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EAN : 9782081300798
363 pages
Flammarion (02/09/2015)
3.78/5   76 notes
Résumé :
« En ces splendides jours d'été, comment imaginer qu'au-delà de l'horizon si bleu et calme, les flots sont souillés d'huile et de sang, les avions piquent et explosent, les corps noircis de mazout dérivent jusqu'aux plages paradisiaques pour y finir rongés par les crabes ? »Friedrich Kessler a vingt-quatre ans lorsqu'il débarque au Japon en 1941, nommé à l'ambassade du Reich. Sa carrière de diplomate lui a évité d'être enrôlé dans l'armée. Amateur de jazz et des réc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,78

sur 76 notes
Voilà un roman qui m'a passionné et profondément ému. Friedrich Kessler jeune diplomate affecté à l'Ambassade allemande à Tokyo, échange dans de longues lettres avec sa sœur Liese sur son quotidien tandis que la guerre fait rage en Europe et se rapproche du Japon. Slocombe dévoile le portrait d'un jeune homme cultivé qui peu à peu voit ces convictions vacillées. De 1939 à ce funeste et apocalyptique 6 aout 45 , Kessler se livre, se questionne sur l'idéologie nazie, évoque ses peurs pour les siens , plonge dans une mélancolie et une détresse alors que les nouvelles arrivent en décalé à l'Ambassade. La folie destructrice des hommes, le massacre des civils, les souffrances atroces de ceux qui n'ont pas la chance d'être tué sur le coup. Avec aussi cette terrible image, celle d'un B-29 larguant un objet au bout d'un parachute, sur Hiroshima, Surement des tracts.
Avec « un été au Kanzai » j'ai découvert Romain Slocombe et un roman bouleversant, j'en remercie grandement les Editions Arthaud et Babelio .
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Résumé en quelques mots, le Japon, 1945, les allemands, représentés par un diplomate de 24 ans, le roman peut manquer d'attrait : encore un roman de guerre, de défaite, de haine et de folie des dirigeants. Alors comment se fait-il que l'intérêt du lecteur croisse au fil des pages, pour une histoire dont on connait la fin? Et plus que ça, ce récit a un effet retard, une sorte de libération prolongée de son principe actif, pour utiliser une métaphore pharmacologique. Tout l'horreur de dénouement prend sa dimension bien après que la dernière page est refermée. Je reviendrai sur ce dernier chapitre.

La capacité de la population nippone de rebondir catastrophe après catastrophe et de considérer chaque matin comme un nouveau défi en faisant fi des drames de la veille est bien mise en valeur, à travers le prisme de la correspondance de Friedrich, adressée à sa soeur à Berlin. Habitués aux tremblements de terre, les japonais gardent la tête haute, quand ils ont survécus. L'un des atouts du roman est aussi de rapporter les pilonnages monstrueux de bombes au phosphore, dont la barbarie a été éclipsée par le largage des deux bombes atomiques.

Si les nippons sont fatalistes, les alliés sur place sont des témoins impuissants et perplexes des événements qui ensanglantent le pays, et apportent leur contributions aux statistiques du nombre de victimes. L'information est plus que jamais à prendre avec précaution, lorsque les sources se perdent dans la rumeur.

Quand au dernier chapitre, qui s'achève sur une phrase incomplète, son intensité dramatique et la prise de conscience qu'il induit m'évoque le pouvoir d'une photo qui a défrayé la chronique si récemment, celle d'un petit garçon sur une plage. « La mort d'un homme est une tragédie, la mort d'un million d'hommes est une statistique" a dit Staline. C'est exactement ce que réussit à faire l'auteur, émouvoir à propos d'une personne, ou de quelques personnes dont on a partagé les doutes et les émois, qui existaient en tant qu'individus et non comme un numéro dans un inventaire morbide.

La notation que j'établissais in petto au fil des pages a ainsi évolué, passant de deux …à cinq.
(la mise en place des personnages, les premières lettres, n'étaient pas du meilleur augure)
Et cinq c'est pour l'effet rémanent que j'évoquais plus haut : c'est la certitude que cet écrit persistera longtemps dans le dossier (personnel) des lectures qui marquent.

Merci à Babelio et aux éditions Arthaud pour leur confiance.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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C'est un roman qui n'a pas de point final...
La dernière lettre aura été interrompue par la plus gigantesque explosion que notre monde ait connue.

Dans une enquête visant à débusquer le passé nazi de dirigeants allemands, un journaliste prend connaissance de la correspondance épistolaire d'un jeune fonctionnaire du corps diplomatique en poste au Japon pendant la seconde guerre mondiale.

Ni franchement nazi, ni franchement résistant, Friedrich Kessler est néanmoins imprégné de l'idéologie du III Reich: grandeur de l'identité allemande, fierté de son rayonnement. Son tempérament artiste le pousse pourtant à un certain scepticisme, une inquiétude quant à la victoire finale. S'y ajoutent une forme d'autocritique, une prise de conscience et une culpabilité de cette affectation plutôt confortable et protégée des combats.
Pas forcément sympathique, ce jeune aryen, dans son engagement en demi-teinte sur le plan patriotique...

Les premières années sont occupées par le travail de propagande dans une chancellerie bruissante de rumeurs et ragots. Il faut aussi composer avec un état japonais au racisme anti-blanc, avec l'espionnite généralisée de la population, avec la xénophobie orchestrée de façon officielle, le tout créant un climat délétère pour les occidentaux.
Mais pour le jeune homme, c'est aussi le tourisme, les réceptions, la découverte avec la culture japonaise et les estampes, les relations amoureuses.
Tout cela ne durera qu'un temps avant le délitement final et les pages du bombardement atomique sont impressionnantes de réalisme.

Un roman mis en pages comme un document.
Les lettres, passant peu à peu de la légèreté au drame, constituent un intéressant journal détaillé du quotidien d'un étranger dans un pays de l'Axe, que peu de romans ou récits ont utilisé pour parler de la guerre 39/45. Elles donnent la parole aux vaincus (sic 4ème de couverture) de façon originale. On peut reprocher à cette correspondance unilatérale un vernis très littéraire, dénué de spontanéité, sentiment renforcé par l'absence de réponses de la soeur berlinoise. Mais, doublé d'un livre de voyage, le récit reste passionnant par le contexte historique et interroge sur les engagements d'un homme dans une période de conflit.

Je confirme par ce livre ma fidélité de lectrice Romain Slocombe de lectrice, après les excellents romans Monsieur le commandant et Avis à mon exécuteur.

(Merci à Babelio et Arthaud Editions pour leur confiance)
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Le jeune secrétaire de légation de l'ambassade allemande à Tokyo, Friedrich Kessler, est satisfait de sa vie dans la capitale nippone et heureux d'échapper aux combats qui se déroulent en Europe. Ce passionné de la peinture d'Ando Hiroshige et des contes des mille et une nuits, entre les réceptions officielles et son travail, peut se consacrer avec plaisir à des escapades avec ses amis et à la photographie.

Il prend aussi le temps de se raconter très régulièrement dans des lettres adressées à soeur à Berlin, où il lui fait part, entre autres, de l'impression qu'il a, comme ses amis japonais, que bien que le pays soit en guerre il n'est pas concerné par les ruines et les destructions. Mais la suite va lui donner tort, contrairement à ce qu'il pense, Tokyo sera en grande partie incendiée sous ces yeux. Suivront des jours apocalyptiques dont personne ne pouvait imaginer l'horreur.

Un roman dans lequel j'ai eu du mal à entrer, mais qui s'est révélé au fil des pages passionnant. La guerre du point de vue des forces de l'Axe est une vision assez rare. Ce qui l'est encore plus est de montrer les rapports que ces forces entretenaient entre elles. Mais ce qui m'a vraiment bouleversée ce sont la description des destructions des villes et la souffrance insoutenable qu'elles ont entrainées pour les populations. Hiroshima, Nagasaki, un mal pour un bien, pour que la guerre cesse, pour sauver des vies a-t-on dit…
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Dans ce roman épistolaire Romain Slocombe nous raconte d'une façon originale la seconde guerre mondiale. A travers la correspondance d'un jeune diplomate Allemand en poste au Japon, l'auteur nous fait vivre le conflit vu de l'autre bord, celui des Allemands et des Japonais.

Un journaliste enquêtant sur le passé nazi des diplomates Allemands, rencontre une vieille femme pour l'interroger sur son frère, Friedrich Kessler, en poste à Tokyo durant les hostilités de la Seconde Guerre Mondiale. Pour son reportage elle lui confie les lettres qu'il lui a écrites pendant cette période. Friedrich travaille à l'ambassade du Reich au bureau de presse. A travers ses lettres il nous fait découvrir la vie quotidienne au Japon, mais aussi l'art des estampes japonaises du maître Hiroshige. le conflit se rapprochant, la relative tranquillité fait place à l'horreur de la guerre. La propagande, le contrôle des étrangers, l'incarcération de proches pour espionnage, les raids, les alertes, les bombes qui détruisent Tokyo, lui font prendre conscience de l'horreur de la guerre. le frère s'inquiète pour sa soeur, Liese, restée à Berlin sous les bombardements américains puis sous occupation soviétique. Lettre après lettre on se rapproche de l'apocalypse. La fin du livre est racontée par une jeune infirmière d'Hiroshima, la description du bombardement et des dégâts est éprouvante.

« Un été au Kansai » n'est pas un super roman mais il est très intéressant.
D'abord par sa forme de correspondance entre Friedrich et Liese, seules les lettres de lui sont reproduites, nous n'avons pas les réponses qu'elle lui envoie.
Ensuite le personnage n'est pas un horrible nazi (cliché typique des romans en général), même si parlant d'Hitler il écrit « Un grand homme est mort, c'est la seule chose dont je puisse être certain aujourd'hui. Sans doute était-il mal entouré, cependant sa passion était sincère». Par contre Friedrich est très peu attachant, il manque de consistance, d'envergure.
Enfin « Un été au Kansai » donne la parole aux vaincus de la Seconde Guerre mondiale, l'horreur de la guerre est présente quelques soit le camp.
Un roman très documenté, à lire !
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critiques presse (1)
LesEchos
18 août 2015
[Romain Slocombe] signe avec « Un été au Kansai » une œuvre certes bien écrite, rondement menée et parfois amusante.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Dans ce monde, le total global du bonheur comme du malheur ne varie pas à travers les temps. Si une vague se soulève sur l'océan, elle provoque une dépression ailleurs. Si le bonheur vient à un homme, le malheur s'abat sur un autre, ou peut-être sur quelque animal. Les hommes se multiplient et les animaux se raréfient ; nous les massacrons et prenons leur terre ; nous leur enlevons tous leurs moyens d'existence ; ceux dont nous consommons la chair en grande quantité sont conduits par centaines de millions, dans des conditions extrêmement pénibles, jusqu'aux abattoirs. Leur souffrance a autant d'intensité que celle d'un être humain traité de la même manière. Comment pouvons-nous prétendre alors que le bonheur augmente ? Les races les plus fortes exterminent les plus faibles, mais croyez-vous que la race forte doive être pour cela très heureuse ? Non ; les vainqueurs commenceront à s'entre-tuer. Je ne vois pas, dans la pratique, comment cette terre pourrait devenir un paradis. Les faits nous montrent que ce n'est pas possible.

(P310)
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Les choses ne sont pas si simples. Votre vision est celle d'un homme né en RFA après la guerre, nourri d'une éducation du repentir qui nous a été dictée par les vainqueurs. Et puis, maintenant bien sûr on sait comment cela fini. Mais en 1937 ou 1938, par exemple, le peuple allemand, soumis à une propagande intensive que paraissaient justifier les faits, croyait dur comme fer à des choses très surprenantes pour un observateur étranger, ou pour quelqu'un de votre génération : que la Grande-Bretagne, soutenue par la France,l'URSS et les États-Unis, préparait l'encerclement de l 'Allemagne dans le but de l'écraser, et donc que le Führer avait raison de vouloir rompre cet encerclement avant qu'il ne fût trop tard ; que les pays de l 'Europe de l'Est et du Sud-Est faisaient naturellement partie du Lebenstraum allemand dont la possession était nécessaire à notre existence et notre survie ; que Hitler obtiendrait ces pays pacifiquement, comme cela venait de se produire pour l'Autriche et la Tchécoslovaquie ; qu'il n'y aurait pas de guerre dans la mesure où nous ne la voulions pas, et que celle-ci n'éclaterait que si les puissances qui encerclaient l'Allemagne, jalouses de sa réussite, attaquaient le Reich-dans ce cas, la Wehrmacht se battrait , et cette fois victorieusement ; bref, que Hitler jusqu'ici avait été plus malin que les " tyrans étrangers" qui depuis 1918 s'efforçaient de garder l'Allemagne en situation de faiblesse, et qu'il avait rendu à notre pays la place qui lui appartenait de droit dans le monde. Cela sans tirer un seul coup de feu, ni sacrifier la vie d'un seul soldat allemand...
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Vous avez sûrement toujours entendu affirmer par toutes les religions, monsieur Kessler, qu’un jour viendra où toutes les misères de la vie auront cessé et où il ne restera que les joies et les plaisirs ; alors notre terre deviendra un paradis. Le marxisme lui aussi nous offre, dans un style différent, ce type de vision des lendemains heureux. Mais que la terre puisse devenir un paradis, cela je ne le crois pas. Cette terre restera toujours le monde qu’elle est actuellement. C’est une chose affreuse à dire, et pourtant je ne vois pas comment y échapper…
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Savez-vous, Friedrich, ce que mon fils m’écrit dans sa dernière lettre ? « Un jour que j’étais allongé sur le ventre en forêt, sous un feu d’artillerie nourri, un oiseau s’est mis à chanter au-dessus de ma tête… Je haïssais cet oiseau. Je pensais qu’il continuerait à chanter pendant que moi, j’allais mourir sur place… » Je sais ce que mon fils ressent. Dans ces moments-là, on veut vivre, seulement vivre, rien que vivre. Mais au fond de mon cœur j’ai la certitude qu’il ne reviendra pas.
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La victoire allemande est un événement historique comparable à celui qui a fait triompher il y a plus de mille ans le christianisme en Europe. Un mouvement est né au sein même de la vie, dirigé par la volonté la plus implacable qui ait jamais régné en Allemagne, constitué par le réveil de la biologie et du caractère de quatre-vingt millions d’hommes et d’une race qui va employer cette force vitale contre toutes les forces ploutocratiques de la destruction….cette guerre serait une lutte mondiale entre l’or et le sang : l’or des banquiers enjuivés, et celui de la valeur financière qu a aboli toutes les hiérarchies, notamment celle de la race et du sang
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Vidéo de Romain Slocombe
Romain Slocombe vous présente son ouvrage "Une sale française" aux éditions Seuil. Rentrée littéraire janvier 2024.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2985401/romain-slocombe-une-sale-francaise
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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