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EAN : 9782081296282
155 pages
Flammarion (09/01/2013)
3.77/5   15 notes
Résumé :
«Vous êtes le peintre et le musicien de ces femmes, elles deviennent des personnages centraux de vos romans, elles peuvent prendre d'autres formes, d'autres figures, elles sont parfois rejointes par celles dont on ne peut pas dire le nom. Ce moment où l'une ou l'autre sort des vagues est unique, ce foulard est unique, ce fou rire aussi. La poudre du temps leur appartient.»



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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Il venait de mourir le 05 mai 2023 et je me suis penché sur un livre de cet écrivain qui sort des sentiers battus.

Je me suis dit en lisant ses premiers portraits que finalement Sollers, c'est rigolo !

Doté d'un style particulier, hachant son texte composé de petits chapitres, il se lit facilement.
Mais tiendra-t-il la distance avec ses digressions ?

Après, l'auteur tourne un peu en boucle sur lui-même.
Il parle de ses femmes, de célébrités et de ses romans, faisant des confidences, vraies ou fausses, sur l'association des livres et des femmes.
D'un intérêt inégal, j'ai lu avec moins d'attention certains chapitres comme celui de celle dont Pascal dit de son nez : “la face du monde aurait été changé s'il avait été plus court”.

Ses phrases ont des parts d'ombre et nous mettent à contribution pour compléter les points de suspension.
Son écriture est surprenante, amusante pour moi qui n'avait jamais lu cet auteur, j'ai aimé, parfois un peu moins.
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Un monsieur d'un certain âge retourne en ses souvenirs.
Une cohorte de femmes aimées, de femmes rêvées, de femmes « consommées » apparaît dans ce panthéon, ce Taj Mahal élevé une fois de plus à leur intention.
Une fois de plus, car Eugenia, Dominique, Julia et les autres sont familières aux lecteurs de Philippe Sollers.
Une impression de ressassement nous submerge. Serait-ce ainsi que les amants terminent ?
Outre cette dimension, une autre, énorme et dérangeante, s'avère continue : l'égo, les références à ses propres livres, le regard indulgent porté sur eux, l'invitation implicite à les découvrir pour ceux qui, ignorants, ne les auraient pas lus.
Et puis des citations, certes belles, et puis un peu d'histoire (la grande), beaucoup de paroles, de règlements de compte (Duras, Pivot, l'Instructeur – tenu anonyme mais si facile à découvrir). Est-ce avec tout cela que l'on fait un livre ?
Que m'a apporté cet ouvrage ? Peu. De temps en temps de belles phrases qui font mouche, une belle entrée en matière, lucide, des portraits qui touchent, des hommages qui ne laissent pas insensibles... En somme, une simple conversation aurait suffi...
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Livre autobiographique traitant des femmes de sa vie, de sa mère à sa femme en passant par toutes les autres, les initiatrices, ses maitresses, les prostituées, les femmes dans l'histoire et la littérature. Oui il aime les femmes et il le nous fait bien partager, cependant c'est un poseur et il prend plaisir à nous faire l'étalage de ses conquêtes ce qui agace un peu à la longue.
J'aime son regard désabusé sur le monde actuel et son nivellement par le bas. Ses portraits de femmes sont touchants ou énervants, mais justes.
Le livre est dans l'ensemble agréable à lire, l'écriture est fluide et dynamique. Ce roman a le mérite contrairement à son homologue(femmes) d'être court et peut être le compagnon idéal d'une soirée.
Eloge de l'amour libre et de l'amour des femmes en général.
Il nous brosse le portrait de ses grandes histoires d'amour, de sa femme et de Dominique Rolin, mais aussi de ses aventures et en profite pour se déclarer à une femme publique.
Ici l'amour se conjugue au pluriel et le verbe se porte haut.
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Je sais que les ennemis de Sollers sont nombreux. Il ne m'a pas toujours passionné. Mais là, son dernier opus 'Portraits de femmes', est touchant, fin et délicat. Il y parle avec légèreté et culture de son rapport aux femmes, à ses femmes et à celles que L Histoire a retenues. le tout avec le meilleur de la verve sollersienne. C'est à lire.
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C'est un peu comme pour Picasso, ce sont les trois principales, on ne doute absolument pas qu'il y en ait eu des dizaines d'autres. C'est bien écrit, un peu agaçant (les humeurs parenthèses par exemple), un peu narcissique, vite lu.
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critiques presse (4)
LaPresse
25 février 2013
On a donc ici, sur un mode très elliptique, le tableau des relations de Sollers et des femmes. [...] Dans la même phrase ou presque, il peut faire l'éloge de «l'amour qui dure toujours» puis exhiber une liste de ses trophées de chasse. Équilibre instable.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeFigaro
21 janvier 2013
En voulant être lapidaire, voire elliptique, Sollers devient ennuyeux: ses commentaires sont faibles, le tout-venant de la pensée.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
14 janvier 2013
Portraits de femmes contient des pages propres à séduire des lectrices vertueuses, tout ce que l’auteur déteste, de belles pages sur la nécessité du retrait, du silence, de la non-transparence. Et sur l’amour.
Lire la critique sur le site : Liberation
Telerama
09 janvier 2013
« On ne naît pas homme, on le devient », pose Philippe Sollers en préambule à ce beau livre vivant, intelligent, agissant, spirituel au sens fort et essentiel du terme — de tout cela, on en a l'habitude avec l'auteur du Lys d'or et du ­Secret, qui à ce cocktail délectable ajoute ici une tendresse, une douceur qu'on lui connaît sans doute moins.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
(Incipit)
On ne nait pas homme, on le devient, la plupart du temps à ses dépens. C'est un long chemin dangereux qui, le plus souvent, ne mène nulle part. On vous montre des directions, on vous les impose, c'est fou ce que le mot "homme"engendre comme bruit de valeurs. Il faut ceci, il faut cela, tenez-vous droit et marchez au pas, tu seras un homme, mon fils, comme moi j'ai été fils pour pouvoir commander des fils. Tables de la loi, catéchisme en bois, formules toutes faites, la plus sinistre étant un mannequin en képi, devant un cercueil décoré, faisant état de sa tristesse, mais aussi de sa « fierté » à l'égard d'un soldat « qui n'est pas mort pour rien, les armes à la main ».
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L'accord sur les mots grossiers ou doux exige beaucoup de délicatesse. Une fausse note, et tout déraille. Vous devez discerner ce qu'une femme veut entendre en secret et qu'elle ne pourrait pas supporter à l'état normal. Cela suppose qu'elle- même a su deviner ce quelle doit vous dire ou éviter de vous faire entendre. Le point de rencontre est musical, pour la pornographie comme pour la tendresse. L'une n'empéche pas l'autre (parfois à venir), les partenaires s'admirent, et sont en droit de le faire, sinon c'est en eux l'infection larvée du social. Ils ont leur langage singulier qu'ils sont seuls à comprendre. Public, il exploserait dans un ridicule insensé.
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Je n’ai jamais porté plainte pour harcèlement, mais j’aurais pu, au moins huit ou dix fois. Sauf qu’un type qui porte plainte pour harcèlement féminin a l’air ridicule. Il est grotesque ou mythomane, pour qui se prend-il ? Ce genre de folie existe pourtant bel et bien : messages incessants, envois de Kleenex avec rouge à lèvres, filatures dans la rue, attentes dans les escaliers, lettres à l’employeur, etc. Harcèlement psychique qui finit presque par forcer l’admiration, malgré le dégoût. Une femme qui a choisi de vous occuper est d’une ténacité redoutable. Elle n’attend évidemment aucune réponse, mais le vide décuple son offensive absurde. Qu’est-ce qu’elle veut ? Rien, vouloir.
[...] Je passe sur les envois poétiques ou romanesques, les lettres interminables, les halètements téléphoniques, les photos tocardes, un vrai foutoir. Rien de « sexuel », bien entendu, pas la moindre invention de ce genre. Du sentimental déchaîné et du mauvais goût à hurler. Tout est sexuel, parce que rien ne l’est.

Voilà, au contraire, une exception remarquable : le très beau livre de Catherine Millet, La Vie sexuelle de Catherine M.. Une femme s’offre à tous les hommes, sans culpabilité, par désir et curiosité. L’auteur, une amie de longue date en toute amitié, a un sens visuel aigu, et restitue les scènes pornographiques avec une précision extrême. C’est un chef-d’œuvre de liberté, le seul dans son genre. Son succès a été très révélateur, d’autant plus profond et durable que le livre suivant portait sur la jalousie à l’égard de son partenaire fixe, s’il avait une liaison féminine. Être la seule femme pour tous les hommes, oui, mais pas d’autre femme dans mon lit. Démonstration impeccable.

Dali et moi
L’époque étant à la régression brutale, on imagine mal un nouveau livre de cette ambition aujourd’hui. Catherine Millet est « critique d’art », elle sait regarder, et elle a écrit un livre lucide sur Salvador Dali. Nul doute : les historiens de l’avenir se demanderont comment ce cas a été possible. Je ne pense pas qu’elle me démentira si je dis que Femmes, en son temps, a ouvert la voie.
Une amie intime me dit : « C’est curieux, on est passés par une longue passion physique torride, et maintenant on rit. » Preuve par le rire, la seule. Quelles que soient les épreuves tragiques qu’ils ont traversées, un homme et une femme se sont vraiment rencontrés s’ils rient.
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Pourtant, il y a des minorités, dispersées un peu partout dans les foules. Ce sont elles qui appellent, parfois sans le savoir. L’appel est souriant, silencieux, réservé, oblique. C’est une proposition algébrique et géométrique, un appel d’air. Déchiffrez-moi, vous êtes peut-être la racine carrée de mon équation. […] C’est sans aucune insistance qu’on vous demande ou pas d’insister. Ou plutôt : on vous demande de demander sans rien demander. Débrouillez-vous, trouvez l’atmosphère.
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Elle se couche, elle ne se relèvera pas, je l'entends vaguement mourir depuis les escaliers
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Vidéo de Philippe Sollers
Dialogue autour de l'oeuvre de Philippe Sollers (1936-2023). Pour lire des extraits et se procurer l'essai SOLLERS EN SPIRALE : https://laggg2020.wordpress.com/sollers-en-spirale/ 00:04:45 Début
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