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EAN : 9782021073805
402 pages
Seuil (17/01/2013)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Carr, ex de la CIA, et sa bande s'apprêtent à délester d'une centaine de millions de dollars le banquier Curtis Prager, ancien gestionnaire de hedge funds devenu blanchisseur d'argent sale à grande échelle.

De quoi se retirer paisiblement sous les palmiers des tropiques. Leur plan est impeccable, quoique fort tordu, et chacun est un as dans sa spécialité, ce n'est pas là que le bât blesse. Le vrai problème, c'est que Carr n'a aucune confiance en ses h... >Voir plus
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Apprendre à se méfier de son ombre

Il est parfois possible d'être un voleur attifé d'un escroc, mais de conserver une morale. C'est sans doute ce que pense Declan qui s'est lancé dans son opération Robin des bois à lui. Son but est simple : après une surveillance accrue, voler des fortunes qui appartiennent à des gens les ayant obtenues frauduleusement et ne pouvant porter plainte. C'est pour cela qu'il a recruté une équipe de choc. Mais Declan est mort à l'occasion de sa dernière opération - un flop total. Carr, son bras droit, ancien de la CIA, décide de faire un dernier coup qui doit apporter richesse et retraite anticipée. Mais à force de voler des voleurs, on se pose également des questions et la méfiance se généralise. Carr entame son chant du cygne en se méfiant des autres membres de son équipe et en cherchant qui a pu provoquer la mort de son patron...

Le titre est explicite : roman du soupçon, À qui se fier est avant tout une suite de descriptions des pièges qui se montent, évoluent, des chausse-trappes cachés dans les piège, des rebondissements qui entretiennent la paranoïa. Carr écoute chaque mot au cas où la sémantique trahirait un de ses interlocuteurs. En écho stylistique, le personnage central doit gérer son père sombrant dans la démence et va découvrir que ses certitudes familiales ne sont également que des idées vides de sens. Même si les lecteurs habitués aux thrillers fondés sur l'escroquerie et la duplicité se doutent un peu des révélations finales, le roman Peter Spiegelman - nom qui signale aussi le joueur -, se présente un peu comme une variante des "Mission : impossible" télévisuelles. Sens du suspense allié à ses ouvertures que l'on croit des échappées mais qui ne servent qu'à recentrer l'intrigue en font un très bon roman du genre où l'intrigue et le style se recoupent pour construire un piège littéraire, un mécanisme de lecture qui agrippe le lecteur et ne lui laisse que le choix de tourner les pages pour en savoir plus. Et ce roman s'approprie le terme même de thriller en étant une forme de piège où le lecteur est conduit là où Peter Spiegelman veut l'emmener, comme dans une escroquerie bien menée.
Lien : http://www.k-libre.fr/klibre..
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Carr, ex de la CIA, et sa bande s'apprêtent à délester d'une centaine de millions de dollars le banquier Curtis Prager, devenu blanchisseur d'argent sale à grande échelle. de quoi se retirer paisiblement sous les palmiers des tropiques. Leur plan est impeccable, quoique fort tordu, et chacun est un as dans sa spécialité, ce n'est pas là que le bât blesse. le vrai problème, c'est que Carr n'a aucune confiance en ses hommes, dont la fébrilité et l'indocilité annoncent des moments difficiles. Voici un premier roman rondement mené. Soupçons et trahison se succèdent. L'auteur a ajouté un soupçon d'humour noir à cet imbroglio et finit par nous surprendre dans son final.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Carr serre les dents. Avec Declan, ce n’était jamais le bordel comme ça. Avec Deke, une fois qu’ils étaient dans les murs, c’était le boulot avant tout. Pas de bavardages inutiles, juste cette voix à l’accent irlandais qui donnait les instructions et les réponses concises, murmurées, de chacun d’eux. Carr sait que Mike et Bobby font ça pour l’emmerder, ils cherchent la bagarre, mais il ne leur fera pas ce plaisir. Il inspire et s’apprête à intervenir quand Valerie interrompt le ricanement de Bobby :
– Hé, les filles ! Vous voulez bien la fermer, le temps que cette voiture de patrouille passe ? chuchote-t-elle.
Mike et Bobby se taisent aussitôt et Carr sent un bloc de glace dans son estomac. Il éteint son stylo-lampe. La voix de Valerie est un murmure monocorde :
– Elle est au milieu de la rue… deux maisons maintenant… Merde, elle ralentit. Putain, vous avez oublié une alarme de secours ? Le flic s’est arrêté juste devant.
Sa voix faiblit et un bruissement d’étoffe résonne dans l’oreille de Carr. Il imagine Valerie se couchant derrière le volant.
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Maintenant qu’ils sont à l’intérieur de la maison, tous les trois se tiennent immobiles dans le vestibule, dans le rectangle pâle de la lumière du lampadaire qui entre par le vasistas, et Carr entend des voix dans les murs. Une toux assourdie sort des conduits d’aération, un murmure nerveux s’échappe des rideaux, un soupir grinçant traverse les lambris du couloir, un chœur étouffé qui résonne uniquement dans sa tête. Rentré à la maison plus tôt… Ce n’est pas le soir de congé de la bonne… Des pneus dans l’allée… Carr a des jambes de plomb et une pince se referme sur sa poitrine. C’est l’adrénaline, il le sait, mais cela ne change rien à l’affaire. Il s’oblige à inspirer et à expirer, pas trop vite. En contrepoint de cette psalmodie de peur, il perçoit la voix de Declan : Rien ne vaut une maison dans le noir, mon gars. L’accent irlandais qui affleure puis disparaît, le rire gras, la pointe d’excitation, comme s’il parlait des montagnes russes à la foire. Mais Carr déteste les montagnes russes, depuis toujours. Inspirer, expirer, pas trop vite.
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En regardant par la fenêtre, Carr voit Bobby et Mike Latino descendre d’une fourgonnette bleue tachetée de rouille garée sur le parking de l’autre côté de la rue. Chacun porte un sac en nylon sur l’épaule et un carton Dell dans les bras. Même de loin, Carr perçoit la tension dans leur démarche. Malgré leurs jeans, leurs T-shirts sombres et leurs lunettes de soleil, ils ne ressemblent pas vraiment à des spécialistes en informatique. Bobby s’en approche vaguement – dépenaillé, le teint pâle avec des taches de rousseur et un léger embonpoint, comme s’il se nourrissait uniquement de fast-food –, mais Mike en est loin. Sa carrure et sa belle gueule cabossée, agressive, démentent la tenue vestimentaire et l’enferment dans le rôle du dur à cuire, du méchant, du voleur. Néanmoins, Carr sait que les deux vigiles apathiques à l’entrée ne trouveront rien à redire. Bobby et Mike disparaissent à l’intérieur du Prairie Galleria et Carr reporte son attention sur la fourgonnette. Il essaie d’apercevoir Valerie au volant, mais en vain.
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Carr soupire.
– Pas ce genre de boulot.
Mike boit la moitié de sa bière et pointe le doigt sur Carr. Il sourit, mais chez lui c’est une tactique.
– Ce genre de boulot, c’est trop prise de tête. Y a trop de variables.
– Si j’ai bonne mémoire, tu t’inquiétais déjà pour la même raison il y a cinq ans, mais ça s’est bien passé.
– Parfaitement, que je m’inquiétais ! On avait une bonne combine, on s’en prenait aux abrutis… Pourquoi changer ce qui marche ? Deke était un type qui savait où il allait, c’était pas la peine de discuter. Et j’avais confiance en lui.
– Mais tu n’as pas confiance en moi.
– Sans vouloir te vexer, cabrón, tu n’es pas Deke.
Carr se penche en avant.
– Je ne suis pas vexé, Mike.
– Nom de Dieu ! s’exclame Valerie en reposant brutalement son verre sur la table. Prenez donc une chambre si c’est pour recommencer votre numéro à la con. On était censés faire la fête.
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Bobby veut dire quelque chose, mais Carr le coupe :
– Silence, murmure-t-il. (À Valerie :) On est repérés ?
– Je ne sais pas. Je… Attends… Il repart. Il s’éloigne… Il arrive au coin et il tourne… à gauche.
Quelque chose se détend dans la poitrine de Carr.
– Tu le vois, Dennis ?
– Il vient de passer. Il tourne à droite dans Smithdale.
Carr rallume sa lampe. La voix de Bobby bondit dans son oreille :
– J’ai rien oublié, Vee !
– Tu as oublié de la foutre en veilleuse, réplique Valerie. (La colère a remplacé la tension dans sa voix.) Tu as oublié de rester concentré, et Mike aussi.
– Me mêle pas à ça, chica.
– Alors, fermez-la tous les deux et remettez-vous au boulot.
Dix minutes se sont écoulées quand Bobby se manifeste de nouveau :
– Je l’ai ! Sur une table, en haut de l’escalier du sous-sol, dans une coupe avec des pièces de monnaie et des notes d’essence.
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