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EAN : 9782070338993
224 pages
Gallimard (06/07/2006)
3.62/5   28 notes
Résumé :

L'Amérique du Sud, cela peut faire rêver. Le canal de Panama... les Antilles... la jeune puissance américaine qui grandit, la fortune possible et l'exotisme des paysages, l'excitation de l'aventure, le risque de croiser d'anciens forçats de Cayenne...

Cela peut aussi devenir l'enfer : une mort lente sous tropiques. Joseph, fiancé depuis deux et marié depuis peu, débarque à Panama la zone du Canal. Il croyait faire escale se retrouve bloqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour les archanges du Super-Angélisme qui sont en train de conduire notre pays et notre continent au désastre, je les préviens gentiment : "Quartier Nègre" n'a rien d'un titre raciste. Compris ? Si vous n'êtes pas d'accord, allez vous faire enc ... Merci pour votre compréhension. ;o)


"Quartier Nègre", qui date de 1934/1935 se passe en fait au Panama. Encore un livre colonial ! me direz-vous. Eh ! bien, pas tout à fait car, si Simenon dépayse évidemment son lecteur - mais beaucoup moins qu'avec son "Coup de Lune" africain - ce livre est surtout dédié au choix réfléchi, conscient, amer certes mais non empreint de dignité, qu'effectue un homme que tous voulaient manipuler et qui, en définitive, opte pour un genre de vie qui le mènera à la mort mais qui lu permettra aussi exister comme il l'entend.

Le héros, c'est Joseph Dupuche, ingénieur français authentique et bardé de diplômes qui, rêvant, comme tant d'autres avant lui d'aller faire fortune dans les colonies de l'époque si ce n'est, tout simplement, dans les pays miniers intéressants, part avec sa femme, la jolie mais un peu sèche Germaine, pour le Panama. Il est muni de dix-mille francs pour les formalités et la traversée et surtout d'une belle lettre de change de vingt mille francs (de l'époque, rappelons-le, ce qui est une sacrée somme). En outre, un poste de directeur l'attend à la S.A.M.E., poste qui, selon les entretiens qu'il a eu avec son Directeur général, un certain Grenier, est solide, exténuant sans doute à la longue mais dont la maîtrise lui permettra de revenir assez vite sur le continent, fortune faite . Dans le milieu où évolue Dupuche, Grenier a bonne réputation. Il lui est arrivé d'avoir des "coups durs", comme à tout homme d'affaires, mais enfin, il s'est vite remis debout et passe pour aussi honnête qu'on peut l'être dans la partie. Dupuche s'embarque donc en confiance et, d'ailleurs, il emmène sa toute jeune épouse - guère portée sur le sexe d'ailleurs, il s'en est rendu compte dès leur nuit de noces - avec lui : n'est-ce pas la meilleure preuve de sa confiance - de sa candeur ?

Dans le Panama de Simenon, l'intrigue se répartit entre deux "villes" qui, en fait, malgré la distance qui les sépare l'une de l'autre, n'en forment qu'une : Cristobal, d'un côté, ville digne et bien tenue, où vivent les Blancs riches et, de manière générale, tous ceux qui ont vraiment pignon sur rue ; de l'autre côté, Colon, quartier où la teinte de la peau est considérablement plus brune et le revenu social infiniment plus bas. Il faut ajouter à cela, allant et venant entre les deux mondes, divers Levantins et, bien sûr, des Indiens autochtones.

Bien entendu, les deux "villes" entretiennent des rapports, chacune ayant besoin de l'autre. A Cristobal par exemple, il y a des Noirs mais ce sont des Noirs "stylés", des boys ou des hommes de confiance. A Colon, si les Blancs préféraient mourir que de s'y installer, ils ne se gênent pas pour s'y prendre une ou plusieurs maîtresses - mais toujours avec discrétion.

Au début, bien sûr, Dupuche et son épouse descendent dans le meilleur hôtel de Cristobal (le" Washington Palace" ou quelque chose comme ça), dix dollars la journée. Mais comme ils apprennent, tous les deux avec l'horreur que l'on devine, que Grenier vient de faire faillite et qu'il est impossible à la banque d'encaisser la lettre de change, la situation se retourne vite. Contraints d'émigrer dans un hôtel un peu moins haut de gamme, celui tenu par les Colombani, ils font ainsi la connaissance de la petite société blanche du coin, essentiellement des noms corses ou italiens, comme les frères Monti, Christian, le play-boy du lieu, et Jef, un ancien bagnard, d'origine belge, qui a son franc-parler et n'est pas, à proprement parler, le méchant homme car, dès le départ, il tente de mettre carrément Dupuche en garde. Pour Jef, dans deux mois, Dupuche est rentré en France : il ne pourra pas survivre.

Pour Germaine par contre, les choses s'arrangent : les Colombani - le surnom du patron, François, est "Tsé-tsé" - l'engagent à la caisse. Une grande première car, jusque là, Tsé-tsé n'avait jamais toléré que sa propre épouse aux commandes. D'ailleurs, lentement mais sûrement, Germaine va devenir un membre à part entière du clan Monti-Colombani ... En revanche, pour Dupuche, on ne trouve rien, sinon une chambre miteuse ... dans le "Quartier nègre", c'est-à-dire à Colon. (C'était tout de même 15 dollars pour sa femme et lui chez les Monti ...) Dans l'immeuble où il vit désormais, tout le monde s'entasse pauvrement ... et joyeusement malgré tout. Il sympathise avec une petite voisine - de seize ans - Véronique, qui devient sa maîtresse.

Mais qu'importe ? Dupuche sait depuis pas mal de temps déjà que Germaine est devenue la maîtresse de Christian.

Comme il sait, comme il sent que ces Blancs, ses frères pourtant, en principe, après quelques efforts ou plutôt quelques tentatives d'efforts en sa faveur, ne feront rien pour lui. Rien, sauf une chose : l'encourager à vider les lieux aux plus vite. Il n'est pas de leur monde. Ce n'est pas sa couleur de peau qui est ici en jeu : c'est sa nature, ce qu'ils perçoivent en lui et qui ne pourra s'acclimater à leur climat de magouilles et de mépris envers les autochtones.

Personnage très curieux dans l'oeuvre de Simenon, Joseph Dupuche est un faible, il serait difficile de prétendre le contraire, un brave garçon d'ailleurs - peut-être un peut trop - un honnête homme aussi - trop sans doute - mais il y a en lui - et c'est un paradoxe mais l'homme est ainsi fait - une intelligence, une volonté de rester son propre maître quoi qu'il arrive. Quand il a quitté la France, il l'ignorait mais SA véritable nature, c'est ici, à Colon, qu'il va la voir enfin telle qu'elle est. Et telle qu'elle est pour toujours. Resté en métropole, il eût mené une petite vie bien tranquille et bien petite-bourgeoise, routinière et épuisante justement parce que routinière, avec la grand-messe du dimanche, les Dupont qu'on invitait régulièrement à dîner et qui vous le rendaient la semaine suivante - et sans nul doute avec une Germaine qui l'aurait trompé sans vergogne, et les regards de ceux qui savaient (en général, ils savent tous) à le suivre partout quand il passait et les conversations qui s'arrêtaient trop brusquement quand il entrait au bistrot le jeudi-soir pour sa partie de rami.

En fait, il a troqué une vie d'homme manipulé en métropole pour une vie de corvéable à merci et manipulable tout autant au Panama. Ou il se soumet, ou il se révolte. Mais il découvre que ses ambitions disparaissent, que l'attitude de ceux qui l'entourent, en particulier de ses frères blancs, lui ouvre peu à peu les yeux et qu'il existe, pour lui, un moyen de conserver sa liberté et de les faire enrager jusqu'au bout. Car Germaine, les Monti, les Colombani, Christian, si assoiffés de respectabilité même s'ils vivent sous les Tropiques, n'ont qu'une alternative : ou cet objet de scandale, qui prend n'importe quel travail de manoeuvre, qui s'est mis en ménage avec la petite Noire, Véronique, qui attend même un bébé d'elle et qui s'abandonne au poison alcoolisé local, la chicha, plie bagages, au besoin avec une petite enveloppe d'adieu et plus personne n'entend plus parler de lui ; ou l'on rompt toute attache avec lui. le problème : il faut qu'il accepte de divorcer.

Comme on ne juge jamais quelqu'un que sur soi-même, les Colombani, Germaine & C° s'imaginent tous que Dupuche s'obstinera à refuser. Envoyé en éclaireur déjà pour le sommer d'abandonner sa "négresse", Jeff lui a taillé une fameuse rouste mais, à peine debout, Dupuche est reparti chez Véronique - chez lui. Alors, que faire ? Si un Jeff, énorme, monstrueux comme le qualifie l'auteur lui-même, n'a pas plus d'emprise sur ce type, devra-t-on envisager de recourir à des procédés plus ... italiens pour en finir avec lui ? Là, Germaine est quand même un peu émue et les Colombani aussi parce que n'est pas bon pour le commerce , ce genre d'histoire. Et puis enfin, Dupuche est dingue, c'est entendu, mais il est plutôt sympathique.

Mais, à leur surprise abyssale, Dupuche leur répond : "Germaine veut épouser Christian ? Très bien. Que Tsé-tsé s'occupe des papiers, moi, je vous les signe. Et on se sépare bons amis. Mais je reste ici et vous me laissez vivre ma vie comme je l'entends."

Complètement dérouté, le clan des Blancs bien-pensants n'en revient pas. (Germaine et les Colombani, sans oublier Etienne Monti, qui aime bien Dupouche, sont tout de même un peu soulagés .) Et il en est comme il devait être : Dupuche s'installe dans sa vie au "quartier nègre" - enfin, dans une hutte, sur la plage - a six enfants de Véronique dont un complètement blanc et meurt dix ans après son arrivée à Panama, d'hématurie.

A-t-il été heureux ? A-t-il été malheureux ? Les siens par la nature sont-ils parvenus à le comprendre ? Ou parleront-ils encore de lui à la veillée, le soir, dans leur bistrot, comme d'un phénomène jamais vu jusque là ? En tous cas, il est probable qu'ils ne se remettront jamais du fait que la petite Véronique, dûment mariée à Dupuche, hérite de la maison familiale de celui-ci, là-bas, en métropole.

La jouissance que Simenon prend à nous raconter son histoire, à nous promettre un "Coup de Lune" tout en nous préparant sa parfaite antithèse, l'ironie qui pointe le nez à fleur de mots et de phrases, le ridicule si petit-bourgeois avec lequel sont dépeints les Colombani- Monti et autres (sans oublier Germaine), pourtant tous persuadés de compter parmi l'élite de Cristobal (et de la bonne société en générale), le parfait naturel avec lequel nous allons, nous aussi, de Cristobal à Colon, en finissant par ne plus nous en étonner et par nous prendre d'une sorte d'affection pour le second (imparfait, certes, mais plus franc, plus humain) et le coup de théâtre final font de ce roman au titre - à mon avis assez mal choisi car il évoque en fait un quartier noir dans une ville, ce qui n'est pas tout à fait le cas - l'un de ceux qu'il ne faut pas rater chez l'auteur liégeois.

Et puis, que voulez-vous, si j'ai horreur des faibles, j'adore les faux faibles ou encore les faibles qui, brusquement, se réveillent et découvrent qu'eux aussi, ils peuvent mourir debout, comme de vrais forts. Joseph Dupuche est de ceux-là et son personnage restera l'un de mes favoris dans la vaste galerie simenonienne. Allez faire sa connaissance : ce type-là n'aura jamais trop d'amis.;o)

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Etonnant que ce roman de Simenon qui se passe à Panama. C'est daté parce qu'il parle de nègre à toutes les lignes, et pourtant, son personnage central, Dupuche, les approche de manière fort différente que la diaspora française locale. J'avais un peu peur au départ, quand on connaît les écrits antisémites que Simenon a pu commettre, mais ici, c'est tout le contraire. C'est une belle leçon de tolérance. Avec une fine approche psychologique des personnages comme il nous a habitués.
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Bon, vu l'auteur et vu le sigle Folio policier... c'est bien ce genre que je m'attendais à lire... sauf que, pour le vrai, je ne comprends pas en quoi ce livre est un roman policier !!! Je vous le dis... j'ai attendu tout le long du livre quelque chose qui allait me faire changer d'idée, mais non... ce n'est jamais arrivé... est-ce que ce serait simplement parce la mafia corse est un personnage que ce livre est classé comme tel ? Bref, si vous savez, expliquez moi !!! ;) Bref, on suit l'histoire de François et sa femme, qui se retourne sans le sous au Panama, parce que l'entreprise qui l'avait envoyé là-bas pour un nouveau poste a fait faillite. Chose qu'il apprendra en voulant retirer des sous par un mandat qu'aura émis cette compagnie... Nous suivons donc leur déroute, leur recherche d'argent dans ce pays qu'il ne connaisse pas... Heureusement qu'un quartier français existe et qu'ils pourront trouver de l'aide... Bref, ce livre ne m'a pas intéressé du tout... et j'avoue même avoir été très dérangée par l'histoire d'amour et de passion qui naît entre François et Véronique, une jeune fille noire de 15 ans !!!! Dérangeant !!! Surtout que Simenon narre quelques scènes de sexe entre ces deux personnages... comme si c'était ''normal'' qu'un homme adulte, trentenaire, entretienne une relation avec une adolescente... Vraiment pas pour moi cette lecture !
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De prime abord, terrible histoire que celle de cet ingénieur qui va se retrouver coincé, avec sa femme, pour des raisons obscures, le long du canal de Panama.
Et puis, George Simenon nous balade car on découvre au contraire comme une renaissance, une évidence, une libération pour cet homme qui ne s'est jamais vraiment senti à sa place.
Pas de jugement racial, les nègres sont appelés ainsi car à l'époque c'est ce mot qui était utilisé, c'est tout. Et le fossé entre les mondes, abyssal, l'un noir l'autre blanc, l'un pauvre l'autre riche, l'un vivant et dur l'autre colonialiste, est décrit avec justesse, précision et réalisme.

Pour moi, Quartier nègre c'est une histoire d'amour interdit et de liberté paresseuse.
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Mon premier Simenon. Je m'attendais à un policier mais non c'est plutôt une étude de moeurs.
Je sursaute un peu à cause du mot nègre mais nous sommes en 1935.
A cause d'un gros souci d'argent, Jo Dupuche passe en quelques mois d'ingénieur bien comme il faut à plus rien du tout. Il devient la lie des français installés sur le Canal de Panama à Cristobal. Ce pauvre Dupuche s'adapte comme il peut à sa nouvelle vie. Quelle dégringolade ! En même temps il semble bien aimer ces changements, il s'installe dans une habitude, une langueur, il ne cherche plus à se battre. Il coule sereinement, pourrais-je dire, avec beaucoup d'alcool. Heureux je ne sais pas mais libre en tout cas. Il choisit sa vie et au fond je l'admire pour cela.
C'est un livre qui se lit rapidement et agréablement, très bien écrit et avec beaucoup d'humour. Simenon se moque gentiment des uns et des autres mais sans trop de méchanceté. Je poursuivrais mes lectures.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[...] ... C'était à se demander parfois si les Colombani ne le faisaient pas exprès ! Dupuche passait quand il voulait sur la place : il était sûr d'apercevoir Christian accoudé à la caisse, Christian qui avouait lui-même ne s'être jamais occupé de l'hôtel. Chaque matin, il arborait un complet propre - il lui arrivait d'en changer pendant la journée ! - et ses cheveux sentaient de plus en plus le salon de coiffure. Il restait là des heures à sourire à Germaine, à lui raconter des histoires qui la faisaient rire.

Si Dupuche entrait, il se contentait de lui toucher le bout des doigts en disant :

- "Ca va ?"

Quant à Germaine, non seulement elle se portait à merveille, mais elle était en beauté. A croire qu'elle était née pour vivre derrière la caisse d'un grand hôtel. On la sentait ferme, sûre d'elle, quiète aussi et c'est tout juste si elle ne levait pas la tête vers son mari comme s'il eût été un client.

- "Tu as quelque chose à me dire ?"

Oui ! non ! S'il commençait, ce serait trop long. Sans compter qu'après, leurs relations deviendraient plus désagréable.

- "Je passais ..." s'excusait-il.

Et derrière lui la vie reprenait son cours. Christian et Germaine riaient de futilités comme peuvent rire les amoureux et les vieux Colombani approuvaient.

Car ils approuvaient, cela ne faisait de doute pour personne. Tout le monde savait que Christian était pincé. Or, Tsé-Tsé et sa femme étaient ravis, entouraient le couple de sourires complaisants, lui ménageaient des moments de solitude comme à des fiancés.

Et Dupuche alors ? Car il était marié ! De quoi avait-il l'air ? Prenait-on les paroles de Jef à la lettre et espérait-on qu'il ne tiendrait pas le coup un an et qu'il laisserait ainsi la place libre ? ... [...]
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[...] ... Dupuche s'adressa à un premier guichet, à un second, suivit un nègre jusqu'à un bureau où le directeur de l'agence le reçut et lui prit des mains sa lettre de crédit.

- "Vous me donnerez la moitié en francs et la moitié en dollars ..."

Dupuche exhibait son passeport pour affirmer son identité. Le Yankee tournait les pages de la lettre de crédit, saisissait le téléphone, appelait un employé. Tous deux examinaient à nouveau le document en silence, le rapprochaient d'un câblogramme étalé sur le bureau.

- "Je regrette ..." prononça enfin le directeur en rendant la lettre à Dupuche.

- "Vous ne pouvez pas me payer aujourd'hui ?

- Je ne peux pas payer du tout. La Société Anonyme des Mines de l'Equateur a fait faillite. Notre agence de Paris me câble qu'il n'y a pas de provision ...

- Vous devez faire erreur !" s'écria d'abord Dupuche. "Ce n'est pas possible ! Cette lettre de crédit a été établie il y a un mois à peine, par l'administrateur lui-même, M. Grenier. Je suis l'ingénieur principal de la S. A. M. E. et je me rends là-bas pour prendre la direction des travaux ...

- Je regrette ...

- Ecoutez ! ... Il faut câbler à Paris ... Il y a certainement un malentendu ..."

Il ruisselait de sueur et ses jambes étaient devenues molles. Germaine demandait :

- "Il ne paiera pas ?"

Et Dupuche lui fit signe de se taire.

- "Comprenez-moi ... La société m'a remis dix-mille francs pour mon voyage jusqu'ici ... Je m'embarque après-demain sur le Santa Clara, de la Grace Line, pour regagner Guayaquil ... Il me faut ces vingt-mille francs, sinon ...

- Am sorry ... "Je m'excuse", répétait l'Américain en ouvrant la porte du bureau.

- "Un instant encore ! Combien de temps faut-il pour envoyer une dépêche à Paris et recevoir une réponse ?

- Deux jours." ... [...]
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Qu’est-ce que cela pouvait faire, puisqu’il n’y avait plus rien de solide ? Il avait imaginé la vie dans une maison propre, près d’une usine où il eût été respecté, avec une auto, des économies, des enfants. Sa mère serait venue le voir le dimanche …
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Au dessus de lui, c'est-à-dire en face, à deux kilomètres à peine, tout de suite après le canal, s’amorçait cette masse écrasante de l’Amérique du Nord tandis que derrière son dos commençaient, à moins de dix kilomètres, les paysages apocalyptiques de l’Amérique du Sud.
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Dés le premier jour, ces gens-là l’avaient encadré et depuis lors il était resté comme leur prisonnier. Sans le vouloir, il leur rendait compte de ce qu’il faisait. Et ils jugeaient ! Et ils critiquaient ! Et ils poussaient des soupirs qui en disaient long.
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