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EAN : 9782330027469
192 pages
Actes Sud (05/02/2014)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Dans un monologue tendre et cocasse, une jeune femme retrace pour un thérapeute imaginaire les faits marquants de son existence. L'élément fondateur de sa singularité : le cache qui recouvrait un de ses yeux quand elle était enfant, la livrant à la curiosité d'autrui. Ce roman, qui emprunte son titre à Allen Ginsberg, exhale les acides de la Beat Generation. Communautés hippies, engagement politique, liberté des moeurs : la famille de la narratrice a embrassé les id... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le corps où je suis née est-il un roman d'apprentissage ou des mémoires d'enfance autobiographiques ? Un objet hybride, en définitive, sincère, sans conteste, mais dont l'ambigüité de la vocation est gênante. Ecrit comme un soliloque, le livre de Guadalupe Nettel s'adresse de temps à un autre à un interlocuteur, un psy en l'occurrence, qui est censé être à l'écoute de ces confessions. Mais sa présence présumée n'apporte rien au roman et semble être un simple procédé narratif dont l'intérêt est nul. Alors, oui, le corps où je suis née se lit vite et bien même s'il semble un peu court sur tous les aspects qu'il entend développer : la vie dans une famille mexicaine plutôt aisée où règne un certain libéralisme, le rapport difficile mère/fille une fois le père emprisonné pour des raisons obscures, la relation aux autres quand on est une enfant différente (avec un bandeau sur l'oeil), le passage à une éducation bien plus stricte avec une grand-mère revêche, l'exil en France, du côté d'Aix-en-Provence, dans une banlieue difficile et la découverte du racisme, l'initiation à la littérature, ... Beaucoup de sujets, survolés dans un récit agréable mais pas davantage.
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Ce livre est un récit intime, un texte-catharsis inspiré de la biographie de l'auteure et aussi un roman de formation; nous suivrons la protagoniste de l'enfance à l'adolescence.
L'idée de ce livre vient lorsqu'en 2009, la revue mexicaine Lettres Libres, a demandé à Nettel un texte bref autobiographique sur son enfance.

Nous avons une protagoniste sans prénom (ce qui fait davantage adhérer le lecteur à l'idée qu'il s'agit de Nettel, ce qui donne un peu la sensation perverse de voyerisme). Cette jeune personne est née avec une tâche blanche sur l'iris, ce qui a motivé des soins « voyants » (port d'un masque sur un oeil); ceci a fait d'elle quelqu'un de différent, de solitaire, toujours sur la défensive; ceci a forgé son caractère la rendant rebelle, difficile, peu liante.

Le livre s'étale sous la forme d'une conversation avec une thérapeute (probablement psychiatre puisqu'elle l'appelle Dr Sazlavski) a qui elle essaie de démêler les névroses de son enfance; ce sont des thèmes jusque là, jamais abordés.
L'écriture de Nettel est diaphane, sans aucun pathos et charrie beaucoup d'humour ironique, ce qui allège la lecture.

Les parents de la protagoniste ce sont des progressistes des années 70, héritiers des hippies des années 60. L'éducation qu'ils donnent à leurs enfants (il y a un frère plus jeune, Lucas) est très libérale. Ils vont à une école Montessori et à 6 ans ils ont tout entendu (et vu) sur la sexualité, sans en comprendre un traitre mot.
La vie familiale va éclater avec la séparation des parents. La mère les laissera aux bons soins d'une grand mère pendant qu'elle part en France reprendre des études. Cette séparation marquera aussi notre protagoniste car, même si bien entourée, elle sera privée de toute manifestation d'affection et soumise régulièrement à des vexations physiques.
La mère par la suite va les rapatrier en France et ce sera un sujet de déracinement assez fort.

Toutes ces circonstances feront que très tôt la protagoniste saura se servir de l'écriture comme un exutoire pour se venger de ceux qui se moquaient de sa différence.

La lecture de ce livre marque car on arrive à comprendre comment on peut voler l'enfance à quelqu'un, comment on lui fait perdre l'innocence avant qu'il ait les moyens psychologiques pour se positionner, avant l'expérience formatrice.
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J'ai terminé 2019 avec une mauvaise note... le corps où je suis née raconte l'enfance de Guadalupe Nettel entre le Mexique et la France. Comme dans le livre, elle semble s'adresser à un psychothérapeute, l'écriture de ce livre a sûrement pour l'autrice une valeur psychanalytique mais je n'y ai trouvé aucun intérêt en tant que lectrice. Chacun a des souvenirs d'enfance, une enfance plus ou moins riche et compliquée, et chacun a le droit de les coucher sur le papier. de là à penser qu'il faut les publier, je ne comprends pas bien la démarche de la maison d'édition. Donc, voilà une autobiographie ni plus ni moins intéressante que la vôtre ou la mienne le serait.
J'aurais dû aborder cette autrice par une oeuvre telle qu'Après l'hiver mais le titre inspiré d'Allen Ginsberg et la référence à la Beat génération m'ont attirée. Il en est en fait bien peu question...
Reste la vision par une Mexicaine du système scolaire français et la description très ethnique de la population d'un collège ou d'un cité. Bof...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Et c’est ainsi, en parcourant ses livres et les papiers insérés entre
les pages de certains d’entre eux, que je tombai sur un volume dont le titre
retint immédiatement mon attention. Il s’agissait du court roman de Gabriel
García Márquez L’Incroyable et Triste Histoire de la candide Eréndira et de
sa grand-mère diabolique. C’était un samedi matin. Ma grand-mère était
partie avec mon frère au centre commercial, pas loin de la maison. J’ouvris
l’exemplaire et me mis à lire avec une voracité primitive. Depuis le départ
de ma mère, j’avais laissé de côté quantité de choses que j’aimais faire. Je
ne descendais même plus l’escalier de service pour me rafraîchir le corps et
les idées par temps chaud. Je lus peu au cours de ces mois et n’écrivis
absolument rien. Les livres n’éveillaient que suspicion chez ma grand-mère.
Elle savait que dans la bibliothèque de sa fille il y avait des exemplaires
bien peu édifiants, comme ceux qui expliquaient les nouvelles façons
d’aborder le sexe. Elle n’aimait pas me voir installée dans le bureau et
chaque fois qu’elle me trouvait en train de rôder autour de la bibliothèque,
elle se plaignait :
— Je ne vois pas pourquoi ta mère a laissé tous ces livres ici, à votre
portée. Elle aurait dû les cacher. Ce ne serait pas une mauvaise idée de les
vendre au poids.
Voilà ce qu’elle disait, elle qui accumulait les journaux de 1930 dans les
chambres de sa maison.
Je ne voulais pas que ma grand-mère vende nos livres à un bouquiniste,
et préférais donc feindre qu’ils ne m’intéressaient pas, même si cela
représentait un sacrifice. Cependant, le matin où je tombai sur ce roman, je
ne pus le lâcher et lus, lus autant que je pus pendant son absence, et
lorsqu’elle revint je continuai à lire dans les toilettes, en cachette, ou sous
les draps dès que la porte de ma chambre était fermée. Ces pages
racontaient l’histoire d’une fille, à peine plus âgée que moi, réduite en
esclavage par sa grand-mère proxénète et qui aurait donné n’importe quoi
pour se débarrasser d’elle. Eréndira essayait tout : tirer un coup de pistolet
dans la tête de la vieille, la tuer lentement avec de la mort-aux-rats, mais la
grand-mère résistait. En plus, le roman parlait d’amour, de politique et
d’érotisme. Bref, c’était exactement le genre de livre que ma grand-mère
craignait de voir entre nos mains et cette transgression le rendait
particulièrement attrayant. La découverte de ce roman fut semblable,
docteur, aussi exagéré que celui puisse vous paraître, à une rencontre avec
un ange gardien ou du moins avec un ami à qui se confier, chose tout aussi
improbable dans ma vie d’alors. Le livre me comprenait comme personne
au monde et en outre il se permettait de parler de choses qu’il est bien
difficile de se confesser à soi-même, comme l’envie irrépressible
d’assassiner un membre de sa famille.
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Blaise était le fils d’un dessinateur de bandes dessinées très connu en
France installé à Paris depuis de nombreuses années. Sa mère et lui vivaient
aussi au Jas-de-Bouffan, mais dans un quartier beaucoup plus propre et
coquet que le nôtre. Il aimait lire des bandes dessinées et était très au fait
des classiques et des nouveautés du genre. La littérature l’intéressait aussi,
mais pas au même degré. De temps en temps, nous nous recommandions
mutuellement certaines lectures, toujours en pensant aux goûts et aux
intérêts de l’autre. Je lui recommandai par exemple La Vie devant soi
d’Émile Ajar et Le Portrait de Dorian Gray, mais je ne lui aurais jamais
prêté Les Quatre Filles du Dr March, car je savais parfaitement que ce livre
l’aurait écœuré jusqu’à la nausée. Lui, il me recommanda Le Meilleur des
mondes d’Aldoux Huxley et ce fameux livre de Barjavel, mais ne me
suggéra jamais de lire Le Hobbit, son livre de chevet. Ma confiance en
Blaise était sélective elle aussi : alors que je m’abstins de lui confesser
l’histoire de la lettre, je lui révélai des aspects de ma vie que je n’évoquais
pratiquement avec personne, comme mon goût pour l’écriture. Je lui
racontai comment j’étais parvenue à me faire respecter de mes camarades
de primaire à Mexico en écrivant des horreurs à leur sujet. J’allai même
jusqu’à lui lire des extraits de mon journal.
— Tu devrais écrire plus sérieusement, me suggéra-t-il d’un air entendu.
Pourquoi n’écris-tu pas un roman sur ta vie ?
— Mais je n’ai que treize ans ! Il ne m’est encore rien arrivé.
— Écris sur ce qui t’arrive en ce moment même.
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Dès que la mère de Ximena
ouvrit la porte, je vis le tableau sur le mur principal du salon. Cette peinture
possédait un pouvoir d’attraction comme seul peut en avoir un visage au
magnétisme puissant. En tout cas, ce fut l’effet qu’il eut sur moi. C’était
bien un portrait de notre arbre, si tant est que les arbres appartiennent à
quelqu’un. Sur les pierres volcaniques, des silhouettes d’enfants assis de
face ou de dos et dont on ne pouvait distinguer clairement les visages ; des
enfants songeurs qui ne jouaient pas ensemble. Des enfants comme elle et
moi. La peinture m’émut aux larmes. D’un coup, je revécus la sensation de
désarroi constant de ces années-là, mais, de même qu’à cette époque où
sangloter devant les autres était la dernière chose que je pouvais me
permettre, je me suis retenue. Les comportements acquis dans l’enfance
nous accompagnent toujours, et même si l’on est parvenu, à force de
volonté, à les maintenir à distance, tapis dans un recoin ténébreux de la
mémoire, ils nous sautent au visage quand on s’y attend le moins. Je
m’appliquai à regarder les autres peintures que me montrait la mère de
Ximena et à répondre poliment aux questions qu’elle me posait. La
conversation ne dura pas. Je crois que ni l’une ni l’autre n’était prête à
ouvrir les vannes des émotions par peur du torrent qui nous submergerait ;
elles affleuraient plutôt comme les pointes de deux icebergs qui se meuvent
sous la surface. C’était ma journée libre, mais j’étais là pour le travail, et je
ne voulais pas pénétrer dans cette zone de vulnérabilité qui s’impose chaque
fois que j’invoque avec des mots tous ces souvenirs, et dont je mets
plusieurs jours à m’échapper. Je ne souhaitais pas non plus l’importuner ou
la plonger dans un état similaire. Dans cette maison, Alejandro et moi avons
pris un thé en parlant littérature, et laissé mon fils jouer avec un tambour
marocain qui traînait là. J’appris que Paula, son autre fille, était aussi
revenue à Santiago, qu’elle était mère tout comme moi et qu’elle était fan
de Manu Chao. Puis nous sommes partis. Sans laisser d’autres traces qu’une
tétine oubliée.
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Rien de tout cela ne parvint à
m’intéresser bien longtemps, jusqu’à ce que je lève les yeux et découvre
qu’il y avait, dans l’immeuble d’en face, juste à la hauteur de mon
appartement, par une symétrie ahurissante, une autre fille qui observait le
monde depuis sa fenêtre avec une expression aussi misérable que celle que
je devais afficher à ce moment-là. Elle s’appelait Ximena. Je la connaissais
de vue et elle me plaisait bien. À plusieurs reprises, je l’avais observée
traverser la rue avec cet air un peu absent qui la caractérisait. Cependant, je
peux dire que cette nuit-là je la vis pour la première fois, pas de la manière
indifférente dont on suit en général les allées et venues des voisins, mais
d’une façon réellement attentive, et avec empathie. Je ne pouvais en être
sûre, mais quelque chose me fit penser qu’elle aussi était en train de me
regarder. D’un coup, la distance qui séparait nos deux immeubles se
contracta et je sentis que, si j’avais voulu, j’aurais pu distinguer son souffle
sur la buée de la fenêtre, sentir sa respiration, comprendre ce qu’elle était en
train de vivre.
Cette nuit-là inaugura ce qui allait devenir une habitude : quand les
lumières s’éteignaient dans nos appartements respectifs, elle et moi nous
rendions sans faute à notre rendez-vous. Le rituel consistait à rester debout,
l’une en face de l’autre, et à s’accompagner ainsi jusqu’à ce que le sommeil
nous gagne. Jamais nous n’avons communiqué sur un mode plus orthodoxe,
ni là ni nulle part ailleurs, mais, consciemment ou non, avec Ximena je
sentais que, malgré l’absence de mes parents et l’absolue incertitude où se
trouvait mon avenir, il y avait quelqu’un dans le monde sur qui je pouvais
compter. Vous pouvez penser ce que vous voulez, docteur Sazlavski, je suis
convaincue – et aujourd’hui plus que jamais – que cette communication a
vraiment existé et d’une façon si profonde qu’elle a dépassé les limites
spatio-temporelles, comme cela arrive avec des personnes très proches. Je
savais d’elle bien peu de chose, mais suffisamment pour me faire une idée
de ses émotions. Je savais, comme je l’ai déjà dit, qu’elle était chilienne et
que depuis son arrivée à Mexico elle vivait dans cet immeuble avec sa mère
et sa sœur. Son père, lui, avait été criblé de balles par les hommes de
Pinochet avant d’avoir pu fuir Santiago. À la différence de Paula, sa sœur
aînée, qui était blonde aux yeux clairs et de caractère joyeux, Ximena était
taciturne. Ses cheveux et ses yeux étaient sombres, et probablement aussi
ses pensées. Peut-être se rappelait-elle avec nostalgie le temps où la paix
régnait dans son pays, dans sa famille et dans tous les souvenirs heureux
qu’elle conservait en son âme. Elle ne sortait presque jamais sur la place et
quand elle le faisait, ce n’était pas pour se joindre aux jeux des autres
enfants. Tout comme moi, elle aimait s’asseoir sur l’arbre qu’il y avait sur
le parking, mais plutôt que de grimper aux branches, elle restait sagement
assise sur les pierres et les racines. Ximena faisait de la peinture à l’huile. Je
l’avais parfois vue concentrée devant son chevalet, dans cette chambre qui
se dévoilait en partie à moi, grâce au pouvoir limité de mes jumelles. Quelle
relation entretenait-elle avec sa famille ? Dans quelle école allait-elle et
comment s’entendait-elle avec ses camarades de classe ? Ces questions et
des dizaines d’autres me traversaient l’esprit la nuit, tandis que je la
regardais depuis ma chambre. J’aimais aussi découvrir des affinités entre
nous, au-delà de ces rendez-vous à nos fenêtres, comme la couleur de nos
cheveux et le fait que, ni pour l’une ni pour l’autre, l’enfance n’était un
champ de fleurs.
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Ils sont stupéfiants, les pièges de la mémoire. Je sais, par exemple, que je
dus ressentir une grande peine pour mon père en le voyant, à l’une de ces
tables, les yeux remplis de larmes à l’idée de nous revoir, et pourtant, mon
souvenir voudrait me faire croire que ce lieu austère et dépouillé n’était pas
si mal, et qu’être là-dedans n’était pas insupportable non plus, comme si en
truquant les images lointaines on pouvait diluer la douleur passée. Ce qui
blesse dans le souvenir, ce ne sont pas les circonstances, qui heureusement
n’ont plus cours, mais la seule reconnaissance de ce que nous avons ressenti
auparavant, et rien ni personne, pas même une amnésie ou le meilleur des
analgésiques, n’a d’effet là-dessus. La douleur reste dans notre conscience
comme une bulle d’air dont l’intérieur est intact, attendant qu’on l’invoque
ou, dans le meilleur des cas, qu’on lui permette de sortir. Après quelques
minutes de retrouvailles joyeuses et émues (apparemment, nous avions
beaucoup grandi et beaucoup changé depuis la dernière fois), mon père
commença à faire des blagues sur sa condition et sur l’endroit où nous nous
retrouvions. Il nous révéla les surnoms de quelques prisonniers et les
histoires les plus surprenantes et les plus terrifiantes que ceux-ci lui avaient
rapportées. Son odeur avait changé, mais il avait l’air sain et bien alimenté.
Ma grand-mère le souligna à plusieurs reprises. Il gardait l’incroyable sens
de l’humour qui l’avait toujours caractérisé et qui se manifestait souvent
dans les moments les plus pathétiques de notre histoire familiale, comme
les veillées funèbres, les attentes préopératoires ou les derniers jours des
êtres aimés. Quelqu’un qui ne le connaît pas aurait peut-être du mal à
comprendre : il ne s’agit en aucune façon d’une attitude frivole, mais d’une
capacité étonnante à prendre de la distance par rapport au moment présent
et à rire de soi-même. S’il évoqua la corruption des gardiens et la difficulté
qu’il avait à trouver là une compagnie agréable, il garda les pires histoires
pour une autre fois. Ce n’est que bien des années plus tard qu’il nous ferait
le récit des mauvais traitements et du racket qui avaient lieu ici et dont il
avait été témoin.
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Videos de Guadalupe Nettel (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guadalupe Nettel
Boulder, la narratrice éponyme du roman d'Eva Baltasar, est cuisinière sur un cargo lorsqu'elle tombe amoureuse de Samsa ; attachée à son indépendance, elle décide néanmoins de s'installer avec elle en Islande. Leur amour est intense et sensuel, mais lorsque Samsa lui impose l'arrivée d'un enfant, leur couple se fissure ; tandis que le désir emporte la narratrice vers d'autres rives, elle réussit pourtant à nouer un lien singulier avec l'enfant biologique de Samsa. S'il est aussi question de maternité dans L'Oiseau rare, le désir ou le non désir d'enfant des héroïnes du roman de Guadalupe Nettel éprouve leur destin de femmes. La romancière y dépeint les multiples façons d'être mère et les mille façons d'aimer quand il faut faire face aux drames inattendus de la vie. Les deux autrices sondent avec poésie et justesse l'intimité de femmes ballottées par de puissants vents contraires.
Eva Baltasar est une écrivaine et poétesse catalane. Elle a fait paraître dix recueils de poèmes et trois romans. Ses deux premiers romans, Permafrost et Boulder, sont parus en français aux éditions Verdier (trad. Annie Bats, 2020 et 2022).
Guadalupe Nettel, née au Mexique, a partagé sa vie entre Mexico, Barcelone et Paris. Elle a écrit des recueils de nouvelles et quatre romans, dont le Corps où je suis née (trad. Delphine Valentin, Actes Sud, 2014), et Après l'hiver (trad. François Martin, Buchet-Chastel, 2016).
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