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Liliane Sztajn (Traducteur)Jean-Luc Fromental (Traducteur)
EAN : 9782207251355
105 pages
Denoël (11/10/2000)
3.99/5   303 notes
Résumé :
Exaspérée par l’intrusion incessante dans sa vie des enfants et de l’ex de Charlie, son nouveau mari, Gemma Bovery décide de quitter Londres et de partir s’installer avec lui dans un romantique cottage du bocage normand. Dans un premier temps, c’est la découverte émerveillée des charmes de la French Way of Life. L’existence simple et paisible, les voisins avenants, l’authenticité des choses, le pain merveilleux de Joubert, le boulanger intello de Bailleville. Mais l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Elle est jeune, belle, intelligente, dotée d'un sens artistique indéniable. Elle est anglaise et s'appelle Gemma Bovery. Elle semble être comblée de bonheur et son mari, plus âgé qu'elle, un certain Charlie Bovery, l'aime plus que tout. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que Gemma Bovery souffre d'un mal étrange : elle s'ennuie. Alors elle convainc son époux de quitter la grisaille de Londres et de venir goûter à la fameuse « french way of life » en s'installant dans un petit cottage de Normandie...
Tiens donc ! me direz-vous, cela ressemble étrangement à un de nos chers classiques, Madame Bovary... Alors, ce roman graphique n'est-il qu'une simple parodie du célèbre roman de Gustave Flaubert ? En revisitant cette oeuvre classique inaltérable, Posy Simmonds va bien plus loin et de manière subtile.
Un couple d'Anglais qui s'installe dans la maison d'à côté, c'est aussi pour Martine et Raymond Joubert l'occasion d'apporter un peu de piment à une vie ordinaire. Surtout à celle de Raymond Joubert, le boulanger du village... Raymond Joubert casse les codes de l'image d'Épinal que l'on se fait traditionnellement de l'artisan boulanger franchouillard : il est cultivé, lit beaucoup, semble voter à gauche, est abonné à Libé et a une folle passion pour le roman Emma Bovary, se désespérant de ne pas pouvoir transmettre cette passion à son fils adolescent... Cela dit, Raymond a un horrible défaut, il est curieux au sens voyeur du terme et malgré nos premières réticences, nos premiers agacements, nous le suivons dans ses pérégrinations, emboîtant le pas dans le sillage de Gemma Bovery, tentant de capter le moindre de ses émois, l'espionnant dans ses escapades adultères...
Le roman s'ouvre d'emblée sur l'évocation du drame... Toutes les autres pages sont un long retour en arrière pour tenter de comprendre... À commencer par Raymond Joubert qui ne s'en remet pas et s'improvise chroniqueur pour nous narrer les faits...
Connaissant par coeur le destin d'Emma Bovary, notre boulanger voyeur n'a de cesse de faire le parallèle avec le chemin qu'entreprend la belle anglaise et qu'il entrevoit comme un écho à la destinée de son héroïne littéraire préférée : l'ennui, l'éveil amoureux, l'adultère et la déchéance... Pressentant déjà comme un affreux présage, une malédiction qui revient, il justifie son voyeurisme par un élan d'empathie et de compassion, une attention pour prévenir le pire... Mais voilà qu'à force de guetter derrière les haies et les fenêtres, voir s'éveiller le désir amoureux de Gemma Bovery, Raymond Joubert sent son coeur chavirer dans un élan de jalousie qui le tord peu à peu de douleur...
Gemma Bovery, c'est un roman graphique plein d'esprit, finement mené, tout le monde en prend plein pour son grade, l'esprit français, la perfide Albion, la confrontation des deux cultures sur fond de politesse délicieusement hypocrite, avec des voisins qui se veulent au premier abord prévenants et qui peu à peu ne s'avèrent pas si bienveillants que cela. Les personnages sont autant attachants qu'agaçants, comme le sont les Français et les Anglais, alors imaginez lorsqu'ils ont l'occasion de partager une histoire ensemble... En dépit d'une histoire emplie de mélancolie, c'est jubilatoire à souhait !
Le graphisme est d'une grande qualité, les textes viennent prendre place avec beaucoup d'acuité, en totale harmonie avec le dessin. Gustave Flaubert aurait sûrement apprécié cet humour un peu léger et cruel...
Au fait, vous ai-je déjà dit que mon coeur battait follement pour Emma Bovary ?
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Cette adaptation très libre du "Madame Bovary" de Flaubert donne un petit coup de jeune à une oeuvre assez tristounette et un peu désuète, du moins, à mes yeux.
Certes le roman graphique n'est pas non plus une farandole de "joyeuseté" et de bonne humeur mais les dessins très travaillés et plein de tendresse rendent moins moroses les faits qui s'y déroulent.

Transposée à notre époque en Angleterre et en Normandie, l'histoire de Gemma, une jeune femme indécise de nature et pas toujours portée sur la rigolade, est véritablement agréable à lire.
Le texte est omniprésent et l'histoire étant racontée par une tierce personne, nous avons la sensation de regarder évoluer chacun des personnages.

Etant normande moi-même, j'ai bien retrouvé l'ambiance et les décors proches de Rouen et la présence assez importante d'anglais venus habiter dans d'anciennes fermes et chaumières typiques certes mais souvent en mauvais état.
Je n'ai pas encore vu le film adapté de la bande dessinée mais j'ai hâte de découvrir Fabrice Luchini dans le rôle du boulanger, personnage assez emblématique et pas franchement sympathique.
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Étant donné que j'ai étudié le livre Madame Bovary, mais également les adaptations (plutôt cinématographiques) qui en ont découlé, je voulais les découvrir - même si j'ai finalement lu cette bande dessinée après mes examens.

Gemma Bovery est une réécriture du célèbre roman de Flaubert, où nous découvrons une jeune femme anglaise, Gemma, qui s'est mariée avec Monsieur Bovery et qui va convaincre son mari, Charles (tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?) d'aller vivre en Normandie parce qu'elle en a marre de l'Angleterre. Au départ enthousiaste, Gemma va vite en avoir marre de la petite commune dans laquelle elle vit et de son époux... Si bien, qu'à l'instar d'Emma Bovary, elle va finir par tromper ce dernier... Alors, l'histoire va-t-elle se répéter...?

Posy Simmonds a apporté un scénario très original avec ce roman graphique et, avec une intrigue plus contemporaine, a réussi à me faire apprécier cette lecture. le point négatif est le narrateur que je trouve assez malsain - puisqu'il sera véritablement obsédé par Gemma - et qui m'a mise mal à l'aide : c'était dommage d'avoir un point de vue extérieur sur la vie de Gemma et, en même temps, ce voyeur obsédé permet de rapprocher, grâce à cette narration, l'histoire du roman de Flaubert.

Au niveau des illustrations, j'ai aimé le travail qui avait été fait mais j'ai trouvé que les couleurs étaient ternes : j'ai préféré le style graphique dans l'autre bande dessinée de l'autrice que j'ai lue, à savoir Cassandra Darke. Malgré ce bémol, c'est un travail de qualité.

Il y a beaucoup de texte (comme dans Cassandra Darke), si bien que c'est un roman graphique qui prend du temps à être lu, mais cela en vaut la peine parce que cette adaptation contemporaine d'Emma Bovary m'a permis de mieux appréhender ce classique (que je finirais par terminer un jour, je l'espère).
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Excellent ! En feuilletant cette BD chez ma fille, je vois qu'il y a beaucoup de lecture. Mais comme je n'ai rien d'autre sous le coude... Je suis vite happée par l'histoire dont le narrateur est le boulanger du village. Son côté commère le fait vite s'intéresser à ses nouveaux voisins, un couple anglais, mais surtout à cette Gemma Bovery. On vient de l'enterrer et il 'emprunte' les journaux intimes de celle-ci pour tenter de comprendre. Retour arrière où il a constaté pleins de similitudes avec la Bovary de Flaubert. Dessins en noir et blanc qui prennent moins de place que le texte. Ah la fin ! On ne peut qu'avoir un sourire ! du grand art !
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Ayant adoré « Madame Bovary » je ne pouvais qu'être intriguée par cette B.D de Posy Simmonds. D'autant plus que cette auteure est très littéraire. Il me semblait donc qu'elle serait capable de proposer quelque chose d'intéressant autour du roman de Flaubert. Je ne m'étais pas trompée. Ce « Gemma Bovery » est une très belle réussite.

« Gemma Bovery » n'est pas seulement une transposition moderne de « Madame Bovary ». Si en effet, Simmonds offre là une relecture de l'oeuvre de Flaubert, elle y ajoute une mise en abyme à la fois amusante et intéressante. Les personnages n'agissent pas comme si Flaubert n'avait pas écrit son célèbre roman, ils le connaissent et cela a des conséquences sur leurs actions.
Le récit est très bien mené, l'auteure trouvant le ton parfait pour raconter son histoire. le dessin de Simmonds, à la fois précis et épuré est toujours aussi agréable à l'oeil.

Encore un beau moment de lecture passé avec une oeuvre de Posy Simmonds qui de livre en livre m'épate par sa finesse. En revanche, je n'ai pas été convaincue par l'adaptation ciné d'Anne Fontaine que j'ai visionnée juste après avoir lu la B.D. le film manque cruellement de substance, l'histoire m'a semblé vidée de son propos et de sa profondeur et les personnages du film sont assez plats malgré le charisme de Fabrice Luchini et la beauté de Gemma Aterton.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Sachant cela, je me rappelle avoir éprouvé une étrange jubilation. Ça signifiait que Gemma et lui pourraient se revoir. J'avoue que mon imagination s'est emballée : je les voyais déjà nus, enlacés. Ce qui m'a fait rire tout haut. Quelle absurdité. La vie imitant le chef d'œuvre de Flaubert : Madame Bovary croisait le chemin du châtelain local, Rodolphe, tout comme Gemma venait de croiser celui d'Hervé, quelques instants plus tôt.
Je dis "tout comme" mais ce n'était en rien comparable au roman - la Vie imite rarement l'Art. L'Art a une certaine pertinence, alors que la Vie...
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Quand elle s'est sentie un peu remise de sa grippe, Gemma a quitté Charlie pour rentrer chez elle, à Shepherd Bush, le 12e arrondissement de Londres.
Et là, dit son journal, elle succombe à un virus bien plus éprouvant nommé AMOUR. Putain d'amour, comme elle l'écrit, putain d'amour qui l'a poussée dans les bras de ce putain de Patrick. Qu'elle aimait comme elle n'avait jamais aimé personne. Qui l'a jetée. D'où le putain d'amour ! Elle ne veut plus jamais qu'un homme compte autant pour elle. Sans parler du gavage ! Elle a pris huit kilos. Patrick l'a bourrée, engraissée comme une truie, puis la quittée pour Pandora Kent (taille 36).
L'histoire du gavage a l'air vraie. Patrick l'a emmenée dans trente-cinq restaurants, chiffre prodigieux compte tenu de la brièveté de leur liaison. Cela dit, le métier de Patrick était de manger. C'était le critique astronomique de CITIZONE.
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Je ne peux m'empêcher de me sentir abjectement voyeur tandis que, phrase à phrase, je traduis les six pages du journal. Un travail ardu. Je ne m'arrête pas, même quand j'entends ma femme rentrer du magasin - il est normal que je me trouve à mon bureau à cette heure-ci et elle a appris à ne pas me déranger. Et aussi, je suis convaincu que Martine ignore tout de mes relations avec Gemma et de mon récent chagrin. Elle pense que c'est mon côlon irritable qui me tient éveillé la nuit.
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C'est le mot dette qui m'a fait perdre mon calme. Que Charlie en ait, c'était une chose. Mais pour Gemma, il en allait autrement. Cela signifiait que le maléfice que j'avais cru contenu, enfermé, avait de nouveau brisé son réceptacle. Une influence maligne, un jeu de coïncidences horribles, la malédiction de Madame Bovary - j'ai eu peur soudain que rien ne soit fini pour Gemma, qu'elle soit condamnée à vivre le destin de l'héroïne romanesque. Croyais-je vraiment que Gemma, comme Emma Bovary, allait se tuer ? Une petite aventure sexuelle, quelques excès avec sa carte American Express, était-ce suffisant pour pousser quelqu'un à prendre de l'arsenic ? L'idée était si folle qu'il m'était difficile d'expliquer pourquoi je craignais, précisément, qu'elle fût possible. A tout le moins, pas impossible.
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Comme je l'ai dit, c'est le printemps à présent et les pommiers des Bovery sont en fleurs. Il y a un camion de déménagement devant la maison : les nouveaux propriétaires s'installent. Ils sont anglais, eux aussi, comme les Bovery. Un couple. Il est plus âgé qu'elle, me dit Martine. Elle a croisé la femme dans l'allée. Elle s'appelle Jane. Jane Eyre.
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Vidéo de Posy Simmonds
Dans le cadre de l'exposition Posy Simmonds, dessiner la littérature, la Bpi organise une table ronde autour des médias d'actualité dessinés.
En première partie de soirée, Blanche Sabbah, l'autrice de Mythes et Meufs et de Histoire de France au féminin, viendra discuter bande dessinée et actualité.
Puis, La Revue Dessinée, Mâtin et Topo se rassemblent pour échanger sur le traitement de l'information en bande dessinée. Ensemble, ils offrent un regard unique et engagé sur le monde qui nous entoure, faisant de la bande dessinée un médium privilégié pour décrypter les enjeux contemporains. Que vous soyez un·e amateur·rice de bande dessinée, un·e passionné·e d'actualité ou simplement curieux·se de découvrir de nouvelles formes d'expression journalistique, rejoignez-nous pour une exploration captivante de la façon dont la BD se fraye un chemin au coeur de l'actualité avec originalité et engagement.
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