AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de louisef


Le style n'a rien à voir avec le Parfum. Ce n'est pas le même registre. Dans ce long monologue,l'unique personnage nous parle de son instrument de musique, la contrebasse,et se dévoile peu à peu.

C'est très agréable à lire. le personnage,anti héros par excellence s'adresse directement au lecteur. "De quoi aurait-il l'air,je vous le demande?" " Là! vous entendez ça?"

Il y a beaucoup d'humour et de spontanéité. Il passe parfois du coq à l'âne et on le suit avec bonheur. Les phrases sont courtes, n'ont pas de verbe parfois. C'est drôlement bien écrit, rien n'est en trop et rien ne manque. Il me donne envie d'écouter de la musique, le son de la contrebasse.

Au début du roman le personnage vante son instrument . " Un orchestre peut toujours se passer de son chef, mais jamais de la contrebasse" " Ce que je peux dire, c'est qu'il est évident que la contrebasse est de très loin l'instrument le plus important."

Il se sert de sa contrebasse pour se mettre en valeur. " Moi, j'ai du body, ou du moins mon instrument a du body."

On a droit à un cours pompeux mais marrant sur tous les atouts de son instrument.

C'est le personnage parfait pour "le dîner des cons". Il fait de nombreuse disgressions qui donnent du rythme au récit. le lecteur ne peut pas se lasser. " Mais je suis en train de dévier. Cela n'a rien à voir avec le problème que je vous expose."

Il parle aussi des musiciens. " Schubert n'aurait pas fait de mal à une mouche"; "Mozart n'était pas toujours très convenable"; " Beethoven piquait des crises de fureur"; " le Wagner. Il était odieux cet homme".

Puis progressivement on sent monter un énervement accompagné d'une consommation croissante d'alcool. Les louanges se transforment en critiques. " L'instrument n'est pas précisément maniable. Une contrebasse, c'est plutôt comment dire, un embarras qu'un instrument.

Que ça fait du bien au moral! " Elle est plantée là avec un air si bête." J'adore.

Puis après avoir bien critiqué sa chère contrebasse, il nous fait des confidences. Il ouvre son coeur.

" ça fait deux ans que je n'ai pas eu de femme et la faute à qui ? A elle!"

Ce monologue est rempli de phrases cultes

" si jamais j'ai encore une femme...mais il y a plus moche que moi et malgré tout je suis fonctionnaire"

Il fait également une interprétation psychanalytique des musiciens joueurs de contrebasse désopilante et émouvante à la fois. Ce personnage est malheureux, souffre de la solitude." Moi personne ne m'aimait". Mais c'est aussi un pauvre type misogyne, homophobe....

Deux heures de lecture non stop prodigieusement hilarantes.

C'est un florilège de phrases cocasses.

" vous ne tirez pas un son de cette saleté de caisse, sans même parler d'un son qui soit beau"

" c'est ce qui existe de plus laid comme bruit"

" quand vous êtes contrebassiste, vous êtes pardonnez moi l'expression ni plus ni moins que de la crotte."

Je ne suis pas d'accord avec l'analyse de la quatrième couverture. le personnage ne plonge pas dans la folie. Bien au contraire, il fait preuve d'une grande lucidité sur sa vie et se livre sans tricherie.

Le lecteur peut aussi se poser des questions sur sa propre existence, le pourquoi de ses passions...

A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}