit on découvre les secrets, et Maigret tente une incursion dans les méandres de l'âme en s'intéressant à la psychanalyse. Mais elle ne l'aide pas beaucoup, trop de théorie comme pour la justice. le policier est lui en contact direct avec le réel, avec des choses très glauques.
Il finira par y avoir un crime et un coupable que Maigret arrêtera bien sûr, toujours avec cette petite compassion. Il restera cependant insatisfait, car le machiavélisme triomphe. Et la dernière phrase est amère : « Pour lui, c'était fini. le reste regardait les juges, et il n'avait aucune envie d'être à leur place. »
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Une histoire tenue par des fils arachnéens, pas vraiment cohérente et un peu bizarre ou Monsieur et Madame s'accusent mutuellement de vouloir s'empoisonner devant les yeux d'une belle-soeur pas vraiment consistante non plus.

Et à la fin, le commissaire trouve le (ou la ?) coupable.

Voilà longtemps que je n'avais pas de commissaire Maigret… un polar qui a pris des rides
Lien : https://www.noid.ch/les-scru..
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Maigret est fort tracassé : un homme est venu le voir pour lui faire part de ses soupçons envers sa femme : cette dernière chercherait à l'assassiner... Faut-il le croire ? Cet homme est-il fou ? Comment empêcher un meurtre supposé se produire ?

J'ai beaucoup aimé la construction de ce roman qui joue avec les codes du polar, ne partant pas du meurtre mais y aboutissant lentement. le célèbre commissaire, ainsi perturbé, va chercher à comprendre la psychologie des personnages concernés et suivre son intuition, sans pouvoir vraiment influer sur les événements. C'est passionnant à suivre, un régal de lecture.
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