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Critique de Folfaerie


Merci aux éditions de L'Oeil d'or qui m'ont gentiment permis de chroniquer ce roman. Un mot sur l'auteur, dont le nom m'était jusqu'alors inconnu. Thorne Smith (1892-1934) est un écrivain américain surtout connu chez nous pour Ma femme est une sorcière, roman qui fut adapté au cinéma par René Clair et qui inspira la fameuse série télévisée Ma sorcière bien-aimée mais également pour Topper (ceux qui aiment les classiques hollywoodiens se souviendront peut-être du film), l'histoire d'un banquier qui cohabite avec un couple de fantômes. On notera donc l'originalité des sujets...

Ce roman-ci (dont le titre original est The night life of the gods) est complètement loufoque et nous conte les aventures d'un inventeur, Hunter Hawk, qui a trouvé le moyen de pétrifier toute créature vivante et de lui rendre ensuite son apaprence normale. Une trouvaille qui va naturellement bouleverser sa vie et provoquer bon nombre d'événements extraordinaires. On ne pétrifie pas sans causer quelques dommages... D'ailleurs, son premier essai sera réalisé sur une partie de sa propre famille, sa soeur, son beau-frère, son neveu et le grand-père, tous insupportables. Seule la nièce, Daffy, suscite la sympathie de Hunter qui ne semble vraiment aimer que son chien (et pourtant, le personnage de Daffy n'est pas vraiment indispensable dans le déroulement de l'histoire...).

Un soir où Hunter est plus guilleret que de coutume et décide de faire une promenade nocturne il rencontre un être qui va considérablement influer sur sa vie : un des rares représentants du Petit Peuple, exilé d'Irlande. Après une nuit de beuverie, Hunter rencontre la fille du petit homme, une fée de 400 ans, Megaera qui s'amourache aussitôt de l'inventeur. Ce couple d'excentriques va semer la zizanie partout où il va passer. Il faut dire que Hawk a formé un projet plutôt fou : dépétrifier les dieux de l'Olympe figés pour l'éternité dans un musée new-yorkais...

La traduction d'Anne-Sophie Homassel (qui avait déjà traduit Zuleika Dobson) me parait excellente. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, le vocabulaire choisi. Les situations sont burlesques, l'histoire vraiment peu banale. Hawk est un personnage à la fois excentrique et plein de manies, mais soucieux malgré tout des conventions, timide et cependant aventureux. du jour où il découvre le secret de la pétrification, sa vie jusqu'ici ordinaire et monotone change du tout au tout. L'auteur insiste particulièrement sur la liberté et le conformisme :Le constat de Hawk face aux réactions bien légitimes des dieux le poussera d'ailleurs à prendre une décision inattendue à la fin du roman, et non dénuée d'une certaine poésie...

Il y a beaucoup de scènes fort drôles mais hélas, beaucoup de longueurs aussi. Je dois avouer que certains passages m'ont paru interminables : la soirée chez les Brightly, l'installation à l'hôtel avec les Dieux. Cela aurait pu, et dû, rester véritablement drôle, féroce et percutant si le texte avait été raccourci.

Autre chose, c'est également un roman sur la beuverie. Tout le monde boit, à toute heure du jour et de la nuit. Au début, cette manie explique certaines choses, provoque certaines situations, puis ça devient lassant.

Ce sont les deux seuls reproches que je ferai à cette oeuvre qui mérite bien d'être découverte et qui m'a fait sourire à plusieurs reprises.

Enfin, dernier point et non des moindres à mes yeux : cet ouvrage a été imprimé sur du papier FSC, c'est à dire provenant de forêts gérées durablement. Une excellente initiative écologiste à souligner et encourager.


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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