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EAN : 9781093860023
Editions Zeraq (23/09/2014)
4.11/5   18 notes
Résumé :
En 1895, Joshua Slocum part de Boston avec le voilier qu'il a restauré avec ardeur plusieurs années durant. Lui qui a déjà tant navigué veut retrouver le large, seul cette fois.
Trois ans plus tard, c'est la fin d'une "croisière" de quarante-six mille milles. Slocum jette l'ancre dans le port de Newport: il a réalisé le premier tour du monde en solitaire. Un exploit hors du commun à l'époque et encore légendaire aujourd'hui.
Pour des générations de mar... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Oh ! Combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis ?
Combien ont disparu, dure et triste fortune ?
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis ?

Ces vers de Victor Hugo, Joshua Column les a t'il déclamé à la proue de son voilier, avant d'affronter le Cap Horn et autres Quarantièmes rugissants?

Ce marin exemplaire fut un fameux capitaine, et il écrivit, en fendant les flots sur son beau navire, sur cette jolie coquille qu'était le Spray, une des plus belles pages de l'histoire maritime, en réalisant le premier tour du monde en solitaire en voilier, inscrivant ainsi son nom au panthéon des Grands Aventuriers.

Le récit de cette fabuleuse circumnavigation révèle la grandeur d'âme et la simplicité de ce grand navigateur, et nous offre un long voyage de par les mers et les océans, nous donnant à découvrir les îles et les rives qui inspirent nos rêves, et les hommes d'un temps où la découverte était encore possible, où l'esprit d'aventure, l'engagement, révélait les hommes de grande envergure.

Il n'est point besoin d'être marin pour apprécier ces belles pages de vie en mer, l'écriture est simple et droite, l'humour et la bienveillance sont toujours présents. On arrive au bout en ayant conscience que ces quelques centaines de pages correspondent à une grande aventure humaine, à un immense défi.

L'esprit du grand départ, voilà ce qu'incarne Joshua Column, qui aura inspiré de nombreux navigateurs contemporains. Une lecture qui donne l'impression d'avoir été fouetté par les embruns.

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Joshua Slocum est le premier marin à faire le tour du monde en solitaire à la voile… et nous sommes en 1895. C'est donc le récit de son extraordinaire voyage qui a duré trois ans, raconté par lui-même.
C'est un récit sobre mais très captivant. Mais attention, ce n'est pas l'histoire d'un petit débutant terrien. Joshua connait bien la mer. C'est un homme d'une quarantaine d'année qui se lance seul sur les flots, avec une forte expérience professionnelle dans la navigation maritime à voile, mais aussi dans la construction navale. le sloop baptisé “Spray” est un voilier de onze mètres complétement reconstruit par Slocum lui-même. Sa décision de partir faire le tour du monde est sa réponse face au manque croissant d'emploi pour les capitaines de voiliers dù à la montée des navires à vapeur.
Le voilà donc sur les flots et commence son tour du monde, pense t-il vers l'est, mais la crainte de pirates dans la mer rouge le fait rebrousser chemin et choisit alors qu'il est à Gibraltar de retraverser l'Atlantique pour la route vers l'ouest. Bien sur, tout au long du récit, il y a des descriptions techniques de manoeuvres mais elles ne plombent pas le récit. Slocum raconte sa solitude sur les océans où parfois il ne rencontre personne pendant plusieurs semaines. Des coups de vent, des tempêtes voire des ouragans rompent de temps en temps la monotonie, mais sa confiance pour les qualités de son bateau est telle qu'on a l'impression que la peur de mourir n'existe pas. Il décrit aussi ses escales, les personnes qu'ils rencontrent et l'enthousiasme des gens que son voyage hors-norme suscite. La partie la plus fascinante concerne la traversée du détroit de Magellan, où il doit lutter à la fois contre les marées, le mauvais temps, les bourrasques de vent et de pluie, sans oublier l'attaque d'indigènes pirates. Deux fois il tentera le passage et grâce à sa ténacité et sans perdre l'espoir, il entrera enfin dans l'océan Pacifique.
J'ai beaucoup aimé ce récit de voyage qui m'a amené, comme pour Magellan de Zweig, à naviguer sur toutes les mers du monde sans bouger de la maison. L'aventure est belle, même très belle. Toutefois, je regrette qu' il manque à ce récit le talent d'écriture d'un Conrad. On frémit certes, mais on reste spectateur...
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Joshua Slocum, ce marin, qui dit ne posséder "aucune expérience en yachting" est un modeste. C'est un capitaine au long cours qui a possédé et commandé plusieurs de ces trois-mats qui ont fait l'orgueil de la marine à voile, définitivement dépassée par la marine à vapeur en cette fin du XIXème siècle. Il a connu les fortunes de mer. Plusieurs fois, après naufrage, il a ramené sa famille et son équipage sur des bateaux qu'il avait lui même construits ou aménagés. Désormais sans embarquement, il songe à se reconvertir dans la construction navale. Un vielle coque pourrie lui est donnée par un ami. C'est l'occasion de la reconstruire de ses mains, à l'identique. le Spray est un petit sloop de 11 mètres, rustique et marin, avec lequel il décide un jour (le 24 avril 1895), à 51 ans, de faire ce qui n'a jamais été fait auparavant sur un si petit bateau : le tour du monde en solitaire !
En toute modestie : il avoue ne rien connaitre aux voiles auriques, "la plus grande partie de [sa] vie s'étant écoulée sur des bateaux à phares carrés" mais avec "l'amour de la mer, l'intuition naturelle et le bon sens", et, ajoute-t-il quand-même, "l'expérience". Moyennant quoi, sa circumnavigation va s'avérer une promenade de santé. Rien de particulier à signaler : Son bateau marche tout seul, les pires tempêtes laissent le pont sec, un échouement sur des coraux n'entame même pas sa quille, il est reçu et fêté aux escales, fait quelques conférences pour se renflouer financièrement et reprend tranquillement sa route sans se laisser longtemps distraire de l'objectif du retour au point de départ.
Son récit, qui commence par la minutieuse description de la construction du Spray, avec une hache et une chaudière pour mettre en forme les membrures, est un modèle du genre : dépouillé et sans apprêts, il contient quelques scène touchantes ou mémorables, parmi lesquelles :
- la visite du Spray à Apia dans les îles Samoa, par la veuve de Robert-Louis Stevenson, qui lui confie les Instructions Nautiques de la Méditerranée et de l'Océan Indien ayant appartenu à son mari ;
- sa rencontre, en Afrique du Sud, avec le président Paul Kruger qui persiste à penser que la terre est plate ;
- sa lecture paisible , le 31 mars 1898, sur route du retour, après avoir quitté Capetown "par brise fraîche de S.-E. bien établie" au milieu d'un millier de marsouins, du "délicieux" Inland Voyage de Stevenson: "j'étais à la fois sur le Spray et à bord de l'Arethusa, sur l'Oise."

C'est la lecture de Slocum qui décide Jack London à s'embarquer sur le Snark en 1907. Alain Gerbault lit aussi Slocum, qui figure en bonne place dans la bibliothèque de son Firecrest, dans la période de l'entre deux guerres, alors qu'il se débat avec toutes les misères imaginables qui s'abattent sur son sloop. Bernard Moitessier nomme son premier bateau le Snark, en souvenir de London, et c'est sur un ketch en acier nommé Joshua en mémoire de Slocum que Moitessier s'élance en 1968 sur la Longue route.

La légende de Joshua Slocum est définitivement scellée par sa mystérieuse disparition en mer, en 1909, dans le triangle des Bermudes, alors qu'il était reparti en solitaire vers l'Amazone.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
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Quelle aventure ! le récit passionnant d'une navigation en solitaire autour de la Terre à une époque où notre monde n'était pas du tout ce qu'il est aujourd'hui. Joshua Slocum, marin chevronné, à bord de son Spray, réussit l'exploit de parcourir les océans à bord d'un bateau déjà hors d'âge et avec bien peu de matériel. Mais la beauté de cette aventure réside aussi dans les rencontres et les paysages décrits : des îles paradisiaques, ces jardins d'Eden exotiques à la terrible Terre de feu et ses hostiles habitants...

Un récit fictif d'aventure pourrait difficilement être plus palpitant. C'est un régal à lire, les chapitres se dévorent.

Amoureux de la mer, marin d'eau douce ou juste amateurs d'aventure, ce grand classique de la littérature marine est pour vous !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le consul américain, dans une belle vedette, vint m'accoster avant que j'eusse franchi les jetées, et un jeune officier de marine, qui craignait sans doute pour la sécurité de mon vaisseau, monta à mon bord et m'offrit ses services de pilote. Ce jeune homme, je n'en doute pas, aurait certainement été parfaitement capable de manœuvrer un grand navire de guerre, mais le Spray était beaucoup trop petit pour l'abondance des galons qu'il portait. Néanmoins, après avoir accroché tous les bateaux du port et coulé une barque, le Spray se trouva amarré sans avoir souffert trop de dommages. J'ai cru comprendre que ce merveilleux pilote s'attendait à recevoir une "gratification". Mais je n'ai jamais su si c'était parce que son gouvernement, et non pas moi, allait payé le renflouement de la barque envoyée par le fond, ou parce qu'il entendait être récompensé pour n'avoir pas coulé le Spray...Enfin, je lui pardonne.
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La journée était parfaite, le soleil clair et chaud. Chaque goutte d'eau devenait en l'air un diamant, et mon bateau, taillant rapidement sa route, semblait rejeter derrière lui des colliers de brillants. Nous avons tous vu des petits arcs-en-ciel se former dans les embruns soulevés par l'avant d'un bateau, mais je n'en avais encore jamais admiré de semblable à celui qui précédait le Spray ce jour-là. Nous avions embarqué un bon ange à bord. Je le lisais dans la mer.
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Le brouillard se dissipa juste avant la nuit, et je pu voir le soleil se coucher. Lorsqu'il eut disparu, je me tournai vers l'est et là, juste au bout du beaupré, je vis une souriante pleine lune sortir lentement de la mer. Neptune lui-même montant à mon bord ne m'aurait pas surpris davantage. "Bonsoir, madame criai-je, heureux de vous voir!" Depuis ce soir-là, j'ai souvent eu de longues conversations avec la lune. Elle a eu toute ma confiance pendant le voyage.
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Le vent soufflait toujours du sud-ouest mais il avait un peu molli et les lames rugissantes s'étaient transformées en petites vagues qui frappaient doucement la coque du Spray, lui racontant des histoires qu'il écoutait visiblement avec plaisir.
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Je me dirigeais vers Gloucester, afin de passer une dernière et minutieuse inspection du Spray, et aussi de faire mes ultimes réflexions sur le voyage projeté. La baie était toute blanche d'écume quand mon petit bateau, tout empanaché d'embruns, y pénétra. C'était la première fois que j'entrais dans un port, seul à bord d'un voilier, et que je devais évoluer ainsi au milieu de nombreux navires mouillés. De vieux pêcheurs se précipitèrent vers le wharf où le Spray, dans l'intention évidente de s'y amarrer, se dirigeait. J'ignore totalement comment j'évitai la catastrophe, mais mon cœur battait avec violence quand je quittai la barre, courus rapidement à l'avant et amenai le foc. Naturellement, le bateau lofa, vint debout au vent, et accosta le wharf, si doucement qu'il n'aurait, pour ainsi dire, pas cassé un œuf. Très tranquillement, je capelai une amarre sur un poste d'amarrage qui se trouvait là ; les pêcheurs réunis sur le wharf me firent une ovation [...] Si j'avais dit le moindre mot, j'aurais certainement trahi mon émotion, car même après la réussite de ma manœuvre, j'étais encore très nerveux et hors d'haleine.
(Joshua Slocum, Seul autour du monde, chap. 2)
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Video de Joshua Slocum (1) Voir plusAjouter une vidéo

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