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Kraa tome 1 sur 3
EAN : 9782203020443
94 pages
Casterman (22/09/2010)
4.03/5   94 notes
Résumé :

Aucun sentiment, aucune émotion... L'esprit de mon frère est froid comme la pierre... Surprendre et puis tuer très vite... Et ne jamais laisser de répit à une proie blessée...

C’est une vallée très reculée, quelque part au fin fond d’un pays froid qui pourrait être l’Alaska ou la Sibérie. Presque personne n’y vit, hormis la faune sauvage et un peuple autochtone discret. Hélas, le sous-sol regorge de matières premières et bientôt les affa... >Voir plus
Que lire après Kraa, tome 1 : La vallée perdueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Un dimanche matin comme tant d'autres, un vide-grenier. Je tombe en arrêt devant la couverture d'une bande dessinée Un aigle et un enfant de profil, semblant ne faire qu'un. L'auteur, Benoit Sokal.

De lui, je n'ai lu que le Chien debout, tome 1 des Enquêtes de l'inspecteur Canardo. Je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire et je n'ai pas aimé le dessin. Je repose la BD. Pourtant le graphisme me tente diablement. Je pars pour finalement revenir. L'attraction est la plus forte. Pour un euro, je repars avec Kraa, La Vallée perdue.

Une histoire avec un aigle pour narrateur. La fascination d'un enfant pour un aiglon qui va devenir aigle. Un intérêt qui va se transformer en complicité indéfectible de part et d'autres même si les motivations sont sans doute différentes.

Des teintes brunes, sombres, des planches au découpage parfois quasi cinématographique, des angles de vue recherchés, audacieux et une douceur du trait qui ne laisse en rien présager la violence de certaines scènes et le sang qui va couler.

Une nature omniprésente dont la beauté n'a d'égal que la rudesse. Ici tout n'est qu'opposition, affrontement, ville-nature, homme-animal, réalité crasse et sorcellerie…

Un conseil, prenez garde, le majestueux mais dangereux rapace nous survole de son vol silencieux… Nul ne sait encore qui sera sa prochaine victime, nul ne sait où il veut en venir, nul ne sait comment tout cela va finir…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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J'ai choisi cette BD pour son titre, que je pensais être le cri d'un corbeau. Eh bien non, j'ai dû changer mon fusil d'épaule : là où je m'attendais à une histoire de type fantasy médiévale, il s'agit en fait de l'Ouest américain, de l'antagonisme entre les hommes qui se veulent découvreurs et civilisateurs et les peuples autochtones, les Indiens, ainsi que la faune de cette vallée oubliée de tous... Pas pour longtemps, malheureusement.

Yuma, jeune Indien, vit heureux avec son grand-père et sa petite soeur, et leur communauté. Lui, qui est doué de capacités chamaniques à communiquer avec les animaux, se lie d'amitié avec un jeune aigle, découvrant qu'il peut entrer dans son esprit, et savoir ce qu'il pense. Pendant ce temps, les hommes, dirigés par Klondike, un homme d'affaires qui projette de fonder une grande ville, d'ériger un barrage et de rechercher toutes matières premières pouvant l'enrichir, arrivent au sein de la vallée, surnommée Lost Valley.

Serons-nous surpris que les bandits qui encadrent l'expédition se comportent mal et déclenchent la colère de Kraa, l'aigle, et de son jeune ami ? Leurs méfaits signent le déclenchement d'une guerre sans pitié, alors même que Kraa et Yuma se rapprochent, le jeune Indien ayant soigné l'aiglon, et lui ayant procuré de la viande pour se nourrir. Leur entreprise de vengeance est désormais commune, et s'ils unissent leurs forces, les hommes peuvent commencer à trembler...

Ce n'est pas tout à fait le type de dessin que j'aime en BD, pourtant, la technique est impressionnante - le dessinateur prend des libertés de cadrage avec les proportions des vignettes, et ces choix sont judicieux et donnent de la force au dessin et à l'intrigue, qui gagne vite en tension. Les vignettes représentant des paysages sont toujours très belles, quoique brumeuses ou sauvagement désolées. le dessin des hommes est à la limite du caricatural, et paraît parfois brouillon - les hommes sont aussi laids qu'ils sont mauvais, et la folie sanguinaire qui monte au cerveau des deux comparses en est presque excusable.

Je suis curieuse de continuer la série, au moins pour un tome encore ; la série en comporte trois. Nous suivons Kraa, l'aigle sacré, violent et vindicatif, y compris à travers sa voix, quelque peu cynique, qui parcourt les planches, car c'est lui qui raconte l'histoire et mène la danse. J'espère toutefois que Yuma trouvera une forme d'apaisement et sortira de ce cycle infernal, dans lequel les souillures amenées par les hommes l'ont contraint à entrer.
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Encore une découverte totalement fortuite et un vrai coup de coeur pour cette BD dont je n'avais jamais entendu parler.

La singularité de l'album est que le narrateur est un aiglon. A la première page, il vient de faire tomber de son nid son frère afin d'avoir toute la place pour lui, c'est la loi du plus fort ! Mais ses parents ne reviennent pas et il doit apprendre à se débrouiller et à survivre dans ce territoire dont il est le maître dorénavant...

Dans cette vallée perdue au fin fond d'un pays entre Sibérie et Alaska, un peuple autochtone coule des jours paisibles. le jeune Yuma remarque ce jeune rapace et décide de lui venir en aide en lui apportant du gibier. Entre ces deux-là un lien très fort va se tisser, au delà d'une simple amitié. C'est une véritable symbiose qui les unit, Yuma entend et ressent chaque pensée du rapace, même à distance.

Mais l'arrivée des hommes blancs en quête de toujours plus de territoires et vraiment prêts à tout pour s'imposer et dompter la nature va bouleverser la vie de Yuma...
L'aigle Kraa et le jeune garçon vont s'allier dans une guerre sans merci.

Les dessins sont absolument superbes, paysages naturels omniprésents, planches somptueuses en plongée et contre-plongée au gré du vol du rapace majestueux. Une illustration poétique en contraste avec l'histoire d'une violence inouïe portée par la voix cynique et sans émotion aucune de l'aigle royal.

J'ai adoré cet album, cette opposition constante entre froideur et émotion, entre beauté et violence et cette voix totalement détachée qui raconte ... du grand art !
Superbe découverte !

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Pour s'assurer le meilleur départ possible dans la vie, le jeune Kraa n'hésite pas à virer son frère hors du nid. Ce dernier mettra plusieurs jours à mourir quelques mètres plus bas, au pied des rochers, ses croassements d'appel à l'aide s'amenuisant avec le temps. Si ni le père ni la mère de Kraa ne vinrent au secours de son frère, c'est tout simplement qu'ils étaient morts, Kraa dut bien en convenir. Trop jeune encore pour s'alimenter seul, il va, de manière totalement inattendue, pouvoir compter sur l'aide d'un jeune indien, Yuma, dont la famille semble être la seule à vivre dans cette vallée isolée. Bien que son grand-père tente de l'en dissuader, Yuma va se prendre d'affection pour Kraa et, au fil des castors morts qu'il lui apportera, s'en faire un ami des plus fidèles. Aussi fidèle en tous cas qu'un aigle royal puisse l'être. Cette fidélité, les deux amis vont avoir l'occasion de la mettre à l'épreuve. Dans la ville voisine, quelques hommes nourrissent de sérieuses ambitions quant à la reconversion de la vallée en potentielle source de revenus. La famille de Yuma ne sait encore rien de ces sombres plans, dans lesquels aucune vie, animale ou humaine, se semble être prise en compte.
Ce premier tome de la nouvelle oeuvre de Benoît Sokal -surtout connu pour sa série 'Canardo'- brasse une volée de thèmes dont certains vont lui assurer une intemporalité certaine, alors que d'autres l'ancrent dans une actualité âcre et suintante de réalisme. Là où Sokal ose et marque avec brio, c'est dans sa remise au goût du jour d'une amitié se muant en fraternité entre un enfant et un animal. Avec ce pitch qui doit faire se croiser Belle et Sébastien, Rintintin et Flipper dans les souvenirs des plus âgés d'entre nous, Sokal trouve le ciment qui va lui permettre de lier les différents éléments d'une intrigue riche, originale et teintée d'une violence aussi inouïe qu'elle se révèle finalement peu démonstrative. Car la tentative de prise de contrôle de la vallée par certains citadins figure bien une énième avancée du monde industriel et dédié au seul profit. Peu importent les dégâts causés à la nature ou, pire, les conséquences humaines. Pour arriver à ses fins, le monde des affaires sait s'entourer d'hommes qui ne reculent devant aucun méfait et se croient à l'abri des lois, et surtout des conséquences de leurs actes. A l'aide de ses deux personnages -Yuma, sensible mais décidé et Kraa, d'une froideur calculatrice glaçante- il va donner une formidable leçon -même s'il s'agit ici d'une banale 'vengeance'- de la nature à la course au progrès. Cette leçon dans laquelle l'auteur nous entraîne se voit somptueusement mise en image. Jamais le trait de Sokal -à ma connaissance- ne s'est révélé aussi parfaitement lié à son intrigue. Dans une ambiance perpétuellement sombre et brumeuse, l'auteur arrive à rendre criante de vérité l'opposition entre la nature et la soi-disant civilisation, la seconde tentant sans répit de domestiquer la première, montrant ainsi où se niche la réelle sauvagerie. Tant les personnages que les décors se révèlent rapidement soufflants de lisibilité, de clarté et d'une capacité hors-norme à nous entraîner sans effort dans le fil de l'intrigue. Pour le dire simplement, les cases qui défilent sous nos yeux se révèlent souvent d'une beauté qui pousse à les contempler plus longtemps, au-delà de la simple compréhension de l'intrigue. Attention toutefois : par le passé, Sokal n'a jamais versé dans l'angélisme utopique, et, si son personnage sans scrupule de Kraa lui permet ici de tenir son récit au-dessus de la mare des bons sentiments et des prévisibles 'happy ends', il faut sans doute s'attendre à un deuxième tome aussi sec et sans pitié que l'est ce premier.
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Avis portant sur la série:

Je suis véritablement époustoufflé par ce que je viens de lire d'une qualité indéniable. C'est certainement par le biais d'une alchimie magique entre la richesse intérieure d'un auteur et les attentes inconscientes du public que le création devient succès. Nous ne y trompons pas : nous avons là un petit chef d'oeuvre avec un dessin à couper le souffle et un scénario de haute voltige à l'image de l'ombre de cette aigle royale qui protège à la fois son territoire et son petit frère humain.

Kraa, c'est un titre sobre et poétique, tout simplement sublime. Un pays imaginaire situé entre l'Alaska et la Sibérie, une vallée perdue où vivent les derniers représentants d'une civilisation ancestrale, l'arrivée de l'homme blanc poussé par la convoitise des richesses du sol : ceci semble être le cadre idéal pour une histoire incroyable dont le héros sera un petit indien fasciné par un aigle et capable de communiquer avec lui. D'ailleurs, il est étonnant de voir également que l'aigle est bien le narrateur de ce récit, une fois n'est pas coutume !

Sokal est véritablement au sommet de son art avec cet enchaînement de tableaux réalisés en couleurs directes mais modifiées informatiquement pour donner plus de puissance et d'éclat à ce western des temps modernes. On observera d'ailleurs le soin particulier qu'il apporte à l'aigle Kraa dont la présence irradie de chaque page comme un animal divin.

Le lecteur sera sans doute interpellé dans son for intérieur sur des thèmes comme la protection de la nature face à la course aux richesses au nom du progrès. Certes, il sera encore question de vengeance mais celle-ci semble légitime comme un dernier baroud d'honneur dans un combat perdu d'avance.

Kraa est sans conteste une de ces bds qu'il faut absolument lire et avoir dans sa collection. On suivra avec plaisir ce conte indien magique, parfois cruel mais jamais ennuyeux. Un futur indispensable !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Un bon départ dans la vie, c'est important! Il vaut mieux que mes parents ne s'occupent que de moi : je serai mieux nourri et mieux protégé. C'est une chose importante de débuter dans la vie entouré de géniteurs attentionnés...
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Cela me change des loups de ma vallée qui ne sont faits que d'os et de tendons... Ces petits coyotes blancs [il a volé un chien] sont gras et tendres comme des marmottes... Décidément, tu es avisé, mon frère : tu as su nous trouver un terrain de chasse favorable pour passer l'hiver...

Page 79.
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Pendant les premières semaines de mon existence, mon frère constituait mon clone de remplacement... Au cas où il m'arriverait quelque chose... J'ai deux mois et il ne m'est rien arrivé ! Alors, j'ai poussé mon frère dans le vide...
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Voyez-vous, chef, nousavons de grands projets pour cette vallée...ooh, je vous l'accorde : parfois les grands desseins peuvent s'accomoder de menus inconvénients et tolérer dans leur sillage quelques existences médiocres...p46
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... Le seul danger qui nous guette, c'est l'inertie, vous comprenez ça ? .. Alors, nous allons de l'avant, Monsieur ! Implacablement ! Nous avons un dessein, une grande et belle ambition.. Et vous écrirez ce qu'on vous dit, Michaël O'Bannon !
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