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Inch Allah tome 2 sur 3
EAN : 9782081219113
379 pages
Flammarion (15/09/2010)
3.99/5   164 notes
Résumé :
1956-2001. Le Moyen-Orient s'enflamme. Les passions s'attisent. Certains choisissent la voie de la paix, d'autres la lutte armée, d'autres encore le terrorisme. Dans ces années tourmentées, nous continuons de suivre la destinée de quatre familles juive, palestinienne, irakienne, égyptienne - qui cherchent à survivre et à conserver leur part d'humanité. Mais entre la guerre des Six Jours et celle de Kippour, l'embrasement du Liban et l'intifada, y a-t-il une place po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce second tome de la saga Inch'Allah, Les incursions romanesques sont anecdotiques. Cet ouvrage se présente en effet plus sous forme d'un rappel à l'histoire que d'un roman et le talent de conteur de Gilbert Sinoué s'y trouve contraint par l'implication de l'historien.
Natif de la région, en Egypte, de cette époque qui a connu l'arrivée au pouvoir de Nasser, Gilbert Sinoué est tout indiqué pour ce rôle. En promoteur du rapprochement des grandes religions monothéistes, il aime se souvenir, avec une certaine nostalgie, de l'époque où l'Egypte était un modèle de coexistence pacifique de toutes les communautés.
Dans le cri des pierres, comme dans l'ensemble de son oeuvre, Gilbert Sinoué fait oeuvre d'une grande impartialité dans l'évocation des rivalités qui opposent les protagonistes de ce conflit entre juifs et arabes. Au gré des alternances d'intervention au sein des chapitres, il déploie une scrupuleuse application à faire valoir les arguments de chacun des partis. On lui pardonnera toutefois, dans cet ouvrage, quelques traits de subjectivité qui ne font que trahir son attachement à son pays d'origine et de ce qu'il a pu représenter pour son idéal philosophique.
Chacun des belligérants du conflit du Moyen-Orient s'attache à prouver sa légitimité à occuper la terre de Palestine. La démarche donne lieu à un concours de rétrospective historique, aussi loin que les archives l'autorisent, prolongées par l'interprétation puis par l'imaginaire, dans lequel les protagonistes revendiquent tour à tour l'antériorité de leur présence sur ce sol. C'est la clé d'un conflit dont la mèche a été allumée par la déclaration Balfour en 1917.
Gilbert Sinoué connaît bien l'histoire, les mentalité et psychologie des peuples du Moyen-Orient. Il retrace avec dextérité leur parcours tumultueux et regrette avec beaucoup d'amertume les faux espoirs nés du discours d'Anouar el Sadate à la Knesset en 1977.
Mais quand la fiction prend le pas sur la réalité sous la plume de l'auteur, c'est pour lui donner l'occasion d'échafauder une utopie qu'il voudrait universelle : un roman d'amour entre un juif, Avram Bronstein, et une palestinienne, Joumana Nabulsi. La tentation est trop forte pour lui de prouver que l'amour peut venir à bout des querelles politiques et des conflits qui en découlent. Ce couple symbolise le voeu si cher à Gilbert Sinoué de voir Juifs et Palestiniens cohabiter sur une terre qu'ils revendiquent l'un et l'autre. Au jour où il met un point final à ce deuxième tome, la solitude de ce couple dans le paysage politique et dans la société civile exprime tout son regret de voir ce conflit se perpétuer sans perspective d'issue heureuse.
Gageons qu'il aimerait mettre en chantier un troisième tome avec l'espoir pour fil conducteur.
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Gilbert Sinoué s'est lancé un sacré défi : raconter le Moyen-Orient de 1956 à 2001, plus de 40 ans d'histoire de cette Région déchirée aux multiples peuples et pays, en moins de 400 pages. Il y réussit en partie. "Inch'Allah, le Cri des Pierres" est un superbe outil pour qui, comme moi, ne connaît pas ou peu l'histoire du Moyen-Orient. Il donne un aperçu impartial des événements complexes qui se sont déroulés entre la prise du pouvoir égyptien par Nasser de 1956 aux attentats du 11 septembre 2001. Néanmoins, ce n'est qu'un aperçu et le livre laisse sur sa faim avec un sentiment, parfois de lacunes, parfois de pas assez. Gilbert Sinoué m'a donc donné une envie d'approfondir une grande partie des épisodes racontés.

Par ailleurs, au contraire du premier tome et sans doute à cause de la densité des événements, le caractère et l'histoire personnelle des personnages sont à peine effleurés et ils sont donc peu attachants. Jean-François Levent, qu'on avait appris à connaître dans le premier tome, déçoit aussi : après avoir abandonné sa carrière de diplomate pour la France, il ne semble toujours pas capable de choisir son camp. La lecture de ce livre m'a donné un sentiment de malaise et d'horreur à voir l'histoire, déclenchée en 1916 par les accords Sykes-Picot puis en 1917 par la déclaration Balfour, se dérouler inexorablement vers la situation que l'on connaît aujourd'hui sans que même les meilleurs hommes n'aient réussi à vaincre la bêtise humaine. Peut-être, est-il aussi plus difficile de s'attacher aux personnages parce que les conflits ne leur laissent qu'une chance infime de ne pas connaître une fin tragique ? Dans certaines circonstances, l'adage « la vie continue » ne semble pas pouvoir s'appliquer. En tous cas, c'est l'impression que Gilbert Sinoué m'a donnée... Je lirai d'autres livres sur cette période de l'histoire en espérant y trouver davantage le quotidien, les malheurs mais aussi les bonheurs, des gens qui l'ont vécue.
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Voici le deuxième tome de la saga "Inch'Allah" sur la situation au Moyen-Orient, publié rapidement après le tome 1 (Le souffle du jasmin).

On y retrouve le fil des histoires entrecroisées de cinq familles de fiction : les Palestiniens Shahid, les Egyptiens Loufti, les Juifs Bronstein, les Irakiens El-Safi, Jean-François Levent, diplomate français et son épouse Dounia. Avec deux nouveaux personnages féminins hauts en couleurs, la belle et sauvage Syrienne Chahida et la Palestinienne courageuse Leïla Khaled.

Nous survolons l'histoire mouvementée de 1956 à 2001, de la crise de Suez aux attentats du 11 septembre. Nous apprenons à connaître les hommes forts de la région, leur mode d'accession au pouvoir, l'extrême instabilité politique, la violence des passions, toutes légitimes. Nasser, El-Sadate, Hafez El-Assad, Yasser Arafat, Saddam Hussein prennent corps sous nos yeux.

Dans la mesure où les événements sont plus proches de nous, les repères temporels facilitent la lecture. Nous avons vécu cette période, ces multiples guerres. le livre a le grand mérite de la clarté, avec un éclairage "de l'intérieur" donné par cet auteur qui a vécu dans la région, qui est imprégné de ses cultures, sans doute en garde-t-il toutefois encore un soupçon d'angélisme. Tous ces personnages nous sont très sympathiques, c'est là le problème...Cependant, ainsi que le dit Nicolas Boileau :

"Dans le crime il suffit qu'une fois on débute,

Une chute toujours attire une autre chute."

Et l'on mesure mieux, en refermant le livre, combien la situation est malheureusement sans issue.

A lire pour mieux comprendre, même si au fond de soi, chacun souhaite ardemment qu'une solution plutôt qu'une autre, soit un jour, dans un siècle peut-être, acceptée....
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Nous suivons différentes familles de divers pays : Egypte, Irak... C'est le second volume, donc on a affaire maintenant aux enfants ou petits-enfants. Les décisions évoluent peu. On se dispute maintenant de plus en plus pour un bout de terre ou un peu de liberté, et pas seulement entre juifs et arabes mais aussi entre arabes. Selon les familles et les caractères, les opinions divergent. On opte pour la paix, la guerre, la révolution ou le terrorisme. le résultat est le même, toujours un peu plus de morts chaque année et le rêve de paix recule tellement que certains choisissent l'exil. On approche de près certaines personnes connues comme Arafat, Nasser, ou Ben Laden... Intéressant mais tellement compliqué !
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A travers le destin de quatre familles, l'une israélienne, l'une palestinienne, l'une irakienne et l'une égyptienne, Gilbert Sinoué essaye de nous faire comprendre la complexité de la situation politique au Moyen-Orient.

Un beau libre, poignant, intéressant et qui arrive à garder l'espoir malgré la tourmente qui règne dans cette région entre 1956 et 2001.
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Citations et extraits (97) Voir plus Ajouter une citation
— L’union des pays arabes ? Quels pays arabes ? Quelle union ?
Il énuméra sur les doigts de la main.
— Le Liban de Chamoun et les chrétiens maronites tremblent de se voir dévorer par la communauté musulmane, et mangent comme des moineaux dans la main de l’Occident. Le gouvernement libanais s’est même refusé à condamner l’attaque de Suez, Chamoun se limitant à déclarer : « Je retire mes ambassadeurs, mais je ne romps pas les relations diplomatiques avec l’Angleterre et la France. » En Irak, ce pantin de roi Fayçal II, qui vient à peine de se libérer de la régence de son oncle, est la poupée des Britanniques. L’Arabie Saoudite flotte dans son pétrole, et son roi, Ibn Séoud, n’a d’yeux que pour les États-Unis, qui sont ses premiers clients. Il hait Nasser et meurt de peur de voir la monarchie renversée à son tour. Quant au roi Hussein de Jordanie, il n’a que vingt et un ans, il tremble pour son trône, tout l’oppose à l’Égypte, et je me méfie des princes qui – à l’exemple du roi Farouk – ont fait leurs études en Angleterre.
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Souviens-toi qu'au milieu du XIXe siècle, fuyant les massacres déclenchés par les Turcs, c'est ici, en Egypte, que ces minorités chrétiennes se sont réfugiées. Dans cette Egypte où régnait alors un climat de tolérance et d'harmonie entre les trois religions du Livre. A peine installées, elles ont été confrontées à un dilemme : soit demeurer pro-occidentales et chrétiennes, soit se convertir à l'Islam. Eh bien, ces communautés inventèrent une troisième voie : le nationalisme arabe.
- Tu es sérieux ? Des chrétiens, promoteurs du nationalisme arabe ?
- Oui, mon cher ! Parce qu'ils ont choisi de s'intégrer. De faire corps avec leur pays d'adoption, de participer activement à son essor, sans jamais se départir de leur identité religieuse.
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Le peuple est une entité permanente, façonnée par l'Histoire. Contrairement à la foule, le peuple sait ce qu'il veut. Mais il ne sait pas comment y parvenir. C'est pourquoi il a besoin de chefs. Il se donne aveuglément à eux, tant qu'ils se donnent à lui. Mais, lorsqu'ils se prennent non pour des guides, mais pour des maîtres, lorsqu'ils trahissent ses aspirations, par cupidité ou par ambition personnelle, alors il les renverse. Il brûle ce qu'il a eu tort d'adorer. Un peuple ne se donne pas des chefs pour qu'ils s'enrichissent ou se couvre de gloire, encore moins pour qu'ils le conduisent au désastre. Il s'en donne pour qu'ils le fassent accéder à des meilleures conditions de vie. Ceux-là, croyez-moi, il ne les abandonne jamais.
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Souviens-toi qu’au milieu du xixe siècle, fuyant les massacres déclenchés par les Turcs, c’est ici, en Égypte, que ces minorités chrétiennes se sont réfugiées. Dans cette Égypte où régnait alors un climat de tolérance et d’harmonie entre les trois religions du Livre. À peine installées, elles ont été confrontées à un dilemme : soit demeurer pro-occidentales et chrétiennes, soit se convertir à l’Islam. Eh bien, ces communautés inventèrent une troisième voie : le nationalisme arabe.
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La foule est une masse d’individus réunis par les circonstances. Le peuple est une entité permanente, façonnée par l’Histoire. Contrairement à la foule, le peuple sait ce qu’il veut. Mais il ne sait pas comment y parvenir. C’est pourquoi il a besoin de chefs. Il se donne aveuglément à eux, tant qu’ils se donnent à lui. Mais, lorsqu’ils se prennent non pour des guides, mais pour des maîtres, lorsqu’ils trahissent ses aspirations, par cupidité ou par ambition personnelle, alors il les renverse. Il brûle ce qu’il a eu tort d’adorer. Un peuple ne se donne pas des chefs pour qu’ils s’enrichissent ou se couvrent de gloire, encore moins pour qu’ils le conduisent au désastre. Il s’en donne pour qu’ils le fassent accéder à de meilleures conditions de vie. Ceux-là, croyez-moi, il ne les abandonne jamais.
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