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Anne Colin du Terrail (Traducteur)
EAN : 9782742754298
317 pages
Actes Sud (30/03/2005)
3.61/5   109 notes
Résumé :
Dynamique photographe de pub, Ange vit en solitaire stressé. Un soir, rentrant chez lui, il sauve des bottes d'une bande de jeunes quelque chose qui ressemble fort à un animal blessé.

Il lui faudra vite se rendre à l'évidence : la chose recueillie dans son appartement est un enfant troll, perdu certes mais sauvage et d'une violence inquiétante.

Commencent alors d'une part une enquête qui se doit d'être la plus discrète possible sur ce q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,61

sur 109 notes
Cela faisait longtemps que je courais après les trolls mais jamais avant le coucher du soleil.
Cette fois j'ai été servie et j'ai pu satisfaire ma curiosité à la lecture de ce premier roman de Johanna Sinisalo (traduit en 2003 par Anne Colin du Terrail).
Mickaël dit Ange, jeune photographe de talent, a la surprise de recueillir un enfant troll au bas de son immeuble après une soirée bien arrosée. Passé le moment de panique, Ange n'a plus qu'une idée en tête, apprivoiser et domestiquer ce jeune troll qu'il nomme rapidement Pessi. Dans un premier temps et de manière systématique il essaie de glaner toutes les informations possibles et imaginables à leurs sujets : ainsi le récit s'agrémente d'informations fictives et réelles sur les trolls et le folklore finnois.

Mais la trame narrative se construit autour de plusieurs voix avec par ordre chronologique d'apparition :
- celle de Ange protagoniste principal de cette histoire :
« Il me regarde comme un chiot, mais dans ses yeux oranges couve la braise. »
- celle de Palomita, sa voisine de palier, esclave domestique et sexuelle de celui qu'elle a épousé :
« Le sommeil est un puits d'où je remonte telle une bulle. L'eau est de miel noir. Mes bras et mes jambes tentent de se mouvoir dans l'épais sirop de la nuit. J'arrache dans la douleur mes paupières . »
- celle de Martes dit Martti, directeur de communication, ex-amant occasionnel de Ange :
« La sonnerie du téléphone insiste à n'en plus finir avant que Mickaël réponde . Quand enfin il décroche, il a le souffle court, déglutit et se racle la gorge. »
- puis celle de Ecce, un collectionneur de livres anciens, future proie de Ange :
« Je suis aux premières loges, il ne me manque plus que des jumelles de théâtre, et la pièce est un morceau de choix, une superproduction locale . »
- et enfin celle du Docteur Spiderman :
« Il penche sa tête d'or vers moi et je sens l'odeur de son after-shave. C'est un nouveau parfum, boisé et métallique, curieusement excitant, à sa façon. »

Pour faire court, tous les protagonistes courent après Ange, éphèbe blond, qui à son tour joue de ses charmes pour arriver à ses fins, et fantasme sur Pessi !
ANGE
« Mon désir est tel, à cet instant précis, que j'en hurlerais, et c'est pourquoi je me moque de savoir, dans l'affaire, qui je peux blesser et à quel point. »

Le tableau d'un microcosme où les personnages agissent au gré des flux de leur phéromones, voulant assouvir leurs pulsions sexuelles et obsédés par l'argent et le pouvoir qu'il donne.

Même la voix féminine, la seule de ce récit, celle de Palomita, n'éclaire pas pas ce sombre tableau mais pour d'autres raisons : prisonnière de son sort, réduite au rôle de simple objet sexuel, elle pourra y échapper mais à quel prix !. Un personnage secondaire pour qui j'ai ressenti beaucoup d'empathie.

Malgré la forme fantaisiste, à première vue, de ce récit celui-ci s'avère réglé au millimètre près, et il glisse insensiblement vers un dénouement sensationnel ou extraordinaire grâce à une tension dramatique allant crescendo.
Une fable écologique moderne où la nature reprend ses droits et nous amène a réfléchir sur les lois qui la régulent et la régissent.
Un récit « Ou comment la forêt s'infiltre insidieusement dans la vie proprette de citadins sans méfiance. » (Et j'ajouterai sans scrupules.)
Un récit ou comment l'animal qui est en nous se réveille...
J'ai apprécié la lecture de ce roman car je m'y suis beaucoup amusée notamment avec la première partie dédiée aux trolls mais aussi pour son intrigue et le message qu'il contient.
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Ange, photographe de pub, gay et esseulé, a 33 ans. Un soir, en rentrant chez lui, il constate qu'un groupe de jeunes martyrise une créature près des poubelles de l'immeuble où il réside. Prenant son courage à deux mains (à ce moment là, Ange à deux grammes d'alcool dans le sang), le jeune homme, dont le vrai prénom est Mikaël Hartikainen (nous sommes en Finlande), s'empare du petit corps gisant et découvre à sa grande surprise qu'il s'agit d'un jeune troll. Il emporte ce troll dans son appartement et décide de le garder : il commence à le soigner, à le nourrir (après quelques recherches fructueuses sur Internet), il lui donne un nom (Pessi) puis … il finit par en tomber amoureux. le troll représente alors pour Ange bien plus qu'un animal de compagnie, et ce troll doit être préservé des contacts extérieurs, quitte à devoir se livrer à une partie de cache-cache avec les amis, les collègues et les voisins : il est en effet interdit de garder un animal sauvage chez soi, en pleine ville, d'autant plus qu'il s'agit d'un diable des forêts, d'une créature jugée malfaisante par les Finlandais, d'un prédateur dont la population va en augmentant et en se rapprochant toujours plus des habitations humaines, effrayant ainsi tout l'Est du pays.

Le décor est planté : apparemment, vous avez entre les mains un ouvrage de fantasy littéraire, ancré dans la culture et le folklore Finlandais, doublé de la description d'une relation plutôt singulière entre un homme (Ange) et un troll (Pessi). Et bien, c'est à la fois vrai et faux ! En fait, ce roman est un « curieux objet littéraire » qui s'inscrit dans un projet et qui mélange plusieurs genres.

Pour ce qui concerne le projet, l'auteure (Johanna Sinisalo) a vraisemblablement souhaité rappeler au lecteur qu'en chaque homme il y a toujours un animal qui sommeille, et qu'en fait d'animal c'est toujours d'un animal amoureux dont il s'agit, d'un animal piloté par la séduction, laquelle gouverne le monde (tout ne serait que phéromones). L'auteure renvoie ainsi le lecteur au mythe d'une époque heureuse où l'homme n'avait pas encore rompu tout lien avec les autres espèces. Elle invite l'être humain à réfléchir à la possibilité d'adopter un comportement qui soit plus en empathie avec les animaux, même avec les animaux sauvages, quitte à prendre le risque que ce « retour » de l'homme urbain à la vraie nature ne produise pas les résultats escomptés (lisez la fin du livre pour vous en convaincre).

Pour ce qui concerne les genres, le lecteur sera abondamment servi. le style est vif, simple et sans détours mais quelques surprises de taille attendent le lecteur.
Les narrateurs changent et se succèdent dans un ordre imprévisible sans que l'on puisse y détecter, soit une volonté réelle de dérouter ou de déboussoler le lecteur, soit l'énoncé nécessaire et en miroir de ce que le sur-moi de notre héros (Ange) est amené à préconiser au fil des épisodes traversés (et oui, qu'arriverait-il à Ange si tout cela se savait ?).
La composition de l'ouvrage est étrange, tant par le fond (connaissez-vous des trolls ?) que par la forme : une succession délirante et folle de paragraphes entrecoupés de textes et de citations, tantôt réelles, tantôt fictives, faisant référence à des romans, des chansons, des articles de presse, des études scientifiques, de toutes origines et de toutes époques, le tout étant présenté sous forme de chapitres plus ou moins courts (certains ne font pas plus de deux lignes) dont le titre reprend à chaque fois le prénom d'un des personnages de l'ouvrage.
Le récit est déconcertant : le lecteur progresse de rebondissements en rebondissements, va de surprises en surprises, au gré d'une intrigue puissante et d'un suspense qui le tiennent jusqu'au bout en haleine. La violence et l'hyperréalisme produisent sur le lecteur un stress et un malaise palpable, le lecteur étant spectateur et complice dans une enquête dont il pressent, à torts ou à raison, une issue tragique.
Le texte est émaillé de touches poétiques ou humoristiques mais tout au long de l'ouvrage le lecteur est plongé dans un univers manichéen, une ambiance « noire » (oui, il y a quand même mort d'homme), pleine d'antagonismes : Ange est blond mais il « navigue » dans les ténèbres (au sens propre comme au sens figuré), les épisodes se succédant tantôt de jour, tantôt de nuit, la forêt s'opposant à la ville, comme la nature (pure et sauvage) s'oppose à la civilisation (impure et artificielle parce que construite).

Et notre héros (Ange) dans tout ça ? Voila bien un être à plusieurs facettes, manipulateur (Ange, en réalité Mikaël, manipule Palomita, la naïve Philippine, Martes, son collègue de travail qui a du mal à assumer sa sexualité d'hétéro, Ecce, son nouvel amant bibliophile et féru de nouvelles technologies, ses ex-amours, Spiderman, le vétérinaire …), calculateur, menteur, pervers, séducteur, homosexuel, pédophile (sa relation avec Pessi en témoigne), zoophile (quelques gouttes du sperme d'Ange se retrouvent sur la fourrure du troll) et complice d'un crime (un des personnages est tué par le troll). Anti-héros (car il a définitivement trop de défauts), Ange a néanmoins conservé un coeur d'enfant et c'est en protecteur de Pessi qu'il se conduit dans ce faux conte pour enfants : Ange cherche un vrai ami, un compagnon qui le change des relations masculines rapides, superficielles, voire mensongères (c'est par son meilleur ami qu' Ange s'est fait déposséder d'un copyright sur les photos qu'il avait faites du troll) et donc assez peu satisfaisantes qu'il entretient avec chacune de ses conquêtes. En quête de virginité, Ange veut se débarrasser des oripeaux d'une civilisation dont il ne partage plus les valeurs.

Pessi, le troll, joue un rôle capital dans cette quête menée par Ange, son protecteur.
Pessi est tout d'abord un petit troll : cette petitesse permet à Ange d'user de son instinct de protection et d'éduquer (tel un professeur particulier) le troll. Elle favorise également le « retour arrière » de notre anti-héros : Ange, comme lorsqu'il était enfant, retrouve les joies d'un contact physique avec sa « peluche », partageant avec elle ses joies, ses peines, ses envies et ses craintes, se plaçant alternativement en position de père et de compagnon de jeu, tantôt rationnel, tantôt naïf vis-à-vis de son protégé.
Pessi est également une bête : en adulte qu'il est, Ange est le maître, le compagnon et l'ami de cet animal. Mais le troll est à la fois bête et homme, et Ange qui est gay voit en Pessi un objet de désirs refoulés qu'il est possible d'assouvir, le passage à l'acte pouvant se faire sans punition de la part de la société (qui ira écouter Pessi se plaindre des déviations comportementales d'Ange?).
Pessi est un mixte de réalité et de fiction (il s'agit d'une fantasy) : le troll représente une réalité dangereuse et un rêve plus ou moins atteignable. Ange ne fuit-il pas l'instabilité que lui procure toutes les intrigues sentimentales après lesquelles il court désespérément ? En recherche permanente d'ancrage, Ange s'aide de Pessi pour envisager et construire une relation affective plus stable et plus consistante. le troll représente une effigie (et un idéal) vénérable et vénéré(e) tout comme il constitue une réalité plausible qui rend l'ancrage possible et dont il est superflu de démontrer l'existence tangible dans la mesure où il est notoire que l'homme découvre encore aujourd'hui et tous les jours des espèces naguère inconnues.
Pessi est un prédateur (relisez le passage où il joue puis tue le hamster) : Ange lui ressemble. Quand il fond sur un mâle c'est pour assouvir ses pulsions, au gré de ses fantaisies et à son rythme, le plus souvent frénétique. Grattez le vernis et sous l'homme c'est bien le prédateur que vous trouvez, la nature reprenant ses droits.
Pessi évolue au milieu des « splendeurs polaires », lointaines (nous sommes à l'Est de la Finlande, à proximité immédiate de la Russie) et vierges : vierge, un état et un statut définitivement perdus par Ange. Ce mal-être produit par cette perte, Ange le vit dans sa chair et ne le tolère que dans la mesure où Pessi se sent attiré par lui et vice-versa : au gré des ambiguïtés et des doutes, cette attirance réciproque constitue le ciment de leur relation « inter-personnelle », aidant Ange à supporter sa singularité et le regret de la perte de sa part d'animalité et d'authenticité.
Au final, Pessi est le symbole de la possibilité mais également de la difficulté de mixer monde sauvage et milieu urbain, normalité et singularités.

Un livre original, gênant, inclassable, à lire sous différents éclairages. Pour lecteurs avertis.
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La lecture du roman le sang des fleurs m'a donné envie d'en lire plus de son auteure, Johanna Sinisalo, d'où cette lecture commune à laquelle je me suis jointe bien volontiers, pour lire un deuxième roman de l'auteure finlandaise, qui s'avère être le premier qu'elle a écrit.
Pour résumer en quelques mots, la vie de Ange, jeune photographe de publicité, se trouve chamboulée lorsque devant chez lui, un soir, il recueille un jeune individu agressé par des loubards.
Un individu d'une espèce peu commune, puisqu'il s'agit d'un troll. Et l'auteure de citer aussitôt des extraits d'encyclopédies, de journaux ou de livres scientifiques concernant la vie de ces habitants des forêts scandinaves. Les adultes peuvent atteindre deux mètres de haut, et sont carnivores, mais le protégé d'Ange est un bébé, tout attendrissant. le jeune homme juge cependant plus prudent de n'en parler à personne et commence pour lui une longue série de dissimulations et mensonges divers, grâce auxquels il va bientôt ne plus trop savoir où il en est.
L'écriture claire et précise de Johanna Sinisalo, pas exempte de jolies phrases plus lyriques quand le moment l'exige, s'empare du sujet et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle ne recule devant rien, quand elle tient une idée. Elle va jusqu'au bout du bout, quitte à proposer des situations un peu scabreuses parfois.
Vous aurez donc compris que s'il arrive qu'on sourie parfois, il ne s'agit pas d'une fantaisie dans le genre des romans de Arto Paasilinna, ni d'un conte, mais d'une extrapolation sur une situation : « Et que se passerait-il si les trolls existaient et que quelqu'un recueille un jeune égaré ? » Cette supposition est prétexte à réfléchir sur l'intelligence animale qui ne se laisse pas toujours dominer par l'intelligence humaine. C'est d'ailleurs un thème qui sera développé dans le sang des fleurs. de même, le roman travaille sur l'opposition entre vie sauvage et civilisation, la sauvagerie n'étant pas forcément du côté le plus évident. Alors, le message passe parfois un tout petit peu en force, sans trop de subtilité, mais rappelons qu'il s'agit d'un premier roman. La construction à plusieurs voix est bien utilisée, et renforce l'avidité à savoir comment tout cela va tourner.

la suite...
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Ange est un jeune photographe en vue dans le milieu publicitaire. Homosexuel et plutôt beau garçon, sa vie amoureuse consiste à utiliser des hommes qu'il n'aime pas mais qui lui courent désespérément après, tout en courant lui-même désespérément après des hommes qui ne l'aiment pas plus mais qui utilisent son talent. Un soir, en rentrant chez lui, il découvre un bébé troll. Mû par une envie irrépressible, il décide de l'emmener dans son appartement pour l'élever seul.

Le livre prend le parti de présenter les trolls comme des animaux réels, découverts sur le tard (comme le panda ou l'okapi) par la communauté scientifique, qui a encore bien du mal à démêler les légendes des observations réelles. Ange connaît d'ailleurs quelques difficultés à nourrir son petit protégé, et devra pratiquement se prostituer auprès d'un ancien amant vétérinaire pour le sauver.

Si l'écriture m'a semblé sur le moment assez joyeuse, je me suis rendu compte après quelques jours à quel point l'ambiance générale est glauque : aucune relation n'est authentique, chaque protagoniste ne cherche qu'à manipuler l'autre pour parvenir à ses fins. Les timides tentatives de dévoiler ses sentiments se font aussitôt exploiter par l'autre. Les relations homme-femme ne sont pas en reste, puisque le seul couple hétérosexuel du livre est constitué d'un vieux finlandais qui a littéralement acheté une femme aux Philippines pour en faire une esclave sexuelle et domestique.

Le troll semble donc ici représenter une certaine « sauvagerie originelle », avec sa part d'agressivité et de concupiscence instinctives, qu'il conviendrait d'accepter pour fuir ce monde auto-proclamé « civilisé », mais pourtant entièrement faux.

Le roman est particulier, sur le fond comme sur la forme (le récit est entrecoupé d'articles scientifiques sur le troll). Certaines scènes, notamment les pulsions sexuelles d'Ange pour le troll, sont parfois un peu dérangeantes. Curieusement, le récit se lit très facilement au premier abord, mais provoque beaucoup d'interrogations une fois refermé.
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Je vous présente Ange, un dynamique photographe de pub, à la fois beau et homo branché. Un soir, rentrant chez lui, il sauve des bottes d'une bande de jeunes (la cruauté n'a pas d'âge) voyous finnois quelque chose qui ressemble fort à un petit animal blessé. Il le ramène donc dans son appartement solitaire pour le soigner. Mais voilà, cette créature enfantine est bien sauvage, mais loin d'être un simple animal de compagnie : c'est un TROLL ! Sauvage et d'une violence inouïe…

TROLL (syn. diable des forêts ; anc. croquemitaine, gobelin, ogre ; nom sc. Felipithecus trollius ; famille des félipithécidés).

Carnivore panscandinave à l'aire de répartition limitée au nord de la mer Baltique et à la Russie occidentale. Chassé par la déforestation du reste de l'Europe, où il était encore relativement commun au Moyen Age, à en croire les légendes et les sources historiques. Officiellement découvert et classé parmi les mammifères en 1907, considéré jusqu'à cette date récente comme une créature mythique, uniquement attestée par la tradition populaire et les contes.

Poids et taille d'un mâle adulte : 50 à 75 kilos pour 170 à 190 centimètres. Bipède plantigrade aux membres longs dont la locomotion présente cependant de nombreux traits digitigrades. Pattes postérieures et antérieurs respectivement pourvu de 4 à 5 doigts armés de longues griffes, dont un pouce préhensile. Queue longue, terminée par un pinceau de poils. Langue râpeuse. Yeux rouge orangé, pupille elliptique. Robe noir profond. Fourrure dense à poil lisse et, chez le mâle, tête coiffée d'une abondante crinière noire. Exclusivement nocturne. Se nourrit principalement de menu gibier, de charognes, de nids et de jeunes oiseaux […] Population estimée en Finlande : 400 individus environ. Classé parmi les espèces menacées.

Ange va donc enquêter sur le monde des Trolls, leur histoire, leur mode de communication, leurs habitudes alimentaires et sociales… Mais pendant que le troll reprend des forces et semble s'attacher dangereusement à Ange, ce dernier comprendra, à ses dépens que si au départ, cette histoire semblait être un rêve issu de l'imagination d'une soirée bien trop arrosée, la situation est devenu bien réelle et incontrôlable. Une solution, même radicale, devra être envisagée…

« Jamais avant le coucher du soleil », c'est le genre de roman qu'on ne peut lire qu'une fois dans sa vie, de par son originalité. Vous en connaissez beaucoup des trolls (je ne parle pas de ceux qui deviennent président) ? Ils ne sont pas nombreux à courir au coin de nos rues. Alors rien que pour cette raison, je vous le conseille. Vous en apprendrez beaucoup sur ce monde des trolls, et le jour où l'un d'entre eux se réfugiera dans votre antre familial, vous ne serez plus pris au dépourvu… Faites les provisions de souris et d'oiseaux…

Ce roman est un mélange de science-fiction, de « fantasy » et d'extraits encyclopédiques sur le sujet de trolls, fournit une documentation très détaillée sur l'univers de ces petites bêtes finlandaises, sur la mythologie et les contes de Scandinavie…

Un roman pour tout âge, pour les passionnés des splendeurs polaires ou pour les non-initiés qui veulent s'immiscer dans l'univers du Grand Nord à la recherche des Vikings et des Trolls.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
C'est dingue comme il peut y avoir des villes, et encore des villes. Des villes à l'intérieur des villes. [... I]l y a la ville de chacun de ses habitants. Celle de certaines femmes, aux rues définies par les commerces qui s'y trouvent, par la qualité de leurs boutiques de mode, de leurs parfumeries, de leurs bijouteries, de leurs magasins de chaussures. Ou celle des ivrognes, faites de bistrots, de baraques à frites, de marchands de vin, de porches discrets sous lesquels il est facile de se glisser pour uriner sans se faire remarquer, de taules de potes chez qui on peut emprunter de la thune ou trouver à crécher pour la nuit. Et l'alcoolo ne voit même pas les boutiques de design, car elles n'ont pour lui aucune fonction, comme la femme à la mode ne voit pas les rades crasseux, qui n'existent même pas pour elle. Elle reconnaît le coin de rue au salon de thé où elle entre parfois pour déguster un cappucino et un brownie. La ville du chauffeur de bus, de son côté, est constituée d'itinéraires, d'arrêts, de pentes et de virages apparemment sans intérêt, qui tirent leur magie de leur difficulté de les négocier par temps de neige ou de verglas, et de terminus dont chaque centimètre carré lui est familier, à force d'y traîner la clope au bec en attendant l'heure du départ en sens inverse ; il connaît jusqu'aux écureuils dans les arbres, alors que les passants ne voient rien d'autre qu'un élargissement de la chaussée, un insignifiant carré de bitume entamé par des pneus pesants.
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page 131
[...] Pessi est étonnamment silencieux - il doit être en train de faire des bêtises. Je détache mon regard de l'écran et je le cherche des yeux. Il est assis comme d'habitude, son mince dos noir et sa crinière tournés vers moi, ses oreilles frémissent, attentives au moindre bruit, sa queue se balance en signe d'intense concentration. Je me redresse dans mon fauteuil et là, bien que la pièce soit quasiment plongée dans l'obscurité, je vois ce qui l'occupe. Pessi s'est emparé du jeu de cubes et, de ses longs doigts agiles et griffus, il est à cet instant précis en train d'en poser un au sommet d'une pyramide presque parfaite. [...]
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Le docteur Spiderman a parlé de nids. J’ai donné au troll des œufs de poule crus, d’abord cassés dans un bol, puis avec leur coquille, mais il n’en a voulu sous aucune forme. Je suis allé acheter chez Stockmann des œufs de caille qui ont paru l’intéresser un peu plus, mais peut-être leur couleur, leurs mouchetures ou leur taille lui rappelaient-elles simplement quelque chose, et il n’y a pas non plus goûté.
Je jette un coup d’œil vers le lit, vers ce petit être noir à la fois inquiet, épuisé et de toute évidence douloureusement affamé. Je ne peux pas le laisser sortir, dehors l’attendent des hordes chaussées de bottes à bout ferré qui s’éclatent à arroser d’essence les SDF, à jeter les chats du haut des toits et à tabasser les pédés. Et si je parle de lui à qui que ce soit, je le perdrai tout aussi sûrement.
L’odeur de baies de genévrier me chatouille les narines. Ses propres congénères n’ont pas voulu de lui. Il était de trop, un poids mort, un fardeau. Ils ont abandonné cette svelte et souple créature que l’on pourrait immortaliser dans du marbre noir.
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Quand je suis arrivée ici et que Pentti ne me faisait encore qu'un peu peur, il m'a emmenée chez le docteur et lui a parlé comme si je n'étais pas là; il a dû lui dire que je ne parlais pas un mot d'anglais, car c'est à lui que le médecin a posé toutes ses questions, pas à moi. Et je me suis retrouvée sur une table avec des étriers et le docteur m'a regardée et tâtée à m'en faire jaillir les larmes des yeux, puis il a enfoncé en moi quelque chose dont Pentti m'a dit plus tard que c'était pour ne pas avoir d'enfants.
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"Je n'y peux rien, si je suis le genre de type sur lequel les autres projettent leurs rêves et leurs désirs."
D'après lui, il ne s'est rien passé.
D'après lui, j'ai tout imaginé.
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