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EAN : 9782264069009
552 pages
10-18 (20/10/2016)
3.88/5   159 notes
Résumé :
Après le succès du Village, le nouveau roman de Dan Smith ! Une enquête palpitante dans les immensités glacées de la Russie bolchevique. 1920, Russie centrale. La terreur s'est abattue sur le pays. À la mort de son frère, Nikolaï Levitski a déserté l'Armée rouge pour aller l'enterrer dans son village. Mais lorsqu'il arrive dans la petite communauté, perdue en pleine nature, c'est la stupéfaction. Les rues sont vides et silencieuses. Les hommes ont été massacrés dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Bouh ! Gla gla ! Au secours, l'armée rouge ! Les tchékistes ! Ah, je ne les connaissais pas, ceux là, un corps spécial de l'armée bolchévique chargé de semer la terreur dans le peuple pour leur faire aimer la révolution...Avec des méthodes très pédagogiques, écorchage, noyage, violage, massacrage de masse, incendiage de villages...Ouh là là ça fait bien passer le message...
Dans cette joyeuse ambiance, novembre 1920 dans la plaine russe mmmmh ! Nikolaï déserte l'armée rouge et cherche à rejoindre les siens dans son village natal...Qu'il retrouve totalement vide, femme, enfants, voisins, amis disparus. Il part à leur recherche, aux trousses d'un certain Kochtcheï, personnage horrifique des contes russes qui semble s'être incarné pour semer encore plus de terreur dans le pays. La course folle de Nikolaï le mènera loin, et il fera des rencontres fort passionnantes, quoique peu rassurantes...
J'avais beaucoup aimé le Village, du même auteur, au même endroit dix ans plus tard (la situation ne s'est pas améliorée...), et j'ai encore fort goûté cet opus, qui montre le visage terrifiant d'une dictature sans merci. Je me répète, mais en lisant cela, on se rend compte que les romans d'"anticipation" type 1984 ne sont, malheureusement, pas d'anticipation, mais d'imitation de la réalité historique des régimes totalitaires du XXème siècle (voir aussi le stupéfiant "Seul dans Berlin", pour l'Allemagne nazie). Tout est déjà là, espionnage, dénonciation, impossibilité à faire confiance à qui que ce soit, destruction des liens humains, à commencer par le langage, lavage de cerveau etc...Ouh là là que ça fait peur. Ouh là là que les démocraties sont fragiles ! Ouh là là que la liberté des peuples est exceptionnelle ! Ouh là là faisons attention !! Un roman qui distrait, donc, mais qui, aussi, met sur le qui-vive, fait souffler sur le lecteur le murmure de voix d'autrefois dont le monde s'est effondré pour le pire.
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Dans la série "on a pas eu d'bol", je demande Nikolaï Levitski.
Cherchez pas de lien avec Monica, y en a pas.

Nous sommes en 1920.
Un temps, que les moins de cent ans, ne...
L'hiver fait rage, la guerre a pris ses quartiers, et inversement.
C'est en déserteur fuyant l'Armée rouge, la mort d'Alek n'étant pas étrangère à cet état de fait, que nous retrouvons Nikolaï, en route pour son village, afin d'y enterrer son frère.
Un bonheur n'arrivant jamais seul, c'est à une communauté fantôme qu'il échoit de ne pas le fêter comme il se doit.
Une populace retrouvée massacrée.
Femme et enfants portés disparus.
Tovarich Nikolaï, les jours à venir s'annoncent bien sombres.

Si le propos s'avère rapidement pesant, Hiver Rouge s'affirme comme une réelle échappatoire au confinement actuel.
La quête de notre renégat prête peu à sourire, certes, mais quel panard d'évoluer en des contrées inhospitalières que rien ne semble contraindre.

Mêlant histoire, Histoire et légendes du cru, Dan Smith (cf l'incontournable le Village) nous embarque dans une quête aussi désespérée que périlleuse en multipliant les tableaux et nous agrège, de fait, à une bien fragile association de circonstance menée par un Chevalier de la Triste-Figure que Cervantès n'aurait pas renié.

Épopée humaine mais pas que, puisque les animaux ne sont pas en reste.
Notamment, le fidèle Kashtan, cheval émérite s'il en est.
Je ne t'oublie pas, vieux chien, qui aura su te rendre attachant malgré une propension à la solitude rendue presque systématique en raison de ton grand âge.

Dan Smith ne fait pas dans l'ostentatoire.
Son créneau, la peur, sournoise, latente, invisible, omniprésente, susceptible de terrasser sa proie à tout instant.

Lire Hiver Rouge, c'est se coltiner un bon gros sentiment de malaise persistant.
De ceux, bien poisseux et flippants, qui ne vous lâchent qu'une fois la messe dite.
Une célébration qui ne fait pas systématiquement dans le festif, il va de soi.

Hiver Rouge est un joli pavé qui ne vous apportera aucune sérénité mais qui, à contrario, vous fera énormément de bien en terme de dépaysement, de sentiment de liberté, fût-il mis à prix par une troupe soldatesque des plus motivées pour vous l'ôter.

Grand moment.
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On pourrait établir des listes de pays ou de périodes de l'Histoire où il vaut mieux ne pas être , elle peut être assez longue et c'est  le cas pour le cadre de ce roman de Dan Smith où on se félicite de ne pas avoir connu cette période juste après le début de la révolution soviétique en particulier dans les campagnes reculées , où non seulement sévissaient de longues périodes de famine plus ou moins programmées mais qui étaient aussi le théâtre macabre de combats, de règlements de comptes et de raids sauvages .

Nikolaï Levisky , a cru que , parce que il avait déserté avec son frère  et n était plus redevenu que Kola, la vie allait pouvoir changer et qu'il pourrait enfin rejoindre sa femme et ses fils dans leur village.

Mais on ne se débarrasse pas aussi facilement de son passé de combattant , des souvenirs des actes barbares dont il a été l'instigateur et le bras armé  d'autant plus qu'il est lui-même poursuivi par ses anciens compagnons et qu'il va découvrir , alors qu'il ne ramène que le corps sans vie de son frère, que son village a été vidé de ces occupants et que sa famille a été enlevée.

Commence alors une longue quête où Kola ne peut faire confiance à personne et où il doit en permanence surveiller ses arrières tout en tentant de devancer ceux que lui même poursuit  .
Mais le hasard permet aussi de faire un bout de route avec d'autres compagnons d'infortune qui , malgré toute la noirceur environnante peuvent devenir des êtres chers même si on n'ose plus leur dire : les mots et les gestes de tendresse ou d'amitié sont bannis, restent les actes de courage pour protéger les autres .

Un thriller qui ne laisse aucun répit, passionnant malgré les visions d'horreur et nous, pauvres lecteurs bien au chaud , on essaie de s'y retrouver entre l'armée rouge, blanche , bleue ou verte et les tchékistes , un festival de noms colorés qui n'a rien de l'image d'un paisible arc en ciel , on tremble , on frémit ... quel livre !
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Si les Coeurs de l'Armée Rouge vous donnent des frissons de plaisir lorsqu'ils chantent, en 1920, ils vous auraient donné des frissons de trouille !

Russie, 1920, guerre civile… Nikolaï Levitski, soldat, vient de déserter avec son frère, se faisant passer tous deux pour morts dans un fossé.

Son but ? Rentrer chez lui et retrouver sa famille. Arrivé dans son village, celui-ci est vide de tous ses habitants, tous envolés… Certains partis au Paradis Blanc d'où on ne revient pas (torturés et exécutés) et d'autres fait prisonniers, apparemment.

Véritable enquête sous fond de guerre révolutionnaire, cet homme fera tout ce qui est en son pouvoir pour apprendre ce qui est arrivé aux siens et les retrouver.

Moi qui aime la Russie, je suis plus que bien servie avec les romans de Dan Smith, surtout qu'il explore les périodes troubles.

Ici, toute la violence, toute la barbarie et toute l'imbécilité de la guerre sont visibles. Ici, on se fait la guerre entre frères, entre habitants d'un même pays, on prive certains de nourriture pour la donner à d'autres, la guerre civile fait rage depuis 1917 et on ne sait plus trop contre qui on se bat…

Alors, on suspecte tout le monde et on n'accorde sa confiance à personne, tout le monde est tendu comme la corde d'un arc et les tensions sont bien palpables dans le récit grâce à la belle écriture de monsieur Smith qui m'a régalé, tout en me faisant accélérer le palpitant.

Lorsque l'on chevauche dans la neige, sous le froid glacial, il faut surveiller ses arrières et ses avants, car l'Armée Rouge n'est pas loin, la Tchéka non plus (police politique qui combattait les ennemis du nouveau régime bolchevik) et tout le monde vit dans la terreur.

Nikolaï, dit Kolia, est un personnage auquel on s'attache de suite, il a un passé de soldat de la Grande Guerre et le reste, on le découvrira au fil de la lecture.

Dans ce récit, personne n'est ni tout blanc, ni tout noir, tout est en nuance de gris et elles sont plus nombreuses que les fameuses 50 !

Tout le monde a des squelettes dans le placard, des casseroles au cul, des faits peu reluisant à masquer, des choses pas nettes à se reprocher et les pires exactions sont commises par des soldats parce que "se sont les ordres".

On doit tuer les traîtres, les mauvaises herbes… les habitants de son propre pays. Ils ont été endoctrinés et répètent cela tel un mantra.

La guerre civile change les hommes en bêtes, les innocents en meurtriers, les doux se gorgent de haine et les paisibles deviennent des vulgaires assassins. La frontière entre les gens ordinaires et les monstres qu'ils traquent (ou qu'ils subissent) est ténue. Très ténue et on la franchit très vite, cette frontière, lorsque l'on cherche sa famille.

Perdu dans cette immensité blanche et froide, juché sur sa jument fidèle, Nikolaï mènera une quête qui ne sera pas de tout repos et basculera parfois vers le côté obscur de la Force avant de se reprendre… peut-être.

Il devra accorder, ou pas, sa confiance à des inconnus, qui eux devront faire de même et je me suis souvent demandée ce que j'aurais fait à leur place et la réponse ne m'a pas plus parce que je sais que la peur nous faire accomplir des gestes inconsidérés.

Beaucoup de tensions, de peurs, de lâchetés, de dénonciations, de barbarie, de violence, d'amour et d'amitié dans ce roman époustouflant qui m'a fait chevaucher dans les steppes glacées de la Mère Russie.

On n'en sort pas indemne de ce roman coup de coeur. J'en ai encore mal au bide mais je remercie l'auteur de m'avoir donné à lire deux romans de cette trempe-là.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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J'ai un penchant douteux pour les périodes et les lieux les plus troubles de l'histoire et assurément que la Russie de 1920 entre dans mon schéma... Dans Hiver Rouge, l'auteur nous convie à suivre Nikolaï Levitski, un héros de l'armée Rouge, qui malgré sa foi patriotique, en vient à déserter, dégoûté par des missions de plus en plus ignobles assignées aux factions tchékistes chargées de répandre la terreur parmi le peuple et ôter à quiconque toute idée de s'opposer aux brutales réformes en cours. Malheureusement pour lui, sa famille qu'il va rejoindre s'avère avoir été victime de cette même armée cruelle... S'ensuit une éreintante course-poursuite dans la rude taïga, que vous aurez de la difficulté à lâcher avant son dénouement violent. J'ai dévoré, le climat et les déchirements de l'époque sont magnifiquement rendus, la poursuite est haletante, mais malheureusement j'ai trouvé la fin plutôt irréaliste !
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
26 octobre 2015
Si on a envie d’un thriller à lire toutes portes closes pour se mettre dans l’ambiance de l’Halloween, ce nouveau Dan Smith est un excellent choix.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous laissâmes guider par le bruit du convoi à l’arrêt et l’odeur de charbon brûlé qu’il avait laissé dans son sillage, en gardant un œil sur les rails à côté de nous et en écoutant les cris qui nous parvenaient de la brume. Au début ceux-ci étaient intermittents : quelques ordres lancés d’une voix sèche, ponctués par le sifflement des jets de vapeur lâchés par la locomotive.
« Dehors ! Craig la voix. Sortez! »
Puis d’autres se joignirent à elle pour relayer ses ordres.
Plus près encore, alors que le train n’était toujours pas visible dans le brouillard, d’autres sons commencèrent à prendre le dessus. Plus bas et discrets pour la plupart, mais infiniment plus dérangeants. Un gémissement presque continu bourdonnait dans l’air assourdi par le silence de la forêt. Un concert de voix étouffée s.
Murmures et chuchotements nous parvenaient de tous côtés, comme si les esprits s’étaient levés et étaient sur le point de nous rattraper.
« Qu’est-ce que c’est que ça ? »demanda Anna.Lev me jeta un coup d’œil, attendant ma réponse.
« On dirait des fantômes, continua sa fille. Je n’aime pas ça.
- ce sont des blessés, leur expliquai-je. C’est ça qu’on entend sur un champ de bataille après les combats. »
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Aussi, lorsque les paysans avaient commencé à garder leur grain pour eux, à le cacher pour que l’armée révolutionnaire ne le trouve pas, j’avais vu en eux des traîtres.

Lorsqu’ils avaient créé leur marché noir et vendu leurs récoltes à d’autres paysans à un prix élevé, j’avais vu en eux des opportunistes qui profitaient de la situation pour se remplir les poches.

J’étais trop immergé dans la révolution, trop obnubilé par mes idéaux pour voir en eux les familles qui essayaient de se nourrir, ou les hommes qui en avaient assez de l’agitation politique et de la guerre et voulaient juste rentrer chez eux retrouver femme et enfants.

Je n’avais pas compris cela avant d’être moi aussi gagné par la lassitude et de vouloir les mêmes choses.

Tania avait raison. Je ne croyais pas vraiment ce que je disais. Je ne le croyais plus.

Les paysans de Tambov, tout agaçants qu’ils étaient aux yeux de l’Armée rouge et des barbus qui siégeaient à Moscou, étaient peut-être des dissidents, mais ce n’étaient pas des ennemis du peuple.

C’étaient simplement des gens. Des hommes et des femmes qui voulaient être libres de travailler dans leur ferme, de nourrir leurs enfants et de dormir dans leur lit sans crainte d’être traînés hors de chez eux au milieu de la nuit, ou de voir leur maison incendiée.

Cela ne changeait rien au fait que l’Armée rouge allait les écraser.
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— Je n’ai jamais voulu recevoir d’ordres de lui.
– Mais vous n’avez pas eu le choix.
J’avais déjà entendu cet argument : le commandant Orlov avait été dans le même cas. Il avait obéi aux ordres parce que c’était son devoir de les suivre, et parce qu’il y avait des conséquences pour ceux qui ne le faisaient pas.
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Par le passé, j’avais ignoré la dimension humaine de ce genre de situation, ne voyant que des révolutionnaires et des contre-révolutionnaires. J’avais été tellement plongé dans la guerre que j’avais fermé les yeux sur quoi que ce soit d’autre, et il avait fallu quelque chose d’affreux pour me forcer à les rouvrir et à voir les choses plus clairement.

— Je ne cherche pas les ennuis, dis-je en levant les mains. Tout ce que je veux, c’est soigner ma jument et continuer ma route. Je ne suis pas ici pour vous prendre vos bêtes, ou quoi que ce soit d’autre que vous pourriez avoir dans cette ferme.
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Je voulais protéger les faibles de la tyrannie et de la cupidité. J’avais été un idéaliste. J’avais eu foi en la révolution et en la nouvelle Union, mais j’avais aussi cru qu’il serait nécessaire de verser le sang si nous voulions l’instaurer dans toute sa splendeur prévue. Il était crucial d’arracher les mauvaises herbes contre-révolutionnaires du champ fertile de notre nouvelle nation pour que la terre y soit la plus féconde possible et que les cultures y poussent hautes et vigoureuses.

Et il y avait un besoin constant d’entretien, pour éviter que les mauvaises herbes se réinstallent.
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