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sur 9943 notes
Tout a été dit déjà sur le livre de Leïla Slimani, et j'arrive après la bagarre- après le carnage plutôt.

Je viens de le lire d'une traite, ce matin, pour ne pas penser à ces lendemains- gueule-de- bois des élections américaines ni à ces autres lendemains gueule-de-bois bien français qui nous attendent dans quelques mois…

Je dois dire que le remède est souverain : j'ai été emportée par ce thriller terrible dont les premières pages, atroces, nous disent d'emblée à quoi il faut nous attendre. Sans rien enlever, pour autant, à la terrible fascination d'un récit dépouillé, factuel, ni à la pertinence de l' analyse impitoyable du lent processus de désagrégation et d'entropie qui fait de Louise, nounou trop parfaite, une folle infanticide .

Le récit de Leïla Slimani, en effet, démonte brillamment le mécanisme d'une impitoyable aliénation sociale, morale, sentimentale et psychique qui transforme une pauvre créature sans amour en machine à tuer.

Ce qui, à chaud, me frappe plus que tout, est l'importance que prend, dans cette folie dévastatrice, le manque douloureux, béant, d'un « quelque part où aller ». Une citation en exergue de Dostoïevski indique déjà cette piste : « Car il faut que tout homme puisse aller quelque part ».

Toute femme aussi.

Sans lieu à elle- c'est-à-dire sans lieu conforme à ce qu'elle est, Louise, vraie maniaque d'ordre, de propreté, de confort- qu'elle dispense si bien et si miraculeusement dans son lieu de travail- est vouée à l'inexistence ou à la vie machinale des bêtes et des fous.

C'est pourquoi la vue de l'homme qui défèque sans vergogne dans la rue, devant la porte de son misérable appartement où la douche pourrie s'est effondrée, la renvoie à une vision terrible de son propre avenir.

Si elle perd son travail, si la famille qu'elle a investie, charmée, circonvenue, ne refait pas un autre bébé pour l'occuper, s'ils ne l'emmènent pas en vacances dans cette île- mirage de Sifnios où elle rêve de trouver asile, si la voisine de ses patrons ne lui permet pas de gagner quelques sous supplémentaires pour payer les dettes qui l'accablent, Louise sait qu'elle ira grossir la cohorte des sans domicile fixe, des clochards et des fous qu'elle voit errer dans les rues de Paris.

Et quand cette menace se précise, elle bascule dans la folie meurtrière.

Le crime est atroce.

Les « patrons » , Myriam et Paul, sont pitoyables mais pas vraiment coupables : dévorés par leur travail, ils ont tout délégué à Louise, lui ont tout abandonné : enfants, maison, repas, loisirs, intimité…Elle semble avoir tous les pouvoirs, cependant il leur reste un terrible privilège: la congédier. Ils se sentent gênés d'avoir cette toute-puissance sur l' existence fragile et dévouée de celle qui est devenue une sorte d'esclave domestique consentante. Pire encore : ces jeunes bobos se sentent culpabilisés de trouver leur parfaite nounou, cette « pauvre Louise » taillable et corvéable à merci, petit à petit , envahissante, malsaine et secrétant un malaise diffus sur lequel ils ne mettent un nom que quand tout est trop tard.

Un livre sans parti pris, sans pathos, sans jugement qui donne à voir et à toucher du doigt non pas le processus d'une maladie mentale- même si Louise, comme on l'apprend a souffert autrefois de dépression grave, de « mélancolie délirante » et s'est fait interner- mais le processus d'une aliénation sociale, qui condamne la femme surtout si elle est fragile, pauvre, seule et mère célibataire et si elle se frotte à un monde qui n'est pas le sien : « Paul et Myriam ferment sur elle des portes qu'elle voudrait défoncer. Elle n'a qu'une envie : faire monde avec eux, trouver sa place, s'y loger, creuser une niche, un terrier, un coin chaud. »

Rectifions l'aphorisme de Blaise Pascal : tout le malheur des hommes est de ne pouvoir avoir une chambre où demeurer tranquille.

Tout le malheur des femmes comme Louise est de ne pas avoir quelque part où aller.Et tout le malheur qu'elle déchaîne vient de ce que personne ne l'ait compris ou vu à temps.

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C'est clair, d'entrée de jeu, Leila Slimani ne ménage pas son lecteur. La scène inaugurale est sordide et fait froid dans le dos ( on comprend l'angoisse suscitée chez les mères qui confient leurs enfants, même à des « perles » pour pouvoir se consacrer à leur travail).

Et la suite n'est pas faite pour rassurer : la relation qui s'installe entre Paul, Myriam et Louise n'a au départ rien d'inquiétant. Bien au contraire, les parents comblés par la qualité des services de cette femme si dévouée , si prévenante, voient d'un oeil bienveillant les bénéfices mesurables sur leur vie quotidienne : ils ont embauché la baby-sitter parfaite, une fée qui met de l'ordre dans leur vie , une Mary Poppins, une nounou de rêve .

C'est compliqué d'être patron, de trouver la bonne distance, de faire preuve de gratitude sans humilier , et d'autorité sans blesser . C'est le coeur de l'intrigue, le problème de la place prise (ou abandonnée par facilité à la jeune femme dont on ne connaît pas l'intimité, le passé, les galères)
Même les enfants y ont trouvé leur compte, jusqu'à ce que la situation échappe à tout le monde.

Les faits divers n'arrivent pas précédés de tambours et trompettes, et c'est tellement habituel que des proches soient abasourdis par les exactions de tel ou tel criminel, qui était un voisin si poli, si discret, jamais d'histoire.....et c'est aussi ce qui intensifie l'angoisse, plus dense et sournoise que dans un polar qui traite d'une enquête autour d'un tueur en série : celui-là , on le voit venir, il est l'incarnation du mal, les rôles sont distribués, il est sans doute plus facile à repérer et il ne viendrait à l'idée de personne de l'embaucher pour lui confier ce que l'on a de plus cher au monde! . Mais ici, les victimes comme le criminel sont tellement banals, tellement ordinaires que la suspicion n'a plus de support déviant pour canaliser les craintes.

Mine de rien, c'est aussi un état des lieux de la parentalité, des contraintes inhérentes aux doubles vies que vivent les jeunes parents tiraillés entre la réussite professionnelle et les exigences d'une vie familiale. Il n'y a pas de choix à faire, mais il n'en reste pas moins que ce n'est pas simple tous les jours.

Je n'ai pas complètement adhéré à cette histoire, peut-être parce que les motivations et le déroulement des faits qui amènent au drame ne me paraissent pas si clairs et qu'il reste une part non élucidée du passé de la meurtrière, qui empêchent de comprendre ce qui s'est réellement passé. C'est sans doute volontaire de la part de l'auteur, mais ça m'a laissé une impression d'inachevé.

Chanson douce, mais bien amère que celle que nous chante l'auteur.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Le roman s'ouvre sur cette phrase terrible : « le bébé est mort. » Une mère se tient en état de choc devant les petits corps meurtris de ses deux enfants. Elle pousse un long hurlement qui déchire la quiétude de cet après-midi du mois de mai. Quiconque perçoit ce cri animal comprend instinctivement qu'un drame est arrivé. Il y a un troisième corps dans l'appartement, celui de la nourrice qui a tenté de mettre fin à ses jours. Leïla Slimani reconstitue les événements qui ont mené cette tragédie. Elle raconte l'histoire ordinaire d'un couple de jeunes Parisiens nommés Paul et Myriam. A la naissance de son second enfant, Myriam a une opportunité professionnelle. Elle doit trouver en urgence une nourrice ; tâche qui s'annonce compliquée à Paris. Le couple reçoit la candidature de Louise. C'est une femme d'une cinquantaine d'année à l'allure stricte qui attire la sympathie des enfants et la confiance des parents. Tout se passe bien et Louise prend de plus en plus d'initiatives. Elle range, fait le ménage e prépare le dîner. Elle s'impose comme le pilier de la famille. Mais Paul et Myriam vont bientôt s'inquiéter de quelques signes alarmants.

Leïla Slimani nous parle de ces jeunes parents accaparés par leurs carrières qui délèguent facilement l'éducation de leurs enfants à une employée. Toujours débordés et pressés, ils renoncent à leur rôle de pères ou de mères au quotidien. Dans ce récit, Louise, la « super nanny », comble le vide laissé par les parents et renforce peu à peu son emprise sur cette famille. Elle remplit ainsi ses propres carences affectives. L'auteure nous montre aussi comment le couple, devenu employeur, va parfois avoir des mots humiliants pour leur salariée. Elle a pris une place au sein du noyau familial mais elle en reste étrangère. C'est une personne indispensable dont la présence n'est que temporaire. La psychologie des personnages est décrite avec pertinence. La tension est permanente. le lecteur secoué par un incipit poignant est ensuite captivé par un suspense qui ne faiblit jamais. Il suit avec intérêt la folie grandissante de Louise. « Chanson douce » est un drame psychologique dérangeant car parfaitement réaliste.
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Tout à déjà été dit sur ce livre, mais tant pis.....

Un ouvrage féroce lu d'une traite ou presque, fascinant, glaçant, terrifiant à la fois, qui s'ouvre sur un cri affreux: celui d'une mére...
Le premier chapitre dégoupille une grenade en révèlant d'emblée l'assassinat de deux enfants et la tentative de suicide de leur nounou " qui n'a pas su mourir ".

L'Asphyxiant huit clos familial raconte l'histoire d'un couple --peu exploré à ma connaissance --dans la littérature, un couple ambigu, complexe que forment une baby-sitter et une mère
Quand Louise apparaît , visage comme "une mer paisible", blonde, menue, fine, presque transparente, efficace "fée du logis", la mére Myriam , avocate parisienne passionnée par son métier est d'emblée conquise.

Entre les deux femmes l'alchimie est immédiate " comme un coup de foudre amoureux".
Louise console, soude peu à peu les fantasmes de famille idéale : des enfants calmes et bien peignés, un ménage tenu au cordeau, le dîner préparé avec soin sinon avec amour..une perle rare......
Louise apprivoise impeccablement ce petit monde au fil des mois, tisse sa toile maléfique......
L'auteur décrit puissamment sa solitude et son impassibilité étrange, sourde, inquiétante , sa façon subtile de se rendre indispensable et de s'infiltrer, efficace, hypnotique, au sein du foyer.
Derrière les apparences policées se cachent les différences sociales, les préjugés, la relation asymétrique entre deux femmes qui, d'un bout à l'autre de l'échelle sociale se jalousent,même inconsciemment et s'observent à distance...des notes discordantes discrètes apparaissent ....
Le délire implacable de Louise ferme peu à peu toutes les portes...
Chanson douce est t-il un thriller ? Non , plutôt une fable tragique.
L'écriture est puissante, froide, contenue, nerveuse, comme tirée au cordeau, excluant toute sentimentalité .
L'efficacité romanesque est telle que le lecteur est tenu en haleine d'un bout à l'autre, c'est la force magistrale de cette manipulation, cette nounou à l'âme pourrissante qui vampirise l'espace familial jusqu'au drame ultime .....
L'auteur tire les fils de cette tragédie avec une maîtrise incroyable, sans affect;On en ressort sonné.

Cet ouvrage ressemble à une claque glaçante et terrifiante sur la maternité et l'aliénation domestique à l'ère de l'émancipation des femmes !
Âpre, violent, puissant ,magistral !
Un ouvrage que j'ai hésité à lire ,ma libraire me l'ayant déconseillé ......




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La petite biche est aux abois.
Dans le bois, se cache le loup,
Ouh, ouh, ouh ouh
Mais le brave chevalier passa.
Il prit la biche dans ses bras
La, la , la , la.
La petite biche,
ce sera toi, si tu veux.
Le loup, on s'en fiche.
Contre lui nous serons deux.
[...]
Cette chanson douce ,
je veux la chanter aussi,
Pour toi, ô ma douce,
jusqu'à la fin de ma vie....

1950 - Henri Salvador -

Poupée de cire
énigmatique sourire,
quand son regard est ailleurs.
Poupée de son
Rumeurs et soupçons
Manifestes troubles de l'humeur.
Selon docteurs et diagnostics
"Mélancolie délirante"
mélant colique , toc et tic,
fureur mono-tonique persécutante.
Roman qui d'un revers de manche me hante
Mais en suçant mon pouce... m'enchante :-)







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Lorsque j'emprunte "une chanson douce" à la bibliothèque, je ne sais pas encore qu'il vient d'obtenir le prix Goncourt 2016.
Ce qui m'a attiré, les critiques des lecteurs sur Babélio.
Ce que j'ai pensé de ce livre ? C'est difficile de faire une critique à peine le livre fermé. Il faudrait que je prenne un peu de recul peut être, mais j'ai peur de ne plus retranscrire mon véritable ressenti. Alors, je me lance.
Très bien écrit, l'auteur utilise des chapitres courts, des phrases courtes et du coup, elle nous emmène dans cette histoire sur un rythme soutenu, addictif.
La fin de l'histoire est connue dès le départ, dramatique, horrible.
Donc, pas de suspense, on sait qu'on n'évitera pas le drame.
On rentre ensuite dans l'intimité de cette maison. Un couple, 2 enfants, une nounou... presque un huis-clos.
Pour chacun d'eux, j'ai ressenti des sentiments partagés : on les aime, on les envies, on les déteste, on s'interroge, on se retrouve en chacun d'eux mais pourtant on ne les comprend pas toujours et on ne parvient pas à les aimer à 100 %, que ce soit les enfants, les parents ou la nounou.
Un malaise oppressant m'a pris au cours de cette lecture.
Dès le départ, on connait donc la fin, puis vient le déroulement de leur vie qui peu à peu les a chacun emmené jusqu'à cette fin terrible. Et pourtant, pas d'explications nettes et franches. Juste des faits où chacun peut trouver des explications, ou pas...
Un livre qui mérite le prix décerné.
Une lecture qui restera en vous, comme une chanson douce...
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J'ai attendu longtemps que l'effet Chanson Douce s'apaise, que le livre sorte enfin en édition de poche pour comprendre comment il avait pu recevoir autant de critiques élogieuses.
Et là je crois que je vais me faire lyncher sur place parce que non, ce livre ne m'a pas plu. Mais pas du tout.
Les personnages sont tous tour à tour caricaturaux. Les parents bobo parisiens, les enfants égoïstes, la nounou bien propre sur elle qui cache des secrets, la belle-mère et son passé de révolutionnaire, l'associé du cabinet, les copains du couple.
L'histoire nous met un coup au plexus dès le premier chapitre. Puis s'effiloche lentement, devenant même vers la fin du roman complètement incohérente. Ou alors les personnages ne voient bien que ce qu'ils désirent voir.
Le style hésite entre le journal de vacances ou le rapport de police. Nous ne sommes pas épargnés des poncifs en tout genre. "Quelque chose était mort et ce n'était pas seulement la jeunesse ou l'insouciance. Il n'était plus inutile. On avait besoin de lui et il allait devoir faire avec ça. En devenant père, il a acquis des principes et des certitudes, ce qu'il s'était juré de ne jamais avoir."
Bon, alors tout cela pour un Goncourt ? Je crois que j'aurais dû garder l'habitude de ne pas investir dans les livres qui gagnent des prix...
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Un livre qui commence par la fin : une scène particulièrement atroce. Découverte d'un carnage ; mort d'un bébé, agonie d'une petite fille, effondrement et hurlement d'une mère, suicide raté de la meurtrière, nounou des enfants... Trois pages. Fin du premier chapitre... Circulez, s'il vous plaît, y a plus rien à voir...

S'inspirant d'un terrible fait divers qui défraya la chronique à New York il y a quelques années, l'auteure, Leila Slimani, raconte le glissement vers le désastre d'une femme et de la famille qui l'avait recrutée pour s'occuper des enfants.

Un jeune couple moderne. Ils s'aiment ; ils sont passionnés par leur job ; ils adorent leurs enfants, sans pour autant que l'un des deux veuille leur sacrifier sa carrière. Une famille comme il y en a beaucoup aujourd'hui. Myriam et Paul sont des bobos, plutôt bien-pensants, jusqu'à culpabiliser quand leurs intérêts les poussent à enfreindre leurs principes moraux.

Pour choisir la nounou des enfants, iIs ont vu plusieurs candidates. Louise leur a plu. Elle est... « normale, ... blanche, quoi ! » aurait dit Coluche ; pas Philippine, pas Ivoirienne, pas Marocaine ; et pas non plus obèse aux cheveux gras...

Bingo ! C'est l'oiseau rare. Parfaite avec les enfants, Louise s'avère aussi femme de ménage méticuleuse, femme de chambre attentionnée, cuisinière émérite. Une disponibilité de tous les instants. Enfants et parents s'attachent à Louise, qui leur devient indispensable. Louise, de son côté, prend racine dans la famille.

Des troubles dans le comportement de Louise attirent peu à peu l'attention du lecteur, puis des parents, sans pour autant déclencher de leur part une véritable réaction de méfiance. le lecteur, connaissant le dénouement, comprend qu'il s'agit de jalons dans la progression vers le drame. On lui apprend aussi que Louise est à la dérive depuis des années, sur le plan affectif comme sur le plan financier. S'accrocher à la famille comme à une bouée de sauvetage est devenu un réflexe de survie. Quand comprend-elle que cela ne peut pas durer ?

Chanson douce n'est pas un thriller ; absence de suspense, même si Leila Slimani confère à sa narration une atmosphère de tension, au moyen de phrases très courtes conjuguées au présent. C'est typiquement un roman noir, selon la définition que j'en donnais dans une récente chronique : une forme de littérature populaire, où un fait divers tragique se produit dans un univers de misère et de souffrance propre à faire disjoncter des individus fragiles.

Nous sommes en plein dedans. Louise souffre à la fois d'aliénation mentale et d'aliénation sociale.

Le débat s'ouvre : laquelle de ces deux aliénations préexiste à l'autre ?...

Le parti de Leila Slimani est clair : ce sont les marques et les menaces d'exclusion sociale qui font basculer Louise dans la folie meurtrière. Louise est une victime ! La construction du récit épargne au lecteur tout sentiment de rejet à son égard. le carnage est consommé avant le début du livre. Et à la fin de la dernière page, Louise appelle juste : «Les enfants, venez. Vous allez prendre un bain.» Ne manque-t-il pas quelque chose ? ... Occultation de la scène qui montrerait une femme monstrueuse égorger sauvagement un bébé et une petite fille se débattant désespérément...

Considérer la misère sociale d'une psychopathe comme la cause de sa démence, c'est entrer dans la culture de l'excuse. C'est une forme de bien-pensance que je trouve agaçante. C'est attribuer à la société et à ses travers – incontestables ! – la responsabilité des perturbations mentales de chacun. Nous sommes tous soumis à des formes de souffrance sociale sans pour autant devenir des assassins. L'aliénation sociale de Louise fait certes exploser ses barrières, ses « garde-fou » pourrait-on dire – jamais le mot n'aura été plus approprié ! Mais c'est son déséquilibre mental qui l'avait conduite à l'exclusion... Et il ne faut surtout pas se tromper de victimes...

Chanson douce soulève une autre question. La période des fêtes et des cadeaux approche. Offrir le prix Goncourt est une pratique courante. Peut-on offrir celui-ci à n'importe qui ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Dodo, les enfants do, les enfants dormiront bien vite, Louise y veillera.
La chanson est douce,
et le réveil brutal.
Car Louise n'est pas une fée, Louise est un monstre,
Froid.
Une folle, une déséquilibrée, une malheureuse, une mal aimée.
Une pas aimée
qui a tué la prunelle de leurs yeux, pauvres parents.
Leïla Slimani raconte votre calvaire et celui de la nounou qui charme petits et grands,
pour mieux les détruire,
pour ne plus exister.
Glaçant, terrifiant, ce roman formidable est leur histoire.
Dodo, les enfants do, les enfants dormiront bien vite, ils dormiront sans fin, Louise y veillera.
Dommage, Louise avait une belle voix et les enfants tout l'avenir devant eux.
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Chère Mme (ou devrais-je dire Melle?) Slimani,

Je me permets de m'adresser à vous par ce biais pour deux raisons:

D'abbord, laisser moi vous féliciter...pour votre beauté. Oui, vous êtes très belle. Vous avez un visage de Madonne éxotique. Votre sourire s'ouvrant sur une rangée de perles blanches et parfaites embelli encore plus, si besoin est, la douceur de votre visage à la peau resplendissante. Vos yeux de biche brillent de mille feux, illuminant votre frond sans défaut. Je suis une femme, heureuse de l'être, mais je ne suis pas de celles qui trouvent que les autres ne sont belles que parce qu'elles ont la lumière qui les favorisent sur cette photo-ci, ou que les raccords de cette photo-là sont flagrants. Vous êtes très belle, pas seulement jolie, belle un point c'est tout.

Ensuite, parce que je serais heureuse de partager mon ressenti sur votre « Chanson Douce » avec les Babéliotes qui auront la patience de lire ma critique jusqu'au bout. Avec vous aussi, qui sait...Vous êtes peut-être Babelienne vous-même. Et, pour être sincère, bien que mon opinon importe peu, je vous remercie de bien vouloir noter que la chanson n'est pas douce du tout. Elle est froide, elle est plate, elle m'a glacé le sang et m'a quelque peu révoltée. Parce que Louise, fameuse nounou, ne m'a pas convaincue. Je suis restée sur ma faim et sur votre fin qui n'en est pas une. Pour moi, bien sur. La nounou est monstrueuse dès les premières pages, elle donne des envies de meurtres dès le premier chapitre. Il n'y a pas d'excuses pour un crime pareil. Un sloggan de mon adolescence disait « Touche pas à mon pote ». Je dirais « Touche pas à mon gosse ». Quiconque pratique un tel crime sur des enfants est indigne de vivre. En tant que maman, et pas toujours très patiente avec ma Princesse, je préfère me taper la tête contre un mur que de lever la main sur mon enfant. Je gronde, je rale, je cri même...et j'en ai honte. Mais je ne tape pas. Alors tuer...Mais bon, vous avez écrit un roman, c'est donc un roman que je me dois d'apprécier ou non. J'ai trouvé que vous avez laissé dans l'air trop de non-dis, la nounou est superficielle, son portrait trop flou...Les excuses que vous semblez lui accorder (rejet de la société, maladie mentale, solitude) ne servent qu'à me la rendre encore plus antipathique. Mais c'est surement ça, l'objectif. Les personnages des parents restent, eux aussi, à mon goût trop peu creusés. C'est comme si j'avais vu un film à la dernière rangée d'une salle de cinéma trop grande. Écran trop petit parce que trop loin de mes yeux. Et la fin, cette fin qui ne dit rien. Qu'est-ce qui a déclanché le coup de folie assassine ? Qu'ont fait les enfants. Je ne demandais pas de grandes descriptions sanglantes, non-non, surtout pas...mais, pourquoi ? Pourquoi ?

Je crois que quelque chose m'a échappé. Je ne suis pas très futée, vous savez. Vous avez tout de même reçu le Goncourt. Et qui suis-je donc pour juger votre roman, moi qui ne sais même pas si l'avis que je fini de poster va être suffisament clair pour que tout le monde comprenne bien que, sans avoir détesté votre livre, je ne l'ai pas adoré non plus. Je l'ai lu jusqu'au bout, sans aucune contrainte, mais j'en garde un souvenir froid. de glace.

Merci, Mme Slimani.

Signé: Paola93130

Aaaah, mas elle continou à êtrrrre touté maboule, ma pétite Paula. Depuis qu'elle est sour Bébélio, elle s'adrèsse à tous les écribains des libres qu'elle lit. Elle est maluca ! Comme si Moussieur Lemaitre, Melle Slimani ou lé pétit Joël benaient sour Bébélio pourrr saboirrr son opinionne sour ses lectoures. Bon, lé pétit Joël (Dicker), jé comprrrends bien qu'elle loui écribe, parrr page blanche interrrrpôsée : il est téllément mignone, céloui lá...Mas jé loui ai dijà dis qué les écribains, ça né bient pas sour Bébélio, c'est Moussieur SZRAMOWO qui mé l'a dit...
Signé : Grand-Mère Conceição
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