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EAN : 9782702431153
184 pages
Le Masque (14/11/2002)
3.9/5   29 notes
Résumé :
Octobre 1940. Troppmann, Jack l'Eventreur, Madame Lafarge... tous sagement réunis comme chaque semaine au Vampir's Club, chez la petite fille de Dracula. On fête aujourd'hui l'arrivée d'Adolf Hitler au fauteuil n° 7, en remplacement de Gilles de Rais disparu. Troppmann, du même coup, passe au fauteuil n° 1... Et Troppmann, petit employé consciencieux plus connu sous le nom de Bitchviller, commence à trembler. Il pense à sa femme, à ses enfants... Depuis 32 ans qu'il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bienvenue au Vampir's club !
"Une fois entré dans ce maudit club, on en sort les mains rouges!" Et la tête raccourcie...

Nous sommes en 1940. Depuis plus de 30 ans Bitchviller surnommé Troppmann siège une fois par semaine avec six autres clubmen - Jack l'éventreur, Madame Lafarge, le vampire de Dusseldorf, Landru, Lacenaire, Raskolninov - dans le salon très cosy du Vampir's club tenue et présidé depuis des décennies par la fille puis la petite fille de Dracula.
Mais ce cou(p)-ci ,finit la rigolade, c'est enfin le tour du fauteuil 1 occupé par Bitchviller, petit bureaucrate méticuleux à qui ont donnerait le bon dieu sans confession de commettre un crime sanglant et de finir comme ses prédécesseurs la tête tranchée nette par la guillotine....Forcément, il a les pétoches mais comme il siège dans ce club, il n'a pas vraiment le choix...

Le rituel du Vampir's cub est mécaniquement bien huilé depuis le début du siècle :
Le siège numéro 1 vacant met en branle l'ordre : le 7 passe au 6, le 6 au 5, le 5 au 4 etc.. et l'arrivée d'un petit nouveau, en l'occurrence, un peintre en bâtiment surnommé d'emblée par ses confrères Adolf Hitler va prendre place au siège 7.
Chacun des clubmen vit sa petite vie provinciale en attendant d'occuper la premier fauteuil et d'accomplir l'irréparable tout en sachant que leur l'issue sera forcément fatale...


On aime ou pas les petites touches cyniques du sieur Siniac, son univers fantasque et fantastique, son sens des châtiments et les mauvais tours pervers infligés à ses anti-héros (qui aime bien châtie bien!) mais une chose est sûre, c'est qu'il s'amuse le bougre avec la langue qu'il a bien verte et qu'il cuisine ses personnages aux petits oignons rouges de préférence!
Et moi, la serviette dégagée du cou, les zygomatiques grands ouverts, j'en reprend une louche avec gourmandise et n'en fait qu'une bouchée de ce petit polar fantastique !
Diabolique et infernale la chute finale.
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Dans un salon Louis XIV, un soir de 1940, une inquiétante assemblée est réunie : lors d'une « cérémonie d'arrivée », six hommes et une femme accueillent un nouveau venu et l'affublent du patronyme d'Adolf Hitler … au sein de cette mystérieuse « académie ». Un club – le « Vampir's Club » - d'où l'on ne peut sortir que pour disparaître… « Une association perpétuelle et sans cesse en mouvement. »
Le « rentrant » arrive là pour occuper la place laissée vacante pour cause de mort subite récente du numéro 1 des 7 « clubmen » (le préposé à l'assassinat) après que chacun ait remonté son rang d'un cran. Non pas dans le champ de la hiérarchie mais plutôt dans celui de l'échéance…
« Nous sommes tous appelés à être guillotinés un jour ? », demande Hitler. « Eh oui ! », répond la seule femme présente, Secrétaire - Présidente perpétuelle du club, Marie-Rose, « la petite-fille de Dracula », le fondateur.
« Nous sommes tous des assassins, alors ? », continue A. Hitler. « Vous voulez dire que nous en serons tous, rectifie-t-elle, même si là, elle joue un peu avec les mots.
Telle est la géniale ambiguïté sur laquelle Pierre Siniac a bâti son petit chef d'oeuvre et dans laquelle il nous immerge avec délectation tout au long des pages.
Et il en dévoile les rouages petit à petit, par bribes savamment distillées, sous couvert des réunions périodiques mensuelles (pour éviter le manque de fraîcheur de l'encre concernant la lettre d' « intention » qu'ils doivent sans cesse écrire et réécrire…) de ce club si particulier : « une entreprise philantropico-intellectuelle » régie par la loi du 1er juillet 1901, où « on papote crime », et vue à travers les états d'âmes de ses membres damnés soumis à une mécanique implacable qui va les envoyer à l'échafaud ou au bagne.
Un « système », un « mouvement d'horlogerie » mis en marche 40 ans plus tôt, et qui élimine inéluctablement à plus ou moins bref délai tous ceux qui en ont accepté les règles « formelles », sans exception. Un monstrueux engrenage où de vrais meurtriers (on en doute par instants) se voient offerts un sursis à durée variable (« des années d'honnêteté ») avant d'assumer une peine qui n'est pas la leur…. Quand ils en arriveront un jour, par élimination naturelle de ceux qui les ont précédés, à s'asseoir sur le fauteuil numéro 1, le « trône », « celui du préposé à l'assassinat », il leur faudra, non pas passer à l'acte, mais se substituer à celui qui en commettra un identique au leur quant à son résultat : la mort d'autrui ! Et surtout se fabriquer quelque chose de plausible comme « mobile ».
Quelqu'un désigné par l'agence Zadigus, annonciateur et pourvoyeur de la Mort, viendra, en la personne de son directeur – il s'appelle Monsieur Saint-Laurent-du-Maroni ! -, les avertir que c'est leur tour d'assumer la responsabilité d'un crime qui va bientôt se produire pour respecter le serment auquel ils se sont engagés au moment du leur crime pour en différer justement l'aboutissement.
Selon moi qui ai lu toute son oeuvre littéraire, Siniac a signé là son meilleur livre jamais écrit. A donner des regrets à S. A. Steeman et à F. Dard de n'en avoir pas eu l'idée. L'atmosphère y est ébouriffante avec ces êtres soustraits temporairement à leur propre peine et condamnés à mourir pour un crime qu'ils n'auront pas commis… quelqu'un d'autre ayant payé pour le leur, il y a si longtemps que certains en ont même oublié leur propre culpabilité…
« le club ne soustrait pas les assassins à la justice, il leur accorde un long sursis ». La morale est sauve ! « Nos crimes ont un cachet, une estampille, un style… », confie un des protagonistes à un autre plus torturé que lui par l'angoissante situation.
Des sursitaires, crédités du nom d'emprunt d'un célèbre criminel, comme pour les dépersonnaliser, suspendus à une échéance qui viendra immanquablement (tout est prévu pour éviter le blocage du mécanisme) sans savoir exactement quand ! Une situation intolérable mais implacable.
Qui a eu l'idée démoniaque de ce club ? Un marquis au nom alambiqué, qui s'était accusé, en 1900, des crimes commis par 7 meurtriers différents auxquels il proposa cette ahurissante combine : à savoir s'accuser à leur place, lui qui se savait perdu car empoisonné sans espoir de guérison par sa belle maîtresse…
Sept assassins sauvés ainsi temporairement de la mort et promis, par un pacte irréfragable, à la peine capitale ou l'emprisonnement à perpétuité mais seulement lorsqu'ils auront restauré leur virginité, recouvré une certaine innocence… en endossant le crime d'un autre.
« Un monstrueux et savant décalage. Une épreuve diabolique pire que la condamnation immédiate. » qui surmonte avec succès deux ou trois anicroches : la mort d'un des membres « accidentellement », « en toute innocence »…, le suicide d'un autre et un télescopage génial entre la victime désignée et numéro 2 du club qui va raccourcir le cycle des opérations.
De l'humour noir distillé à petites doses où dans chaque phrase peut se nicher un double sens, une équivoque qui hypnotise quasiment le lecteur ; un récit couvrant 40 ans de fonctionnement de ce club si particulier qu'il n'a pu que naître dans l'esprit d'un tourmenté ; le tout émaillé de touches d'ironie, de dérision et de cynisme, de la part d'un auteur au sommet de son art qui le classe assurément parmi les maîtres du roman policier.

* Ce livre fut réédité en 1988 chez NéO, collection « le Miroir Obscur » n°143, sous le titre : « Vampir's Club » puis au « Masque », collection « Les Maîtres du Roman Policier », n°2071.

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Quel est ce club mystérieux dirigé par les descendantes du "Vampire", monstre arrêté en 1900 après avoir commis neuf horribles crimes ? Sept fauteuils pour sept adhérents qui s'y succèdent : le numéro 1 accomplit sa mission, disparaît et est remplacé par le numéro 2. Un nouveau numéro 7 est alors convié.
Qu'est-ce qui pousse ces hommes honnêtes et travailleurs à venir siéger dans ce Vampir's club, sous des surnoms de célèbres criminels et à respecter l'effroyable contrat auquel ils se sont engagés ?
Un petit chef d'oeuvre d'humour noir qui nous tient en haleine jusqu'à la fin...
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En octobre 1940 dans une petite ville de province, un club mondain sélect et inquiétant prospère depuis de très nombreuses années. Une sorte d'académie du crime au sein de laquelle sept membres issus de classe sociale différentes et dépourvus pourtant de qualités humaines supérieures prennent place dans des fauteuils numérotés de 1 à 7 en s'affublant de surnoms ayant trait aux grands criminels ou tyrans sanguinaires. Comme les Immortels lorsqu'ils disparaissent, ils sont automatiquement remplacés mais par un glissement progressif : un nouveau numéro 7 est intronisé en grande pompes par la présidente et le numéro 7 devient le numéro 6 qui devient le numéro 5 qui devient.... jusqu'au numéro 2 qui devient le numéro 1. Ce dernier sera chargé, dans un mois, six mois, deux ans ou encore plus de commettre un crime pour lequel il se fera prendre, condamné et exécuté. La valse macabre reprendra alors.
Le lauréat du "grand prix de littérature policière" signe un roman en parfaite adéquation avec son goût avéré pour les histoires criminelles originales à l'humour noir et au dénouement inattendu et souvent surprenant.
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C'est une sorte de huis-clos, puisque l'essentiel se passe dans une "salle de réunion". La salle de réunion d'un club d'assassins. 7 membres dans le club, et une présidente de mère en fille depuis quelques dizaines d'années. Les règles sont on ne peut plus strictes : les membres sont numérotés de 7 (le dernier arrivé) à 1 (l'assassin) et le n°1 doit tuer quelqu'un qu'on lui désigne. Il le tue, se fait prendre, est condamné et la plupart du temps exécuté. Alors le n°2 prend sa place, le n°3 celle du 2 etc. La 7ième place étant du coup vacante, un nouveau membre arrive et on recommence.
Les membres ont tous des surnoms inspirés de tueurs réels (Jack l'Eventreur, Hitler, etc.). La question que l'on se pose dès le départ est : pourquoi ces gens font-ils ça ? Et qu'est-ce qui les pousse à s'inscrire ? Parce que c'est sûr et certain : ils vont tous finir par se faire condamner, et ils le savent.
Alors mystère. La solution (assez prévisible, mais terriblement crédible) est livrée à la fin.
Un livre atypique, court et prenant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pourquoi ? Pourquoi, mon Dieu, était-il entré dans ce cluB , ce beau soir de 1932 ?
Pourquoi ?
Il le savait trop bien, hélas, et cela lui donna la chair de poule...
Il en était arrivé là. On lui avait désigné quelqu'un... Quelqu'un à tuer. Les statuts du club exigeaient que tout partant s'en aille les mains rouges.
Pourquoi avait-il haussé les épaules, le jour où la secrétaire-présidente l'avait recruté ?
Pourquoi avait-il souri - d'un air un peu effrayé, du reste - lorsqu'elle lui avait fait part des étranges conditions régissant l'admission au club ?
Pour la simple raison qu'à l'époque, il n'y avait pas cru.
Mais c'était horriblement sérieux. Aujourd'hui, il s'en rendait compte.
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Nous sommes tous, ici très honnêtes. La ville entière peut en témoigner. Nos voisins, nos amis, nos familles le diront.
- Mais un jour : il faut tuer!
- Pourquoi tout cela, mon Dieu?
- Pour faire plaisir au Vampire, ricana Madame Lafarge.
- Une fois entré dans ce maudit club, on n'en sort que les mains rouges!
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Pour entrer au Vampir's club, il fallait être fou, car l'on n'en sortait que pour disparaître.
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Vidéo de Pierre Siniac
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