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Marie-Pierre Bay (Traducteur)Jacqueline Chnéour (Traducteur)
EAN : 9782234059894
376 pages
Stock (07/02/2007)
4.18/5   116 notes
Résumé :

Varsovie, 1939. Pour la communauté juive de Pologne, le temps des dernières illusions est passé. Le drame qui se prépare va tout emporter, tout détruire. Le jeune Arele Greidinger - qui ressemble comme un frère à Isaac Bashevis Singer à vingt-cinq ans - fait comme tout le monde : il vit " comme si ". Comme si le succès était quelque chose d'important, comme si on pouvait encore tomber amoureux, comme si de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la Varsovie des années 30, Aaron Greidinger commence sa carrière d'écrivain. C'est le fils d'un rabbin.
On lui offre la possibilité de vivre aux Etats-Unis mais, juste avant l'invasion du pays par les troupes allemandes, il retrouve son amie d'enfance Shosha, une jeune femme pure et innocente, que certains trouvent un peu "arriérée".
Elle vit encore dans la rue Krochmalna; elle a gardé son côté "enfantin"; et elle l'attend depuis toujours.
Il va rester pour elle.
Au delà de l'histoire d'amour, c'est une belle réflexion sur les missions de l'écrivain dans la société, sur les opportunités manquées et la rédemption.
Isaac Bashevis Singer a mis beaucoup de lui-même dans ce livre à forte coloration autobiographique.
L'édition anglaise (Penguin) est intéressante et d'abord relativement facile.
Un livre très attachant, avec beaucoup d'émotion et de tendresse.
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"Shosha" [1978] d'Isaac Bashevis SINGER est assurément un fort joli livre, dense roman et pétri de belle fantaisie, de haute culture rabbinique et d'enfance universelle.

Je vous renvoie à la critique (excellente et enthousiaste) qu'a publié ici notre amie Aela [27 janvier 2014] : elle vous donnera assurément envie de vous immerger à votre tour dans ce monde prodigieux dépeint dans une langue prodigieusement agile.

Monde ashkénaze - des "hassidim" aux "intégrés" - profus et toujours surprenant, "chagallien" à souhait... L'inattendu surgit à chaque ligne. Jusqu'aux digressions joyeusement prolifiques qui donnent au récit cette saveur inimitable, commune à tous les écrits de Singer.

"Le monde d'Hier" (pour reprendre le titre du beau livre de souvenirs de Stefan ZWEIG) ... d'avant les cataclysmes successifs de l'Invasion et de la Shoah qui s'abattirent sur la Pologne commune à l'écrivain-graveur Bruno SCHULZ (né en 1892, assassiné en 1942) et à la famille Singer (le frère d'Isaac sauva la vie de son frangin journaliste en permettant à tous ses proches de le rejoindre à New York...).

Shosha la chétive, "l'arriérée", est pure et rayonne de toutes les lumières de l'enfance partagée dans la très populeuse rue Krochmalna...

On y retrouve - en mode volontairement plus "réaliste" sous la plume de cet autre "conteur"- l'atmosphère enchantée des souvenirs d'enfance transfigurés dans les nouvelles inoubliables que composa Schulz depuis sa Drohobytch paisible des années 30, d'avant les ouragans de rouge-et-noire (très crasse) bêtise nazie.

Le petit Aaron "Tsutsik" Greidinger - fils de rabbin, tout comme Isaac Bashevis S. - jouait avec Shosha-"Shoshele" (sa petite voisine de pallier) : c'était un peu la risée du quartier mais, voilà, il a grandi... Adulte, il a le coeur ô combien volage, navigant parfois simultanément entre ceux de Celia Chentshiner, "Miss" Betty Slonim (la "poule" à Sam Dreiman) , Dora Stolnitz, la gentille bonne Tekla (appartenant tout naturellement au monde des "Gentils") et... la "petite" Shosha à laquelle il veut absolument rester fidèle...

Et le jour, enfin, arrivera où le rêve inespéré de Shosha se réalisera :
" Mazel tov ! le marié est arrivé ! ".

Combien il nous est agréable de découvrir - pour nous si tardivement - pareil livre : c'est une épopée de l'intime (écrite directement en yiddish, traduite immédiatement en anglais - puis ici en un très souple français par Marie-Pierre Castlenau-Bay et Jacqueline Chnéour, 1979). "Shosha" n'est pas non plus un ouvrage "facile", évident - puisqu'il est complexe et "déborde" de matière...

D'inspiration autobiographique, on peut imaginer "vitale" l'accouchement de cette oeuvre par son auteur (et l'on constate à mille indices d'habileté stylistique combien I. B. SINGER est un "grand", assurément...) : promenés avec lui au fil d'insouciantes années bercées par les plus tendres lueurs du souvenir, on est constamment émus par la fragilité de ces existences ignorées, traversées de temps à autre par la prémonition de l' "Orage d'Acier" comme de l'Absurde des temps à venir...
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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1939, un vent mauvais souffle sur le monde. Retour en Pologne, dans les quartiers juifs de Varsovie. Alors que la violence progresse inlassablement, cette histoire nous raconte des scènes de la vie quotidienne, d'un réalisme sans faille, dans la Varsovie disparue.
Le récit immortalise la ville, ses rues et ses milliers de vies anonymes sortis du néant et de l'oubli. On y découvre des personnages anodins d'une force et d'une vigueur incroyable, aux interrogations vibrantes, ancrés dans leur époque. Ces protagonistes ne sont pas des héros mais des gens "comme tout le monde", aussi beaux qu'imparfaits, sages qu'idiots et fatalistes ou confiant, malgré l'étau qui les enserre de toutes parts.

À l'extérieur du récit, le lecteur ne peut s'empêcher d'être tendu car au-delà de leurs réflexions et de leurs échanges, lui seul sait exactement ce que l'Histoire leurs réserve. Lui seul sait que cette société vit ses derniers instants.

Prix Nobel de littérature ? Une récompense méritée tant son oeuvre est riche d'un point de vue mémoriel et sensoriel. Singer ramène à la vie un monde anéanti, enterré pour toujours. Au travers des mots, le lecteur pénètre au coeur de la ville, dans cette communauté hétéroclite à la diversité culturelle et religieuse si spécifique ! Entre les lignes, le gâchis des pertes humaines… Un véritable kaddish aux juifs polonais. le plus beau des textes en guise de mémoire.
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SHOSHA d' ISAAC BASHEVIS SINGER
1939, la Pologne est sous occupation russe. Rue Krochmalna, Aaron élevé en hébreu, yiddish et araméen, passe beaucoup de temps chez sa petite voisine, Shosha. Il va déménager et la perdre de vue bien qu'elle soit dans la même rue. le temps passe Hitler monte en puissance d'un côté, Staline de l'autre, on ne se fait pas d'illusion et on essaye de profiter de l'instant. Aaron vit avec Betty pour laquelle il écrit une pièce de théâtre et en lui faisant visiter la rue de son enfance il retrouve Shosha. de ce jour, et bien qu'il ait promis de se marier avec Betty, toutes ses décisions auront Shosha pour centre alors qu'elle est physiquement handicapée et légèrement débile.
C'est une histoire sublime et incroyable que celle de Shosha qui cumule les handicaps, est le choix le plus improbable pour un homme qui a du succès et les conquêtes faciles. Mais pour Aaron, Shosha le ramène à sa petite enfance, aux jours heureux et insouciants et elle sera toujours l'ultime choix.
Peut-être un des plus beaux romans de Singer, un de ses plus personnels paraît il, chargé de tendresse et d'émotion.
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A la fin des années trente, Aaron Gredinger devient écrivain à Varsovie. Une belle carrière s'offre à lui et il fait la rencontre d'un couple qui lui propose d'émigrer aux Etats-Unis. Mais il retrouve une amie d'enfance, Shosha, dont il a toujours été amoureux. Celle-ci vit toujours rue Krochmalna et n'a pas changé. Tandis qu'il ne voit en elle que pureté et innocence, beaucoup la jugent arriérée. Il décide alors de tout sacrifier pour elle.
Un très beau roman sur le sens de la vie, l'ambition, l'amour et la tolérance. Une histoire émouvante à découvrir.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Par la fenêtre, je vis scintiller une étoile, entre deux nuages. De là où j'étais assis j'essayai de la fixer dans ma mémoire avant qu'elle ne disparaisse. Je m'amusai à penser à ce qu'il se passerait si le ciel restait perpétuellement couvert et ne s'ouvrait qu'une seconde tous les cent ans, seul moment où quelqu'un pourrait entrevoir une étoile. Il raconterait ce qu'il aurait vu comme une révélation, mais personne ne le croirait. On le traiterait de menteur, et on l'accuserait d'avoir eu une hallucination. Derrière combien de nuages la vérité se cachait-elle maintenant? Et que savais-je de l'étoile que j'étais en train de contempler? C'était une étoile fixe, pas une planète. Peut-être était-elle plus grosse que le soleil. Qui savait combien de planètes tournaient autour d'elle, combien de mondes existaient grâce à cette étoile? Qui pouvait se représenter le genre d'êtres qui y vivaient, quelles plantes y poussaient, quelles pensées y avaient cours? Et il y avait des milliards d'étoiles fixes comme celle-là dans notre seule Voie lactée.
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Où sont donc parties toutes ces années? Qui s'en souviendra quand nous ne seront plus là? Les écrivains les mentionneront, certes, mais ils mélangeront tout. Il doit bien exister quelque part un lieu où tout est préservé, inscrit jusque dans les moindres détails. Disons qu'une mouche est tombée dans une toile d'araignée et que l'araignée l'a dévorée. C'est un fait universel et un tel fait ne doit pas être oublié. S'il l'était, cela constituerait une tache, universelle, elle aussi. Vous me comprenez?
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From the time I can first remember, I heard my father repeat the phrase "It's forbidden".
Everything I wanted to do was a transgression.
I was not allowed to draw or paint a person - that violated the Second Commandment.
I couldn't say a word against another boy - that was slander. I couldn't laugh at anyone - that was mockery.
I couldn't make up a story - that represented a lie.
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J'étais un personnage anachronique à tous points de vue, mais je l'ignorais ; de même que je ne savais pas que mon amitié pour Shosha, la fille de nos voisins, Bashele et son mari Zelig, avait quelque chose à voir avec l'amour, cela se passait entre des jeunes gens mondains, qui se rasaient la barbe et fumaient des cigarettes le jour du shabbat, et des filles qui portaient des corsages à manches courtes et des robes décolletées. De telles sottises ne pouvaient concerner un écolier de sept ou huit ans issu d'une famille de hassidim.
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L'amère vérité c'est qu'un grand nombre d'hommes - des jeunes en particulier - ont la passion de tuer. Ils n'ont besoin que d'un prétexte, ou d'une cause. Une fois c'est pour des motifs religieux, une autre fois c'est pour soutenir le fascisme, ou pour défendre la démocratie. Leur désir de tuer est si fort qu'il l'emporte sur leur peur d'être tués. C'est une chose qu'il est interdit de dire, mais elle n'en est pas moins vraie. Ces nazis prêts à mourir pour Hitler seraient dans d'autres circonstances tous prêts à le faire pour Staline. Il n'existe pas une seule ambition stupide, une idée folle quelconque pour lesquelles les hommes n'ont pas été un jour ou l'autre prêts à mourir.
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