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EAN : 9782213677538
288 pages
Fayard (26/08/2015)
3.33/5   3 notes
Résumé :
C'est après avoir terminé ses deux titanesques " cathédrales d'écriture " ,l'Archipel du Goulag d'une part, la roue rouge d'autre part, qu'Alexandre Soljénitsyne entreprit de lire ou de relire la littérature russe, celle du XIX ° siècle.
Ma collection littéraire est ainsi, à l'état brut, le fonctionnement mental d'un grand écrivain défrichant le texte d'un autre. On trouve dans ce premier tome des lectures d'écrivains du grand siècle classique : Lermontov, Tc... >Voir plus
Que lire après Notes sur la littérature russe 01Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bon d'abord beau livre, un peu à la manière de Nabokov ses cours sur les grands écrivains, mais ici ses contemporains. Il n'y aura pas de tome 2 que j'attendais, j'ai téléphoné à l'éditeur, ce n'est pas prévu. Ce qui veut dire qu'il y a encore du Soljénitsyne de première importance non publié. Si un traducteur est dans la salle ?

Andréi Biély est un pseudonyme, son vrai nom est Boris Bougaiev. Je préfère son vrai nom. En 1930, on apprend du traducteur que BB adressa une lettre à Staline pour sauver sa femme, qui venait d'être arrêtée avec un groupe d'anthroposophes moscovites. Si la suite n'est pas renseignée, je suppose qu'elle est sortie des griffes du Petit père des peuples.

J'aime bien une critique de Solj à l'adresse de Tchékhov à propos du récit: La Fiancée : Est-ce qu'il nous fournit une compréhension du processus social ?
Voilà une bonne question: combien de romans, de nouvelles ne sont pas charpentés ainsi, à moins d'être chez Nous deux !

La différence que je ferais entre Soljénitsyne et Léon Tolstoï dont il se revendique l'héritier, chez le premier ce sont les situations décrites qui sont radicales, extrêmes, chez Tolstoï, selon le mot de Brice Parrain 1948, les mots deviennent "des pistolets chargés". Autre chose encore à propos de ces écrivains qui auront marqué leur siècle : " Malgré la douceur que Tolstoï prêche c'est un violent qui pratique une autre vertu des Béatitudes, celle des "affamés et assoiffés de justice". Citation remontée par Marie Sémon 1994
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Un ouvrage intéressant mais inégal. Dans cet ouvrage, Alexandre Soljénitsyne pose un regard d'expert sur plusieurs auteurs russes parmi lesquels figurent des écrivains mal connus voire méconnus tels que Andreï Biély, Iouri Tynianov et Pantéleïmon Romanov.

Il pose un regard exhaustif sur les ouvrages étudiés, s'exprimant sur leu auteur, le style de ce dernier et le réalisme des récits dans leur dimension historique mais également sur leur fidélité à l'esprit russe. Passionné de littérature ruse, j'ai été séduit par l'approche d'Alexandre Soljénitsyne sur Léon Tolstoï et Anton Tchekov. J'ai moins accroché sur les autres qu'Alexandre Soljénitsyne "égratigne" du fait de leur caractère non conventionnel, de leurs choix littéraires et des effets de style parfois surprenants pour lesquels ils ont opté.

Un ouvrage à lire pour sa culture personnelle, mais l'intérêt se limite à cela.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mon Lermontov

Ce premier texte, paru dans la revue Que lire ? en 2008 (n°1) diffère un peu des autres dans la mesure où les réflexions de l'auteur sont liées à l'un de ses livres préférés, conservé depuis sa prime enfance, un des rares ouvrages que possédait Alexandre. Sa mère gagnait leur existence à tous deux, à la limite de la pauvreté, par des travaux de dactylographie. Il s'agit d'une édition illustrée des Oeuvres complètes de Lermontov parue en 1900, évidemment en ancienne orthographe (avant la réforme de 1918). L'ouvrage offert au garçonnet alors âgé de sept ans par un proche de sa mère, l'ingénieur Fédorovski, était illustré par V. Poliakov, en style pseudo-oriental pour ce qui est du poème "Le Démon".

Mikhaïl Lermontov 1814-1841) descend par son père, gentilhomme appauvri, d'une famille d'ascendance écossaise. Orphelin de mère, il fut élevé par sa riche et autoritaire grand-mère maternelle à Tarkhany, dans la province de Penza, puis éduqué à l'université d' Etat de Moscou. Ses poésies lyriques font de lui un des plus grands poètes romantiques russes, avec de petits chefs d'oeuvre, connus de tous, comme "Une Voile", "Tout est ennui, tout est tristesse.." ou "La Prière". La notoriété lui vint, au lendemain de la mort en duel de Pouchkine, avec le poème "La Mort du poète", ce qui lui valut aussi d'être envoyé une première fois dans le Caucase. En 1840, Lermontov publia son recueil en prose Un Héros de notre temps. A cette époque, il faisait partie d'une petite société secrète d'officiers ; un duel avec le fils de l'ambassadeur de France provoqua son deuxième envoi dans le Caucase, dans un régiment de ligne. Il s'y distingua par sa bravoure et se vit accorder une permission pour les eaux à Platigork où il mourut dans un second duel, le 15 juillet 1841.

Soljenitsyne apprécie beaucoup la poésie lyrique de Lermontov, apprise par coeur dès son enfance, il est un peu plus critique sur ses grands poèmes historiques -soulignant l'incongruité d'orner un poème sur l'poque d'Ivan le Terrible de citations de Byron. Et surtout, il assène un jugement sévère, inattendu et iconoclaste sur Un Héros de notre temps. Recueil qui lui semble décousu et entaché de naïveté : qu'est-ce cet officier qui laisse tomber à l'eau son pistolet ? Qui ne combat jamais, passe son temps à jouer aux cartes, ou encore se conduit si cruellement avec le jeune Tcherkesse ? "Me voilà stupéfait comme devant quelque chose de tout à fait nouveau. Et ma main me démange de noter une, une autre et une troisième remarque". Autrement dit, la prose de Lermontov ,e passe pas l'examen que lui fait subir son implacable lecteur. Pas de circonstances atténuantes ! (Soljenitsyne ne jugerait-il par sa propre guerre ? où l'on ne connaissait guère le désoeuvrement des interminables guerres coloniales !)

Apprenant qu'il existe un texte de l'académicien Vinogradov sur Lermontov, il se le procure en toute hâte (quelle énergie encore chez ce lecteur de quatre-vingt ans !) . Las, l'exégèse sophistiquée de Vinogradov ne fait que l'irriter davantage. Du "Pouchkine à l'envers" ! Le "réalisme psychologique" détrônant le romantisme ! " C'est comme si Vinogradov et moi avions lu deux livres radicalement différents." "Mon Lermontov" a trouvé sa place naturelle dans Ma Collection littéraire : nous y découvrirons autant l'humeur du lecteur que son admiration pour la poésie, non pour le prosateur ..."
Georges Nivat


Non, je ne peux pas approuver des choses pareilles, ces rabibochages en mettant de l'huile sur le feu. Bien sûr cette Collection littéraire de Soljenitsyne a ses faiblesses, mais Nivat y met trop son grain de sel, il gagnerait à être plus circonspect et objectif. Soljenitsyne est une personnalité entière, taillée à la serpe ; il a ses idées grossières comme il a ses beaux sentiments humains. On serait tenté de dire qu'il manque parfois de modestie et d'un autre côté : par là où il est passé et avec ce qu'il a connu !.. D'ailleurs dans ses textes, il va parfois trop loin et se reprend après (dans le même texte)
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.. Lutteur né, Soljenitsyne se plaît à cette guerre littéraire, le pire étant pour lui la tiédeur, la mollesse ; même le cynisme est plus pardonnable, comme on le voit dans sa merveilleuse paire de récits intitulée La Confiture d'abricot, consacrée au troisième Tolstoï, le comte rouge Alexeï Nicolaïevitch Tolstoï, commensal de Staline et lecteur des comptes rendus des séances de torture sous Pierre le Grand. Le style est aussi, et même plus que tout, de la polémologie, car cette Collection littéraire elle-même a du panache. Comme le sont les "mémoires" de Soljenitsyne, le Chêne et le veau et les deux tomes du Grain tombé entre les meules, on retrouve ici la combativité et la verve du petit veau secouant la longe qui l'attache au grand chêne.
(...) Il y a un gouffre entre les deux (Soljenitsyne et Alexeï Tolstoï) : l'un a connu une vie de bagnard sous l'oppression bolchevique et envie la liberté de ton dont jouissait l'autre. Cet autre, le comte (rouge) Alexeï Tolstoï, a beau être un proche du tsar, il ne se permet pas moins de porter un jugement sévère sur l'histoire russe du royaume. "On voit bien que lui-même vivait à une époque de liberté et n'avait pas connu l'oppression", écrit Soljenitsyne avec une pointe non cachée d'envie et d'ironie.
Georges Nivat

Je ne sais pas si le cynisme est plus pardonnable, en tous les cas il est moins hypocrite peut-être. L'adversaire est visible ..

Je me méfie aussi de l'idée qui veuille qu'avant c'était plus vivable et qu'on n'avait pas atteint le fond des cruautés avec les tsars. Les dictatures se valent ! Bien sûr d'un tsar à l'autre, il y avait des atténuations ou au contraire des renforcements de l'autocratie, mais l'administration tsarine était invariablement indécrottable, la presse était réactionnaire, l'Eglise était corrompue, comme la justice, comme l'armée qui ne se réformait pas et s'exerçait dans sa toute puissance depuis des siècles, malgré les infléchissements connus ..

Et puis sur un plan plus philosophique, qu'en sait-on du malheur d'autrui dans le fond des générations après ?
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Ce n'est pas vrai que Tchekhov est le chantre de la classe intellectuelle. Dans ses récits et nouvelles sur l'intelligentsia, il y a souvent, chez lui, comme une raréfaction de l'air, des éléments rapportés, des ingrédients venus d'ailleurs. Tandis qu‘il est inégalable dans la peinture de types de petits bourgeois.

Immersion dans Tchekhov
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L'ami Soljénitsyne n'y va pas avec le dos de la cuillère pour annoter les oeuvres de Tchékhov . L'Evêque, qu'est-ce qui déguste ! En plus là-bas, ils sont mariés, il ne se prive pas de le rappeler !

Si j'ai bien compris notre ami Solj, l'Evêque de Tchékhov manque un peu de graal. Et effectivement si cet Evèque ne se distingue en rien du lot ni se voit attribuer que des lambeaux de prérogatives, pourquoi Tchekhov n'en a-t-il pas fait un diacre ou un pope un peu haut en couleur plutôt qu'un évèque bas en couleur.
Voyons plutôt ce qu'il dit :

"L'Evêque" 1902, Figure parmi les récits les plus tardifs de
Tchekhov et passe pour être son chef d'oeuvre. Mais, personnellement, cela m'a toujours étonné, je ne vois pas ici le moindre chef d'oeuvre.
Pourquoi est-il allé chercher un évêque, qui plus est très cultivé (l'est-il); peut-être que de cette manière, l'auteur veut en quelque sorte aborder de l'intérieur les problèmes criants particulièrement sensibles (et désastreux pour la Russie) de l'Eglise orthodoxe russe ? L'ornière bureaucratique où elle s'enfonce, si évidente pour un évêque ? La primauté sur elle du pouvoir de l'Etat ? L'autorité du premier procureur sur le synode, qui fait que, sans lui, même la consécration de l'évêque est impossible ? L'évêque lui n'est libre dans on diocèse , ni d e nommer ni de révoquer, ni d'ouvrir des paroisses. disposent de l'évêque comme bon leur semble les fonctionnaires de la chancellerie diocésaine. Dans un tel système, un évêque fort est-il possible ? En plus, les évêques sont sans cesse déplacés d'un diocèse à l'autre, et, de ce fait, le rôle des fonctionnaires consistoriaux n'en devient que plus grand. Au milieu de tant d'indignité, quel rôle sage, ferme et salutaire vis-à-vis de la masse des croyants ?.."


Bon doucement mon petit père, l'intérêt de la nouvelle est précisément parce que cet évêque est vieillissant, il va mourir, et sa mère a toujours été intimidée de le voir évêque, et pouvoir lui parler comme une mère à son enfant, lui dire tout son amour une dernière fois lui pèse terriblement sur le coeur, elle n'y arrivera pas !
Mon cher Ivan quand on a des choses comme ça à dire, il faut les dire grandement parce qu'elles sont sublimes, et quand on a la plume de Tchekhov,, ça aide un peu tout de même. Non, vous ne croyez pas cher Ivan Issaïevitch ? Cet évêque mourant c'est aussi l'auteur lui-même atteint de tuberculose, il souffre. Un peu de pudeur tout de même !
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On peut dire ce qu'on veut de Soljénitsyne, mais en tous les cas il n'a pas raté son rendez-vous avec l'histoire du 20e, ses bouleversements sociaux les plus graves, pendant que d'autres dansaient la java, ou pire se compromettaient avec les totalitarismes de tout poil.
Pour moi, il restera un grand homme du 20e siècle et un écrivain majeur, l'auteur de Une Journée d'Ivan Denissovitch, une conscience du monde libre. Il a fait honneur à la profession, de réputation mondiale, et a d'ailleurs pour cela reçu le prix Nobel de littérature 1970
C'est un grand russe, assurément.
J'ai d'ailleurs mis une fleur sur sa tombe dans le monastère Donskoi à Moscou, magnifique endroit, où il repose tranquille ..
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Histoire de la conception, du parcours...jusqu'en France en 1968 du livre . Nombreux témoignages de personnalités en France et aussi en URSS.
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