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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 79 sur 103
EAN : 9782253142577
186 pages
Le Livre de Poche (31/01/2005)
3.45/5   59 notes
Résumé :

- Les affaires les plus empoisonnantes sont celles qui ont l'air si banales au début qu'on ne leur attache pas d'importance. C'est un peu comme ces maladies qui commencent d'une façon sourde, par de vagues malaises. Quand on les prend enfin au sérieux, il est souvent trop tard. C'était Maigret qui avait dit ça, jadis, à l'inspecteur Janvier, un soir qu'ils s'en revenaient tous les deux par le Pont-Neuf au Quai des Orfèvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il est un peu étrange, ce don de Simenon, d'installer tout de suite une atmosphère, de nous plonger tout de suite, dans son univers, si particulier et si personnel, si différent, de ce qu'on a, aujourd'hui, l'habitude de vivre... Ce don de Simenon, peut-être l'un des plus grands qu'un écrivain puisse avoir, trouve une belle expression, dans "Maigret voyage". Comme toujours chez Simenon, les personnages, sont dépeints avec une finesse, un sens psychologique, et, aussi, une truculence certaine. le style de Simenon, est excellent. Il fait vivre et ces histoires, et, à titre personnel, me fait vibrer, d'énormément d'émotions. Simenon, plutôt que de décrire en détails, préfère mettre en oeuvre, un grand art : celui, de la suggestion. Il suggère, par petites touches, une scène, des personnages, une atmosphère. Et, avec quel talent !... J'admire vraiment Simenon, de savoir, en même temps, créer une atmosphère, et puis, mettre en scène, des personnages, parfois, complexes, tout en maintenant une certaine forme, de suspens. Il sait me procurer du plaisir, moins par ces intrigues, par ces enquêtes ( pourtant très convenablement filées ), que, par son talent pour m'emmener dans une autre atmosphère, dans un autre univers...
Ici, il le fait, encore une fois, avec brio. Il m'a emmené, dans un autre monde, d'un autre temps, un monde un peu suranné, peut-être ; mais, à peine. Il a un peu comme Modiano, par certains aspects, le don de réer une atmosphère, qui lui est propre, qui est unique, et qui confère, une grande force et un grand intérêt, à ces récits. Pour moi, Simenon, reste une référence, du roman policier, et même, un peu plus...
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Etude de milieu : cette fois ceux qu'on n'appelle pas encore la "jet set", les gens qui vont d'un grand hôtel à un autre en voyageant la plupart du temps en avion.
Tout commence au George V par le vrai faux suicide de la comtesse Palmieri , la "petite comtesse". L'infirmière appelle le médecin, fait sa valise, la met dans une ambulance pour l'hôpital américain de Neuilly.
Mais Maigret n'a pas été mis au courant de l'affaire quand il vient à l'hôtel le lendemain matin. le colonel Ward s'est noyé dans sa baignoire. Mais pas tout seul, apparemment.
C'est son secrétaire-homme d'affaire privé qui explique à Maigret que David Ward est un richissime industriel anglais. Il vit la plupart du temps en France ou aux Etats Unis. Les formalités du divorce d'avec sa troisième épouse arrivent à leur fin et il était prévu qu'il épouse la comtesse Palmieri.
Où est la comtesse ? Eh bien elle a quitté l'hôpital dans la matinée. Elle est partie pour Nice rejoindre un de ses ex-maris, Jef van Meulen, un des rois des produits chimiques. Et quand Maigret arrive à Nice, elle est déjà à Lausanne où van Meulen l'a envoyée pour qu'elle "se repose". Pas du tout pour qu'une extradition soit plus compliquée...
A Lausanne, Maigret est reçu par un collègue suisse, qui lui décrit avec humour, ce quartier pour femmes seules où veuves et divorcées vivent des rentes que leurs maris leur font verser.
Revoila Maigret à Paris...on sait qu'il n'a "pas de méthode". Mais il aime bien se glisser dans ses personnages, les victimes ou les suspects pour sentir, comprendre ce qui est arrivé. Et là, il ne comprend aucun de ces personnages. Ils font "des affaires" sans jamais aller dans un bureau, sont amis avec leurs ex-épouses et avec les ex et les futurs de leurs ex épouses...
Alors Maigret explore le George V. Côté face là où se trouvent les suites luxueuses et les clients, côté pile, les cuisines, les monte charges, les offices d'étages où valets, femmes de chambre et maîtres d'hôtel attendent qu'on ait besoin d'eux, de jour comme de nuit.
Et il comprend. Ces gens sont incapables de vivre seuls. Ils ne peuvent pas aller au théâtre si on ne leur a pas pris une place et appelé un taxi. Ils ne peuvent pas se déplacer d'un endroit à un autre si on n'a pas consulté un horaire et réservé un billet de train ou d'avion pour eux. Sauraient-ils se faire cuire un oeuf dur ?
L'un des personnages qu'il a rencontrés a-t-il eu peur de devoir abandonner son mode de vie pour devenir comme tout le monde ? Est-ce la raison du meurtre ?
L'enquête peut commencer...
Pas de visite de Paris (ni de Nice) cette fois : nous n'avons quitté le George V que pour aller au Scribe...Et un Maigret, un peu habité par ses complexes de jeune de Saint Fiacre au milieu de touts ces milliardaires....
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Un Maigret un peu spécial, où, je suis la première à le déplorer, l'analyse psychologique si fine à laquelle nous a habitués Simenon est mise en sourdine au profit d'une intrigue dont les personnages, peut-être parce qu'ils évoluent dans ce qu'on a l'habitude d'appeler la jet-set, sont d'un vide confondant. Un seul personnage de ce type, même deux ou trois, dans un roman (comme par exemple le major anglais du "Charretier de la Providence", ou la comtesse, anglaise elle aussi, qui, dans "Mon Ami Maigret" passe la vacuité profonde de ses jours entre son gigolo attitré et plusieurs bouteilles d'alcool) ne causent pas problème. Ils ne sont en fait que des seconds rôles et, pourvu qu'ils sachent leurs répliques et les disent à propos, tout va bien. Simenon s'intéresse à d'autres qu'à eux, en fait, même s'il leur confère quelques touches toujours exactes d'humanité.

Mais dans "Maigret Voyage", les protagonistes de l'intrigue sont tous des habitués du George V, à Paris, de l'Hôtel de Paris à Monte-Carlo, du Savoy à Londres, bref ... vous imaginez le tableau . Leur vie est brillante en apparence, en réalité plus que clinquante, leurs rêves vont surtout à la prochaine soirée que donnera lord X ... ou la duchesse de ... et aux cartons d'invitation qu'ils désespèrent de recevoir, aux prochaines vacances dans la dernière station, balnéaire ou de ski, à la mode, et presque tous, immanquablement, sont abonnés non seulement à la bonne chère et à l'alcool mais plus encore, surtout les femmes, aux somnifères, barbituriques et drogues diverses. Il faut bien tenir le coup pendant les interminables soirées où l'on sourit à des gens qu'on ne connaît pas mais que l'on se doit de connaître, il faut bien se coucher très tard après avoir bu un verre ou deux pour arroser son somnifère et surtout ne pas oublier au réveil de prendre ce petit cachet qui vous redonnera du punch pour le reste de la journée, à moins que vous ne préfériez dormir, dormir, dormir ...

C'est justement quelqu'un qui se refuse à ne plus pouvoir mener cette vie, pour lui si exaltante, en devenant le maître d'une fortune fort conséquente qui va tuer. Sa victime : un homme d'affaires qui, lui, était né dans ce milieu et brassait des millions avec l'habitude que lui conférait son apprentissage au coeur d'une famille qui le faisait déjà bien avant lui. L'un s'est fait peu à peu, avec difficultés, l'autre est né avec une cuillère d'argent dans la bouche. Dans le fond, c'est vrai que ce n'est pas très juste mais c'est ainsi. Pour rétablir l'équilibre, pourquoi ne pas tuer en effet, surtout si cela vous permet de jouir de cette fortune sans qu'on vous soupçonne ?

Le titre du roman vient du fait que Maigret voyage effectivement, en avion, pour se rendre de Paris à Genève et Lausanne, mais aussi parce que, dans ce milieu si spécial, où il ne se sent guère à son aise, il "voyage" d'une autre manière : slalomant entre les relations des uns et des autres, les on-dits et les non-dits, les prénoms de personnalités célèbres et les noms de leurs secrétaires parfaitement inconnus. Il voyage même tout un jour et toute une nuit à l'intérieur du George V, aussi bien dans les deux chambres liées au crime et dans les halls et salles de restaurants du prestigieux hôtel que dans ses coulisses, plus humbles, moins éclatantes mais tout aussi animées, sinon plus.

Vous le savez : le commissaire aime "se faire une idée." Pour cela, rien de tel que de fureter dans tous les coins, sur les lieux du drame. Ici, on le comprend, c'est un peu gênant, autant pour le personnel du George V que pour Maigret lui-même mais le commissaire est têtu et le directeur du personnel finit par s'incliner, ayant compris que, quand il est sur une piste, il est pratiquement impossible de se débarrasser de l'encombrant officier de la Policier Judiciaire.

C'est donc un roman qui se laisse lire mais dont les héros, à l'exception des policiers, ressemblent à des coquilles vides parce qu'ils ne savent exprimer que des émotions qui, dans leur grande majorité, sont étrangères au lecteur, sauf sans doute celle de perdre leur source principale de revenus. Mais, dans un tel milieu, les conventions, la morale et l'immoralité elle-même revêtent des allures si inattendues, si surprenantes que, sauf à avoir croisé un jour ou l'autre soi-même dans ce genre de marécage, si somptueux soit-il, on ne parvient pas vraiment à ressentir de l'empathie pour les drôles de crocodiles, d'amphibiens et de parasites qui s'y prélassent.

Un "Maigret" particulier. Vraiment. Mais non négligeable. Et supérieur à tout ce que vous pourrez lire dans "Gala", cela va de soi. ;o)
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A l'hôtel Georges V, la petite comtesse Palmiéri appelle:"Je suis en train de mourir". Elle est transportée à l'hôpital et soignée pour sa tentative de suicide.
le lendemain matin,son amant qu'elle devait épouser, le Colonel David Ward, un anglais fortuné, est retrouvé mort dans sa baignoire, des traces sur les épaules. Et la comtesse s'en va en toute hâte retrouver son ex-mari à Nice.
Maigret n'est pas à l'aise dans ce monde de VIP. Il écoute les explications de John T. Arnold, ami intime et homme d'affaire de David puis prend l'avion pour Nice puis Lausanne.
Une affaire vite résolue grâce à l'ingéniosité de Maigret.
Un livre vite lu pour passer un bon moment!
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Ecrit en 1957.
ou " Maigret chez les milliardaires "
La comtesse Palmiéri s'empoisonne elle-même ; le colonel Ward est retrouvé nu mais raide-mort dans sa baignoire à l'hôtel Georges V. denichez le dédale !
Ce roman aurait pu appelé « Maigret chez les milliardaires «. Et il est vrai qu'ils foisonnent à l'hôtel Georges V, le théâtre de cette investigation policière.
Le commissaire maigret voyage beaucoup le long de ce recit , par avion . Mais notons tout de même qu'il ne semble pas que ce soit son moyen de transport préféré, car on sait qu'il est un bon client de la Sncf ou des taxis parisiens.
On notera la description des rues avoisinantes de l'avenue Georges V, à partir du toit de l'hôtel du même nom : les rues François Ier, Christophe-Colomb, Magellan, les Champs (Elysées).
En perspective À travers la peinture du cercle étroit formé par le monde de la haute finance internationale, sur lequel il jette un regard dépourvu d'aménité, l'auteur s'efforce une fois de plus, par l'intermédiaire de Maigret, « d'oublier les différences de surface qui existent entre les hommes, de gratter le vernis pour découvrir, sous les apparences diverses, l'homme tout nu ».
très affable! C'est le mot .
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... - "C'était toujours David qui venait chez moi ... Je crois qu'il n'aimait pas que ... Il était assez jaloux de son intimité ...

- Vous lui avez annoncé votre intention de le quitter ?

- Je lui ai dit tout ce que je pensais, que je n'étais qu'une chienne, que je ne serais jamais heureuse sans Marco, que celui-ci n'avait qu'à paraître pour ...

- Que vous a-t-il répondu ?

- Il buvait paisiblement son whisky, en me regardant avec ses gros yeux malicieux ...

" - Et l'argent ?" a-t-il fini par objecter. "Vous savez bien que Marco ...

- Il disait "vous" ?

- Il ne tutoyait personne.

- La remarque au sujet de Marco était juste ?

- Marco a de gros besoins ...

- L'idée ne lui est jamais venue de travailler ?"

Elle le fixa, interloquée, comme si cette question révélait une naïveté incommensurable.

- "Qu'est-ce qu'il ferait ? ... J'ai fini par me déshabiller ...

- Il s'est passé quelque chose entre David et vous ?"

Nouveau regard surpris.

- "Il ne se passait jamais rien ... Vous ne comprenez pas ... David avait beaucoup bu, lui aussi, comme chaque nuit avant de se coucher ...

- Le tiers d'une bouteille ?

- Pas tout-à-fait ... Je sais pourquoi vous me demandez ça ... C'est moi qui, quand il a été parti, ne me sentant pas bien, ai pris un peu de whisky ... J'avais envie de m'écraser sur mon lit et de ne plus penser ... J'ai essayé de dormir ... Puis je me suis dit que cela ne marcherait quand même pas avec Marco, que cela ne marcherait jamais et que je ferais mieux de mourir ..." ... [...]
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[...] ... Maigret n'avait pas eu souvent l'occasion d'opérer au George-V, mais il y avait quand même été appelé deux ou trois fois et il connaissait M. Gilles, à qui il serra la main. Le docteur Frère attendait dans le salon, près du guéridon sur lequel sa trousse noire était posée. C'était un homme bien, très calme, qui avait une clientèle importante et qui connaissait presque autant de secrets que Maigret lui-même. Seulement, il évoluait dans un monde différent, où la police a rarement l'occasion de pénétrer.

- "Mort ?"

Un battement de cils.

- "Vers quelle heure ?

- Seule l'autopsie l'établira avec exactitude, si, comme je le suppose, une autopsie est ordonnée.

- Il ne s'agit pas d'un accident ?

- Venez voir ..."

Maigret n'apprécia pas plus que M. Gilles le spectacle qu'offrait le corps nu dans la baignoire.

- "Je ne l'ai pas déplacé car, du point de vue médical, c'était inutile. A première vue, cela pourrait être un de ces accidents comme il s'en produit plus souvent qu'on ne le pense dans les baignoires. On glisse, la tête porte sur le bord et ...

- Je sais ... Seulement, cela ne laisse pas de traces sur les épaules ... C'est ce que vous vouliez dire ?"

Maigret avait, lui aussi, remarqué deux taches plus foncées sur les épaules du mort, semblables à des ecchymoses.

- "Vous pensez qu'on l'a aidé, n'est-ce pas ?

- Je ne sais pas ... Je préférerais que le médecin-légiste tranche la question ...

- Quand l'avez-vous vu pour la dernière fois vivant ?

- Il y a environ une semaine, lorsque je suis venu donner une piqûre à la comtesse ..." ... [...]
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Celui-ci était comme tassé sur sa chaise, soudain très vieux, et perdait davantage de minute en minute cette sorte de… Cette sorte de quoi ?… Maigret aurait eu de la peine à exprimer sa pensée… Ce je ne sais quoi d’aisé, de brillant, cette assurance qui distingue les gens qui font partie d’un certain monde et qu’on rencontre dans les palaces…
Il n’était déjà presque plus qu’un homme, un homme effondré, malheureux, qui avait perdu la partie.
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Elle n'avait même pas, elle, la ressource d'aller, à Lausanne, prendre place parmi celles du club des dames seules qui, au restaurant, exigent des plats sans sel et sans beurre, mais boivent quatre ou cinq cocktails avant chaque repas.
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Il acheta des journaux. Celui de Nice reproduisait en première page son portrait en compagnie de Van Meulen, devant l'ascenseur.
Légende : Le commissaire Maigret sortant d'une conférence avec le milliardaire Van Meulen.
Une conférence !
Les journaux de Paris imprimaient en gros caractères :
Un milliardaire anglais trouvé mort dans sa baignoire.
On mettait du milliardaire partout.
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