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EAN : 9782021076752
192 pages
Seuil (03/05/2012)
3.81/5   8 notes
Résumé :
"Que je meure dans quinze jours ou dans six mois, ça vous fera autant de peine. À moins de tous vous trucider, je ne vois pas comment vous empêcher d'être tristes."

L'auteur raconte l’agonie de sa mère, à un stade très avancé d’un cancer généralisé. Il dialogue régulièrement avec elle. Elle analyse l’approche de sa mort en toute conscience. D’autre part, comme pour construire un bouclier autour de lui, autour de sa propre souffrance de fils voyant la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Quel titre étrange pour un livre qui raconte la maladie et la mort de la mère. L'auteur se raconte dans ce roman, qui n'en est visiblement pas un.
La maternité précède de quelques années Barbe roseMathieu Simonet reparle de sa famille et dresse le portrait de son père. J'aurais dû commencer par Barbe rose, il me manquait quelques clés pour comprendre cette famille mais ce n'était pas très important.
Roman coup de poing j'ai aimé découvrir l'écriture de cet auteur qui se raconte avec une franchise étonnante.

" Maman : " Je suis allée sur ton site pour penser à autre chose.C'est la première fois que j'allais sur ton blog. je suis restée quatre heures" Elle me parle de mélancolie et de douceur. Je passe par toutes les couleurs. Elle me dit :
" Non. rien ne m'a choquée.
- Je parle de ton intimité. de celle de papa.
- Non, ce n'est pas notre intimité. C'est la vérité brute. "

C'est un livre terrible sur la maladie de cette mère qui continuera à fumer et arrêtera tous les traitements pour mourir avec ses cheveux et ses ongles comme elle le dit. En parallèle l'auteur a interrogé des professionnels autour de la fin de la vie. Il leur donne la parole par bribes dans ce texte poignant et douloureux.
le roman commence en 1994 lorsque la mère décide de partir pour soigner son alcoolisme.
Ensuite ce sont des échanges verbaux, des mails, la présence épisodique du père, la maladie et ses ravages. C'est un livre qui semble fait de collages. Des courts paragraphes qui paraissent s'intercaler.
L'image de la mère est surprenante, personnage à part entière on ne peut avoir que de l'admiration pour cette femme qui fait appel à ses souvenirs pour dire sa vie peu banale. Elle dont la mort approche....

J'ai détesté les pages sur l'agonie de sa mère. le lecteur n'est pas épargné par les détails terribles.
Mais j'ai aimé découvrir ce livre que j'ai vraiment trouvé superbe, Mathieu écrit avec simplicité mais son écriture est puissante.
Si vous ne craignez pas d'être bousculé je vous conseille de lire cet auteur qui n'est pas " grand public", malgré le sujet c'est un roman (autofiction) étonnant.
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" La maternité" est un livre digne, droit dans ses bottes, que j'ai reçu comme un témoignage d'une grande sincérité. Il nous raconte les dernières années de la vie d'une femme, la mère de l'auteur, atteinte d'un cancer. Là où plein d'auteurs auraient versé dans le pathos le plus absolu, Mathieu Simonet fait éclater sa narration en une multitudes de petits paragraphes tournant autour de notre relation avec la mort, mais aussi, la vie, l'amour, ... Tout en décrivant au plus près les derniers mois de vie de cette femme tant aimée, l'auteur intercale dans son récit le vécu de personnes vivant au jour le jour avec des morts ( personnel soignant, employé de la morgue, chercheurs ). Il rajoute à cela les réponses d'artistes à qui on a demandé d'évoquer le premier mort qu'ils ont rencontré. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces passages sont des respirations tout à fait indispensables à ce texte au ton très personnel et intime.
Ce qui est le plus intriguant mais aussi le plus réussi, c'est la sensation que le lecteur n'est jamais mis en position de voyeur dans ce voyage personnel, n'hésitant jamais à verser dans l'impudeur.. Mathieu Simonet ne se gêne pas à demander à ses parents de raconter la première fois qu'ils ont fait l'amour ensemble ou de décrire la déchéance du corps nu de sa mère, abîmé par les lavements et les escarres.
L'écriture, sans fioriture, raconte ce chemin de souffrances. Toute la charge impudique est ici irriguée par une douceur et un amour filial exemplaires. Heureusement, comme dans la vie, les moments de rire ont aussi leur place. La mère est formidable d'humour noir et le père, au passé psychiatrique lourd, est absolument insensé.
Mathieu Simonet a su trouver les mots justes et vrais pour décrire ce passage vers la mort.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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Dans ce récit aux traits autobiographiques, le narrateur raconte, sous forme de journal de bord, l'évolution de la maladie de sa mère. On peut aperçevoir, dans son écriture, que cette période fut, pour lui, assez troublante, en raison des nombreuses questions qu'il pose à son père, aux médecins, etc, comme pour se sentir accompagné. Quoi qu'il en soit, le pilier du roman est clairement la mère de l'auteur; En témoigne le mot Maman, repris à, plus ou moins, 380 reprises au fil du texte.



L'écriture de la maternité est fluide, claire et dépouillée, comme l'est le cours des choses dans le roman. Toutefois, la figure maternelle est décrite avec une certaine pudeur. Un retrait qui se noie petit à petit dans l'émotion, et qui se déshinibe, au fur et à mesure que l'état de la mère évolue. On sait que la mort est la fin probable, on nous l'annonce explicitement page 18 :

"Quel est son pourcentage de guérison ?

- Aucun. Votre mère ne guérira pas."


Par ailleurs, la figure médicale, souvent porteuse de mauvaises nouvelles dans le récit, n'est pas maltraitée. Les médecins sont uniquement des personnages secondaires qui viennent donner au roman cet aspect réel.

C'est alors le temps pour le narrateur de se replonger dans des souvenirs, de par des questions posées à sa mère, à son père - peu présent en réalité - etc, mais également de par une introspection filiale. Une partie du roman semble ainsi se transformer en réceptacle à souvenirs.



Cependant, les événements présents rattrapent très vite le passé. A chaque étape franchie dans le récit, on sent croître cet amour filial, qui finira par être dénué de retenue. En effet, la narrateur aura très vite à voir le pubis, les fesses de sa mère, qui elle-même avoir : Je n'ai pas de pudeur. Je n'ai pas de gêne. À travers le regard d'un fils sur sa mère, on constate une déchéance physique, parfois morale. En témoignent des phrases comme Elle ne peut plus parler. Elle ne peut plus dire si elle a honte. C'est ainsi une vision objective de cette figure maternelle qui nous est livrée ici, peut-être non sans difficultés.



À travers un thème assez restreint du point de vue narratif, Mathieu SIMONET délivre un roman familial, sous forme de manifeste de l'amour filial. Sans trop de pathos, il parvient à intégrer le lecteur à son histoire, et - de par la forme du journal de bord - donne presque à son roman une forme d'échéance avant la fin. En somme, un hommage à la figure maternelle, pilier nécessaire pour l'auteur.
Lien : http://actulitteraire.canalb..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Mes parents, je le sais, ont eu une part essentielle dans mon écriture. A certains égards, elle est davantage leur enfant que je ne suis le leur.
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Un jour, maman m'a écrit dix-neuf textes.
Dans le dernier, elle raconte qu'elle avait emmené mon frère aux urgences en 1976; Quentin avait un an. Il venait de faire son deuxième coma. Le médecin était arrivé cinq heures plus tard : maman l'avait insulté. il avait essayé de la calmer : "Madame, en médecine l'urgence n'existe pas. soit c'est trop tard, soit ce n'est pas une urgence." Elle écrit " je l'aurais bouffé ce connard, et la même haine montait vis-à-vis de ce connard de chirurgien qui m'avait en main pour la troisième fois en moins d'un mois (connard) "
( p 17 )
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Depuis deux heures, je lis Une Confession devant maman en réussissant à me concentrer. Je suis calme. C'est comme s'il y avait une force, puisée dans le livre, que j'essaie de projeter sur elle. Mon calme.
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Elle me dit : " (...) Si je suis condamnée, je veux pouvoir me marier pour que quelqu'un touche ma retraite. Je ne veux pas avoir cotisé pour rien.... J'espère tenir jusqu'à soixante ans. Si tu connais quelqu'un...Sinon, je prendrai le premier SDF trouvé... J'en ai rien à foutre. Çà m'emmerderait d'avoir cotisé pour rien."
( p. 33 )
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Ce n'est pas parce que je montre mon sexe, mon cou, mes bras, mes mains que mon livre est impudique.
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Videos de Mathieu Simonet (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mathieu Simonet
Ancien avocat et désormais romancier très singulier, Mathieu Simonet propose des actions poétiques, comme dans son livre "La fin des nuages". C'est d'abord un récit de deuil, car Mathieu Simonet a perdu un être très cher, Benoît, qui a fondé un grand festival de musique chaque été sur le parvis de l'hôtel de ville de Paris. Chaque année, l'angoisse de Benoît, c'était qu'il pleuve… Ce qui n'arrivait jamais. Benoît est décédé en 2020 d'un cancer et cette année-là, le festival a été annulé pour cause de pandémie. L'auteur invité sur le plateau de la Grande Librairie était alors en deuil, a cette idée folle et magnifique, qu'il pleuvrait ce jour-là, que le dernier souffle de Benoît provoquerait de la pluie. Et le jour du festival, il a plu. Ce livre est aussi une enquête, qui raconte comment des faiseurs de pluie ensemencent les nuages, et plaident pour que ces nuages aient des droits et soient même inscrits au patrimoine de l'Unesco. Cet ouvrage pose des questions environnementales, géopolitiques, sanitaires, légales... avec toujours cette question en tête : à qui appartiennent les nuages ? 


Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous :
https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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