Charlotte before Christ

J’aimerais partir loin. J’adore le train. Le bus. L’avion. Pas parce que je suis un grand voyageur ou un citoyen du monde ou n’importe quelle autre bullshit hippie. J’aime être dans un moyen de transport. Le fait de me trouver entre deux destinations. Pas au départ, pas à l’arrivée. Juste quelque part. Une place floue en train de regarder le paysage défiler.

Être nulle part. C’est là que j’arrive le mieux à récupérer mes innombrables heures d’insomnie.

Elle dit qu’elle s’en fout, mais les cicatrices sur son cœur ont des formes bizarres.

Son regard est un drame biographique. Non, mieux encore : Charlotte, tes yeux sont un suicide.

- Qu'est-ce que tu voudrais le plusse, han, Sacha ? Dans la vie, là ?
Je fixe le vide et je réponds :
- Que tu me fasses plus jamais de peine.

Est-ce que j'ai changé? Je crois que les gens ne changent pas. Ce qui bouge, c'est la façon qu'ils avaient de se voir avant. C'est la perception de nous-même et des autres qui s'altère. J'ai toujours vu mon avenir en cravate et en complet. C'est temps-ci, j'ai envi de me faire un piercing ou d'acheter un bike.