L'amour, ce n'est pas une histoire de perfection, c'est brut de décoffrage, une forme imparfaite boursouflée de scories. [...] l'amour ce n'est pas a priori, c'est live, vivant, immensément présent. Ça n'a rien d'une balade romantique, c'est offrir et travailler. Travailler sur soi, sur l'autre, sur l'affrontement de deux mondes que le hasard et quelques affinités ont curieusement réunis. Offrir et s'offrir, car la quête dans laquelle on est lancé est sans solution. L'amour est l'histoire de ce parcours qui part d'un mystère pour parvenir, une éternité plus tard, au même mystère: irrésolu.
Si je ne t'avais pas rencontrée, je serais incomplet et infirme de ce qui me serait demeuré caché à jamais, inculte moi aussi de cette partie des choses qui font souffrir, donnent du plaisir et posent au coeur les justes questions.
... les livres où on souligne les phrases qu'il faudrait retenir pour que la vie bifurque...
C'est comme ça la vie, non ? On part toujours avec la certitude de revoir ceux que l'on vient d'aimer.
Nos systèmes immunitaires contre les idéologies les plus insensées et les plus primaires s'effondrent chaque jour. Il suffit d'un attentat de plus, d'un accident inattendu et nos muscles se contractent, nos estomacs se nouent, notre peur de vivre augmente. Nos réactions sont de plus en plus animales, des réflexes de survie, l'anxiété de l'autre, la trouille pour nos derniers bastions de tranquillité.
... à et instant, que signifie pour vous, aimer cette femme ?
- L'intranquillité...
J'ai toujours pensé que l'amour était un discours des corps et un dialogue de l'esprit, l'un racontant sa part de monde, l'autre, le reste caché de ce même monde, pour que cette rencontre de deux êtres tienne lieu d'univers et fabrique une cosmogonie amoureuse à espace et temps complets.
Mets-toi dans la tête que lorsque l'on est submergé de réel, important ou pas, chacun à sa mesure, il n'y a pas de place pour imaginer autre chose que ce que l'on vit.
Vous savez ce que j'appelle la violence du lopin, Walser ? C'est brandir ses racines comme une arme de discussion, c'est croire que l'endroit d'où l'on vient autorise, pour cette seule raison, l'arrogance.
Parce que tu es le monde tel que je ne l'avais pas imaginé, dis-je à Irène... Et si je ne t'avais pas rencontrée, je serai incomplet et infirme de ce qui me serait demeuré caché à jamais, inculte moi aussi de cette partie des choses qui font souffrir, donnent du plaisir et posent au cœur les justes questions.