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Critique de Ziliz


--- SPOILERS PROBABLES

Comme dans le premier opus, Art Spiegelman sollicite la mémoire de son père, rescapé des camps d'Auschwitz, pour écrire et dessiner l'Holocauste. le vieil homme est toujours tyrannique, pingre, insupportable, les rapports sont tendus entre le père et le fils : "(...) dès que je passe un moment avec lui, il me rend dingue." avoue Art.

Il me semble que je suis encore plus impressionnée par ce second opus que par le premier, j'ai en tout cas moins de réserves sur la compréhension. Je ne sais pas si j'étais plus réceptive en le lisant, mais les dessins m'ont cette fois paru ajouter une forte intensité dramatique aux horreurs relatées. Les matricules tatoués sur le bras, les vêtements de prisonniers jamais à la bonne taille (ce qui peut poser de vrais problèmes), la fumée qui sort des cheminées des fours crématoires... autant de faits que l'on connaît mais qui sont particulièrement poignants dans ce graphisme. L'anxiété et la pingrerie du vieil homme prennent tout leur sens, à la lueur du dénuement extrême et de la peur qu'il a subis dans les camps... Le message d'espoir est fort : le père a miraculeusement survécu à de terribles épreuves, notamment porté par l'amour de/pour sa femme et l'espoir de la retrouver... Il y a également un éclairage intéressant sur l'auteur lui-même : sa difficulté à vivre avec le fantôme de ce frère qu'il n'a jamais connu - et forcément idéalisé par ses parents -, le poids du passé parental, du suicide de la mère, la difficulté à relater l'horreur et les problèmes posés par la notoriété de son travail.

PS : Tous les S sont tracés à la façon du symbole SS, comme autant de stigmates de l'Holocauste, portés sur plusieurs générations.

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