Citations sur Maus, un survivant raconte, Tome 2 : Et c'est là que me.. (55)
Mmm. Samuel Beckett a dit : "Chaque mot est comme une tache inutile sur le silence et le néant."
- Je sais que c’est dément, mais d’une certaine manière je voudrais avoir été à Auschwitz avec mes parents ; comme ça je pourrais vraiment savoir ce qu’ils ont vécu ! Je dois me sentir coupable quelque part d’avoir eu une vie plus facile qu’eux. (soupir) « - Je me sens tellement incapable de reconstruire une réalité qui a été pire que mes cauchemars les plus noirs. Et en plus, sous forme de B.D. ! Je me suis embarqué dans un truc qui me dépasse. Peut-être que je devrais tout laisser tomber. Il y a tellement de choses que je n'arriverai jamais à comprendre ou à visualiser. J'veux dire la réalité est trop complexe pour une BD... Il faut tellement simplifier ou déformer. Tiens, tu vois... Dans la réalité, tu ne m'aurais jamais laissé parlé si longtemps sans m'interrompre.
Les Allemands, ils voulaient pas laisser une seule trace de tout ce qu'ils avaient fait.
Tu as entendu parler des gaz. Moi, je dis pas des rumeurs, mais ce que j'ai vraiment VU.
De mes propres yeux je l'ai vu.
- Vous êtes très pâle. Vous avez été malade, Herr Soldat ?
- Non... J'ai... travaillé à Birkenau.
- À propos, avec les allumettes, il est encore plus dingue que tu croyais... Comme le gaz est compris dans le loyer, il laisse un brûleur allumé toute la journée pour économiser des allumettes.
- Mon Dieu, si ce n'était pas si pathétique, ça pourrait presque être drôle.
- Qu'est-ce qu'ils font là-bas, ils creusent des tranchées au cas où les Russes attaquent ?
- Des tranchées – aah ! Ce sont des fosses géantes qu'ils remplissent !... Ça a commencé en mai et cela a continué tout l'été. Ils ont amenés des Juifs de Hongrie – trop pour leurs fours, alors ils ont creusé ces grandes fosses crématoires.
C'étaient des très grands trous, comme la piscine de l'hôtel des pins ici. Et des trains et des trains de Hongrois sont venus. Et ceux qui finissaient dans les chambres à gaz avant d'être jetés dans les fossés, c'étaient eux qui avaient de la chance. Les autres, dans les fossés, ils devaient sauter quand ils étaient encore vivants. Les prisonniers qui travaillaient là, sur les vivants et les morts, ils versaient de l'essence. La graisse des corps brûlés, ils la recueillaient, et la versaient à nouveau pour que tout le monde brûle bien.
- Alors tu ne sais pas ce qui est arrivé à Mandelbaum ?
- Ils l'ont tué ou il mort. Je sais qu'ils l'ont achevé. Peut-être sur le chemin du travail, un garde lui a jeté son calot. Qu'est-ce qu'il pouvait faire ? Il a couru pour le ramener et le garde lui a tirer dessus pour tentative de fuite. Le garde,il a eu les félicitations et quelques jours de permission pour avoir arrêté l'évasion. Je sais pas si c'était comme ça avec Mandelbaum, mais comme ça, ils faisaient très souvent. Ils voulaient seulement achever tout le monde. Travail très dur et très peu à manger il y a avait... Peut-être des coups de pieds dans la tête il a eu parce qu'il pouvait pas travailler assez vite... Ou peut-être, il a été très malade et ils l'ont mis d'abord à l'« hôpital » et après dans le four... Tu vois comment ils faisaient ?
[Vladek] Qu'est-ce qui t'a pris, Françoise ? Tu es folle ou quoi ?! Il a fallu que je surveille sans arrêt que ce schwartze allait pas prendre nos courses derrière !
[Françoise] Quoi ?! C'est SCANDALEUX ! Comment pouvez-vous, surtout vous, être si raciste ! Vous parlez des noirs comme les nazis parlaient des juifs !...
[Vladek] Ach !... Je croyais vraiment Françoise que tu étais plus intelligente... Il y a même pas de comparaison entre les schwartze et les juifs !
Je sais que c’est dément, mais d’une certaine manière je voudrais avoir été à Auschwitz AVEC mes parents ; comme ça je pourrais vraiment savoir ce qu’ils ont vécu !… Je dois me sentir coupable quelque part d’avoir eu une vie plus facile qu’aux
"Si tu veux vivre, c'est bien de te faire des amis."