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EAN : 9782081219137
331 pages
Flammarion (26/09/2012)
3.44/5   105 notes
Résumé :
Grèce. Ile de Patmos.
Un homme regarde la nuit.
Pourquoi ce chirurgien au faîte de sa gloire a-t-il brusquement choisi l'exil ? Que cache le silence farouche qu'il maintient sur son passé ? Est-ce le hasard qui l'amène à croiser la route de la jeune Antonia et celle de sa mère, la fantasque Béba ? Son fils Taymour peut-il l'aider à panser ses plaies ?
Envoûtant, le nouveau roman de Gilbert Sinoué est une aventure intime où chacun apprend à fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a bien longtemps que je raffole des ouvrages de G.Sinoué :
« L'enfant de Bruges », « le livre de Saphir », « Erevan », la trilogie « Inch Allah » pour ne citer que ceux-là.

Avec ce roman, j'ai renoué avec un Sinoué intime et je me suis retrouvé avec des personnages cabossés par la vie qui, comme à son accoutumé, sont habilement analysés et finement détaillés.

Cet auteur a le chic pour me choyer, je me suis toujours installé confortablement et très rapidement dans ses romans prêt à affronter les pires événements.
Ses phrases sont douces comme des loukoums avec des mots pertinents comme du piment.
Grèce, île de Patmos. Dernier refuge de Théophane, ex-chirurgien de renom.
Meurtri par la vie, ébloui par la nuit à coup de lumière mortelle, Théophane s'est englué dans son passé.

C'est un roman sur la reconstruction de soi, sur l'acceptation du destin.
Grâce à des rencontres fortuites, le sort de Théophane, d'Antonia, d'Alexis et d'autres basculera au cours d'événements subtilement décrits par cet écrivain malin.

Peut-on échapper à la fatalité ? Les coïncidences sont-elles accidentelles ?
« Je suis de plus en plus convaincu que nous gouvernons partiellement nos petites vies. »

Après un traumatisme, quelle chance a-t-on de rencontrer l'être qui va vous épauler, vous secourir ? Faut-il avoir souffert pour aider les autres ?
L'animal peut-il aider un « déchiré » mieux qu'un homme ou une femme ?
La compréhension de l'autre est-elle proportionnelle à l'intérêt porté et à l'écoute ?
Quels sont les sentiments qui nous poussent à accepter de reprendre goût à la vie ?
Mais prends garde, « N'entretiens pas l'espoir de ce qui peut-être espéré, sinon s'ouvriront pour toi les portes de l'enfer. »

Assurément, toutes les réponses ne sont pas dans ce roman, et vous vous poserez inévitablement d'autres questions que les miennes.
J'espère seulement qu'à la faveur de ce texte délicat vous passerez de la lutte à la caresse.

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Au fond dans ce court roman Gilbert Sinoué nous fait prendre conscience que rien n'a changé depuis la chute d'Icare. Plus haut le sommet et plus dure est la chute. Comment se relever ? Comment survivre ? Comment vivre après avoir tué ? Voilà ce qui hante cet éminent cardiologue débarqué sur une petite île grecque.

Une autre grande question est : Pourquoi moi ? C'est une mauvaise question, une question qui mine, qui peut tuer. Mais aucun être souffrant d'une grave maladie ne peut s'empêcher de la ruminer encore et encore... jusqu'à l'acceptation. Sera-ce le cas cette fois ?

A bien regarder sous la belle écriture, les beaux paysages, les cartes postales, il y a bien plus qu'une petite romance fleur bleue...
A lire et surtout à méditer, une écriture très agréable, un intense moment d'humanité sans pathos ni confiture. J'ai fort aimé.
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J'ai pris le ferry.
J'ai débarqué à Patmos, en Grèce, pour voir éclore devant mes yeux la beauté d'un homme que la souffrance avait renfermé sur lui-même pendant des années.
De cet exil forcé a jailli le meilleur.
Le meilleur, c'est une rencontre.
La rencontre avec une terre, rocailleuse, sauvage, entourée de mer d'un bleu océan.
La rencontre avec un vieux cheval fidèle, thérapeute sans parole mais si bienfaisant.
La rencontre avec Béba, fantasque liseuse de cartes aux expériences dépaysantes.
La rencontre avec Antonia, la raison d'un bonheur encore à naître.
La rencontre avec Taymour, un fils si présent et pourtant tellement absent.
La rencontre avec soi-même, celle qui décape, qui réinvente, qui fait peur, qui décourage, qui invite à la fuite, qui relève, qui rend plus fort, qui pardonne.

Ce livre est ma première rencontre avec Gilbert Sinoué, magicien des mots, des expressions si belles qu'on les relit dix fois, inventeur d'un monde dans lequel on se sent si bien.
Comment ai-je pu attendre 47 ans avant de découvrir cette écriture ?

L'homme qui regardait la nuit est une invitation à l'introspection, à l'amour, à la confiance et à l'espérance. Quand des êtres bienfaisants et aimants croisent nos routes, il faut croire au destin, remercier le ciel, admirer les étoiles et regarder la nuit avec un immense sourire.
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Le thème de la rencontre de deux êtres que le destin a brisés est un classique un brin racoleur dont le dénouement est souvent cousu de fil blanc. On ne prend toutefois pas le risque de consommer du réchauffé avec un auteur comme Gilbert Sinoué. La force suggestive de son écriture donne de la consistance à une intrigue qui sert aussi de prétexte à sécréter de profondes réflexions sur la nature humaine. Toutes les phrases ont leur poids de signification, aucune ne sonne creux.

Avec cet ouvrage, Gilbert Sinoué délaisse, l'espace de quelques chapitres, le roman historique pour la pure fiction, avec là encore quelques évocations auto biographiques aux fragrances orientales chères à l'auteur. Les rappels à l'histoire de cette époque au coeur de la Méditerranée ancrent cette fiction dans le contexte politique des lendemains de la Grèce des colonels. En promoteur de la tolérance, Gilbert Sinoué ne cache pas son aversion pour ce genre de régime autoritaire. Aussi fait-il des parents d'Antonia, l'un des deux héros de ce tête-à-tête improbable, son bras armé contre ce fléau de la dictature.

La construction de l'intrigue est habile. Théophane, chirurgien de renom, voit sa vanité lui éclater au visage au sommet de sa gloire professionnelle. Il est soudainement rabaissé à sa condition de mortel, celui dont « la lampe se consume ». le secret de son exil sera distillé subtilement tout au long de l'ouvrage, en particulier dans ce rapport curieux avec un personnage d'arrière plan dont on comprend au final qu'il est au centre de l'intrigue.

Le « pourquoi moi ?» hante chacun des deux protagonistes. Il est lourd de révolte face à l'impuissance de l'Homme dans la gouvernance de sa vie. Théophane ne supporte pas d'avoir été l'instrument du destin. Antonia renie sa vie dans le handicap alors qu'elle lui avait fait le cadeau de la beauté. Pour l'un comme pour l'autre le recours à la religion en exutoire salvateur est également exclu. On retrouve dans ce rejet le mépris de Gilbert Sinoué pour le sectarisme des religions monothéistes.
C'est un ouvrage sur la croisée des destins, d'interrogation sur les coïncidences, que certains qualifieront de hasardeuses que d'autres voudront porteuses de sens.

On passe un bon moment à Patmos à démêler les tourments de ces coeurs fracassés qui tentent de survivre en cherchant à revivre.




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Théophane, un vieux chirurgien vivant en Grèce, à fui la France, suite à un mystérieux passé qui le hante chaque jour durant. Il mène une vie banale, simple, jusqu'au jour où une famille débarque un beau matin du Blue Star...

Tout d'abord, j'ai bien aimé la couverture du roman, que je trouve vraiment très joli. Elle a un côté mystérieux, qui est renforcé par les couleurs sombres bleu et noir.

Ce nouveau roman de Gilbert Sinoué est teinté d'émotions. Rapide à lire, il permet au lecteur de s'évader, de voyager également, car racontée dans la ville de Patmos, en Grèce, l'histoire nous emmène au coeur des îles grecques. Gilbert Sinoué nous fait partager sa culture de la Grèce et de l'Egypte, ponctués par des mots grecs, souvent mal compris pour ma part, mais ça met dans l'ambiance du livre, donc j'ai bien aimé ce côté-ci.

Les personnages sont attachants. le vieil homme a un côté sensible, touchant, il est sympathique, il attire le lecteur et le met en confiance.
Antonia, la jeune fille qui a perdue l'usage de ses jambes, est un peu rebelle, mais ce n'est qu'une carapace, un bouclier, une facette d'elle qu'elle se donne...

Je n'ai pas accroché au début de ce livre, ce n'est que vers le milieu de l'histoire que la vie des personnages a commencé à m'intéresser, à m'attirer vraiment. Les termes médicaux étaient assez complexes à comprendre... pour tout avouer, je lisais certains passages sans vraiment comprendre le sens des phrases. (Déjà que je ne suis pas bonne en sciences, si en plus vous me parlez d'ichtyose congénitale, de cellulaire de protéines, de substrats et j'en passe... je me perds, me noie dans les abîmes de la science).

En tout cas, j'ai adoré la fin du roman. Plusieurs interrogations parsemaient mon esprit, et ce n'est qu'à la fin du livre qu'une réponse est apparue à toutes les questions que je me posais tout au long de ma lecture. C'est un bon rebondissement (le seul, malheureusement, de l'histoire), dont je ne m'attendais pas du tout.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
On retarde une échéance, on se croit capable de gérer la fuite, jusqu'au jour où une main nous saisit par le collet et nous ramène à la case départ. Je suis de plus en plus convaincu que nous ne gouvernons que partiellement nos petites vies.
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Aucune richesse ne transformera un homme en ce qu'il ne peut être.
Je te l'accorde, ni aujourd'hui, ni jamais la richesse ne suffit à élever un homme. Mais aujourd'hui, plus que jamais, la pauvreté le rabaisse.
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On ne conquiert jamais personne, l'on n'enfonce aucune porte ; ce sont les autres qui, bienveillants, les entrouvrent parfois pour vous.
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On ne conquiert jamais personne, l'on n'enfonce aucune porte ; ce sont les autres qui, bienveillants, les entrouvrent parfois pour vous.
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Il n’est pas dans la logique que les enfants précèdent leurs parents dans la mort. De toutes les blessures qu’inflige la vie, celle-ci demeure la pire, la plus cruelle, la plus terrifiante. Un enfant qui s’en va, emporté par la maladie, voilà déjà une épreuve maudite. Mais, lorsque c’est le père ou la mère qui est responsable de son décès, il ne s’agit plus d’une épreuve, mais d’une malédiction. La damnation éternelle.
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