La Créature du Marais est de retour dans ce deuxième tome de la série Swamp Thing. Face à la Nécrose et en partenariat avec le Sang, le représentant de la Sève va devoir affronter bien des épreuves pour délivrer celle qu'il vient de rencontrer mais qui apparaît comme un avatar de choix pour la Nécrose et qui pourrait se rapprocher le plus d'une petite amie.
Mis à part la formidable idée de la Nécrose, de la Sève et du Sang, cette préparation du crossover Swamp Thing – Animal Man, titré Nécromonde, est plutôt brouillonne et insipide. En effet, on tâtonne, on s'essaie à quelques escarmouches, on pense perdre certains personnages mais en fait tout est encore rattrapable, et même la différence de continuité avec le reste de l'univers DC nous pousse à ne pas trop nous inquiéter pour nos chers avatars de la Sève et du Sang. Alors, certes, nous en prenons plein les yeux dès le départ, mais il faut avouer que les combats à répétition sans grand intérêt, sans grand enjeu, ainsi que le sempiternel renouvellement des « renaissances » agacent énormément. Définitivement, on en est revenu de la scénarisation « à la
Scott Snyder », qui, si on y prête un peu attention, ne varie pas énormément entre des séries aussi différentes que Batman et Swamp Thing. C'est finalement le dessin qui donne sa patte particulière à cette série, d'autant plus que l'interlude, l'épisode #0, est particulièrement facile et, finalement, ne propose pas d'explications à la renaissance d'Alec Holland pour le moment (alors qu'il me semblait que c'était le but... mais beaucoup de ces numéros 0 ont été ratés de la même façon).
Comme dans beaucoup trop d'autres séries DC Comics, nous constatons une bien malheureuse alternance entre des styles graphiques très différents, puisque nous découvrons le travail de pas moins de cinq dessinateurs (!) : nous retrouvons ainsi Yannick Paquette, mais également
Marco Rudy,
Francesco Francavilla, Kano et
Steve Pugh. L'enchaînement n'est donc pas des plus heureux, mais le dessinateur principal se rappelle à notre bon souvenir. Ainsi, le canadien
Yanick Paquette sauve une nouvelle fois la partie graphique du volume : ce professionnel de la double page nous propose des tableaux dantesques à peine affaiblis par une colorisation un peu trop tape-à-l'oeil.
Ce deuxième tome de Swamp Thing est nécessairement imbriqué à l'aventure menée dans la série Animal Man et c'est toujours intéressant de voir se lier deux séries majeures. Pour autant, la perte de cohérence graphique et le bombardement scénaristique font que nous pouvons regretter bien des choix éditoriaux. Nécromonde, le crossover maintenant lancé, ne demande plus qu'à se résoudre afin de savoir si oui ou non la Nécrose va reprendre sa place initiale dans l'ordre « naturel ».