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Pascale Simon (Traducteur)Jean-Jacques Tschudin (Traducteur)
EAN : 9782268063287
251 pages
Les Editions du Rocher (18/10/2007)
3.42/5   6 notes
Résumé :

Cette anthologie thématique se propose de faire découvrir un large panorama de la littérature japonaise de 1945 à nos jours, à travers des nouvelles inédites d'écrivains connus ou que l'on aura l'occasion de lire pour la première fois en France. Les huit auteurs réunis dans le présent volume abordent avec franchise la sexualité de leurs contemporains. Si l'affirmation du désir apparaît, chez... >Voir plus
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Ce recueil nous présente huit nouvelles d'auteurs peu connus et peu traduits. Même s'il s'intitule « le désir », nous sommes loin d'une littérature purement érotique (une seule nouvelle est d'ailleurs "explicite") : il s'agit plutôt de souligner les déclinaisons du désir au travers des époques et des situations ayant marqué l'histoire récente du japon.

Ainsi, nous découvrons le désir crépusculaire de Nomera pour sa femme, qui se conjugue et s'intensifie avec la certitude de leur fin prochaine dans un Japon qui survit, écrasé sous les bombes, aux dernières heures de la seconde guerre mondiale (une femme et la guerre de Sakaguchi Ango, 1946). Cette nouvelle offre l'avantage de présenter les "coupes" réalisées par la censure américaine à l'époque, et visant à effacer toute référence à un caractère "positif" de la guerre (au sens très large du terme).

Parfois, le désir se retrouve contrarié par l'utilisation de celui des autres : Ogura et Toyo, après sept ans de relations, cernés par la misère de l'immédiat après-guerre, se voient contraints d'en venir à la prostitution : Ogura « vend » sa compagne à une maison de plaisirs, et la réaction de celle ci l'emplira de stupeur. (une histoire frivole à Hatonomachi, Tamura Taijiro ,1947).

On y croise également le désir trouble ressenti pour ce que l'on croit être une femme, et qui se révèle ne pas en être une (la barque du lit, Yoshiyuki Junnosuke, 1958) ; mais aussi le désir contrarié de la maternité, ressenti par Nakako, qui garde le silence sur sa maladie et ne peut expliquer à son mari, Shimada, pourquoi elle s'oppose à la venue de son neveu qui voudrait visiter Tokyo avant une opération. Cette opposition donne lieu à une correspondance pleine de politesses et de sous entendus, mais va mettre à l'épreuve les relations du couple formé par Nakako et Shimada (le jour suivant, Kono Taeko, 1965).

Dans « le gout du nectar »  (Takubo Hideo, 1973), Tomomi et son mari vivent heureux, malgré la détestation de la mère de ce dernier, surnommée madame, qui leur « offre » des fruits trop murs pour être vendus, presque pourris. Curieusement, Tomomi va lier son désir et celui de son mari à leur gout commun pour les jus sucrés dégoulinants des offrandes de sa belle mère, donnant là une belle expression d'un érotisme de la dévoration.

L'érotisme, brut, charnel, cru, nous le trouverons dans une nouvelle de Nakagami Kenji (la rousse, 1978), où Kozo et sa « rousse » passent leur vie en étreintes passionnées, dont le goût conduira Kozo à voir ce qu'il pensait être une relation de passage prendre une force et une vigueur qui va le propulser dans l'univers inconnu pour lui de la vie de couple. 

Il est toutefois des désirs bien moins facile à cerner, comme celui que ressent Asano, aux rives de la vieillesse, pour un énigmatique visiteur muet et mentalement retardé, qui revient à chaque saison pour assouvir des pulsions primaires aux conséquences tragiques, mais auxquelles elle n'est pas insensible (Un ciel lointain, Tomioka Taeko, 1979).

Enfin, le recueil se clôt sur l'énigmatique « réminiscence des cigales » (1993) de Furuyama Komao, récit autobiographique de l'auteur sur les « femmes de réconfort » qu'il a côtoyé pendant ses années de guerre. J'ai moins aimé ce dernier récit, qui semble être davantage un ensemble de réflexions au fil de la plume qu'une véritable nouvelle, l'auteur faisant souvent référence à ses autres romans.

La traduction / adaptation a été réalisée par Pascale Simon (traductrice de romans de Aoyama Shinji, mais aussi de mangas comme le célèbre « City hunter » / Nicki Larson) et J.Jacques Tschudin (traducteur de Tanizaki). P. Simon a traduit toutes les nouvelles sauf la première, ainsi que la postface. Malgré les contextes différents lié aux époques de rédaction des nouvelles, elle a été très sérieusement effectuée. Quelques notes de bas de page, peu nombreuses et concises, éclairent le sens de certains mots ou expressions.

Une postface de Iguchi Tokio (Professeur de littérature japonaise contemporaine à l'Institut de technologie de Tokyo - un des quatre compilateurs des textes pour l'édition japonaise, avec Kawamura Minato, Shimizu Yoshinori et Tomioka Koichiro) situe les différents textes, et c'est une bonne idée de l'avoir mise en fin d'ouvrage, laissant ainsi le lecteur découvrir de lui même la richesse et la variété des auteurs mis en lumière.

 Une courte biographie de ces derniers est d'ailleurs fournie en fin d'ouvrage.

L'ensemble de ces nouvelle offre un panorama agréable d'auteurs peu connus écrivant sur des thèmes voisins qui se rejoignent dans une certaine vision de l'impermanence des sentiments.
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