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Éric Boury (Traducteur)
EAN : 9782743616090
122 pages
Payot et Rivages (03/01/2007)
3.5/5   60 notes
Résumé :
Un jour tout blanc de neige et de glace, le révérend Baldur Skuggason, part à la chasse, fusil à l'épaule, fureur au ventre. Pendant ce temps, Fridrik le botaniste cloue un cercueil, celui d'Abba, handicapée de naissance. Ces trois personnages, la bête féroce, le lettré et la douce enfant vont de façon étonnant mêler leur histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la lande colorée, une chasse à la renarde s'ouvre... Baldur Skuggason (Baldur de l'Ombre), le chasseur diabolique se perd dans la neige immaculée.
Dans la vallée de Dalur, à la ferme de Brekka, Fridrik le botaniste, autour du cercueil d'Abba, s'affaire et délivre son histoire, celle violente et cruelle de Hafdis Jonsdottir, la fiancée de Halfdan..
Dans l'hiver islandais, s'élève une ode aux éléments, aux énergies,
un texte poétique, lyrique et très créatif.
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Etrange petit opuscule.
Il commence par un chassé-croisé entre un pasteur et un renard.
Malgré l'annonce d'une tempête, en Islande, un pasteur traque une renarde.
De courts chapitres pour décrire cette chasse poursuite, tant du côté de l'homme que de l'animal.
C'est assez beau.
Et puis toute une partie où je n'ai pas compris grand-chose, perdue dans tous ces noms islandais assez complexes.
La dernière partie donne une explication aux incompréhensions précédentes.
En bref, ce fut une lecture étrange dont je ne sais trop que penser.
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Qu'est ce qui peut bien relier ces 3 personnages? Un révérant chasseur de renard, un botaniste qui fabrique des cercueils et une jeune trisomique. On se posera la question jusqu'à la dernière page de ce petit roman que j'ai trouvé assez original.
Une bonne partie de l'ouvrage est consacrée à la traque d'une renarde, ce qui entraine le révérant dans bien loin dans la montagne au coeur de l'hiver islandais. Entre temps on découvre le botaniste qui annonce la mort de son aide, une jeune trisomique à laquelle il s'était profondément attaché.
On en apprend peu à peu sur le passé de chacun de ces trois personnages jusqu'à ce que la chasse au renard s'achève et que la vérité éclate.
Un peu de lumière émane du personnage du botaniste qui contraste avec la cruauté du monde qui ne laisse aucune place à la différence. Peut être quelque part une certaine victoire de l'amour et de la connaissance sur la foi hypocrite et la cupidité.
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Baignant dans une nature austère et hostile, cette nouvelle l'est tout autant, dans le style sec, sans fioriture, et concis, que dans la nature des personnages.
Nous croisons un Révérend cruel parti chasser la renarde dans un décor déshumanisé, un botaniste qui est tout le contraire du Révérend. Et puis au milieu, il y cette simple d'esprit, reliée aux deux personnages précédents.
J'ai trouvé cela étrange, mais pas désagréable à lire. L'ambiance y est glaciale, sèche. Pour un écrit de petit gabarit, cela passe facilement.
J'ai pu y lire de belles descriptions, de belles évocations qui donnent envie, d'aller plus loin dans cette littérature un tantinet particulière.

« le soleil réchauffe le corps blême de l'homme en même temps en même temps que la neige qui craque avec un bruit feutré : l'homme est l'oiseau du jour »
« le monde entrouvre subrepticement le rideau, s'offrant au plus beau des regards. La perdrix cacabe. Les ruisseaux dégouttent lentement sous la pellicule de glace et rêvent de ce printemps où ils se feront périlleuses rivières. Des volutes de fumées s'élèvent de monticules de neige disséminées çà et là sur les flancs de la montagne-voici leurs fermes. Ici tout n'est qu'azur uniforme, sauf le scintillement des cimes. C'est l'hiver dans la vallée de Dalur. »

A lire cela, j'ai envie de préparer mon sac, et d'aller voir des mes propres yeux….pas vous ?

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Le Moindre des Mondes, The Blue Fox, Skugga-Baldur dans son intraduisible titre islandais (qui fait référence à une créature folklorique) : l'histoire croisée d'un pasteur bestial lancé (et perdu) dans une fascinante chasse à la renarde comme seuls les contes et légendes savent en inspirer, d'un botaniste poète et humaniste, d'une simplette au vocabulaire mystérieux, au coeur proche des oiseaux. Et tout autour, la neige, l'hiver, la terre islandaise. le ciel, et les renardes "au pelage roux comme la lande".

Métaphysique, poésie, folklore, botanique, chronique historique, autant d'éléments imbriqués dans ces cent et quelques pages. Et tout se tient, cela fonctionne comme dans un rêve raconté dans une langue et une logique que l'on saisit intuitivement - un rêve parfum de thé couleur de glacier...

// Voir aussi la chronique d'AS Byatt, en ligne dans les archives du Times :
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Le cinquième jour, le pasteur sous le glacier commença à craindre pour sa santé mentale. Il se livra à la chose la plus naturelle qui soit pour un Islandais bloqué dans une impasse. Réciter vers et comptines, déclamer quatrains et, poèmes épiques, chanter haut et fort pour soi-même et une fois ce répertoire épuisé, s'attaquer à celui des psaumes. Il s'agit là d'un antique remède qui ne déçoit jamais celui qui souhaite conserver son sens commun.
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Les "mangeurs de lotus" étaient un groupe de gens qui mesuraient leur existence à l'aune de la poésie française d'écrivains comme Baudelaire, Nerval, Gautier et Musset – et ils organisaient des banquets – sur le compte desquels couraient bien des histoires mais auxquels peu de gens assistaient – où les plantes médicinales transportaient les hôtes dans de nouveaux mondes, tant charnels que spirituels – avec diligence et tout en douceur. Friðrik était un hôte assidu de ces réunions et, une fois qu'ils redescendaient juste de montagnes russes éthérées, il déclara à ses compagnons de voyage :
– J'ai vu l'univers ! Il est constitué de poèmes !
Les Danois se dirent qu'il avait parlé là en "rigtig Islæding", c'est à dire en authentique Islandais.
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Les enfants mongoliens de Down n'étaient donc pas parvenus à maturation totale; ils étaient condamnés à demeurer puérils et timides toute leur vie. (...) En Islande, on les supprimait à la naissance.(...) avant même qu'ils ne parviennent à pousser leur premier cri, la sage-femme leur obstruait les sens, renvoyant par ce geste ce souffle dans l'immense réservoir d'âmes d'où tout être humain est extrait. (...)
Mais il advenait toujours que quelques fœtus ratés passent au travers: cela se produisait en des lieux perdus et oubliés de Dieu et où nul ne pouvait venir se substituer au jugement de mères qui pensaient détenir un trésor en la personne de leurs enfants, en dépit de leur étrangeté. (p. 70 et 71)
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Les renardes au pelage roux comme la lande ressemblent tellement à ces rochers étonnamment accueillants. Lorsqu'elles se tapissent auprès d'eux, il n'y a aucun espoir de les distinguer du roc lui-même, oh oui elles se montrent bien plus habiles que leurs blanches cousines dont la silhouette toujours se trahit en dessinant une tâche jaune sur la neige glacée.
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-Vous voulez nous rendre sourds ou quoi?
Le coeur du révérend Baldur manqua une mesure. Celui qui l'interrogeait n'était pas un sauveteur qui se serait trouvé à l'extérieur sur l'étandue neigeuse; non, l'inquisiteur effronté lui tenait compagnie à l'intérieur de la grotte - on seulement, celui-ci était avec lui dans la grotte mais il se trouvait tout bonnement serré contre lui et, à vrai dire, à l'intérieur de ses vêtements.
Le pasteur poussa un hurlement d'effroi au moment où il sentit la renarde se retourner contre sa poitrine. (P.104)
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