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Critique de caro64


"A un oeil non averti, les chats semblent tous les mêmes, sans aucune différence ni particularité personnelle, mais quand on entre dans leur société, on s'aperçoit qu'elle est passablement compliquée, et que le diction des hommes "autant de têtes, autant d'avis" s'y applique directement. le regard, l'aspect du nez, la fourrure, la façon de marcher, tout a ses particularités. Depuis le port des moustaches jusqu'à la mesure dans laquelle on laisse pendre sa queue, en passant par la façon de dresser ses oreilles, il n'y a rien qui soit uniforme. Beauté et laideur, goûts et dégoûts, élégance et vulgarité, tout existe bel et bien en mille et mille nuances".

Ainsi, avec ce doux ton, le chat qui n'avait pas de nom nous invite à découvrir sa condition féline, et par jeu de miroir, la condition humaine dans le Japon de l'ère Meiji (1868-1912), cette période de basculement brutal entre une société féodale et le monde moderne.

Recueilli par un vieux professeur de littérature anglaise, notre ami mène sa vie de chat avec ses voisins, multipliant les rencontres de personnages haut en couleur et aux conditions si différentes. Parallèlement, il se livre à l'observation cynique de la vie de la maison : le maître Kushami, dépassé par son temps, oisif et solitaire, les étudiants déjantés, aux prétentions philosophiques déplacées ou à la bêtise poussée à l'extrême, les enfants insupportables, sa grande ennemie la bonne O-San, et les nombreux visiteurs aux trait grossiers... Autre cible : une famille remplie de parasites, les Kaneda, des Fenouillard en kimono dont les travers ridicules n'échappent jamais à l'ironie de notre matou. Sa gouaille réjouit et la société japonaise s'écroule sous ses griffes comme un château de cartes, avec ce commentaire : "Il y a dans le bout de ma queue assez d'esprit chevaleresque pour que je puisse m'embarquer dans ces confessions."

Nasume Soseki était un écrivain japonais de la fin XIXe siècle, il fut professeur de littérature anglaise après avoir vécu en occident. Grand maître de Haiku et auteur de nombreux romans, homme d'une grande culture traditionnelle dans un société en plein bouleversement, il fit de son "chat" son porte parole.

Une oeuvre très originale et jubilatoire à prendre au premier degré pour tous les amoureux des chats.


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