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Claude Leroy (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070751631
154 pages
Gallimard (12/12/1997)
3.8/5   20 notes
Résumé :
"Elle n'aimait que la nuit qu'elle semblait épouser chaque soir, et son allure même ne devenait réelle que lorsqu'elle s'éloignait de la lumière pour pénétrer dans l'obscurité. [...] Elle était la nuit même et sa beauté était nocturne. De même que l'on répète avec une parfaite inconscience : clair comme le jour, on ne pouvait s'empêcher d'estimer Georgette belle comme la nuit. Je songe à ses yeux, à ses dents, à ses mains, à cette pâleur qui la couvrait tout entière... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« En 1919 Soupault et Breton écrivent en quelques jours « Les champs magnétiques », texte fondateur du surréalisme. A l'arrivée de Tzara, à Paris, en 1920, Soupault participe activement au mouvement Dada, dont la liberté d'allure et l'esprit de révolte le séduisent. » C'est ce que l'on peut lire dans le texte d'introduction de l'édition Gallimard de 1997. C'est donc sous l'angle surréaliste qu'il faudra le lire. J'avais dans la tête certains tableaux de Magritte, de Dali. de Ernst…, les poésies de Artaud, de Prévert, de Reverdy… Et avec beaucoup, beaucoup de recul, j'ai abordé ce roman. Peut-être le premier roman surréaliste que je lis. Errances nocturnes dans les rues de Paris, avec différents personnages qui suivent le narrateur, disparaissent, réapparaissent un peu plus tard. Un meurtre, un incendie et différentes péripéties attendent le lecteur. Mais il ne faut pas toujours chercher à comprendre, sinon on ne s'en sort pas. Il faut plutôt se laisser porter par le récit et se contenter d'un embryon d'intrigue. Soupault veut nous perdre dans Paris avec des personnages illusoires et improbables. Il faut retenir ses juxtapositions lexicales étonnantes, et la poésie de l'ensemble.
En résumé, intéressant et pas désagréable à lire.
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Soyons clair : j'ai toujours eu des problèmes avec le mouvement surréaliste… Et Philippe Soupault en est le créateur avec André Breton. Une bonne raison pour me tenir éloigné de sa prose, malgré son éviction du mouvement en 1926 avec le motif : « trop de littérature »…

Une première expérience avec « le grand homme » m'avait laissé sur ma faim…

Malgré tout, curieux, j'insiste avec ce « Les dernières nuits de Paris » publié en 1928 ; une bonne idée finalement, car voilà un bon roman, insolite, onirique, à peine policier, facile à lire. Bref, une découverte…d'aucuns prétendent même qu'il s'agit là de son meilleur roman.

Philippe Soupault, un écrivain un peu (complètement) oublié… un écrivain à redécouvrir.
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Un homme, dont on ne connaîtra jamais le nom (ni son signalement), mais qui n'est autre que le narrateur, déambule le soir venu dans les rues parisiennes. À la suite de ses errements, notre noctambule rencontre des hommes, un marin, un chien, une femme et il nous fait découvrir Paris, un Paris empreint de nostalgie, c'est ainsi que le narrateur nous le décrit.

« À travers les arbres, la tour Eiffel prenait un aspect passionné et devenait un acte de bravoure et d'orgueil. Elle perdait, entourée d'étoiles, son air familier et bonasse que les premières années du XXe siècle nous ont imposé. À sept heures, le jardin était à peu près désert. Seules des voix rappelaient des présences. Je rêvais. Et celle qui devant moi bravait je ne sais qui, m'éloigna de tous ces vains débats, de ses encombrantes questions. La tour Eiffel devenait plus vivante que moi. »

Que cherche-t-il (le narrateur) ? La femme ? Cherche-t-il seulement quelque chose, aurais-je dû demander ? Non, rien, à part peut-être à s'évader, à se noyer dans le hasard des situations qui le surprennent. le narrateur finira pourtant par rechercher l'assassin, par rechercher Georgette, c'est ce qu'il nous fera croire. Pourtant, tout finira par reprendre sa place, comme si de rien n'était, comme si le réel s'installait. Dans ce récit à la fois brumeux et onirique, c'est Paris le personnage principal, c'est lui qui lie les hommes et les femmes entre eux. Tout est étrange, voire incongru dans ce petit monde décrit par Philippe Soupault. J'aime ! Tout est poétique, voire surréaliste dans ce petit monde… J'aime ! « Les dernières nuits de Paris » est une oeuvre élégiaque. On s'y sent bien, on ne veut pas en sortir, de ce court roman à l'atmosphère mystérieuse et dans lequel tous les chemins ne mènent pas à Rome, mais bien à Paris.

Philippe Soupault, qui n'est autre que le cofondateur du surréalisme, est, il me semble, un auteur oublié qu'il faut redécouvrir. Personnellement, c'est le premier texte que je lis de Philippe Soupault et il m'a ravi, conquis… Je pense poursuivre avec « Le Nègre ». J'aime l'écriture de cet auteur, les mots, les phrases, les paragraphes, les pages et les chapitres s'enchaînent sans difficulté. Ainsi, c'est le style de Philippe Soupault qui m'a retenu et qui m'a envoûté et non pas l'intrigue. D'ailleurs, je dirais que ce roman n'en contient pas vraiment. Il y a pourtant bien eu un crime, mais peut-on dire qu'il y a eu une enquête ? Je vous laisse juger par vous même. Qu'en pensez-vous ?

Lien : http://deslivresetdesfilms.c..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le hasard, me disais-je, est du moins sincère en ce qu'il ne nous cache pas ses tromperies. Au contraire, il les étale au grand jour et les fait éclater dans la nuit. Il se plaît, de temps en temps, à étonner le monde par des coups de surprise terrible, comme pour rappeler toute sa force aux hommes et de crainte qu'ils oublient ses inconstances, ses méchancetés, ses bizarreries. Les complaisances du hasard ne sont pas des faveurs mais des trahisons : il ne nous étonne que pour avoir prise sur nous et tout ce que nous recevons de sa main ne sont pas tant des présents qu'il nous fait que des gages que nous lui donnons pour être éternellement ses captifs, assujettis aux retours fâcheux de sa dure et malicieuse puissance.
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Elle n'aimait que la nuit qu'elle semblait épouser chaque soir, et son allure même ne devenait réelle que lorsqu'elle s'éloignait de la lumière pour pénétrer dans l'obscurité. Elle était la nuit même et sa beauté était nocturne. De même que l'on répète avec une parfaite inconscience : clair comme le jour, on ne pouvait s'empêcher d'estimer Georgette belle comme la nuit.
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C'était l'époque où presque chaque jour l'on découvrait, soit dans le canal Saint-Martin, soit sous le porche d'une église, soit sous une vulgaire porte cochère, une collection de membres soigneusement sciés et coupés, enveloppés dans un sac. Ce qui semblait particulièrement remarquable c'était que lorsqu'on faisait l'inventaire, il manquait régulièrement la tête ou les mains de la victime.
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Les courants d’air passaient et repassaient, formant des dessins monotones et reposants.
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Georgette possédait un charme dont on ne pouvait s'empecher d'etre dupe. Lorsqu'elle allait à Montparnasse au début de la soirée et que Verbaut et les autres se groupaient autour d'elle, elle gardait encore cette suprématie. Eux, qui n'avaient pourtant que mépris pour les femmes dont ils s'entouraient, acceptaient son air indifférent, son indépendance. Ils réclamaient sa présence.
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Videos de Philippe Soupault (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Soupault
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, un groupe de jeunes poètes, traumatisé par le conflit et animé par un fort désir de révolte, se lance dans l'exploration de nouveaux territoires de création. Parmi eux, André Breton et Philippe Soupault vont écrire, au début de l'année 1919, Les Champs magnétiques. Rédigé dans des conditions inédites et radicales, ce texte va bouleverser les conventions littéraires de l'époque et constituer un jalon important de l'histoire du surréalisme. Découvrez pourquoi avec Olivier Wagner, conservateur à la BnF et commissaire de l'exposition « L'Invention du surréalisme », présentée à la BnF du 19 mai au 14 août 2021.
Du 19 mai au 14 août 2021 | François-Mitterrand
En savoir plus sur l'exposition « L'Invention du surréalisme : des Champs magnétiques à Nadja » : https://c.bnf.fr/L7t
+ Lire la suite
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