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Critique de le_Bison


Cap sur l'île Noire. J'ai hésité entre le ciré ou le poncho. Pressentiment d'une rencontre déterminante. Tintin et Milou ? Ils sont partis sur d'autres aventures tout aussi pittoresque que la mienne. Non, j'ai pris mon poncho, un disque de Florent Pagny pour la couleur locale, une bicyclette bleue déglinguée. L'île Noir dans l'Antarctique Chilien, la Terre de Feu. Là-bas, la route s'arrête devant l'océan dans l'aube tiède du levant ; c'est l'ultime escale la fin de l'errance avant que j'ose le silence. Ici la vie est comme toutes les autres vies, même valeurs, couleur le ciel se mêle à la poussière je commence à comprendre…

Qu'y a-t-il à comprendre ? Que la vie est une métaphore.

Une méta-quoi ?

Fort, l'ami. Une métaphore. Attends, je t'explique. Tout d'abord, suis-moi à l'auberge. J'y ai enfin trouvé la paix que je cherchais, comme une sensation franche, cette lumière blanche. Ne fais pas attention, c'est juste la jeune et belle Béatriz, dans une blouse de deux tailles plus petites que ne l'exigeaient ses seins éloquents, qui m'amène une pinte bien fraiche pour épousseter la poussière de ces terres. Où en étions-nous l'ami ? Ah oui, la métaphore… Souviens-toi en. Il n'est question que de métaphore sur l'île Noir. de métaphore et de poésie.

Maintenant que j'ai fait le point sur les métaphores, je te présente Mario Jimenez. Jeune homme, facilement impressionnable par les métaphores, la poésie et l'amour. Qui ne le serait pas à cet âge-là. Déjà que moi, malgré mon grand âge, et cette immense sagesse qui me caractérise, je reste coi devant la belle Béatriz, prêt à la prendre en coït. Mario, le facteur en bicyclette avec pour seul « client », un type un peu rêche au début. Il fait le gars bourru, mais un vrai poète ce type quand on le connait. Pablo Neruda, qui a failli être président du Chili, mais qui a bien été Prix Nobel de littérature. Un sacré gars, bon poète, qui sait comment écrire à une dame et qui en quelques mots loués au jeune Mario, servira d'entremetteur à quelques belles parties de jambes écartées, d'orgasmes fracassant et de pénétrations intimes. Tout est dans la subtilité des hommes et la poésie de l'acte. Plus qu'une métaphore de l'amour, c'est un hymne au plaisir, à la délectation. La jubilation n'est pas loin, par conséquent l'éjaculation aussi. Autre métaphore de la vie, mais celle-ci n'est pas de Pablo Neruda.

Tout est donc dans la subtilité des mots choisis. Quand le vulgaire sperme se mêle à la coulée de la lave, cela devient une pornographie métaphorique. J'en jubile. du grand roman chilien. Pas à la Coloane, ni à la Sepulveda. Juste à la Skármeta que je découvre, ainsi. Un dernier mot pour finir, si tu le permets. Je te raconte la fin qui comme toutes les fins a son importance. Et ce n'est pas une métaphore, d'ailleurs. Les dernières pages s'arrêtent sur la mort de Neruda, sur la mort d'Allende, sur la mort de la démocratie chilienne… Parce que Antonio Skarmeta n'en est pas moins un militant et un exilé après le coup d'état de 1973.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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